Manioc

Manihot esculenta

Fruit et graines de manioc.

Ne doit pas être confondu avec igname.

Ne doit pas être confondu avec ha.

Le manioc (Manihot esculenta) est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Euphorbiaceae, originaire d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud, plus particulièrement du sud-ouest du bassin amazonien[2],[3]. C'est un arbuste vivace qui est largement cultivé comme plante annuelle dans les régions tropicales et subtropicales pour sa racine tubérisée riche en amidon. Le terme « manioc » désigne d'ailleurs aussi bien la plante elle-même que, par métonymie, sa racine ou la fécule qui en est extraite.

On consomme généralement ses racines très riches en glucide et sans gluten, mais aussi ses feuilles en Afrique, en Asie et dans le nord du Brésil (pour la confection du maniçoba). Au nord et au nord-est du Brésil, le mot « farine » (en portugais farinha) désigne avant tout la farine de manioc, et non de blé. Cette farine n'a d'ailleurs pas l'aspect de la farine de blé : elle ressemble plutôt à une semoule sèche plus ou moins grossière de couleur allant du jaune vif au gris en passant par le blanc. Il s'agit en fait d'une fécule, mot plus adapté pour parler de la « farine » issue d'une racine.

Description

Aspect général

Manihot esculenta est un arbuste ou petit arbre pouvant atteindre m de haut, à ramification généralement trichotomique. Les rameaux, fragiles, à l'écorce lisse, de couleur variant du blanc crème au brun foncé, ont une moelle très épaisse. Toutes les parties de la plante contiennent un latex blanc. Le système racinaire est constitué de racine traçantes pouvant atteindre 1 m de long. Certaines racines subissent un phénomène de tubérisation, par accroissement secondaire dû au cambium, qui démarre un à deux mois après la plantation. Les racines tubérisées sont farineuses et peuvent atteindre 50 cm de long. Leur nombre varie selon les cultivars et des facteurs environnementaux comme la photopériode, en général on en compte de 4 à 8 par plant[4].

Feuilles

Les feuilles, alternes, ont un limbe, de 6 à 25 cm de large, profondément palmatipartite, de couleur vert foncé à la face supérieure, glauque à la face inférieure. Le nombre de lobes, toujours impair est variable, souvent de trois à sept lobes. Le limbe est parfois très légèrement pelté avec 1 à mm de largeur du limbe située sous l'insertion du pétiole. Les lobes sont généralement oblancéolés (le lobe médian, entier, mesurant de 6,5 à 15 cm de long sur 2 à 6 cm de large), progressivement aigus-acuminés à leur extrémité, rétrécis à la base, moyennement pubescents près de la nervure médiane ou presque glabres. Le pétiole, souvent rougeâtre, long de 4 à 25 cm, porte à sa base deux stipules, triangulaires-lancéolées, de 4 à 5 mm de long sur 2 mm de large, rapidement caduques[5].

Fleurs

L'inflorescence est une panicule terminale de 2 à 11 cm de long, sous-tendue par des bractées ressemblant aux stipules. Les fleurs mâles et femelles sont séparées (plante monoïque), les premières se situant au sommet et les secondes, peu nombreuses, à la base de l'inflorescence.

Les fleurs mâles sont portées par des pédicelles minces, de 5 mm de long. Le calice est formé de lobes triangulaires, subaigus, glabres de 6 mm de long sur 4 mm de large. Les étamines, au nombre de 10 réparties en deux verticilles, ont un filet libre, mince, glabre, blanc, long de 7 mm pour la plus longue, de 2,5 mm pour les plus courtes. Les anthères, petites (1,5 mm de long), jaune pâle, présentent une touffe apicale. Le disque réceptacle présente dix lobes concaves, aigus.

Les fleurs femelles, portées par des pédicelles de 7 mm de long, incurvées, font jusqu'à 2,5 cm de diamètre. Les sépales triangulaires-ovales, subaigus font 1 cm de long sur 0,5 cm de large. L'ovaire, rose, de forme botryoïdale, mesure 2 × 2 mm. C'est un ovaire triloculaire supporté par un disque réceptacle glandulaire à cinq lobes faiblement marqués. Il présente six ailes étroites et un style terminé par un stigmate à trois lobes. Chacune des loges renferme un ovule simple[4].

