Bugeat

Bugeat (Bujac en occitan) est une commune française située dans le département de la Corrèze en région Nouvelle-Aquitaine.

Bugeat

L'église Saint-Pardoux de Bugeat depuis la rue de la Mairie, et l'hôtel de ville à droite.

Blason
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Corrèze
Arrondissement Ussel
Intercommunalité Communauté de communes Haute-Corrèze Communauté
Maire
Mandat
Jean-Yves Urbain
2020-2026
Code postal 19170
Code commune 19033
Démographie
Gentilé Bugeacois
Population
municipale
798 hab. (2018 )
Densité 26 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 35′ 56″ nord, 1° 55′ 41″ est
Altitude Min. 667 m
Max. 844 m
Superficie 30,99 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton du Plateau de Millevaches
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Bugeat
Géolocalisation sur la carte : Corrèze
Bugeat
Géolocalisation sur la carte : France
Bugeat
Géolocalisation sur la carte : France
Bugeat

    Ses habitants sont appelés les Bugeacois.

    Géographie

    Commune située dans le Massif central et le parc naturel régional de Millevaches en Limousin. Elle est arrosée par la Vézère et deux de ses affluents, la Petite Vézère et le ruisseau des Rochers.

    Localisation

    Bugeat est limitrophe de sept autres communes.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat de montagne », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroît rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 9,2 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 4,8 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,6 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 14,4 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 2] : 1 440 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 13,9 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,8 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1996 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

    Statistiques 1981-2010 et records BUGEAT (19) - alt : 694m, lat : 45°36'06"N, lon : 01°55'48"E
    Statistiques établies sur la période 1996-2010 - Records établis sur la période du 01-12-1996 au 04-07-2021
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) −1,7 −1,6 0,3 2,4 6,3 9,1 10,2 10 6,9 5,5 1,2 −1,3 4
    Température moyenne (°C) 2,3 3 5,6 8 12,1 15,3 16,5 16,5 13,2 10,5 5,1 2,6 9,3
    Température maximale moyenne (°C) 6,3 7,7 11 13,5 17,9 21,6 22,7 23,1 19,6 15,5 9,1 6,4 14,6
    Record de froid (°C)
    date du record
    −15,1
    19.01.17
    −18,9
    06.02.12
    −20,4
    02.03.05
    −8,9
    08.04.21
    −3,5
    03.05.21
    0
    10.06.20
    1
    15.07.16
    1,7
    10.08.16
    −2,6
    25.09.02
    −7,7
    26.10.03
    −13,6
    24.11.1998
    −16,3
    18.12.10
    −20,4
    2005
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    17,8
    07.01.13
    23,2
    27.02.19
    24,6
    14.03.12
    27,2
    30.04.05
    29,6
    28.05.17
    37,2
    27.06.19
    37,5
    23.07.19
    36,8
    05.08.03
    31
    13.09.19
    27,9
    12.10.01
    23,4
    08.11.15
    18
    17.12.15
    37,5
    2019
    Précipitations (mm) 161 136,7 136,4 138,4 142 101,2 100,4 96,1 121,8 140 155,7 169,7 1 599,4
    Source : « Fiche 19033001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/07/2021 dans l'état de la base

    Urbanisme

    Typologie

    Bugeat est une commune rurale[Note 3],[7]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[8],[9]. La commune est en outre hors attraction des villes[10],[11].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (65,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (55,6 %), prairies (26,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,6 %), zones agricoles hétérogènes (5,3 %), zones urbanisées (2,7 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,4 %), terres arables (0,9 %)[12].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Histoire

    Les siècles de l’Antiquité

    Avant la conquête de la Gaule par Rome, la présence humaine à Bugeat est attestée, à la charnière entre Préhistoire et Antiquité, par des tertres, appelé tumuli, comme le tumulus érigé dans le bois de Chaleix ; ces tumuli sont des lieux de sépultures, le plus souvent liés à la civilisation gauloise de La Tène (dans la période de 450 à 50 av. J.-C.) ; ces sépultures sont fréquemment localisées sur des sommets, et elles présentent une forme circulaire de plusieurs mètres de diamètre et de un mètre de hauteur.

