Bataille de Vinegar Hill

La bataille de Vinegar Hill (en irlandais : Cath Chnoc Fhíodh na gCaor) est un affrontement qui se déroula le dans le contexte de la rébellion irlandaise, et qui opposa les insurgés irlandais aux forces britanniques. Elle vit la victoire des troupes britanniques face aux rebelles irlandais.

Bataille de Vinegar Hill
Défaite des rebelles à Vinegar Hill, par George Cruikshank, 1845.
Informations générales
Date
Lieu Enniscorthy
Issue Victoire britannique
Belligérants
 Grande-Bretagne
Royaume d'Irlande
Les Irlandais Unis
Defenders
Commandants
Gerard LakeJohn Murphy
Forces en présence
13 000 hommes[1]16 000 à 20 000 hommes[1],[2]
Pertes
20 morts[3]
69 blessés[3]
6 disparus[3]
400 à 1 000 morts[1],[4]

Rébellion irlandaise de 1798

Batailles

Expédition d'Irlande
Coordonnées 52° 30′ 05″ nord, 6° 34′ 11″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Irlande

Prélude

Le camp de Vinegar Hill, par George Cruikshank, 1845.

Le , entre 13 000 et 18 000 soldats britanniques entourent le comté de Wexford, se tenant prêt à réprimer l'insurrection. La ville d'Enniscorthy était le quartier général des Irlandais unis au sein du comté. Les représentants des insurgés appelèrent à se rassembler au lieu-dit de Vinegar Hill, en périphérie d'Enniscorthy. L'appel parvint à rassembler 16 000[1] à 20 000[2] habitants, parmi lesquels des femmes et des enfants. La majorité des rebelles irlandais étant dépourvus d'armes à feu, ils s'armèrent de piques.

Gerard Lake, chef des troupes britanniques, prévoyait l'encerclement des insurgés sur la colline en bloquant le pont traversant la Slaney, seule issue possibles pour les Irlandais.

Le général britannique partagea ses hommes en quatre colonnes : trois colonnes, menées par les généraux Dundas, Duff et Needham, devaient charger les insurgés sur la colline tandis que la quatrième colonne du général Johnson devait prendre d'assaut Enniscorthy et son pont.

Déroulement

La bataille débuta peu avant l'aube avec un bombardement d'artillerie des positions irlandaises sur la colline. Les unités avancées se déplacèrent rapidement contre les avant-postes des rebelles sous couverture du bombardement et avancèrent à mesure que les positions étaient sécurisées. La mise en étau des rebelles provoqua des centaines de morts et de blessés.

Pendant ce temps, les troupes de Johnson entrèrent dans la ville, faisant face à une puissante résistance. Les bâtiments furent consolidés, empêchant les Britanniques de prendre possession de la ville avec aisance. Il fallut attendre l'arrivée de renforts, appuyés par la cavalerie, pour mener une seconde charge. Les rebelles irlandais furent progressivement chassés de la ville, mais parvinrent à tenir le pont de Slaney et à empêcher les Britanniques de traverser.

Lorsque les troupes britanniques parvinrent au sommet oriental de la colline, les rebelles se retirèrent lentement par un trou dans les lignes britanniques plus tard désigné sous le nom de « trou de Needham », ainsi appelé à cause de l'arrivée tardive des troupes du général Needham, empêchant de finaliser le plan de Lake. Bien qu'une majorité de rebelles ait ainsi échappé aux Britanniques, nombre d'entre eux furent décimés dans cette débâcle.

En plus des pertes conventionnelles, il y eut aussi des cas de viol de femmes dans le camp rebelle et, à Enniscorthy, des rebelles moururent dans les flammes de bâtiments. Ces atrocités peuvent avoir été perpétrées par vengeance de l'exécution par les rebelles de prisonniers loyalistes (principalement protestants) dans les semaines précédentes. Les rebelles irlandais abandonnèrent une grande partie des approvisionnements qu'ils avaient amassé, et 13 canons furent pris par les Britanniques.

Pertes

Les pertes des insurgés sont de 400 morts selon Juliet Gardiner (en) et Neil Wenborn[1]. Kevin Whelan les estime quant à lui entre 500 et 1 000[4]. Les pertes loyalistes sont de 20 morts, 69 blessés et 6 disparus[3].

Conséquences

La majeure partie des forces rebelles gagnèrent le camp des Trois Rocs au-dehors de la ville de Wexford et, à la suite de la décision d'abandonner la ville, se divisa en deux colonnes séparées dans une nouvelle campagne pour répandre la rébellion au-delà de Wexford. L'une se dirigea immédiatement vers l'ouest, l'autre vers le nord, vers les montagnes de Wicklow, pour s'associer aux forces du général Joseph Holt (en).

Cette défaite est moins le coup dur qui fut par la suite décrit qu'une résistance mobile et continue, semblable aux guérillas du XXe siècle.

Murphy fut ensuite capturé à Wexford et pendu.

Voir aussi

Rébellion de Castle Hill (en), également désigner sous le nom de bataille de Vinegar Hill.

Bibliographie

  • (en) Juliet Gardiner et Neil Wenborn, The Mighty Wave : Aspects of the 1798 Rebellion in Wexford, Collins & Brown, , 843 p. (ISBN 978-1-85585-178-8, lire en ligne). 
  • (en) Charles Dickson, The Wexford Rising in 1798: its causes and course. Tralee, 1955.
  • (en) Nicholas Furlong, Fr. John Murphy of Boolavogue : 1753-1798, Dublin, Geography Publications, , 206 p. (ISBN 978-0-906602-18-8).
  • (en) Daniel Gahan, The people's rising : Wexford, 1798, Dublin, Gill & Macmillan, , 367 p. (ISBN 978-0-7171-2323-0 et 978-0-717-12392-6).
  • Pierre Joannon, Histoire de l'Irlande et des Irlandais, Paris, Éditions Perrin, coll. « Tempus », , 932 p. (ISBN 978-2-262-03022-3). 
  • (en) Daire Keogh (en) et Nicholas Furlong (en) (dir.), The History Today Companion to British History, Four Courts Press Ltd, , 187 p. (ISBN 978-1-85182-253-9). 
  • (en) Robert Kee, The Green Flag : A History of Irish Nationalism, Londres, Weidenfeld and Nicolson, , 877 p. (ISBN 978-0-297-17987-0).
  • (en) Dáire Keogh (edt.) et Nicholas Furlong (edt.), The mighty wave : the 1798 rebellion in Wexford, Blackrock, Co. Dublin Portland, OR, Four Courts Press, , 187 p. (ISBN 978-1-85182-254-6).

Références

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