Centre de recherches politiques de Sciences Po

Le Centre de recherches politiques de Sciences Po (anciennement Centre d'études de la vie politique française, l'acronyme CEVIPOF étant toujours employé malgré le changement de dénomination en 2003[1]) est une unité mixte de recherche sous la tutelle de l'IEP de Paris (Sciences Po) et du CNRS[2],[3],[4].

Histoire

Le CEVIPOF a été créé en 1960 par Jean Touchard, à une époque où la science politique émergeait en tant que discipline, s’émancipant progressivement des départements de droit.[5] Il est rattaché au CNRS depuis 1968, montrant son institutionnalisation dans le champ universitaire français.

Ses directeurs ont été Jean Touchard (1960-1966), Georges Lavau (1967-1975), Alain Lancelot (1975-1987), Annick Percheron (1987-1991), Pascal Perrineau (1991-2013) et Martial Foucault (depuis 2014).

Présentation

Le laboratoire se consacre à la compréhension du changement politique et social, avec deux grandes orientations traditionnelles :

  • l’étude du fait électoral, des partis, des mouvements politiques et des syndicats, et de plus en plus des attitudes, opinions et comportements politiques
  • l’étude des idées politiques et des idéologies

Au fil du temps, le CEVIPOF s’est ouvert à de nouveaux objets d’étude : les études de genre, la citoyenneté, les politiques publiques, les théories et philosophies politiques. La diversité des approches s’est également étendue : science politique, sociologie, théorie politique, philosophie, philosophie politique, économie, statistiques, mais aussi économétrie, biologie et physique.

Longtemps concentré sur la vie politique française, le CEVIPOF participe aujourd’hui à de grands projets internationaux avec un volet comparatif fort, impliquant une diversification des sources de financement et des partenaires internationaux. Il participe également pleinement aux missions d’enseignement de Sciences Po.

Les professions de foi et bulletins de vote des élections législatives de la Ve République conservés au CEVIPOF ont été numérisés en partenariat avec la bibliothèque de Sciences Po et sont disponibles en ligne sur Internet Archive[6],[7].

Participation au débat public

Plusieurs innovations du CEVIPOF ont irrigué le débat public, notamment à travers les travaux sur les grandes études sociopolitiques (les variables explicatives des comportements politiques) : effet travail, religion, classe sociale, genre, patrimoine… Les notions de « libéralisme culturel » (Gérard Grunberg, Etienne Schweisguth), de « fonction tribunitienne » (Georges Lavau) ou de « gaucho-lepénisme » (Pascal Perrineau) résultent également des travaux du centre, qui se caractérise par l’importance des travaux collectifs.

De nombreux chercheurs titulaires, honoraires ou associés interviennent fréquemment dans le débat public.

Chercheurs permanents et émérites du CEVIPOF

Daniel Boy, Sylvain Brouard, Bruno Cautrès, Élie Cohen (économiste), Gil Delannoi, Alexandre Escudier, Martial Foucault, Serge Galam, Frédéric Gros, Samuel Hayat, Gilles Ivaldi, Lucien Jaume, Éric Kerrouche, Romain Lachat, Zaki Laïdi, Patrick Le Bihan, Annabelle Lever, Janine Mossuz-Lavau, Anne Muxel, Janie Pelabay, Pascal Perrineau, Dominique Reynié, Luc Rouban, Lou Safra, Réjane Sénac, Virginie Tournay, Thierry Vedel.

Anciens chercheurs et associés au CEVIPOF

Martine Barthélémy, Frédéric Bon, Jacques Capdevielle, Roland Cayrol, Jean-Marie Donegani, Olivier Duhamel, Elisabeth Dupoirier, François Goguel, Guy Groux, Gérard Grunberg, Jérôme Jaffré, Alain Lancelot, Georges Lavau, Guy Michelat, Annick Percheron, Odile Rudelle, Mariette Sineau, Alain-Gérard Slama, Pierre-André Taguieff, Jean Touchard, Jean Viard...

Notes et références

  1. « Rapport du comité d'experts », AERES, .
  2. Thomas Wieder, « Au Cevipof, la politique est un sport de combat », Le Monde, (lire en ligne).
  3. « Cevipof - Centre de Recherches Politiques de Sciences Po (CEVIPOF) », sur ScanR, Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
  4. « 200119305J : CEVIPOF CEVIPOF - Centre de Recherches Politiques de Sciences Po », sur Répertoire national des structures de recherche, Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
  5. « Sciences Po Stories - L'histoire de Sciences Po : la frise, les récits, les portraits et la carte », sur Sciences Po stories (consulté le )
  6. Odile Gaultier-Voituriez, « Réflexion sur la mise en ligne de données de la recherche : L’exemple d’Archelec, archives électorales françaises de la Ve République », La Gazette des archives, no 243 « Quel accès, quel traitement pour les documents et données de l’enseignement et la recherche ? Actes des journées d'études de la section Aurore - archivistes des universités, rectorats, organismes de recherche et mouvements étudiants - de l'Association des archivistes français des 28 novembre 2014 et 6 novembre 2015 », 3e trimestre 2016, p. 21–27 (ISSN 0016-5522) et Odile Gaultier-Voituriez, « Archelec, les archives électorales de la Ve République, du papier au numérique », Histoire@Politique, no 30, , p. 1–8 (DOI 10.3917/hp.030.0213).
  7. Archives électorales du CEVIPOF.

Liens externes

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