    Dans les premiers siècles de notre ère se développe la civilisation gallo-romaine, dont la présence à Bugeat se manifeste à travers la villa gallo-romaine dite du « Champ du palais »[13] ; cette construction, d'une superficie de 5 000 m2, celle d’une exploitation agricole, a laissé des vestiges à proximité du Pont des Rochers, sur la route Bugeat-Égletons ; on a retrouvé à cet endroit des murs de fondation, un fragment de colonne, de la céramique, des pièces de monnaie[14].

    Bugeat, à l’époque de la Gaule romaine, est l’exemple de l’une de ces très nombreuses agglomérations secondaires, dénommées « vici », qui, installées le long des routes, souvent à des carrefours, jouaient un rôle essentiel dans les échanges commerciaux ; ces villages concentraient des activités artisanales (métaux, tissus), commerciales (entrepôts, marchés), administratives, religieuses[15]. Il n’y avait pas d’activité agricole au cœur de ces « vici », tel celui de Bugeat, dont le toponyme peut être lu comme « le village de Bugius », avec le nom d’homme latin Bugius, et le suffixe -ac[16]. Des exploitations agricoles, des villas gallo-romaines, se trouvaient à proximité du vicus qu’était Bugeat, comme celle dont on a découvert les substructions, près du bourg, dans le quartier de La Ganette, au lieu-dit La Borie, et comme celle dont les restes se trouvent, à peu de distance du bourg, au lieu-dit « Le Champ du Palais »[17].

    Le Moyen Âge

    Parmi les monuments datant du Moyen Âge, on trouve, à Bugeat, l’église de la paroisse, paroisse placée sous le patronage de saint Pardoux ; une église a existé au XIIe siècle, de style roman, en forme de croix ; cette église romane n’existe plus, et, de cette époque, est restée une cuve baptismale romane, ornées d’arcatures cintrées, surmontées d’une rangée de petits cercles. Cette ancienne église a été remplacée, à la charnière du XIVe siècle et du XVe siècle, par l’église actuelle, de style gothique ; l’édifice présente, sur la façade d’entrée, un clocher-mur, et, à l’intérieur, plusieurs travées, avec, en clef de voûte, des sculptures : une couronne, une rose, un losange[14].

    Les Temps Modernes du XVIe siècle au XVIIIe siècle

    Le XVIIIe siècle est donc un siècle, où, dans certaines périodes, les conditions de vie, à Bugeat, ont pu s’améliorer ; témoigne de cet état économique en progrès les bâtiments édifiés près de Bugeat, à Gioux, en 1749 ; cet édifice, connu sous le nom de « château de Gioux », comporte un corps de logis bâti en pierre de taille de grand appareil en provenance de Pérols-sur-Vézère ; ont également été bâties des dépendances comportant de belles écuries, ce qui manifeste l’intérêt qui existait à cette époque, dans cette région, pour l’élevage équestre[14].

    L’époque contemporaine de 1789 à 1914

    Dans le dernier quart du XIXe siècle, Bugeat a vécu un évènement important : l’arrivée du chemin de fer ; le , le tronçon Eymoutiers-Meymac, appartenant à la ligne de chemin de fer Limoges-Ussel, est inauguré ; la gare de Bugeat témoigne de cette apparition de la commune sur les cartes des routes ferroviaires[14].

    La Première Guerre mondiale (1914-1918)

    La guerre 1914-1918 a marqué, comme cela a été le cas pour toutes les communes françaises, l’histoire de la commune de Bugeat de manière profonde et durable ; le bilan humain du conflit est terrible : 74 soldats de la commune de Bugeat sont morts, et, à Bugeat, en 1919, soixante hommes mutilés sont recensés ; l’effet du conflit sur la démographie est notable : entre 1911 et 1921, la population de Bugeat a diminué de 5 %, alors que, sur l’ensemble du canton de Bugeat, la population a reculé de plus de 18 % (il est à noter que la guerre, mais aussi l’exode rural, qui a commencé avant 1914, expliquent ce recul)[18].

