Butyriboletus appendiculatus

Boletus appendiculatus  Bolet appendiculé, Cèpe appendiculé

Butyriboletus appendiculatus
Cèpe appendiculé
Classification selon MycoBank
Règne Fungi
Sous-règne Dikarya
Division Basidiomycota
Sous-division Agaricomycotina
Classe Agaricomycetes
Sous-classe Agaricomycetidae
Ordre Boletales
Famille Boletaceae
Genre Butyriboletus

Espèce

Butyriboletus appendiculatus
(Schaeff.) D. Arora & J.L. Frank, 2014

Le Bolet ou Cèpe appendiculé est une espèce de champignons basidiomycètes classés traditionnellement dans le genre Boletus (B. appendiculatus), au sein de la famille des Boletaceae. Il fut décrit sous ce nom pour la première fois par le botaniste allemand Jacob Christian Schäffer en 1777, nom entériné par Fries en 1821, puis récemment recombiné dans le nouveau genre Butyriboletus.

Parmi les bolets « munis de réseau[1] sur le pied », il est le type de la section Appendiculati, insérée entre la section des Edules (cèpes vrais[2]) et celle des Calopodes, qui ont la chair amère. Il est voisin des cèpes, dont il possède l'aspect trapu et l'excellente comestibilité, mais avec une cuticule brun légèrement rougeâtre ou roussâtre, plus ou moins claire (chamois) à foncée mais de teinte uniforme, jamais rosée[3].

La section Appendiculati Konrad et Maublanc 1935 ex Estades et Lannoy, 2001, regroupait 4 à 6 espèces selon l'expérience et la sensibilité des auteurs[4], en l'absence de différences marquantes au niveau microscopique[5]. Elle était circonscrite par les caractères suivants :

- Stipe central, orné d’un réseau (en mailles de filet) sur le pied, parfois limité au sommet,parfois zoné de rosâtre ou rougeâtre vers la base,

- Chapeau tomenteux à glabre, légèrement feutré, parfois finement craquelé,

- Chair jaune à jaunâtre, rarement blanchâtre, douce (jamais amère), peu ou non bleuissante,

- Pores et tubes jaune clair dans la jeunesse, plus foncé avec l'âge.

Nomenclature

Basionyme et binôme actuel

Boletus appendiculatus Schaeffer (1774), Fungorum qui in Bavaria et Palatinatu circa Ratisbonam, 4, p. 86, tab. 130 (Basionyme).

Sanctionnement : Fries (1821)[6]

En 2014, sa recombinaison dans le genre Butyriboletus a été proposée :

  • Butyriboletus appendiculatus (Schaeff.) D. Arora & J. L. Frank (2014)[7]

(en) Référence Index Fungorum : Butyriboletus appendiculatus (Schaeff.) D. Arora & J.L. Frank, Mycologia 106(3): 466 (2014) (+ MycoBank)

Principaux synonymes et binômes obsolètes

Boletus radicans var. ß appendiculatus (Schaeffer) Persoon (1801) , Synopsis methodica fungorum, p. 507

Boletus aereus ss. Krombholz (1836) , Naturgetreue abbildungen und beschreibungen der essbaren, schädlichen und verdächtigen schwämme, 5, p. 10, tab. 36, fig. 1-7

Boletus radicans ss. Rostkovius (1844) , in Sturm, Deutschlands flora, Abt. III, die pilze Deutschlands, 5(23), p. 84, tab. 26

Boletus irideus Rostkovius (1844) , in Sturm, Deutschlands flora, Abt. III, die pilze Deutschlands, 5(22), p. 65, tab. 15

Dictyopus appendiculatus (Schaeffer) Quélet (1886) , Enchiridion fungorum in Europa media et praesertim in Gallia vigentium, p. 160

Suillus appendiculatus (Schaeffer) Kuntze (1898) , Revisio generum plantarum, 3, p. 535

Tubiporus appendiculatus (Schaeffer) Ricken (1918) , Vademecum für pilzfreunde, Edn 1, p. 207