Fleur mâle
Fleur femelle. Cultivar Maria

Fruits

Le fruit est une capsule de forme ellipsoïde à subglobuleuse, de 1,3 à 1,7 cm de diamètre. Il présente six ailes longitudinales, verdâtres, crénelées ou onduleuses. L'endocarpe ligneux compte trois loges renfermant chacune une graine. Le fruit se sépare en trois coques lors de la déhiscence.

Les graines, ellipsoïdes à pentagonales déprimées, de 1,1 cm de long sur 5,5 mm de large et 3,5 mm d'épaisseur, ont une testa un peu brillante, gris pâle, parfois tachetée de noir. Elles présentent une grande caroncule de 3 mm de large à l'extrémité du micropyle.

Toxicité

Le manioc est une source peu coûteuse de glucides, très utilisée en particulier en Amazonie depuis des siècles et dans plusieurs pays d'Afrique tropicale depuis quelques décennies, mais sa consommation sans préparation adéquate est source de graves risques pour la santé.

Le manioc amer contient en effet des glucosides cyanogéniques toxiques, la linamarine (pour 90 %) et la lotaustraline (pour 10 %), qui, lorsque les cellules de la plante sont endommagées, se décomposent sous l'effet d'enzymes, en libérant de l'acide cyanhydrique[6].

Cette décomposition se fait en deux étapes : l'hydrolyse de la molécule de linamarine, sous l'effet de la linamarase, produit du glucose et de la cyanhydrine d'acétone. Cette dernière molécule, instable, se décompose en cyanure d'hydrogène et en acétone, soit spontanément à un pH supérieur à 5 ou une température supérieure à 35 °C, soit sous l'effet d'une autre enzyme, l'hydroxynitrile lyase[7].

Les glycosides cyanogènes sont présents dans tous les tissus de la plante (hormis dans les graines). Leur teneur est la plus élevée dans les feuilles (g de linamarine par kilogramme de poids frais). Dans les racines, ce taux est plus faible et varie de 100 à 500 mg/kg selon les cultivars. Il n'existe pas de cultivar exempt de glycosides cyanogènes[7], cependant une variété de manioc dont le taux de linamarine a été réduit de 99 % dans la racine a été développée grâce au procédé de l'interférence par ARN[8],[9]. Son rendement est cependant bien moins élevé que pour les variétés toxiques classiques[10].

On a décrit quatre types de toxicité selon l'importance des doses de cyanure ingérées[11] :

  1. toxicité aiguë à doses massives, entraînant une mort rapide ;
  2. toxicité aiguë à doses très élevées, pouvant provoquer un syndrome parkinsonien ;
  3. toxicité subaiguë à doses élevées, responsables de la maladie de Konzo (ou Mantakassa), qui est une paraplégie spastique ;
  4. toxicité chronique à doses faibles, responsable de la neuropathie ataxique tropicale[10].

La cuisson des tubercules de manioc ne suffit pas à les rendre consommables. On rapporte des cas d'intoxication - certes heureusement rares - ayant entraîné la mort après absorption de manioc mal cuit, en particulier lors de la friture.

La chair blanche du tubercule doit être râpée et lavée (ou fermentée par rouissage[12]) puis séchée et cuite, comme le font des Amérindiens de la région amazonienne depuis des siècles. Un rapport de la FAO a confirmé que tremper le manioc dans de l'eau pendant cinq jours avant de le sécher puis le manger permet de réduire fortement le niveau de cyanure et ainsi le rendre comestible[13],[14].

La consommation de feuilles mal bouillies (par exemple en posant un couvercle sur la marmite, ce qui limite l'évaporation de l'acide cyanhydrique[10]) peut également être mortelle toujours à cause de la présence de traces de cyanure ; cependant si les taux de cyanure sont acceptables, il sera transformé dans l'organisme en thiocyanate, ce qui peut causer de l'hypothyroïdie[réf. nécessaire], voire un goitre par blocage des récepteurs à l'iode sur la glande thyroïde[réf. nécessaire].

Les effets d'une consommation régulière des petites quantités d'acide cyanhydrique encore présentes dans le manioc après détoxification sont mal connus[10].

Variétés

Racines de manioc.
Manioc du Brésil, par Albert Eckhout.
Représentation de Manioc (Yuca) en culture mochica, premier siècle, Musée Larco (Lima).

On distingue une multitude de variétés de manioc différentes entre elles par plusieurs paramètres. Les caractères distinctifs les plus utilisés in vivo sont la coloration et la forme des organes.