    La grande majorité des soldats de Bugeat sont enrôlés dans des régiments d’infanterie (R.I.), comme le 100e R.I., le 126e R.I., le 300e R.I. ; ces régiments appartiennent à la 24e division d’infanterie, qui, elle-même, dépend du 12e corps d’armée, qui est le corps d’armée de la région militaire basée à Limoges et dont dépendent les départements de la Charente, de la Corrèze, de la Dordogne et de la Haute-Vienne[18].

    Un grand nombre des 74 soldats qui sont morts dans cette période ont été victimes des combats de la Marne, ainsi que des combats de l’Aisne, et des combats de la Somme ; d’autres soldats ont été tués hors de France, comme ce soldat engagé sur le front d’Orient, en Serbie, Marius Jean-Baptiste Manigne, mort le à Leskovets (le village de Leskoets  orthographe actuelle  est aujourd’hui en Macédoine)[18].

    L’entre-deux-guerres (1918-1939)

    Dans l’entre-deux-guerres, arrive à Bugeat l’un des services rendus aux habitants de la commune (ces services qui sont liés aux idées de « progrès » et de « modernité »), après le train, et après l’électricité ; il s’agit de « l’eau courante sur l’évier » ; c’est en 1923 que l’amenée de l’eau courante est réalisée dans le bourg de Bugeat ; à cette époque, le raccordement à « l’eau courante » est réalisé pour certains particuliers du bourg ; en attendant la généralisation des branchements, sont installées des bornes-fontaines, judicieusement placées pour desservir les différents quartiers du bourg[18].

    Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

    En 1944, la Wehrmacht a commis des exactions à Bugeat et aux alentours.

    Le , une unité de l’armée allemande fusille quatre juifs à Tarnac[19].

    Le même jour, des soldats allemands d’une unité de la Division Brehmer fusillent, pour terroriser la population qui protège des résistants, quatre habitants du hameau de l’Echameil, proche de Bugeat[20].

    C’est également le que des soldats allemands de cette même division arrêtent, à Bugeat, onze juifs dont un est assassiné à L'Église-aux-Bois. Les dix autres sont des femmes et enfants qui seront déportés à Auschwitz-Birkenau, centre de mise à mort, dans le convoi no 72 du  ; neuf d'entre eux y périront[20].

    Ce même , trois résistants sont torturés puis fusillés au bois de Vergne par des soldats nazis pour avoir refusé de révéler où se trouvait leur camp.

    Le , la Wehrmacht attaque le groupe Lalet cantonné dans le village abandonné des Bordes de Bonnefond, qui est incendié. Parmi les résistants, deux sont tués au combat, trois sont déportés à Dachau, l'un d'entre eux ne revenant pas de ce camp de la mort.

    Le , au cours d'un accrochage avec la brigade Jesser, trois résistants de la 238e compagnie FTPF trouvent la mort à Marcy et six des leurs sont déportés. Avant de partir, les nazis incendient le village.

    Dans la nuit du , les soldats du 3e régiment de parachutistes SAS reprennent contact avec le sol français à Fonfreyde pour lutter contre l'envahisseur nazi, aux côtés de leurs camarades des maquis.

    Une stèle est érigée à la mémoire de trois résistants déportés de la commune de Gourdon-Murat. Une est arrêtée à Paris par les brigades spéciales de Pétain et déportée à Ravensbrück, un autre est déporté à Buchenwald dans les mêmes circonstances, et un qui devait être pendu, est finalement déporté à Dachau.

    De la fin des années 1940 à nos jours

    Espace Mille Sources.

    Cette époque voit des initiatives prises par des responsables, à plusieurs niveaux, et venus de divers horizons, pour tenter de développer la commune, sur le plan économique ; comme le tourisme apparaît être l’une des seules chances de développement de Bugeat, les initiatives engagées s’adressent aux différents types de tourisme : tourisme familial (exemple : la « résidence secondaire »), tourisme social (exemple : la colonie de vacances), tourisme sportif (voir ci-après), tourisme « à la carte » (exemple : la randonnée).

