Bandrefam

Bandrefam est une chefferie[1] du Cameroun (prononcé Ndiògfap en langue locale, ce nom signifie exploitants de vieilles vignes). Bien que Bandrefam soit le nom officiel, les populations de cette chefferie s'identifient plutôt sous l'appellation Kouo'shi qui signifie : émergent du sol.Kouo'shi  prendra la forme de Fab’gnwe aux alentours de 1921, puis de Ndiògfap vers 1928. Finalement, les colons allemands  vont l'appeler Bandrefam, le nom que nous connaissons aujourd'hui.

Bandrefam
Administration
Pays Cameroun
Région Ouest
Département Koung-Khi
Démographie
Population 5 000 hab.
Densité 294 hab./km2
Géographie
Coordonnées 5° 13′ nord, 10° 29′ est
Superficie 1 700 ha = 17 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
Bandrefam
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
Bandrefam
    Carte de Bandrefam
    Bandrefam, Center

    Les Kouo'shi sont des peuples Bamiléké (Semi-Bantou) issus de plusieurs générations de migrants en provenance du Nord Cameroun et dont on pourrait retracer les origines depuis L'Égypte du temps des Pharaons.

    Sa Majesté Georges Jiejip Tchomgang-

    Bandrefam est situé à environ 250 km de Douala la capitale économique du Cameroun, à environ 280 km de Yaoundé la capitale politique et à 30 km de Bafoussam, la capitale régionale.

    Sur le plan administratif, il fait partie de l'arrondissement de Bayangam, dans le département du Koung-Khi dans la Région de l'Ouest du Cameroun.

    Le Royaume est dirigé depuis 2018 par Sa Majesté Georges Jiejip Tchomgang, fils de Sa Majesté Jiejip Pouokap, décédé le des suites de longue maladie.

    Georges Jiejip est le 105e roi d'une longue dynastie fondée par Fo Kaputse il y a plusieurs siècles.

    Le roi est assisté dans l'exercice de ses fonctions par des notables qui siègent au sein des sociétés secrètes et des chefs de quartiers.

    Historique

    Bandrefam est un royaume vieux de plusieurs siècles. Il fut fondé entre le XIIe et le XIIIe siècle. C'est l'un des plus vieux royaumes en région Bamiléké. À cause des querelles de succession entre fils, ce royaume connut un éclatement qui donna naissance aux chefferies Bangoua, Batoufam et Babouantou.

    Bandrefam a subi, au cours de siècles précédents, de nombreuses attaques de ses voisins. La dernière en date est la guerre de neuf ans contre la chefferie Bangoua. Cette guère fratricide connu sa fin avec la signature d'un accord de paix (pacte de réconciliation et de Pardon) le entre les deux chefferies.

    Pendant les années de braises d'avant et d'après l'indépendance du Cameroun, Bandrefam fut rasé, comme de nombreuses autres chefferies Bamiléké, par la répression du régime d'Ahidjo, appuyée par l'armée française. (Cf Le génocide Bamiléké[2],[3],[4],[5]). Cette violence répressive contribua à la destruction significative de la population par dizaine de milliers. La majorité des survivants fut contrainte à l'exil. La plupart n'est plus jamais revenue.

    Géographie

    Limité à l’ouest et sud-ouest par Bangoua, au nord par Batoufam et à l'est par Bagang-Fokam, Bandrefam couvre une superficie d'environ 17 km2 répartis en six quartiers :

    • Ngouonkouong
    • Nka’ala
    • Pou’guieu
    • Tchieu
    • Toula
    • Ntchi.

    Son relief est un ensemble de plateaux (Lô’oshitô, Tchî, Sinkouô) et de montagnes (Kouofiog, Kouomenang) entrecoupés de vallées fertiles et riches en sable fin.

    Panchêh et Wooze sont les principales rivières qui arrosent le village. Le climat est tropical caractérisé par une longue saison sèche et une courte saison de pluie.

    Principale Route traversant Bandrefam

    Population

    La population de Bandrefam, relativement homogène, est estimée aujourd'hui à environ cinq mille (5 000) habitants qui vivent dans le périmètre du Royaume. Mais vers la fin des années 1960, l'on a pu observer une vague de pasteurs nomades Mbororo, venus du Nord Cameroun, à la recherche de pâturages pour leur bétail.

