Cesária Évora

Cesária Évora (prononciation : /sɨˈzaɾiɐ.ˈɛvuɾɐ/), née le à Mindelo au Cap-Vert et morte le au même endroit, est une chanteuse de morna coladeira cap-verdienne.

Pour les articles homonymes, voir Évora (homonymie).
Cesária Évora
Cesária Évora en 2008
Informations générales
Surnom Cize
A diva dos pés descalços
La Diva aux pieds nus
Naissance
Mindelo, Cap-Vert
Décès
Mindelo, Cap-Vert
Activité principale Chanteuse
Genre musical Morna, coladeira
Instruments Voix
Années actives 1957 - 2011
Labels Lusafrica, Columbia, RCA
Site officiel cesaria-evora.com

Surnommée la « Diva aux pieds nus » (Diva dos pés descalços), elle le doit à son habitude à se produire pieds nus sur scène[1]. Cesária Évora était principalement connue par la morna, ce qui lui a aussi valu le surnom de « Reine de morna » (Rainha da morna).

De sa voix grave et douce, elle a popularisé la morna, musique du Cap-Vert, auprès du grand public mondial. Elle a eu une carrière d'enregistrement et de représentations de cinquante-quatre années, de 1957 à 2011.

Au cours de sa carrière, elle chante majoritairement dans sa langue maternelle, en créole capverdien, mais aussi en français, d'où le titre de son morceau La Diva aux pieds nus. Elle a eu l'occasion de se produire dans les plus grandes salles du monde, dont l'Olympia à Paris[2].

Biographie

Famille, enfance et ses débuts

Maison de Cesária Évora

Cesária Évora naît en 1941 dans la paroisse civile de Mindelo à São Vicente. Fille de Justino da Cruz Évora et de Dona Joana, elle est issue d’une famille nombreuse et pauvre, composée de sept enfants[réf. nécessaire][Note 1]. Son père était guitariste et violoniste, il utilisait comme instrument le cavaquinho, la guitare classique ainsi que le violon. Sa mère était cuisinière.

Alors qu'elle est âgée de sept ans, son père meurt brutalement. À la suite de cet événement, sa mère la place dans un orphelinat jusqu'à l'âge de treize ans. Là-bas, elle intègre la chorale où elle apprend à chanter.

C'est à l'âge de seize ans que Cesária Évora rencontre Eduardo, marin et guitariste portugais. Il lui apprend la musique cap-verdienne et les différents types de musiques traditionnelles, et l'incite à chanter dans les bars et les cafés avec d'autres musiciens.

À vingt ans, elle rencontre Gregorio Gonçalves (alias Goy), un guitariste cap-verdien, celui-ci permet à Cesária Évora de chanter sur une radio locale, la Radio Barlavento, sa notoriété augmente dans toutes les îles du pays. Son passage à la radio lui permet d'enregistrer quelques musiques. Deux bandes enregistrées, 45-tours,[pas clair] ont été édités en albums aux Pays-Bas ainsi que dans le pays colonisateur, le Portugal.

Le retrait

Dans les années 1970, Cesária Évora est reconnue comme chanteuse dans tout le Cap-Vert. Le Cap-Vert, avant 1975, faisait encore partie de l'Empire colonial portugais. À la suite de l'indépendance du pays le 5 juillet 1975, le pays est dirigé par le Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert.

Celui-ci instaure un système politique monopartiste, ce qui entraîne plusieurs fermetures de bars et cafés. Cesária Évora voit ses revenus baisser et décide de mettre un terme à sa carrière, estimant qu'elle ne subviendra pas à ses besoins.

Le retour

Cesária Évora plonge dans un silence qui dure dix années. À l'occasion de la célébration des dix ans de l'indépendance du Cap-Vert, poussée par son amie Isaura Gomes, elle enregistre un album à Lisbonne en compagnie d'autres artistes féminines capverdiennes[3].

En 1987 sa carrière est prise en main par José da Silva, un cheminot français dont la famille maternelle est originaire de Mindelo, qui l’a entendue dans une discothèque cap-verdienne, lors de son passage à Lisbonne. Paraît alors l’album La Diva aux pieds nus qui contient une coladeira aux accents de zouk, Bia Lulucha, qui devient un tube dans la communauté cap-verdienne.

Son deuxième album, Distino di Belita est un échec. Mar Azul, totalement acoustique, sort fin 1991 et sa carrière internationale démarre alors vraiment, d'abord à Angoulême, puis au New Morning de Paris. Mais c’est avec l’album Miss Perfumado sorti en 1992 et la chanson Sodade que le succès naît auprès du grand public. Cette chanson parle du travail forcé des Cap-Verdiens dans les plantations de cacao de Sao Tomé-et-Principe par le pouvoir colonial portugais.