    Une grande réussite dans ce domaine est liée au tourisme sportif ; il s’agit de la mise en place, à Bugeat, d’un Centre National d’Entraînement ; à la suite de sa victoire au marathon de Melbourne, en 1956, Alain Mimoun œuvre pour que soit installé un centre d’entraînement à Bugeat, où il s’est préparé pour les Jeux olympiques de Melbourne ; à partir de 1967, des responsables politiques municipaux, départementaux, régionaux, et nationaux prennent des décisions aboutissant à la construction d’un gymnase, près du stade de la Ganette, puis d’un bâtiment pour l’hébergement des athlètes ; c’est ainsi qu’est né le Centre national d’entraînement de Bugeat, connu maintenant sous le nom d’« Espace Mille Sources »[18].

    Politique et administration

    Maires de Bugeat[21].

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1802 1804 Etienne Regaudie    
    1804 1808 Léonard Bayle    
    1808 1823 Pardoux Broussouloux    
    1823 1830 François-Pierre Gioux    
    1830 1860 Antoine-Clairi Bayle    
    1860 1870 Etienne-Lucien Bayle    
    1870 1871 Léonard Bourg    
    1871 1878 Etienne-Lucien Bayle    
    1878 1884 Louis Terracol    
    1884 1888 Ernest Bayle    
    1888 1892 Antonin Bayle    
    1892 1900 Emile Panet    
    1900 1904 Antoine Bourg    
    1904 1925 Félix Poulet    
    1925 1932 Antoine Nony    
    1932 1959 Félix Lestang    
    1959 1967 Marc Chabrol    
    1967 1976 Jean Barbas    
    1976 1990 Jean Marvier    
    1991 1995 Lucien Lestang    
    1995 mai 2020 Pierre Fournet   Retraité de l'enseignement
    mai 2020 En cours Jean-Yves Urbain [22]   Retraité

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24]. En 2018, la commune comptait 798 habitants[Note 4], en diminution de 6,23 % par rapport à 2013 (Corrèze : −0,08 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    5856296927368258489221 011978
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    9649479059861 0211 1731 1531 1461 160
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 1431 2051 1551 0971 0801 1451 2271 1871 063
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    1 2691 1001 1081 0551 063996936926860
    2017 2018 - - - - - - -
    803798-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Monument aux morts

    Le monument aux morts de Bugeat.

    Le monument, érigé en 1922, présente les noms des soldats de Bugeat morts pendant la Première Guerre mondiale ; le monument a, par la suite, rendu hommage aux morts de la Seconde Guerre mondiale, et de la Guerre d’Algérie[18].

    Après l’Armistice du 11 novembre 1918, le conseil municipal de Bugeat adresse un hommage à « nos morts sacrés tombés pour la défense du droit et de la liberté. » Il est décidé, quelques années plus tard, d’édifier un monument aux morts qui puisse témoigner de la reconnaissance publique pour les soldats morts dans les combats[18]. L’adjudication pour le monument aux morts est faite le au profit de Jean Saintagne et d’Henri Salagnac, maçons demeurant dans le bourg ; le coût de 8 100 francs sera couvert pour partie par une somme affectée par le Conseil municipal (4 000 francs), et, pour le reste, par une souscription publique[18]. Le monument aux morts était initialement installé sur un espace situé devant le grand bâtiment d’habitation qui est connu comme la « Maison des bruyères », espace qui deviendra plus tard la Place de la Résistance ; par la suite, le monument a été déplacé au Champ de foire[18]. Le monument, dans sa configuration actuelle, est constitué de blocs de granite taillé.

    Le monument à la forme d’un obélisque taillé dans un bloc de granite ; ce granite provient de la carrière d’Ambiaud, situé à quelques kilomètres de Bugeat, au sud du bourg[18].

    Place de l'Église

    Que ce soit sous l’Ancien Régime ou au XIXe siècle[14], ou que ce soit au XXe siècle[18], il reste des témoignages de cette vie des siècles passées dans des lieux ou des évènements qui sont rattachés à cette place, comme l’église, la mairie, les cafés, les commerces, les marchés, les fêtes.

    La place centrale, à Bugeat, est le lieu où se trouvaient le cimetière ancien et le presbytère, qui n’existent plus aujourd’hui ; c’est aussi le lieu où se trouve l’église, présente sur la place, dans son état actuel, depuis le XVe siècle, et la mairie/école, qui existe depuis 1911.