    L'on note aussi, depuis l'éclatement de la guerre civile en 2017 dans les deux provinces anglophones, un flux migratoire de civils qui sont venus s'installer dans le  village, à la recherche de refuge et de terres à cultiver.

    Pendant la période des récoltes, des réunions familiales et des funérailles, cette population connait un accroissement notable, du fait de l'arrivée temporaire des fils et filles résidant à l'extérieur du Royaume.

    Religion

    Les Kouo'shi sont généralement attachés aux pratiques ancestrales : le culte des morts. Le lieu sacré ou lieu de culte ancestral est appelé Koupmbâ, lieu ou le “Shi” ( Dieu) est évoqué et adoré. “Shi Koupmbâ” (Dieu de Koupmbâ ou bien Dieu du lieu Sacré) est  l'expression couramment utilisée pour invoquer sa présence en cas de Malheur, de Bonheur ou simplement lors d'une rencontre entre individus. Il n'est pas rare d'entendre des expressions telles que :“Shi Koupmba Tchop N’zog Mo.”  Traduction : Dieu de Koupmba, ait pitié de nous. Ou encore : “Shi Koupmba  loo N’ji.” Traduction : Puisse le Dieu de Koupmba t’accompagner.

    Une minorité de la population est soit chrétienne soit animiste. Des Églises y ont d'ailleurs vu le jour, dont les plus importantes sont la chapelle de l’Église Catholique et la paroisse de l’EEC (Église Évangélique du Cameroun).

    Économie

    L'agriculture de subsistance, le petit élevage et l'artisanat constituent les principales sources de revenu des populations. On cultive généralement les arachides, le maïs, les patates, l'igname, le manioc, les bananes plantains, mais aussi, de petites exploitations de cultures vivrières telles que la tomate, le chou, les pastèques, etc.

    Igname-Bandrefam-Cameroon

    On élève les chèvres, les moutons et la volaille destinés au petit commerce.

    Bandrefam abrite un marché local où les villageois viennent écouler leurs produits.

    La culture du café arabica fait également partie des activités agricoles.

    Ecovillage-Bandrefam-Cameroun

    Depuis 2017, le Réseau international de développement durable dénommé Ecovillage (Global Ecovillage Network) . Baptisé localement ‘‘KOUO’SHI NDAMNZÙ’’ - qui signifie ‘‘Kouo’shi du futur’’ou “Bandrefam du future”- s'est installée dans le village dans le quartier Nka’ala. Ecovillage transforme localement les produits de ses plantations et les revend sur le marché local et à l'international. Cette organisation contribue de manière significative à l'amélioration du mode de vie des habitants du village. En plus d'offrir du travail aux jeunes diplômés, elle offre aux villageois la formation en agriculture durable et l'utilisation de l'outil informatique pour les plus jeunes.

    ‘KOUO’SHI NDAMNZÙ’

    Les funérailles constituent une autre activité économique non négligeable qui créent des emplois temporaires aux jeunes désœuvrés.

    Éducation

    Le système scolaire de Bandrefam est entièrement public et dépend du Ministère de l'éducation nationale, délégation régionale de l'Ouest. Il comporte : une école maternelle, deux écoles primaires et un Collège d'Enseignement Technique et Commercial (CETIC).

    Pour les élèves désirant poursuivre les études d’enseignement général, ils peuvent se rendre soit à Kamna (à environ deux kilomètres au Nord du village dans Bangoua) ou à Bangang Fokam (environ un kilomètre à l'Est du village) où il existe  un lycée d'enseignement général 

    École Maternelle de Bandrefam
    CETIC BANDREFAM

    Santé

    Bandrefam dispose d'un Centre de Santé Intégré où les malades peuvent recevoir les premiers soins. Mais les cas sérieux de maladie sont transférés à l'hôpital régional de Bafoussam.

    Tourisme et points d'attraction

    Residence du roi de Bandrefam

    Le visiteur en provenance de Douala et qui emprunte l'entrée Sud (par le marché de Kamna) aura l'occasion de découvrir, à partir de la colline de Lô’oshitô, le paysage luxuriant au creux d'une vallée, Bandrefam en grandeur nature. Ces habitations parsemées en brique de terre et aux toits coniques de chaume ou de paille.

