Bataille de Gravelines (1588)

La bataille de Gravelines eut lieu le entre la flotte anglaise et l'Invincible Armada espagnole durant la guerre anglo-espagnole (1585-1604). La victoire revint à l'Angleterre, même si aucun navire espagnol ne fut coulé.

Cet article concerne la bataille navale s’étant déroulé à Gravelines en 1588. Pour l’affrontement franco-espagnol mené 30 ans plus tôt, voir bataille de Gravelines (1558).

Bataille de Gravelines (1588)
Défaite de l'Armada espagnole,
peinture de Philippe-Jacques de Loutherbourg.
Informations générales
Date
Lieu Au large de Gravelines
Issue Victoire anglaise
Belligérants
Royaume d'Angleterre Monarchie espagnole
Commandants
Charles Howard de Nottingham
Francis Drake
Alonso Pérez de Guzmán
Forces en présence
150 navires dont 8 navires transformés en brûlots
20 000 hommes dont 10 000 soldats
130 navires
30 000 marins
Pertes
50 à 100 morts
500 blessées
8 navires brûlés
600 morts
800 blessés
397 prisonniers
2 navires coulés

Guerre anglo-espagnole (1585-1604)

Batailles

Terre ferme espagnole des Amériques

Açores et îles Canaries

Eaux européennes

Allemagne et Pays-Bas

France

Irlande

--------------
Guerre de Quatre-Vingts Ans

Contexte

En mai 1588, les 130 navires de l'Invincible Armada quittent Lisbonne en direction de l'Angleterre avec 30 000 hommes à bord dont 18 000 soldats. À l'origine, Álvaro de Bazán, marquis de Santa Cruz, vainqueur de la flotte française à la bataille des Açores, devait en prendre le commandement. Mais il meurt prématurément et le roi Philippe II lui désigne comme successeur Alonso Pérez de Guzmán duc de Medina Sidonia : un choix malheureux car celui-ci n'est nullement un marin et a en face de lui les meilleurs navigateurs anglais : Charles Howard de Nottingham, John Hawkins, Francis Drake et Martin Frobisher.

Déroulement

Dans un premier temps, la flotte espagnole doit rejoindre les côtes flamandes pour embarquer les 18 000 vétérans d'Alexandre Farnèse, troisième duc de Parme, puis cingler vers l'Angleterre.

Les quelques escarmouches dans la Manche avec la flotte anglaise ne sont pas décisives et démontrent la supériorité des navires espagnols. Le refus d'engager le combat par les Anglais témoigne surtout de la peur qu’engendrent les navires de guerre de la première puissance mondiale de l'époque. L'Invincible Armada arrive le 7 août devant Calais et jette l'ancre pour attendre Alexandre Farnèse et son armée. Les jours précédents, Alonso Pérez de Guzmán envoie cinq bateaux messagers pour le prévenir de l'imminence de son arrivée et de se préparer à embarquer les 30 000 soldats d'élite du Tercio de Flandres, sans recevoir aucune réponse d'Alexandre Farnèse général en chef. Il est prouvé aujourd'hui que les messages sont bien arrivés au destinataire, mais que celui-ci décida de ne rien faire sans doute car il ne croyait pas dans l'invasion de l'Angleterre ou alors qu'il n'avait pas confiance dans Alonso Pérez de Guzmán. L'histoire lui a donné raison, même s'il porte en grande partie la responsabilité du fiasco espagnol.

Dans la nuit du 7 au 8 août, les Anglais effrayés par la flotte espagnole de 130 navires, sacrifient 8 de leurs meilleurs navires en les transformant en brûlots pour les projeter sur les navires espagnols. Il s'ensuit une certaine confusion, chaque bateau essayant de rompre ses attaches pour éviter d'être brûlé, les navires espagnols étant attachés les uns aux autres sans aucune protection puisque Calais ne dispose pas de défense côtière. Le jour se lève sur une flotte éparpillée qu'Alonso Pérez de Guzmán parvient enfin à rassembler. Les Espagnols tentent vainement de provoquer le combat devant Gravelines durant toute la journée, mais à chaque fois que les navires espagnols tentent des manœuvres d'abordage contre les Anglais, ceux-ci les esquivent devant la puissance de feu espagnole. Le soir venu la préparation de l'invasion de l'Angleterre par les Espagnols a échoué. Cet épisode ne provoque aucune perte de navire du côté espagnol alors que huit navires sont perdus côté anglais, mais la flotte espagnole est entraînée vers la mer du Nord à cause des vents et courants du pas de Calais qui empêchent tout repli et obligent le commandement à ajourner l'opération de débarquement qui n'aura finalement jamais lieu.

Conséquences

Le lendemain, le vent soufflant au nord, Alonso Pérez de Guzmán décide de retourner en Espagne en passant par l'Écosse. Sa flotte est invaincue puisque pas un seul navire n'est coulé par les Anglais, et elle reste redoutable.

Mais la malchance s'acharne alors sur les Espagnols puisqu'une queue de cyclone frappe leur flotte pendant les deux mois de navigation. Affrontant tempête sur tempête sans carte précise des côtes britanniques tapissées de rochers, la flotte espagnole affronte des conditions de navigation apocalyptiques. Finalement, une vingtaine de navires seulement font naufrage (surtout les galéasses méditerranéennes inadaptées à la navigation par gros temps), alors que la grande majorité (100 navires sur les 127) réussit à rentrer au port de Santander.

Aucun navire de guerre espagnol n'est coulé puisque 9 sur 9 rentrent à Santander mais la propagande anglaise d'abord, puis la légende noire des Espagnols ensuite, transforme cet épisode peu probant militairement en victoire grandiose des Anglais.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la Renaissance
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de l’Angleterre
  • Portail de l’Espagne
  • Portail de la Manche
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.