    Sous l’Ancien Régime été pratiqué des inhumations dans les églises, sous les dalles du sol de l’édifice, pour des personnes qui étaient souvent des notables. Ainsi, de 1714 à 1778, il y a eu 95 inhumations dans l’église, à Bugeat. Dans certaines églises, il existe des gravures en creux montrant l’effigie d’une personne sur une pierre tombale ; ainsi, à la Collégiale Saint-Étienne d'Eymoutiers, se trouve une dalle gravée du XVe siècle. La dernière inhumation dans l’église a eu lieu, à Bugeat, en 1778, deux années après la publication de l’ordonnance royale interdisant cette pratique. Le sol de l’église a été refait vers 1950 et des dalles gravées ont été retournées durant ces travaux, dissimulant des gravures ; çà et là, sur le sol de l’église, se trouve, au centre de certaines grandes dalles, un trou qui a été percé et qui permettait de manipuler cette dalle[27].

    Le presbytère ancien

    À l’endroit où se trouve aujourd’hui la mairie de Bugeat, il y a eu, pendant des décennies, des bâtiments utilisés par les curés de la paroisse : collée contre l’église, l’écurie du presbytère, et, en arrière, le bâtiment où ont résidé les curés, pendant 70 ans. Il y avait, au début du règne de Louis XVI, un presbytère, qui a subi un incendie en 1775 ; un nouveau bâtiment a été édifié en 1840. En 1910, cet édifice est démoli, remplacé en 1911 par le bâtiment de la mairie actuelle. Ce changement est comme le symbole d’un transfert de l’autorité, qui passe du magistère de l’Église à la gouvernance de la République laïque. Le presbytère démoli en 1910 a été édifié en 1840 sur les plans de Charles de Jouvenel. Ce presbytère moderne, ainsi que l’édifice plus ancien, ont servi de résidence aux curés de Bugeat[28].

    La mairie, l'école
    L'hôtel de ville de Bugeat.

    La mairie de Bugeat, qui se trouve au cœur du bourg, sur la place principale, est le symbole de la montée en puissance de l’autorité des municipalités tout au long du XIXe siècle ; deux dates illustrent cette évolution ; en 1792, la tenue de l’État civil, assurée jusque-là par l’autorité religieuse, passe aux mains des municipalités ; en 1882, le vote des lois Jules Ferry sur l’école donne aux municipalités un pouvoir accru sur l’organisation de l’instruction publique dans le cadre de l’école gratuite, laïque et obligatoire. La mairie/école de la place de l’Église va symboliser cette évolution. La mairie et l’école de Garçons seront installés dans un nouveau bâtiment, ouvert en 1911, et construit tout à côté de l’église. Cet édifice, symboliquement, a remplacé le presbytère[29].

    La maison du forgeron/épicier

    L’un des maréchaux-ferrants de Bugeat était Léonard Lissandre, né en 1865 à L’Église-aux-Bois ; Lissandre s’illustrera par ailleurs, avec beaucoup de talent, comme sculpteur sur bois ; il ajoutera à son travail de forgeron une activité de commerçant, et le couple Lissandre tiendra une épicerie, place de l’Église. Jusqu’en 1909, année de son décès, Antoine Mazaud a habité au-dessus de cette boutique ; Antoine Mazaud, né en 1830 à Bugeat, a été, à partir de 1860, pendant plus de vingt ans, prêtre missionnaire aux États-Unis, dans l’état du Wisconsin principalement ; il est de retour à Bugeat vers 1885[30].

    La boutique du sabotier

    Le sabotier de la place de l’Église, à Bugeat, n’est pas le seul, dans les années 1920, à œuvrer dans ce que l’on appelle alors des « industries rurales ». À cette époque, à Bugeat, dans le « Quartier du Centre », on pratique les métiers suivants : bourrelier, charron, cordonnier, forgeron, horloger, maçon, maréchal-ferrant, menuisier, sabotier, tailleur. On verra la plupart de ces métiers disparaître lorsque les modes de vie vont changer radicalement, à partir des années 1960 ; dans les années 1950, il reste à Bugeat, un bourrelier, un charron, deux cordonniers, un horloger, un maréchal-ferrant, deux sabotiers, deux tailleurs. Avec son enseigne, sa devanture, la boutique du sabotier fait partie de la dizaine de commerces présents sur la place de l’Église[29].

