Bataille de Białystok–Minsk

La bataille de Białystok–Minsk fut une opération stratégique allemande conduite par le groupe d'armées Centre durant l'offensive sur la frontière soviétique au tout début de l'opération Barbarossa. Elle se déroula du au . Son but, qui était d'encercler les forces de l'Armée rouge autour de Minsk, fut un succès. Toutes les tentatives russes de contre-attaques et de percées se soldèrent par des échecs. Ainsi, la Wehrmacht put faire plusieurs dizaines de milliers de prisonniers soviétiques[4] et put avancer dans l'Union soviétique si rapidement que certains pensèrent que l'Allemagne avait déjà gagné la guerre contre la Russie.

Bataille de Białystok–Minsk
Avancée allemande entre le 22 juin et le 1er septembre 1941
Informations générales
Date
Lieu Biélorussie, est de la Pologne
Issue Victoire allemande décisive
Belligérants
 Reich allemand Union soviétique
Commandants
Fedor Von Bock Dmitri Pavlov
Forces en présence
750 000 hommes675 000 hommes
Pertes
276 avions
Nombre de soldats inconnus
341 073 tués ou capturés[1]
76 717 blessés
417 790 soldats en tout[2]
4 799 chars
9 427 canons[2]
1 669 avions[3]

Seconde Guerre mondiale

Batailles

Front de l’Est
Prémices :

Guerre germano-soviétique :

  • 1941 : L'invasion de l'URSS

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1941-1942 : La contre-offensive soviétique

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1942-1943 : De Fall Blau à 3e Kharkov

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1943-1944 : Libération de l'Ukraine et de la Biélorussie

Front central :

Front sud :

  • 1944-1945 : Campagnes d'Europe centrale et d'Allemagne

Allemagne :

Front nord et Finlande :

Europe orientale :


Front d’Europe de l’Ouest


Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée


Bataille de l’Atlantique


Guerre du Pacifique


Guerre sino-japonaise


Théâtre américain

Prélude

Soldats allemands au centre de Minsk en 1941.

Commandée par le Field Marshal Fedor von Bock, le groupe d'armée Centre reçut l'ordre d'attaquer la Russie via l'axe Białystok - Minsk - Smolensk à partir de la Pologne jusqu'à Moscou. Ce groupe d'armées était constitué de la 9e et de la 4e armée. Ses forces blindées comprenaient le Panzergruppe 3, commandé par Hoth, et le Panzergruppe 2, commandé par Guderian. Au total, ces deux armées comptaient 33 divisions d'infanterie, 9 divisions blindées, 6 divisions motorisées et une division de cavalerie. De plus, le groupe d'armées Centre pouvait appeler la Luftflotte 2 en renfort aérien.

En face, le front de l'Ouest, commandé par le général Dmitri Pavlov, incluait la 3e armée, la 4e armée et la 10e armée qui étaient postées le long de la frontière. Au total, l'armée soviétique de l'Ouest comprenait 25 divisions de cavalerie, 13 divisions blindées et 7 divisions motorisées.

La disposition de l'Armée rouge en Biélorussie était basée sur l'idée d'une réponse agressive à une attaque allemande, afin de repousser le front en Pologne. Cependant, cette tactique souffrait d'une faiblesse sur les flancs à cause de la ligne de démarcation entre les pays qui avait été décidée en 1939. Ce fut l'Oberkommando des Heeres qui profita le mieux de la situation, en encerclant simultanément les forces du front de l'Ouest avec d'autres fronts soviétiques autour de Białystok et de Navahroudak, à l'ouest de Minsk.

Ordres de batailles

Soviétiques

Allemandes

Soldats allemands dans un village russe.
Enfants à Minsk en 1941 durant les raids aériens.