Le manioc étant une plante à racine, le terme « racine tubéreuse » est scientifiquement plus approprié que le terme « tubercule ».

On en cultive deux variétés principales[6]:

  • le manioc amer, impropre à la consommation s'il n'est pas préalablement détoxifié, et dont les racines séchées sont transformées en tapioca, en cassave ou en farine qui, préparée sous forme de farofa, est un ingrédient de la feijoada brésilienne.
  • le manioc doux, dont les racines peuvent être directement consommées, on note cependant des cas de neuropathies car il contient des hétérosides cyanogènes en moindre quantité (8 fois moins que le manioc amer).

Les tubercules sont également utilisés pour la préparation de boissons alcoolisées distillées[6], comme la boisson indigène cauim et la tiquira, cachaça commune de l'état brésilien du Maranhão.

La chair des tubercules a une couleur blanchâtre et rappelle le bois par sa texture et sa consistance. Après cuisson dans l'eau, sa chair devenue jaune se délaie. La friture la rend croustillante.

Les feuilles sont aussi consommées en tant que légumes, notamment en Afrique[6], elles contiennent de la vitamine A et C.

Histoire

Le manioc est originaire d'Amérique du Sud ; il aurait été cultivé dans le Nord de l'actuelle Bolivie (Llanos de Moxos) il y a environ 10 000 ans[15]. Il fut découvert par les Européens en 1500 quand le navigateur portugais Cabral accosta au Brésil avec ses hommes[16]. Sa consommation par les Amérindiens a cependant été surestimée pendant la majeure partie de son histoire[17]. C'est principalement après l'arrivée des Européens que celui-ci est largement cultivé en Amazonie, jusque-là sa toxicité le rendait inconsommable par les nomades fuyant les colons[17].

En France, les premières mentions du manioc sont faites par André Thevet à la suite de son voyage entre 1555 et 1556, décrit dans son livre Les Singularitez de la France antarctique (publié en 1557)[18]. Jean de Léry précise cette description du manioc lorsqu'il aborde les côtes du Brésil en 1557, et à court de provisions troque des objets manufacturés contre des vivres, dont de la farine de manioc. De retour en France, Léry publie à La Rochelle le récit de son voyage, L’Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, autrement dit Amérique (publié en 1578), dans lequel il fait mention de la racine de manioc. Plus tard une description scientifique en est faite par Willem Piso dans son ouvrage Historia Naturalis Brasiliæ publié en 1648 à Amsterdam.

Les Européens amènent le manioc en Afrique au XVIe siècle[19]. Il y est introduit en 1580 par les Portugais via Sao Tomé[6].

La fabrication du tapioca est attestée pour la première fois dans un livre de Jan Nieuhof qui séjourne au Brésil entre 1640 et 1649, il parle de la fabrication d'une sorte de gâteau fait de farine de manioc nommé tipiacica[20].

Étymologie

Le terme « manioc » dériverait du tupi manioch[21]. Son nom proviendrait d'un mythe tupi à propos de la déesse Mani, à la peau blanche, qui aurait établi son domicile (oca) dans la racine de la plante.[réf. souhaitée]

Taxinomie

L'espèce Manihot esculenta a été décrite par le naturaliste Heinrich Johann Nepomuk von Crantz[22].

Synonymes

Selon The Plant List (14 juillet 2019)[1] :

  • Janipha aipi (Pohl) J.Presl
  • Janipha manihot (L.) Kunth[23]
  • ha aipi (Pohl) A.Moller
  • ha diffusa (Pohl) Steud.
  • ha flabellifolia (Pohl) Steud.
  • ha glauca A.Rich.
  • ha janipha Lour.
  • ha lobata var. richardiana Müll.Arg.
  • ha manihot L.[23]
  • ha paniculata Ruiz & Pav. ex Pax
  • ha silvestris Vell.
  • Mandioca aipi (Pohl) Link
  • Mandioca dulcis (J.F.Gmel.) D.Parodi
  • Mandioca utilissima (Pohl) Link
  • Manihot aipi Pohl[23]
  • Manihot cannabina Sweet
  • Manihot diffusa Pohl
  • Manihot dulcis (J. F. Gmelin) Pax[23]
  • Manihot edule A.Rich.
  • Manihot esculentus[23]
  • Manihot flabellifolia Pohl
  • Manihot guyanensis Klotzsch ex Pax
  • Manihot loureiroi Pohl
  • Manihot manihot (L.) Cockerell[23]
  • Manihot manihot (L.) H.Karst.
  • Manihot melanobasis Muell. Arg.[23]
  • Manihot palmata var. aipi (Pohl) Müll.Arg.
  • Manihot sprucei Pax
  • Manihot utilissima Pohl

