Célimène Gaudieux

Célimène Gaudieux est une chanteuse française née à Saint-Paul de La Réunion le et morte dans cette même commune le . Elle exerça ses talents tout en œuvrant en tant qu'aubergiste au lieu-dit La Saline. Elle sert encore de symbole et de muse à la poésie et à la culture populaire de l'île de La Réunion.

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Biographie

Son père est un Créole du nom de Louis Edmond Jeance né à Saint-Paul le et qui mourra à Saint-Pierre le . Née vers 1790, sa mère prénommée Candide ou Marie-Candide est quant à elle une esclave que son père affranchit en 1811, dont il se sert ensuite comme domestique et qu'il finit par épouser le en reconnaissant leurs deux filles Marie-Monique et Marie-Céliste. Marie-Monique Jans est celle que l'on surnomme aujourd'hui Célimène.

Elle se plaît à se vanter d'être la petite-fille d'Évariste de Parny, poète réunionnais qui aurait eu une liaison avec sa grand-mère maternelle, une esclave malgache. Elle épouse en tout cas un certain Pierre Gaudieux le à Saint-Paul. Celui-ci décèdera en 1852 laissant Célimène alors âgée de 45 ans avec cinq enfants à charge. Elle reçoit alors l'aide de Joseph Le Lièvre, un propriétaire sucrier fier « d'avoir pu être de quelque utilité à une descendante, même de la main gauche, du poète Parny ».

Même si elle n'a pas fréquenté l'école, Célimène est dotée d'une vive intelligence qu'elle nourrit en fréquentant de nombreux propriétaires sucriers. Elle manie bientôt le verbe avec élégance, que ce soit en prose ou en vers. Cette capacité lui vaut l'admiration des gens de passage qui descendent au relais de poste qu'elle tient avec son mari à La Saline, sur le chemin de ceinture qui reliait par les Hauts Saint-Paul à Saint-Leu, à une époque où le Cap La Houssaye était infranchissable. Lui y fait office de maréchal-ferrant au service des nombreuses voitures publiques à six places attelées à des chevaux ou à des mulets qui transportent bagages, marchandises et lettres. De son côté, elle distrait les voyageurs en leur jouant de la guitare et en interprétant des textes de son invention sur des airs populaires à la mode.

Postérité

Depuis, son art a notamment inspiré le poète Jean Albany. Et Célimène jouit encore aujourd'hui d'une postérité importante.

En 1996, David Hoarau et Patrick Sida, musiciens, créent le duo Célimène. On a baptisé en 2000 un nouveau piton volcanique formé sur les flancs du Piton de la Fournaise à son nom. En 2002, un collège saint-paulois prend officiellement son nom. Une école maternelle de la Ravine des Cabris (Saint-Pierre) porte son nom et propose un panneau explicatif sur la vie de Célimène.

Organisé par le Conseil départemental de La Réunion depuis 2005, le prix Célimène récompense des femmes artistes dans le domaine de la peinture, de la sculpture ou de la photographie.

Une guitare qui lui aurait appartenu a été déposée dans le fonds du musée Léon-Dierx en 1911. Elle fait partie depuis 1989 des collections du musée historique de Villèle qui l'a faite restaurer en 2001[1]. Elle a été prêtée au musée Stella Matutina pour les besoins de l'exposition Tschiéga Ségas, Musiques et danses de l'océan Indien (21 septembre 2019 -1er mars 2021).

Bibliographie

  • Célimène, Mythe et réalité, Luc Legeard, Académie Réunionnaise des « Arts et Lettres », Éditions Azalées, Ile de La Réunion, 2013

Notes et références

  1. « 1989.203 Guitare », sur www.musee-villele.re (consulté le )

Liens externes

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