Carbon Club

Le Carbon Club (de l'anglais carbon, « carbone ») est un terme informel inventé par des groupes de défense de l'environnement pour désigner les groupes de pression anti-environnementalistes qui ont organisé de nombreuses campagnes de déni du réchauffement climatique. Ces groupes se sont surtout construits aux États-Unis[1],[2]. , autour des lobbies de l'Industrie du charbon et de l'Industrie pétrolière puis du gaz de schiste, appuyés par quelques think tanks, en particulier pour discréditer ou empêcher les écotaxes et les quotas de réduction des gaz à effet de serre.

Des études ont montré qu'au début des années 2000, les médias les plus lus des États-Unis accordent encore une plus grande attention aux climatosceptiques qu'à la communauté scientifique dans son ensemble. En outre ces médias n’informent pas le public sur le degré d'accord au sein de la communauté scientifique[3],[4],[5],[6]. Dans certains cas, les médias ont invité des climatossceptiques au lieu d’experts du climat pour expliquer au public la science du changement climatique[7].

Un terme connoté

Ce terme reflète donc le point de vue de défenseurs de l'environnement. Seule une partie des « climatosceptiques » (dont quelques scientifiques) sont considérés comme appartenant au Carbon Club[réf. nécessaire], dont ils reflèteraient [réf. nécessaire] les points de vue.

Par définition, le Carbon Club englobe potentiellement tous les intérêts industriels potentiellement menacés par la minimisation ou l'interdiction(?)[réf. nécessaire] de l'émission des gaz à effet de serre. À titre d'exemple, on peut citer la liste proposée par Robert Hunter, un des cofondateurs de Greenpeace :

Entreprises, associations et institutions, personnes

Entreprises

Associations et Institutions

  • National Coal Association
  • Edison Electric Institute
  • Western Fuels Association
  • British Coal Corporation
  • Association of Automobile Manufacturers
  • German Coal Mining Association
  • American Petroleum Institute
  • Kuwait Institute for Scientific Research

Personnes

  • Don Pearlman
  • John Schlaes
  • Leonard Bernstein
  • Richard S. Lindzen (MIT)
  • Pat Michael (MIT)
  • Robert Balling (Université de Virginie)
  • S. Fred Singer (Université de Virginie)
  • Sherdwood Idso

Cette liste est bien sûr loin d'être exhaustive, et a été dressée en identifiant des lobbyistes supposés qui sont intervenus directement[réf. nécessaire] ou indirectement[réf. nécessaire] lors de la négociation d'accords environnementaux, ou ont financé[réf. nécessaire] la couverture médiatique de certains « sceptiques », ainsi que les scientifiques qui minimisent ou nient le point de vue communément admis[réf. nécessaire] de la communauté scientifique sur les origines anthropiques du réchauffement climatique.

Liens supposés entre le Carbon Club et certains scientifiques « sceptiques »

Western Fuel Associations

En 1988, la Western Fuel Association a financé à hauteur de 250 000 dollars la réalisation d'une vidéo, The Greening of Planet Earth, qui contredit le point de vue « alarmiste » de la majorité de la communauté scientifique au sujet des causes et effets du réchauffement climatique. La théorie proposée dans cette vidéo est que le doublement des émissions de CO2 prévu au XXIe siècle augmentera la surface cultivable de 30 à 40 %. Cette vidéo est distribuée par la Greening Earth Society, une association créée par la Western Fuels. Sherdwood Idso est le narrateur de cette vidéo.

La Western Fuel Association a également lancé la revue World Climate Review, une tribune pour le point de vue des scientifiques « sceptiques ».

Don Pearlman et John Schlaes

Nommé directeur exécutif du World Climate Council, Don Pearlman est considéré[réf. nécessaire] par les environnementalistes comme le rouage principal entre les entreprises et états menacés par les accords anti-gaz à effet de serre.

Directeur exécutif de la Global Climate Coalition, John Schlaes a le même statut que Don Pearlman vis-à-vis des environnementalistes. Les deux hommes auraient [réf. nécessaire]participé activement à la création du Conseil pour l'Information Environnementale (en anglais Information Council on Environment) en 1991, qui a développé un éventail d'interventions médiatiques, télévisées, d'articles et autres. Traduisant le point de vue des scientifiques « sceptiques » les plus sceptiques, cette agence est considérée comme un instrument de propagande et de désinformation[réf. nécessaire] par les environnementalistes, qui estiment que cette fenêtre médiatique est disproportionnée face au point de vue de «2 500 des meilleurs climatologues mondiaux[réf. nécessaire] ».

Richard S. Lindzen

Richard S. Lindzen, météorologue au Massachusetts Institute of Technology (MIT), a donné des conférences financées par l'OPEP lors d'un congrès à Vienne en 1991 ; il est intervenu lors d'une réunion au sein d'un groupe de lobbies industriels en Nouvelle-Zélande en 1995. Parmi ses soutiens financiers figure Cyprus Minerals, largement impliqué dans la lutte anti-environnementale contre le Wise Use Movement (Mouvement des Consommateurs Responsables).

Robert Balling

Robert Balling, professeur associé à l'Université de Virginie, aurait admis[réf. nécessaire] avoir reçu des financements de la German Coal Mining Association, la British Coal Corporation, et l'Institut Kowétien pour la Recherche Scientifique[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. Jaclyn Marisa Dispensa et Robert J. Brulle, « Media's social construction of environmental issues: focus on global warming – a comparative study », International Journal of Sociology and Social Policy, vol. 23, no 10, , p. 74–105 (ISSN 0144-333X, DOI 10.1108/01443330310790327)
  2. Painter et Ashe 2012: "news coverage scepticism is mostly limited to the USA and the UK…the type of sceptics who question whether global temperatures are warming are almost exclusively found in the US and UK newspapers. Sceptics who challenge the need for robust action to combat climate change also have a much stronger presence in the media of the same two countries. "
  3. M. Boykoff et J. Boykoff, « Balance as bias: global warming and the US prestige press », Global Environmental Change Part A, vol. 14, no 2, , p. 125–136 (DOI 10.1016/j.gloenvcha.2003.10.001, lire en ligne[archive du ])
  4. Antilla 2005: "One problematic trend of the US media has been the suggestion that substantive disagreement exists within the international scientific community as to the reality of anthropogenic climate change; however, this concept is false…Although the science of climate change does not appear to be a prime news topic for most of the 255 newspapers included in this study…articles that framed climate change in terms of debate, controversy, or uncertainty were plentiful."
  5. Painter et Ashe 2012: "Media analysis of climate change reporting was always of interest to academics but from the mid-2000s, it became one of the key areas of research interest, highlighting a tendency to give undue weight to voices questioning the science of climate change."
  6. Boykoff, M. T., & Boykoff, J. M. (2007). Climate change and journalistic norms: A case-study of US mass-media coverage. Geoforum, 38(6), 1190-1204.
  7. Antilla 2005: "Not only were there many examples of journalistic balance that led to bias, but some of the news outlets repeatedly used climate sceptics—with known fossil fuel industry ties—as primary definers"

Voir aussi

Liens internes

Bibliographie

  • The Carbon war: Dispatches from the end of the oil century, Jeremy Leggett (1999).
  • Carbon War : General Warming and the end of Oil Era, Jeremy Leggett
  • Earth on the Balance, Al Gore
  • Divided Planet : The Ecology of Rich and Poor, Tom Athanasiou
  • The Heat is On, Ross Gelbspan
  • The rise and fall of the global climate coalition. Earth Policy Institute, Brown, L. R. (2000)
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