Liste des sous-espèces

Selon NCBI (14 juillet 2019)[24] :

  • Manihot esculenta subsp. esculenta
  • Manihot esculenta subsp. flabellifolia (Pohl) Cif.
  • Manihot esculenta subsp. peruviana (Muell.Arg.) Allem

Maladies

La culture du manioc est affectée par diverses maladies bactériennes, virales et fongiques. En Afrique en particulier sévissent deux maladies virales importantes, la mosaïque africaine du manioc et la striure brune du manioc, ainsi qu'une maladie bactérienne, la bactériose vasculaire du manioc[25].

Mosaïque du manioc

Fleurs de manioc dont les feuilles sont atteintes de la mosaïque.

Depuis le milieu des années 1990 en Afrique de l'Est (Ouganda, Kenya, Congo-Brazzaville entre autres) sévit sur la plante une forme agressive d'un virus appelé « mosaïque ». Cela se traduit par des lésions dans la pigmentation des feuilles, de couleur vert clair à jaune, et les tubercules prennent un gout plus sucré. C'est pourquoi les cultivateurs n'y ont pas prêté attention. Depuis la période susmentionnée toutefois, consécutivement aux lésions décrites plus haut, la plante perd les feuilles attaquées, les tubercules deviennent rachitiques, les récoltes décroissent redoutablement.

Cette maladie se répand en effet très rapidement d'une plante à l'autre. La mouche blanche est fortement soupçonnée d'être un important vecteur de sa transmission. Ce virus est sans danger connu à l'égard de la santé humaine, abstraction faite des famines qu'il peut provoquer. Aucun traitement contre la « mosaïque » n'est connu. Seul le recours à des variétés résistantes à la maladie est efficace[26].

Production

Dans un champ de manioc en Côte d'Ivoire.

La production de manioc annuelle est d'environ 250 millions de tonnes par an. Elle est l'une des trois grandes sources de polysaccharides, avec l'igname et l'arbre à pain, dans les pays tropicaux[27].

Principaux pays producteurs en 2014[28] :

Pays Production
en million
de tonnes
% monde
1 Nigeria 54,832 20,3 %
2 Thaïlande 30,022 11,1 %
3 Indonésie 23,436 8,7 %
4 Brésil 23,242 8,6 %
5 République démocratique du Congo 16,609 6,1 %
6 Ghana 16,524 6,1 %
7 Viêt Nam 10,210 3,8 %
8 Cambodge 8,835 3,3 %
9 Inde 8,139 3 %
10 Angola 7,637 2,8 %
11 Mozambique 5,115 1,9 %
12 Cameroun 4,915 1,8 %
13 Malawi 4,911 1,8 %
14 Chine 4,665 1,7 %
15 Tanzanie 4,228 1,6 %
Total monde 270,279 100 %

Utilisation

Feuilles de manioc
Râpe à manioc, Indiens karajá MHNT
Tapioca séché

Le manioc est utilisé comme semoule ou comme fécule (tapioca)[6],[29] ou comme farine sans gluten[30].

Les feuilles au-dessus de la plante peuvent être broyées pour fabriquer du pondu, un légume traditionnel.

Les plats les plus connus sont le foufou, l'attiéké un couscous de manioc, le Mpondu à base de manioc et de poisson, le pondu madesu, à base de manioc et de haricots.

Le manioc est aussi utilisé pour fabriquer une tortilla, le cassave, un pain la chikwangue et des bières traditionnelles[6] telles la cachiri, le munkoyo ou la mbégé.

Le manioc a été importé du Brésil au XVIe siècle vers l'Afrique[31], où il est maintenant cultivé. Au Brésil et en Amérique centrale, on l'utilise beaucoup frit pour accompagner les grillades. En hiver, le bouillon de manioc est très populaire. Il est également utilisé en farine légèrement rôtie pour accompagner les haricots. Cette même farine est l'ingrédient principal de la farofa.

On peut préparer les tubercules en les faisant cuire, puis en les lavant longuement à l'eau pour évacuer les traces de cyanure, et en les séchant au soleil[6].