    La pharmacie du bourg

    Il y a, à Bugeat, dans les années 1870, des maisons donnant sur la Grand-Rue, qui est la route de Limoges à Bort, et également sur la place, qui est alors le cimetière. Parmi ces bâtiments, à l’angle de la rue de la mairie, figure l’ancienne écurie Orliange, qui va être remplacée par un bâtiment de deux étages, couvert d’ardoises. Au rez-de-chaussée, s’installe la pharmacie, qui déménage de son emplacement précédent, une ancienne maison du bourg, face à la mairie ; cette nouvelle pharmacie est en place dans les années 1940, avec sa devanture, et avec son enseigne, un caducée. Avant les pharmaciens, il y avait les apothicaires, et l’un d’entre eux, apothicaire dans les années 1720, était Annet Regaudie. Parmi les pharmaciens, l’un d’entre eux a été pharmacien tout à la fin du XIXe siècle, Antoine Bourg, qui a été également maire de Bugeat ; pour le XXe siècle, l’un des pharmaciens a été Henri Léonet, pharmacien à Bugeat à partir des années 1910[14].

    Personnalités liées à la commune

    • Charles Bichet : peintre, professeur aux Arts décoratifs de Limoges, né en 1863 à Paris, et mort en 1929 à Limoges ; Bichet a laissé une œuvre peinte d’une grande originalité, inspirée par les paysages de Crozant, de Châteauponsac, et d’autres lieux du Limousin ; il a également connu Bugeat dont il a représenté les sites dans plusieurs de ses œuvres.
    • Jean-Marie Borzeix : journaliste, écrivain, responsable d’institutions culturelles, né en 1941 à Bugeat ; certains de ses ouvrages sont inspirés par Bugeat et sa région, comme son récit Jeudi saint, qui rappelle les événements dramatiques survenus le 6 avril 1944 à Bugeat.
    • Georges-Emmanuel Clancier : romancier et poète, né en 1914 à Limoges ; au début des années 1930, le jeune lycéen, malade, interrompt ses études, et, convalescent, il vient goûter le « bon air » de Bugeat ; ses séjours à Bugeat lui inspirent deux nouvelles : La Roue et Tuer.
    • André Larquetoux : ingénieur, inventeur d’un procédé de béton sous-marin, né en 1908 à Bugeat, et mort en 2004 à Paris ; il a vécu à Bugeat, et également à Lacelle ; il a beaucoup fait pour la restauration de la citadelle de Belle-Île-en-Mer, en Bretagne.
    • Antoine Mazaud : cultivateur habitant le hameau de Mouriéras, il a rencontré le 10 septembre 1954, à la nuit tombante, un être casqué qui lui a donné l'accolade sans dire un mot, avant de s'envoler à bord d'un objet en forme de cigare qui s'est éloigné en direction de Limoges. Mesurant quelques mètres, l'engin a émis une sorte de bourdonnement de ruche et il est passé sous une ligne à haute tension[31],[32].
    • Bernard Mazaud : plasticien, né en 1923 à Paris ; il vit et travaille à Mouriéras, hameau de Bugeat ; il expose depuis 1972, et ses pièces et installations figurent dans les collections publiques et privées.
    • Marcel Merguiller : peintre, né en 1892 à Limoges, et mort en 1981 à Bugeat ; élève de Charles Bichet, il pratique la peinture en amateur, et il parcourt avec son maître la région de Bugeat, ainsi que d’autres sites du plateau de Millevaches ; il laisse des dessins, ainsi que des peintures, dont certaines sont à la maison de retraite de Bugeat, où il a vécu ses derniers jours.
    • Richard Millet : écrivain, né à Viam en 1953 ; Millet évoque, dans son œuvre, son pays natal, en faisant de la région de Viam et de Bugeat le cadre de plusieurs de ses romans : La Gloire des Pythre, L'Amour des trois sœurs Piale, Lauve le pur.
    • Alain Mimoun : coureur de fond, champion olympique, né en 1921 à Telagh, en Algérie française, et mort le 27 juin 2013 à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne ; il s’entraîne à Bugeat dès les années 1950 ; dans les années 1960, il initie la création du Centre d'entraînement sportif national de Bugeat (devenu l'« Espace 1000 Sources Alain-Mimoun »).
    • Xavier Patier : écrivain, haut fonctionnaire, né à Brive en 1958 ; Patier situe l'action de l'un de ses récits, La Foire aux célibataires, dans les campagnes situées à l'est de Bugeat, et dans un hameau qu'il dénomme « Couderc ».
    • Henri Troyat : écrivain, membre de l'Académie française, né à Moscou en 1911, et mort à Paris en 2007 ; dans son ouvrage Les Semailles et les Moissons, l'écrivain, nourri des souvenirs de son épouse et de sa famille, originaires de Bugeat, situe des épisodes de son roman à Bugeat, dont il a changé le nom ; le bourg de son récit s’appelle La Chapelle-au-Bois.