De 1992 à 1999, Cesária Évora mène une carrière internationale, elle chante avec Caetano Veloso, Marisa Monte, travaille pour Emir Kusturica, ou avec Linda Ronstadt.

En 1999, l’album Café Atlântico, le plus vendu de tous ses disques, atteint les 770 000 exemplaires.

En 2004 Cesária Évora reçoit un Grammy Award du meilleur album world music pour l'album Voz d'Amor (400 000 exemplaires vendus) et une Victoire de la musique, la deuxième, après celle de 1999 pour Café Atlantico. Elle participe cette même année à l'album Gaïa pour la préservation de l'environnement, où elle interprète Jangadéro, composée par Alan Simon.

En 2009, Cesária Évora est nommée chevalier de la Légion d'honneur par la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel[4].

Fin de vie et hommages

En septembre 2011[5], Cesária Évora décide de mettre fin à sa carrière et d'annuler les concerts à venir à la suite de problèmes de santé. Elle avait déjà subi plusieurs opérations chirurgicales dont une opération à cœur ouvert en mai 2010[6]. Cesária Évora meurt, le 17 décembre 2011, à l'hôpital Baptista de Sousa, de São Vicente, des suites d'une insuffisance respiratoire.

La République du Cap-Vert, qui avait déjà rendu hommage à Cesária Évora avec une série de trois timbres émis en 2003[7], décrète trois jours de deuil national lors de son décès, et baptise de son nom, en 2012, l'aéroport de Mindelo, à proximité duquel une statue de la chanteuse est érigée.

Le billet de 2 000 escudos cap-verdien est à l'effigie de Cesaria Evora.

Le gouvernement capverdien souhaite acquérir la maison de Cesária Évora à Mindelo et la transformer en musée consacré à la diva[8].

Dans sa chanson Ave Cesaria de son album Racine Carrée, sorti en août 2013, l'artiste belge Stromae déclare son affection à Cesária Évora [9].

En 2004, sur son album Carnets de bord, le chanteur français Bernard Lavilliers chante, en duo avec Cesária Évora, Elle chante en hommage à Cesária Évora elle-même.

Le , le Conseil de Paris pour rendre hommage à la chanteuse donne son nom à une rue du 19e arrondissement donnant sur le boulevard Macdonald, dans le quartier du Pont-de-Flandre[10].

Le département de la Seine-Saint-Denis a donné son nom à un nouveau collège de Montreuil inauguré rue des Jardins-Dufour, le 19 septembre 2014.

La ville de Mons (Belgique) a donné son nom à une nouvelle esplanade, dans une zone d'extension urbaine (2019-2020).

Discographie

Participations

Filmographie

Notes et références

Notes

  1. Lela est l'un de ses frères

Références

  1. Cesaria Evora, diva bonne vivante jusqu’à la mort, Telerama, 29 mars 2012
  2. Cesaria Evora chantera la nostalgie à Mawazine, La Vie Eco, 28 avril 2006
  3. Sandrine Teixido, Cesaria Evora : La diva du Cap-Vert, Éditions Demi-Lune, (lire en ligne), p. 60
  4. « Légion d'honneur pour Césaria Évora, « diva aux pieds nus et à la voix d'or » », La Dépêche, 9 février 2009.
  5. Au bord du vide, Cesária Évora tire sa révérence, Le Monde, 23 septembre 2011.
  6. «La chanteuse Cesária Évora met fin à sa carrière », Le Parisien, 23 septembre 2011.
  7. (fr) Union postale universelle
  8. « Un musée Cesária Évora? », Cap-Vert TV, 1er février 2013.
  9. Stromae, maestro des maux, LePoint.fr, 20 août 2013
  10. « Conseil de Paris : Jean-Michel Basquiat et Cesária Évora auront leurs rues », sur Paris,

Annexes

Bibliographie

  • Cesária Évora, autobiographie : Appelez-moi Cize (conversations avec Stéphane Boudsocq, préface de Bernard Lavilliers), City Éditions, Grainville, 2009, 222 p. (ISBN 9782352883340)
  • Sandrine Teixido, Cesária Évora, la diva du Cap-Vert, Éditions Demi-Lune, Collection Voix du Monde, Paris, 2008 (ISBN 978-2-917112-02-1)

Articles connexes

Liens externes

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