Une fois pilé, à la main ou au moulin, on obtient une farine blanche appelée « foufou » dans les deux Congo. Cette farine est mélangée à de l'eau bouillante à égale proportion et constitue un aliment qui accompagne les plats en sauce. Elle peut aussi être donnée à de jeunes enfants. Le foufou a une valeur calorique sèche de 250 à 300 cal, soit près de la moitié lorsqu'elle est en pâte.

Une autre façon de le consommer est en pains de manioc (appelés « chikwangue » en République Démocratique du Congo, « bibôlô » au Cameroun, et « mangbèré » en Centrafrique). Ils sont riches en cellulose, consistants, mais très peu nourrissants. Leur prix très abordable favorise leur consommation à grande échelle. Il est recommandé de bien les mâcher afin de ne pas avoir de problème de digestion. Les tubercules sont aussi préparés en gâteaux cuits à l'étouffée appelés Ekok'a Makwamba[32] au Cameroun ou comme une pâtisserie classique [33] au Cameroun.

À l'île Maurice le manioc est produit et consommé sous forme de biscuits, le plus souvent aromatisés, à la cannelle, à la crème anglaise, à la noix de coco ou encore au sésame. Le manioc est consommé sous forme d'une soupe avec de la viande de bœuf, poulet (appelés katkat manioc).

Les feuilles de manioc sont également consommées avec du riz (« riz-feuilles »), en République du Congo et en République démocratique du Congo sous le nom de mpondu, saka-saka ou « ngunza » ou « ngoundja » en République centrafricaine. Le matapa, plat typique du Mozambique, (vatapá au Brésil), est préparé avec les jeunes feuilles de manioc pilées avec de l'ail et la farine tirée des tubercules, cuites avec du crabe ou des crevettes. Aux Comores sous le nom de mataba, les feuilles sont accommodées avec un émincé de poisson.

En Côte d'Ivoire, le manioc est consommé sous forme de semoule cuite à la vapeur, ce qu'on appelle l’attiéké. L'attiéké est un plat national, principalement consommé dans les régions sud du pays. Il est souvent accompagné de sauce locale (claire, graine, etc.). Le manioc peut se consommer aussi sous forme de pain de manioc appelé foutou de manioc ou de plakali, essentiellement constitué de substance amidonnée. L'attiéké est consommé frais de préférence. Il se conserve et s'exporte ou se commercialise sous forme séchée. La production de manioc commence à se faire sous la forme industrielle par des petites unités de production d'attiéké. Cette forme n'est pas encore répandue en Côte d'Ivoire.

À la Réunion, les jeunes feuilles sont également consommées en brèdes[6].

À Madagascar, on consomme aussi les feuilles de manioc[6]; on les retrouve pilées comme ingrédient d'un plat national nommé ravitoto qui, associé à du riz, peut s'accompagner de viandes, crevettes, poissons et est parfois parfumé au coco.