  • Boletus appendiculatus var. regius Konrad, Bull. trimest. Soc. mycol. Fr. 44 : 73 (1929)
  • Boletus appendiculatus subsp. euappendiculatus Maire 1933
  • Boletus appendiculatus subsp. pallescens Konrad 1929
  • Boletus appendiculatus subsp. pseudoregius Hubert 1938
  • Boletus appendiculatus Peck 1896
  • Boletus radicans var. appendiculatus (Schaeff.) Pers. , Syn. meth. Fung. (Göttingen) 2 : 507 (1801)
  • Boletus aerus au sens de Krombholz et de certains auteurs allemands.
  • Boletus aereus ss. Krombholz (1836) , Naturgetreue abbildungen und beschreibungen der essbaren, schädlichen und verdächtigen schwämme, 5, p. 10, tab. 36, fig. 1-7 Boletus radicans ss. Rostkovius (1844) , in Sturm, Deutschlands flora, Abt. III, die pilze Deutschlands, 5(23), p. 84, tab. 26 Boletus irideus Rostkovius (1844) , in Sturm, Deutschlands flora, Abt. III, die pilze Deutschlands, 5(22), p. 65, tab. 15

Taxinomie

Espèces affines dans la section appendiculati

  • Espèce des conifères, chapeau chamois, taché de bai. Tubes non décurrents, jaunes à olivâtres, quasi-immuables[8]. Pores concolores....Butyriboletus subappendiculatus (Dermek, Lazebnicek & J. Veselský, 1979) D. Arora & J.L. Frank (2014). C'est le bolet des sapins.
  • Sous chênes et hêtres. Chapeau pâle, à tons crème à beige rosâtre.... Butyriboletus fechtneri = pallescens (Konrad) Singer 1936, non Schrader 1792.
  • Sous feuillus. Chapeau rose, rouge ou entièrement jaune (B. regius fo. melinus)... Butyriboletus pseudoregius = speciosus auct., regius sensu Konrad 1925, Leclair et Essette 1969, Blum... Cette espèce est souvent nommée à tort B. regius. Attention aux confusions possible avec le toxique B. pulchrotinctus, à chapeau d'un beau rose (partiel) ! N.B. Boletus speciosus est une espèce des conifères d’Amérique du Nord, un « regius bleuissant » selon Redeuilh[9], très diversement interprétée par les auteurs européens qui ont cru la retrouver sous feuillus, notamment des chênaies et hêtraies sur sol calcaire : Alessio (pl. 15), Marchand (pl. 218) et Breitenbach (t.3, pl. 21). Il existes des récoltes intermédiaires et plus robustes à débrouiller. En attendant, il est sage de s'abstenir d'utiliser ce nomen confusum en Europe[8].
  • Chapeau rouge rosé vif, carmin pâle à groseille, rouge bigarreau, uniforme ou partiel sur fond rosé pâle ou jaune, selon les vergetures du chapeau. Cuticule séparable à maturité. Odeur d'écale de noix, de biscotte, de phénol?. aime les châtaigniers sur sols siliceux[8]... B. regius Krombholz 1832, non Konrad 1925[3].

Description

Chapeau 8~14 (20) cm de diamètre, robuste, charnu et épais, d'abord hémisphérique puis convexe, à la fin obtusément étalé, sans mamelon central[10]. Cuticule non séparable (adnée), sèche, veloutée, lisse ou chagrinée, finement craquelée ou tesselée, typiquement brun chamois[10], brun fauve[11], brun chaud[11], brun ochracé[10], brun rosâtre ou bai brun clair[10]. Rouge carmin à pourpre groseille dans la variété regius de Konrad[10]. Marge épaisse, concolore, incurvée puis arrondie[12], à la fin réfléchie, parfois sinueuse[10].

Chair : ferme et épaisse mais vite véreuse comme le cèpe, blanche à jaune pâle, presque immuable ou légèrement bleuissante à la coupe dans le chapeau, près des tubes, brun rougeâtre clair à la base du stipe. Odeur agréable, huileuse ou d'écale de noix, de viande crue ? de biscotte[8] ?

Hyménium : pores jaunes (citrin pâle) virant légèrement au roux, tubes jaunes virant au bleu verdâtre au froissement. Sporée brun olive.