Tanks

Corps d'armée allemandDivisions allemandesNombre de tanks[5]Tanks avec des canons de 37 mm
(incl. Panzerkampfwagen 38(t) et Panzer III)
Tanks avec des canons de 50 mm ou plus
(incl. Panzer III et Panzer IV)
XXXIX. Armeekorps mot[4]7e, 20e49428861
LVII Panzer Corps[4]12e, 19e44821960
XXXXVII Panzer Corps[4]17e, 18e42099187
XXXXVI Panzer Corps[4]10e1820125
XXIV Panzer Corps[4]3e, 4e39260207
Total 1936[4]666640
Corps d'armée soviétiqueDivisions soviétiquesNombre de tanksT-34 et KV
11e corps mécanisé[4]29e, 33e, 204e41420
6e corps mécanisés[4]4e, 7e, 29e1131452[6]
13e corps mécanisé[4]25e, 31e, 208e2820
14e corps mécanisé[4]22e, 30e, 205e5180
7e corps mécanisé[4]14e, 18e, 1re959103
5e corps mécanisé[4]13e, 17e, (109e non incl.)86117
17e corps mécanisé[4](pas complètement formé)63N/A
20e corps mécanisé[4](pas complètement formé)94N/A
(indépendant)57e division[4]2000
Total 4522[4]592

L'opération

Bataille de Białystok–Minsk du au .

L'Armée rouge devait avancer vers les Allemands sur le territoire polonais occupé à Białystok. Au-delà de Białystok, Minsk était un nœud ferroviaire stratégique, une clé et une position défensive pour les principales communications routières et ferroviaires avec Moscou.

L'opération allemande faisait partie de l'opération Barbarossa, avec la 11e armée du front du Nord-Ouest et dans le nord, le 3e groupe de Panzers est attaqué, coupant la 11e armée du front de l'Ouest, et la traversée la rivière Niémen. Le 2e groupe de Panzers traverse la rivière Bug et pénètre à 60 km en territoire soviétique le 23 juin. Les objectifs des groupes de Panzers étaient de prendre l'est de Minsk et d'empêcher tout retrait de l'Armée rouge par un encerclement. Les groupes de Panzers devaient encercler les forces soviétiques. Les 9e et 4e armées allemandes encerclent les armées soviétiques autour de Białystok. Le 23 juin, la 10e armée soviétique tente une contre-attaque en conformité avec la planification d'avant-guerre, mais ne réussit pas à atteindre ses objectifs. Le 24 juin, le général Dmitri Pavlov ordonne à son officier des opérations, le général Boldine, de prendre les 6e, 11e et 6e Corps d'armées mécanisées pour une contre-attaque vers Hrodna afin d'éviter l'encerclement de l'Armée rouge proche de Białystok. Cette contre-attaque échoue avec de lourdes pertes, mais elle permet à certaines unités d'éviter l'encerclement et de reculer vers Minsk.

Dans la soirée du 25 juin, un groupe de Panzers coupe l'Armée rouge entre Slonim et Vawkavysk, et force Pavlov à ordonner le retrait de toutes les troupes derrière la rivière Chtchara afin d'éviter l'encerclement. La plupart des formations ne pouvait plus rompre le contact avec les Allemands, et en raison de la perte de carburant et de transports, l'armée a dû se retirer à pied. Ce retrait a ouvert des espaces libres vers le sud de Minsk.

Le 27 juin, soit cinq jours après le début de l'invasion, le 2e groupe de Panzers de Guderian et le 3e groupe de Panzers de Hoth arrivent à l'est de Minsk. Ils avaient avancé de 321 km dans l'Union soviétique et à près d'un tiers de la distance de Moscou. Une réussite étonnante. Le 28 juin, les 9e et 4e armées allemandes encerclent les troupes soviétiques à Białystok en deux poches: une petite poche contenant Białystok et une plus grande poche contenant Navahroudak. Après 17 jours, les Soviétiques avaient perdu 420 000 soldats sur un total de 625 000. Le 26 juin, Minsk, la capitale de la Biélorussie, tombe sous le joug de la Wehrmacht.

