Catherine-Joséphine Duchesnois

Joséphine Duchesnois, née Catherine Joséphine Rafin dite aussi Melle Duchesnois (née Saint-Saulve le et décédée à Paris le ) est une tragédienne française.

Pour les articles homonymes, voir Duchesnois.

Biographie

À ses débuts, la grande rivale de la « protégée » de Bonaparte, Mademoiselle George, elle-même a été la protégée de Joséphine de Beauharnais. Elle débuta en dans le rôle de Phèdre et obtint sur-le-champ un succès prodigieux. Elle fut reçue sociétaire du Théâtre-Français en 1804 et quitta la scène en 1833.

Elle a été l'élève de Gabriel-Marie Legouvé, un poète et dramaturge. À ses débuts elle a été soutenue par Pierre Lafon (acteur) ou le politicien Pierre-Louis Roederer. Elle a immédiatement attiré un public nombreux. Le critique Julien Louis Geoffroy, par ses articles dans le Journal des débats, en mettant en valeur la puissance sur l'individu qu'elle porte, assurera sa célébrité[1].

Sa figure était réputée peu avantageuse, mais sa taille, sa voix et le jeu de sa physionomie faisaient oublier ce détail. Elle est connue surtout pour les rôles qu'elle à tenus dans les tragédies de Racine et pour ceux qu'elle a créés : Jeanne d'Arc de Charles-Joseph Loeillard d'Avrigny et Marie Stuart de Pierre-Antoine Lebrun. [2]

Qu'elle soit jugée en manque de beauté n'a pas été un détail pour tout le monde, particulièrement lors de cabales la comparant à ses supposées rivales. Ainsi, d'après Stendhal, entre autres : « aussi douée qu’elle soit, Duchesnois est très laide ». À l'époque, si une actrice pouvait être reconnue malgré une disgrâce concernant son corps, ce point restait un sujet de débat majeur[1].

Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise[3].

Jugements

Étienne-Léon de Lamothe-Langon (1830)

« La tragédie a pour remplir ses principaux rôles l'éternelle demoiselle Duchesnois, qui débuta à vingt-cinq ans en 1800 : c'était alors et c'est encore une grande fille fort bien faite, à la voix sonore et douce, et à quelques inspirations de sensibilité que lui fournit son cœur ; mais dans trente ans d'exercice de son emploi, elle aussi est restée stationnaire ; une singulière difficulté à comprendre l'a arrêtée dans sa carrière. Maintenant ses qualités disparaissent et ses défauts augmentent. Ce n'est pas que parfois elle ne retrouve des éclairs de son talent, elle enlève alors les applaudissements. Elle joue dans la perfection le rôle de Phèdre et celui d'Ariane ; elle a des moments superbes dans Marie Stuart, et elle est admirable dans la Jeanne d'Arc de M. d'Avrigny. Elle pourrait être utile à la Comédie-Française, mais la persuasion qu'elle a de sa supériorité sur ses rivales, ses forces qui s'épuisent, sa déclamation toute de l'ancienne école, sa haine pour la tragédie romantique qui a son beau côté, nuisent à ses qualités. On peut la conseiller, elle n'entend pas les observations qu'on lui adresse[4]. »

Théâtre

Carrière à la Comédie-Française

Catherine-Joséphine Duchesnois, en Phèdre de Jean Racine
Entrée en
Nommée 216e sociétaire en
Départ en

Hommages

Le monument en avril 2014.

Un monument en hommage à Catherine-Joséphine Duchesnois a été érigé à Saint-Saulve près de l’ancienne gare de Saint-Saulve.

Notes et références

  1. Clare Siviter, « “La Couronne théâtrale” : Les comédiennes françaises, figures publiques après le Concordat (1801) », Siècles. Cahiers du Centre d’histoire « Espaces et Cultures », no 45, (ISSN 1266-6726, lire en ligne, consulté le )
  2. Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Lettre D (Wikisource)
  3. 30e division. Journal des débats politiques et littéraires, (lire en ligne sur Gallica)
  4. Étienne-Léon de Lamothe-Langon, Voyage à Paris, ou Esquisses des hommes et des choses dans cette capitale, 1830, p. 269-270.

Source

  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail du théâtre
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.