    Le touriste découvrira également au lointain la zone de pâturage de Serkouò, très verdoyante, entrecoupée de petites montagnes rocheuses de grottes, localisée à environ km de la chefferie.

    Le site archéologique de Kùog fiòg composé de plusieurs blocs de granite gravés depuis plusieurs siècles, situé à environ km de la chefferie et les derniers vestiges de la route Bana-Foumban créée par les Allemands sont autant de points additionnels qui ne manqueront pas d'intéresser le touriste.

    Avant l’incendie du 29 mai 1961 provoqué par le Regime d’Ahidjo après l’indépendance et les pillages qui ont suivi, la chefferie Bandrefam était un site culturel et touristique très attrayant qui regorgeait un grand nombre d’objets de sculpture. De nos jours, l'on y retrouve tout de même quelques vestiges de ces objets d'art préservés et en exposition devant la case de réception du palais.

    Le travail du bambou, et le tissage de la paille et du roseau sont également des attractions qui n'échapperont pas à la curiosité du visiteur.

    Infrastructure

    La chefferie Bandrefam est accessible par voie terrestre. Elle est située en retrait (environ km) par rapport à la nationale numéro 4, route qui relie Yaoundé, la capitale politique du Cameroun à Bafoussam, la capitale régionale de l'Ouest.

    Elle est traversée d'Est en Ouest par la Route Départementale (D63) qui relie Batié à Bagang- Fokam, en passant par Bandenkop, et Bangou. Cette route est bitumée par endroits. Mais le tronçon qui relie la nationale numéro 4 jusqu'à Bandrefam est non bitumé.

    Chateau D'eau

    Du marché de Kamna ou bien à partir du péage de Bayangam (sur la nationale numéro 4), le voyageur peut emprunter soit un taxi soit une moto-taxi jusqu'au cœur du village.

    Cuisine

    Koki avec la banane poyo, couscous de mais avec le Nkùir, beignets de haricot avec le bâton de manioc, met de pistache ou met d'arachide avec le bâton de manioc; plantain malaxé avec la viande de chèvre ou de bœuf (le met s'appelle Nkòndrè), le taro à la sauce jaune; les pommes de terre pilées avec le haricot noir, constituent le menu très apprécié. Le tout arrosé du vin de palme ou de raphia.

    Taro
    Miodo et beignets
    Koki banane poyo

    Danse et Musique

    Le Méndoù et le Methièu sont les principales danses exécutées généralement pendant les grandes cérémonies.

    Le Méndoù est une danse masculine, exécutée dans un cercle au milieu duquel les roulements de tambour et de balafon, rythmés par les chants des danseurs constituent la principale symphonie. Le rythme est généralement langoureux et empreint de tristesse, certainement en rappel des vieux souvenirs malheureux connus par le peuple autour des siècles passés.

    La gandoura blanche et la chéchia constituent l'uniforme de danse qui offre un spectacle luxuriant.

    Le Methièu est une danse féminine, exécutée, elle aussi, dans un cercle au milieu duquel la chanteuse principale donne la cadence par la voix et des pas de danse. Cette cadence est reprise en chœur par l'ensemble des danseuses.

    Vêtues d'uniforme en pagne fleuri, les danseuses portent, chacune, un grelot sonore autour d'une cheville et qui constitue le seul instrument artificiel de la dance.

    Aux pas coordonnés, ces grelots émettent un tintement harmonieux, donnant à la chorégraphie un réel plaisir à regarder.

    Ici, le rythme est plus vivant et empreint de gaité. Les chants scandés sont en général en honneur des dignitaires, des enfants et des bienfaiteurs du royaume.

    Les femmes chantent aussi l'amour du prochain et la paix entre les peuples.

    Le Nzouh ou la danse royale qui se pratique lors de la sortie du nouveau Roi du Laakam et la danse guerrière Lali qui se pratique invariablement en temps de guerre ou de paix (lors des cérémonies funéraires par exemple) sont d'autres types de danses exécutées dans le royaume, généralement par les hommes.

    Vie et Association

    Agir-Association-Bandrefam-

    Les Bandrefam de la diaspora se regroupent en associations d'aides au développement de leur localité. ADEBA (Association pour le Développement de Bandrefam) et AGIR en sont quelques-unes.

