Bouzkachi

Le bouzkachi ou bozkachi (en persan : بزکشی, litt. « jeu de l'attrape chèvre ») est une activité équestre collective. C'est le sport national en Afghanistan et il est également pratiqué dans plusieurs pays d'Asie centrale et du Moyen-Orient : Ouzbékistan, Tadjikistan, Kazakhstan, Pakistan, Iran, Kirghizstan. On l'appelle également, selon les régions : Ulak Tartish, Ulak Tyrtys, Kok-borou, Kuk Pari, Kök Berü, Kökpar.

Ne pas confondre avec Bouskachi, tome de la série de bande dessinée A.D Grand-Rivière.

Bouzkachi

C'est un des sports des Jeux mondiaux nomades d'Asie centrale[1].

Les joueurs de bouzkachi sont appelés, en Afghanistan, des tchopendoz.

Étymologie et origine

Le terme bouzkachi est un mot persan composé des mots boz (بز, chèvre) et kachi (کشی, en tirant, apportant vers soi). Le terme de kök börü en kyrgyz et dans les autres langues turques signifie loup gris. Elle est considérée comme une tradition très ancienne. Il y est dit que c'était d'abord un sport fait pour s'entraîner à la guerre, pratiquée à cheval par les peuples nomades d'Asie centrale, avec amusement[1].

À l'origine, il était pratiqué lors des festivités de mariage turkmène puis s'est répandu dans toute l'Asie centrale. Il est probable que les peuples turcs d'Asie centrale l'aient pratiqué longtemps avant. Dans le nord de l’Afghanistan, le bouzkachi fait partie des traditions les plus anciennes du pays. Plusieurs peuples le pratiquent, mais les Ouzbeks sont considérés comme en étant les champions.

Déroulement d'une partie

Le bouzkachi peut regrouper des centaines de joueurs, généralement répartis en équipes de 10 joueurs. Une carcasse décapitée, traditionnellement celle d’une chèvre (mais ce peut aussi être un mouton ou un veau), est lancée sur le sol au milieu du cercle des cavaliers. Au signal, les cavaliers se ruent vers la carcasse et tentent de la ramasser, tâche qui à elle seule nécessite une grande force. À l'origine, le cavalier muni de la carcasse devait galoper au milieu d'adversaires armés de fouets pour marquer un but, souvent situé à plus de deux kilomètres, puis rapporter la carcasse au point de départ. De nos jours, il lui faut plus simplement atteindre une zone déterminée. Les chevaux employés pour ce jeu subissent un entraînement spécial et coûtent très cher.

Bouzkachi dans la culture

Littérature

Activités quotidiennes kirghizes. Kök Berü. Entre 1865 et 1872.

Ce sport très particulier a servi de trame à Joseph Kessel pour le scénario du film La Passe du diable (1956) ainsi que pour son roman Les Cavaliers (1967). Ce dernier a été adapté au cinéma en 1971 par John Frankenheimer, avec Omar Sharif et Jack Palance dans les rôles principaux. Il a également été adapté au théâtre en 2015 par Eric Bouvron.

Dans son roman L'Homme de Kabul, l'écrivain Gérard de Villiers évoque longuement ce jeu, mais il l'imagine pratiqué de manière atroce avec une jeune femme considérée comme l'enjeu des cavaliers.

Le récit Les Cavaliers afghans raconte les aventures équestres de Louis Meunier entre 2002 et 2014. Il s'initie au bouzkachi, participe à la mêlée avec les tchopendoz et intègre l'équipe de Kaboul - dans laquelle il joue pendant trois années.

Cinéma

Dans Rambo III, une partie de bouzkachi est organisée dans le village afghan.

Le bouzkachi est aussi évoqué dans le court métrage Le Cercle d'Ali réalisé par Antoine Beauvois-Boetti en 2019[2].

Notes et références

  1. (en) « Kok Boru brutal sport game in Kyrgyzstan played with a dead goat. Ready Steady Goat Documentary », sur chaîne de RT sur Youtube
  2. « Le Cercle d'Ali (2019) », sur www.unifrance.org (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Lien externe

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