Boudeuse (1766)

La Boudeuse est un navire de guerre français en service de 1766 à 1800. C'est une frégate de 12 dont la célébrité est d'avoir été utilisée comme navire d'exploration par Louis-Antoine de Bougainville entre 1766 et 1769.

Pour les autres navires du même nom, voir La Boudeuse.

Boudeuse

La Boudeuse arrivant dans la baie de Matavai en 1768.
Type frégate dite frégate de 12
Histoire
A servi dans  Marine royale française
 Marine de la République
Chantier naval Nantes
Quille posée 1766
Lancement 1766
Statut détruite en 1800
Équipage
Équipage 214 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 40,6 mètres
Maître-bau 10,5 mètres
Déplacement 550 tonnes
Propulsion trois-mâts
Caractéristiques militaires
Armement 26 puis 32 canons

Construction

Construite en 1765-1766 à Indret d'après les plans de Jean-Hyacinthe Raffeau, elle est lancée le . Il s'agit d'un exemplaire unique, tandis que la majorité des frégates et des vaisseaux sont produits à partir des mêmes plans, formant des séries, comme la Belle-Poule (classe Dédaigneuse) qui est lancée la même année.

La Boudeuse est armée de 32 canons :

Carrière

Premier tour du monde français

Le périple de la Boudeuse et de l'Étoile autour du monde en 1766-1769.

La Boudeuse quitte le port de Nantes le , sous le commandement du navigateur et explorateur français Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811)[1], en direction de Rio de Janeiro où elle est rejointe le par la flûte (navire de charge) l’Étoile[2] parti de Rochefort le , avec à son bord le botaniste Philibert Commerson.

À bord, Louis Antoine de Bougainville impose la chasse aux rats, animaux qui concentrent dans leur corps la vitamine C : leur consommation intensive lorsque les vivres frais commencent à manquer empêche le développement du scorbut[3].

La Boudeuse aborde l'archipel des Tuamotu puis entre dans la baie de Matavai à Tahiti. Bougainville revendique la découverte de l'île pour la France en la nommant Nouvelle Cythère ignorant sa découverte par le navigateur britannique Samuel Wallis (1728-1795) commandant le HMS Dolphin l'année précédente.

Puis l'expédition reprend la route de l'ouest à la recherche du Continent austral, passant par Samoa, les Nouvelles-Hébrides et Espiritu Santo. Ratant de peu la Grande barrière de corail, La Boudeuse navigue dans les îles Salomon et explore l'une des plus grandes îles de l'archipel qui sera baptisée île Bougainville. Le , la Boudeuse rentre au port de Saint-Malo, avec seulement une perte de 7 hommes[4].

Guerre d'indépendance des États-Unis

La Boudeuse participe à la guerre d'indépendance américaine en capturant, le le sloop de la Royal Navy HMS Weazel (en). Le 28 février, elle prend possession de l'île Saint-Barthélemy et le prend part à la bataille de la Grenade.

Guerres de la Révolution française

Au cours de la Révolution française, la Boudeuse capture la frégate de 36 canons Alceste autrefois capturée par les Anglais dans le port de Toulon.

Fin de carrière

Le , sous le commandement du lieutenant Calamand, la Boudeuse appareille de Toulon pour Malte pour ravitailler la garnison française assiégée par la Royal Navy depuis 1798.
La garnison, commandée par Claude-Henri Belgrand de Vaubois (1748-1839) capitulera le . Sous le couvert du mauvais temps, la Boudeuse échappe au blocus et entre au port le . Manquant de bois de chauffage, dans les premiers mois de 1800, la frégate est démantelée pour servir de bois de chauffe aux boulangeries.

Notes et références

  1. Le capitaine de la Boudeuse était Nicolas-Pierre Duclos-Guyot
  2. Son capitaine était François Chesnard de la Giraudais.
  3. Louis-Antoine de Bougainville, Voyage de la frégate la Boudeuse et de la flûte l'Étoile autour du monde, F. Maspero, , p. 26
  4. Nathalie Meyer-Sablé, 100 bateaux culte, Éditions Solar, , 128 p. (ISBN 978-2-263-06242-1), p.17.

Bibliographie

  • Étienne Taillemite, Marins français à la découverte du monde : De Jacques Cartier à Dumont d'Urville, Paris, éditions Fayard, , 725 p.
  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, notice BnF no FRBNF35734655)
  • Olivier Chaline, La mer et la France : Quand les Bourbons voulaient dominer les océans, Paris, Flammarion, coll. « Au fil de l’histoire », , 560 p. (ISBN 978-2-08-133327-7)
  • Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
  • Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. 1, de 1671 à 1870, éditions LTP, , 530 p. (lire en ligne)

Articles connexes

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