Benjamin-Léonor-Louis Frotier de La Coste-Messelière

Benjamin-Léonor-Louis Frotier, marquis de La Coste-Messelière (, Paris - , Moulins), est un militaire et homme politique français.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille Frotier.

Biographie

Benjamin-Léonor-Louis Frotier a pour père Marie-Joseph Frotier, comte de La Coste-Messelière, vidame de Meaux, premier sous-lieutenant de la compagnie des chevau-légers de la Garde du roi, plus tard maréchal de camp, et de Jacqueline-Éléonore de Reclesne, dame de Digoine[1]. Ce mariage lui vaut le titre de premier baron du Charolais, il réside au au château de Digoine.

Benjamin-Léonor-Louis se marie à l'âge de 19 ans, le 27 avril 1779 avec Anne-Justine-Elisabeth-Joséphine de Saint- Georges, fille de Charles-Olivier, marquis de Vérac, ministre de France.

Il sert dans les armées du roi, devient capitaine de dragons au régiment de La Rochefoucauld, mestre de camp de cavalerie. Il est nommé ministre plénipotentiaire du roi auprès auprès du prince Palatin, duc régnant des Deux-Ponts. Il est admis aux honneurs de la Cour en 1780.

En 1784, il suit, en qualité de secrétaire, son beau-père, le marquis de Vérac, nommé ambassadeur à la Haye. En 1788 il est nommé ministre plénipotentiaire près du duc de Deux-Ponts.

Sa carrière diplomatique s'interrompt car, le , il est élu député de la noblesse aux États généraux par le bailliage de Charolles. Reçu par le roi le jour même de l'ouverture des États généraux, il obtient de Louis XVI la dispense nécessaire pour demeurer éloigné de son ambassade pendant la durée de la session. À l'Assemblée, il vote avec les plus avancés, demande que les biens du clergé soient déclarés propriété nationale, et présente un projet de décret pour la suppression de la dîme et des ordres monastiques. Il demande ensuite la fixation des honoraires des évêques et des curés par les assemblées provinciales et la suppression des ordres monastiques avec indemnité aux membres actuels. Il préside () le comité chargé de la liquidation des biens du clergé.

Revenu après la session en Poitou d'où sa famille paternelle est originaire, il est porté dans le département de Saône-et-Loire comme émigré, arrêté en l'an IV, traduit devant le tribunal criminel de Paris et acquitté. Loin de fuir la Révolution, il en a largement profité en acquérant en Poitou de nombreux biens nationaux, et en divorçant, bien qu'il ait un fils, pour épouser () une Italienne, Rosina-Barbe Baletti. Il vit également un temps à Wissous dans la clandestinité durant cette période trouble[2].

Partisan de Bonaparte, il est nommé sous-préfet de Melle (Deux-Sèvres) le 19 germinal an VIII (), préfet de l'Allier le 21 thermidor an X (), et membre de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII (). Il meurt subitement à Moulins.

Notes et références

  1. P. Montarlot, Les députés de Saône et Loire aux assemblées de la révolution 1789 - 1799. Tome 1, Autun, Dejussieu, , 296 p. (gallica), p. 161-173
  2. « UN MARQUIS CLANDESTIN A WISSOUS PENDANT LA REVOLUTION - Apepaw », sur Apepaw (consulté le ).

Sources

Liens externes

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