Une seconde Armée rouge contre-attaque le 20e corps mécanisé et 4e corps de la Luftwaffe mais se fait encercler, et le 30 juin la poche est complètement fermée.

Les Soviétiques perdent les 3e, 13e et 10e armées et une partie de la 4e armée, au total environ 20 divisions, tandis que le reste de la 4e armée tombe vers la rivière Bérézina. La Luftwaffe détruit 1669 avions soviétiques, mais en perd 276 et 208 autres sont endommagés.

Les conséquences

Minsk en ruines - Juillet 1941.
Colonnes de prisonniers soviétiques en 1941.

Les troupes soviétiques, prises aux pièges dans deux poches gigantesques, ne cessèrent de se battre, causant ainsi de lourdes pertes à l'armée allemande. Beaucoup de soldats parvinrent à s'échapper, car l'infanterie allemande manquait cruellement de transports motorisés.

L'institut polonais de la mémoire nationale affirme que lors de leur retraite, les troupes soviétiques commirent de nombreux crimes contre les habitants de Białystok et de ses alentours, comme des familles entières exécutées par des pelotons d'exécution[7].

Finalement, 290 000 soldats soviétiques furent capturés et 1 500 canons et 2 500 tanks furent détruits. Cependant, 250 000 Soviétiques parvinrent à s'échapper, la plupart étant des prisonniers qui seraient morts en quelques mois à cause des conditions de détentions inhumaines dans les camps de prisonniers.[pas clair]

L'avancée rapide de la Wehrmacht vers l'Est permit à l'Allemagne d'atteindre Smolensk, ville à partir de laquelle une attaque sur Moscou pouvait être envisagée. Cette avancée donna également l'impression à l'Oberkommando der Wehrmacht que la guerre contre l'Union soviétique était déjà gagnée. Malgré cet exploit, Hitler blâma les généraux des divisions Panzer pour avoir laissé des trous dans les lignes.

De son côté, le général Pavlov et son état-major furent rappelés à Moscou, où ils furent accusés d'avoir intentionnellement désorganisé les troupes et battu en retraite sans combattre. Ils furent exécutés par le NKVD au motif de lâcheté et de manquement à leur devoir. Leurs familles furent réprimées. Ils ont été réhabilités en 1956. La seule exception fut l'officier des opérations de Pavlov, le général Ivan Boldine, qui fut rapidement séparé du reste de l'armée à cause de la percée allemande des premiers jours. De ce fait, il fut contraint de battre en retraite vers les lignes soviétiques avec un millier de soldats.

Références

  1. Bergstrom 2007, p. 28: Cites Krivosheyev, Grif sekretnosti snyat. Poterivooruzhyonnykh sil SSSR v voynakh, boyevykh deystviyakh i voyennykh konfliktakh, p. 162.
  2. Glantz 1995, p. 293
  3. Bergstrom 2007, p. 28: Cites Pshenyanik, Sovtskie Voenno-vozdushnye sily v bor'be snemetsko fashistskoy aviatssiey v letne-osenney kampanii 1941, p. 94.
  4. (pl) Mark Sołonin (trad. Tomasz Lisiecki), 22 czerwca 1941 czyli Jak zaczęła się Wielka Wojna ojczyźniana, Poznań, Poloogne, Dom Wydawniczy Rebis, , 1re éd. (ISBN 978-8-375-10130-0), p. 528–529 (la seule traduction en anglais du travail de Solonin semble être, en juin 2011, (en) « ces chapitres consultables en ligne »)
  5. Nombre total de tanks allemands incluant les tanks de commandement ainsi que les vieux Panzer I et Panzer II
  6. Au premier juin, il y avait 114 KV et 238 T-34 mais 100 T-34 supplémentaires arrivèrent d'ici le 22 juin 1941 (Solonin 2007, p. 99–100).
  7. « Enquêtes sur les meurtres de polonais à Białystok et ses alentours en juin 1941 »
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