Stipe: 5~15 x 2~5 cm, robuste et trapu, cylindrique ou clavé, à base souvent atténuée ou radicante, jaune, réticulé de jaune sur fond jaune, citrin au sommet, plus foncé vers le bas, un peu rougeâtre sale à la base; réseau d'étendue variable, subtil ou bien marqué, concolore ou un peu plus roussâtre que le stipe.

Habitat

En Europe, pas rare dans certaines régions dans les bois feuillus sur sol calcaire, surtout sous les chênes et hêtres, moins sous les bouleaux[10], etc., dans les clairières, les lisières. Il fructifie de la fin du printemps à l'automne[10], typiquement de juillet à octobre[11], et jusqu'en décembre pour B. regius qui est méridional[11].

Comestibilité

Giacomo Bresadola: „Iconographia Mycologica, vol. XIX, Editura Società Botanica Italiana, Milano 1931, tab. 917

C'est un excellent champignon[12], à condition de le trouver et de savoir l'identifier. B. regius (cèpe royal) est parfois considéré comme toxique[11]. Quoi qu'il en soit, il semble devenu assez rare dans certaines régions, et il convient de ne pas le récolter.

Il y a aussi un risque de confusion avec des bolets amers (B. Calopus et surtout B. albidus) pour certaines sous-espèces, aussi bons comestibles, mais à odeur nulle et à chapeau blanchâtre ou café au lait très pâle, comme la variété pallescens[10] de Konrad, qui montre un pied jaune citrin, un peu zoné de carmin.

Notes et références

  1. reticulum formant des mailles comme un filet
  2. Le vieux vocable gaulois« cèpe » qui a survécu pour désigner un "nœud précieux" appliqué à la vigne (cépage) et aux champignons charnus et fermes à souhait : qui recouvre principalement quatre espèces, le cèpe de Bordeaux, le cèpe d'été, le cèpe des pins, et le cèpe bronzé.
  3. Les récoltes rosées sont à vérifier du côté de : Butyriboletus regius ou Butyriboletus fechtneri https://www.semanticscholar.org/paper/Butyriboletus-regius-and-Butyriboletus-fechtneri%3A-Janda-K%C5%99%C3%AD%C5%BE/076a669ccde2b6c23640212ef0c7a6a074fc431b
  4. Assyov, Boris. (2012). Revision of Boletus section Appendiculati (Boletaceae) in Bulgaria with a key to the Balkan species. Turkish Journal of Botany. 36. 10.3906/bot-1104-10.
  5. Rencontre avec Boletus appendiculatus et la section des Appendiculati, par Thomas Isarno Lire en ligne pdf
  6. Fries (1821) Systema mycologicum : sistens fungorum ordines, genera et species, huc usque cognitas, quas ad normam methodi naturalis determinavit.
  7. David Arora et Jonathan L. Frank, « Clarifying the butter Boletes: a new genus, Butyriboletus, is established to accommodate Boletus sect. Appendiculati, and six new species are described », Mycologia, vol. 106, no 3, , p. 464–480 (ISSN 0027-5514, DOI 10.3852/13-052, lire en ligne, consulté le )
  8. Lannoy, A & Estades, G. (2001) Clé monographique Boletaceae, Mémoire hors série 6, Documents Mycologiques (Flore Mycologique d'Europe).
  9. Documents mycologiques 85 p. 43
  10. Nouvel Atlas Des Champignons: Tome II par Henri Romagnesi . France: Société Mycologique De France, 1958. planche 126 -A. Lacaze (pinx)
  11. Courtecuisse, Régis, 1956-, Photo-guide des champignons d'Europe, Lausanne/Paris, Delachaux et Niestlé, , 960 p. (ISBN 2-603-01116-2 et 978-2-603-01116-4, OCLC 406939439, lire en ligne)
  12. Marchand, André., Champignons du Nord et du Midi, Tome 2. Les meilleurs comestibles, Société mycologique des Pyrénées méditerranéennes, (ISBN 84-399-5721-1 et 978-84-399-5721-8, OCLC 31454545, lire en ligne), no. 156

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