    Héraldique

    Blasonnement :
    Gironné d'or et d'azur de huit pièces à la croix de malte d'argent brochant sur la partition, au chef de gueules chargé d'un sapin d'argent accosté de deux abeilles volant d'or.

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    3. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    2. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    3. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    4. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Nouvelle-Aquitaine », sur nouvelle-aquitaine.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    7. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    8. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    9. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    10. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    13. Blandine Hutin-Mercier, « Ce que les fouilles révèlent de la villa romaine du Champ du Palais, à Bugeat (Corrèze) », La Montagne, .
    14. Raymond Pérel, Le Pays de Bugeat dans l’Histoire, tome 1 : De la préhistoire à l’aube du 20e siècle, Naves, Les Amis du Pays de Bugeat, 2001.
    15. Alain Ferdière, « Les campagnes en Gaule romaine. Tome 1. Les hommes et l’environnement en Gaule rurale (52 av. J.-C.-486 ap. J.-C.). », Editions Errance, 1988.
    16. Marcel Villoutreix, « Noms de lieux du Limousin », Editions Bonneton, 1995
    17. Guy Lintz, « Carte Archéologique de la Gaule. La Corrèze. 19. », Académie des Inscriptions et Belles-Lettres & Ministère de l’Education Nationale et de la Culture, 1992
    18. Jean-Marie Borzeix (coordonné par), Le Pays de Bugeat dans l’histoire, tome 2 : Le XXe siècle, Panazol, Les Amis du Pays de Bugeat, 2002.
    19. Bernard Bouche (sous la dir. de), Témoignages sur la Résistance dans le canton de Bugeat (Corrèze), Bugeat, ANACR, 2010.
    20. Jean-Marie Borzeix, Jeudi saint, Paris, éditions Stock, 2008.
    21. Page « Liste des maires de Bugeat depuis 1802 » sur le site de la Mairie de Bugeat : http://www.bugeat-archives.fr/
    22. « Ré-pertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    27. Martine Chavent, « Le Plateau de Millevaches » dans « La Corrèze. Plateau de Millevaches. Massif des Monédières », Martel, Éditions du Laquet, 2000.
    28. Léon Taguet (abbé), Livre d’or des familles Taguet-Bourzat, Teyssier-Bourzzat, Saint-Hilaire-Neuvic, Imprimerie de l’abbé Lescure, 1906.
    29. Marcel Peyraud, Bugeat au 20e siècle. Première partie. 1901-1940, sans lieu, Imprimerie P. Reyssac, sans date.
    30. Daniel Chambre, La Haute-Corrèze oubliée, Naves, Imprimerie du Corrézien, 1992.
    31. Julien Gonzalez, RR3. Le dossier des Rencontres du Troisième Type en France, Éditions Le temps présent, (ISBN 978-2-35185-174-6), p. 70-71.
    32. « La vague française de 1954, 10 septembre, Mouriéras, Corrèze », sur ufologie.patrickgross.org (consulté le )

    Voir aussi

    Articles connexes

    Lien externe

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