    Media et Communication

    Télévision

    Bandrefam est couvert par les signaux télé et radio.

    La CRTV et Canal 2 international sont les principales chaines disponibles. Certains foyers reçoivent également les chaînes de télévisions étrangères grâce aux récepteurs satellites.

    Radio

    FM 94, CRTV radio poste national, CRTV radio station de l’ouest, radio Venus. Radio Batcham sont recevable à Bandrefam.

    Cameroun Tribune, Ouest échos, Le Messager, Mutations, La Nouvelle Expression, Le Jour sont les principales distributions (publications) en provenance de Bafoussam.

    Téléphone/Internet

    Bandrefam est couvert par les réseaux téléphoniques mobiles tels que MTN, NEXTEL et Orange. Internet n’est disponible que sur le mobile Le visiteur peut partager une connexion mobile à partir d'un smartphone ou d'un modem Wi-Fi et l'utiliser via d'autres appareils (Laptops, tablettes, etc.). Des espaces cyber-café n'existent pas à Bandrefam.

    Personnalités de Bandrefam

    • Samuel TCHANGOUM[6], homme d'affaires, PDG des Hôtels Serena et du groupe Aston Satellite
    • Me Charles TCHOUNGANG[7], avocat au barreau du Cameroun et ancien bâtonnier national (2006 - 2008)
    • Elvis KEMAYO, musicien et animateur de radio et télévision
    • Yves DJIMKOUO[8], Directeur Usine SABC de Yaoundé (ex directeur Senior Usine de Garoua)
    • Col. Pierre Loti TIOKAP[9], commandant de l'École Supérieure Internationale de Guerre (ESIG) de Yaoundé
    • Col. Paul CHIMI[10], Sous-chef d'État-Major des Armées au Ministère Camerounais de la Défense
    • Nino NJOPKOU[11],[12],[13], entrepreneur, créateur des sites de petites annonces Web Kerawa.com et Leportail.ci, qui ont fusionné[14] en 2018 avec les plateformes Afrimalin.

    Références

    1. « Chefferie Bandrefam », in Annuaire des chefferies traditionnelles, Ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, 2012, consulté le 30 juin 2018
    2. http://www.brukmer.be/2012/05/17/le-genocide-camerounais-par-larmee-francaise-video
    3. http://www.bamileke.org/Newfolder/genocide.htm
    4. Owono, Julie (25 January 2012) http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/2012/01/201211871746225899.html
    5. (en) Dieudonné Toukam, Histoire et anthropologie du peuple bamiléké, Paris, l’Harmattan,
    6. « Cameroon Business Today | Journal d'information et d'analyses économiques », sur www.cameroonbusinesstoday.cm (consulté le )
    7. « Histoire du barreau du Cameroun », sur Osidimbea La Mémoire du Cameroun. Encyclopédie, annuaire. Histoire des organisations (consulté le )
    8. « La Direction industrielle se renouvelle », sur Les Brasseries du Cameroun, (consulté le )
    9. (en) « École supérieure internationale de guerre : le colonel Tiokap Pierre Loti en poste », sur www.cameroon-tribune.cm (consulté le )
    10. « Cameroun – Lutte contre le terrorisme : Des militaires américains pour une stratégie finale contre Boko Haram », sur Actu Cameroun, (consulté le )
    11. Investir au Cameroun Télécom, Banque, Energie, Com, Média, Droit, Assurances, Gestion publique, Tourisme Economie, « Le site de e-commerce camerounais Kerawa.com a racheté le site ivoirien de petites annonces Leportail.ci », sur Investir au Cameroun (consulté le )
    12. Lebledparle com, Chancelin Wabo, « Kerawa.com, site de e-commerce camerounais, a racheté le site ivoirien de petites annonces Leportail.ci », sur Le Bled Parle : Actualité Cameroun info - journal Cameroun en ligne (consulté le )
    13. Viviane Forson, « Digital - Kerawa.com, une start-up africaine qui promet », sur Le Point, (consulté le )
    14. Agence Ecofin, « Petites Annonces Afrique Francophone : Afrimalin fusionne avec Kerawa et LePortail », sur Agence Ecofin (consulté le )

    Liens externes

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