Notes et références

  1. The Plant List, consulté le 14 juillet 2019
  2. http://www.pnas.org/content/96/10/5586.full.pdf
  3. http://www.cefe.cnrs.fr/coev/pdf/fk/Leotard2009MolPhylEvol.pdf
  4. Le manioc en Afrique tropicale : un manuel de référence, Institut international d’agriculture tropicale (IITA), , 190 p. (ISBN 978-978-131-045-4, lire en ligne), p. 17-25.
  5. (en) « Manihot esculenta Crantz », sur Plant Resources of Tropical Africa (PROTA) (consulté le ).
  6. Éric Birlouez, Petite et grande histoire des légumes, Quæ, coll. « Carnets de sciences », , 175 p. (ISBN 978-2-7592-3196-6, présentation en ligne), Légumes d'antan et d'ailleurs, « Le manioc, un légume dont on fait du pain », p. 164-166.
  7. (en) Wanda L.B. White, Diana I. Arias-Garzon, Jennifer M. McMahon et Richard T. Sayre, « Cyanogenesis in Cassava - The Role of Hydroxynitrile Lyase in Root Cyanide Production », Plant Physiol., vol. 116, no 4, , p. 1219–1225 (PMCID PMC35028, lire en ligne).
  8. Dimuth Siritunga, Richard T. Sayre, Generation of cyanogen-free transgenic cassava, Planta, juillet 2003, Volume 217, Issue 3, p. 367–373
  9. L’interférence ARN, la NBT pour moduler l’expression des gènes, Info NBT, le 13 janvier 2017
  10. Jean Guillaume, Ils ont domestiqué plantes et animaux : Prélude à la civilisation, Versailles, Éditions Quæ, , 456 p. (ISBN 978-2-7592-0892-0, lire en ligne), chap. 7, p. 306.
  11. J. Hugon, « Neurologie tropicale et facteurs toxiques », Médecine d'Afrique Noire, vol. 45, no 4, , p. 241-243 (lire en ligne).
  12. « Rouissage du manioc », sur inra.fr, (consulté le )
  13. Toxic substances and antinutritional factors, site de la FAO
  14. Simon Keleke, « Le rouissage des racines de manioc : contribution à l'étude du phénomène de ramollissement des racines de manioc », Thèse de doctorat en Sciences, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC), (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Umberto Lombardo, José Iriarte, Lautaro Hilbert, Javier Ruiz-Pérez, José M. Capriles & Heinz Veit, « Early Holocene crop cultivation and landscape modification in Amazonia », Nature, (lire en ligne).
  16. Jean Guillaume, Ils ont domestiqué plantes et animaux : Prélude à la civilisation, Versailles, Éditions Quæ, , 456 p. (ISBN 978-2-7592-0892-0, lire en ligne), « Annexes ».
  17. Stéphen Rostain, Amazonie : Les 12 travaux des civilisations précolombiennes, Paris, Belin, coll. « Science à plumes », , 334 p. (ISBN 978-2-7011-9797-5), chap. 5 (« Le taureau de Minos ou la domestication »), p. 139-144.
  18. André Thevet, Les singularitez de la France antarctique, autrement nommée Amérique, & de plusieurs terres & isles découvertes de nostre temps : par F. André Thevet, natif d'Angoulesme, Anvers, imprimerie de Christophle Plantin, , lire en ligne sur Gallica.
  19. (en) « Baton de Manioc & Chikwangue », sur Congo Cookbook.
  20. Jean des Cars, Le Tapioca cet inconnu, Paris, éditions Perrin, , 141 p. (ISBN 978-2-262-02671-4).
  21. http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=2256128055;
  22. Institutiones Rei Herbariae juxta nutum Naturae Digestae ex Habitu 1:167. 1766
  23. BioLib, consulté le 14 juillet 2019
  24. NCBI, consulté le 14 juillet 2019
  25. « Une alliance mondiale pour éradiquer les maladies du manioc », sur CIRAD, (consulté le ).
  26. voir à ce sujet, le site de la FAO http://www.fao.org/newsroom/fr/field/2007/1000693/index.html
  27. Phillips, T. P. (1983). An overview of cassava consumption and production. In Cassava, Toxicity and Thyroid; Proceedings of a Workshop, Ottawa, 1982 (Intemarional Deselopmenr Research Cenfre Monograph 207e). p. 83-88 [F. Delange and R. Ahluwalia. editors]. Ottawa. Canada: International Development Research Centre.
  28. « FAOSTAT », sur faostat3.fao.org (consulté le )
  29. Camerdish, « Fabrication artisanale du tapioca », sur camerdish.com,
  30. Camerdish, « Farine de manioc », sur camerdish.com (consulté le )
  31. Jones, William. (1959).Manioc In Africa. Stanford University
  32. Camerdish, « Ekok'a Makwamba, gâteau de manioc », sur camerdish.com (consulté le )
  33. Camerdish, « Gâteau de manioc frais », sur camerdish.com (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Louis Hédin, « La culture du Manioc au Cameroun », in Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale, 1929, vol. 9, no 93, p. 311-314, [lire en ligne] ; « La Mosaïque des feuilles du Manioc au Cameroun », in Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale, 1929, vol. 9, no 94, p. 361-365, [lire en ligne] (en collab. avec J. Dufrénoy)
  • Justin Kouakou, Samuel Nanga Nanga, Catherine Plagne-Ismail, Aman Mazalo Pali, et Kukom Edoh Ognakossan, Production et transformation du manioc, Wageningen (Pays-Bas), Ingénieurs sans frontières Cameroun (ISF Cameroun) & Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA), coll. « Pro-Agro », , 40 p. (lire en ligne).
  • Pierre Nyabyenda, Les plantes cultivées en régions tropicales d'altitude d'Afrique : Généralités - Légumineuses alimentaires, plantes à tubercules et racines, céréales, Gembloux (Belgique), Presses agronomiques de Gembloux, , 223 p. (ISBN 2-87016-072-0, lire en ligne).
  • Paul Hubert et Emile Dupré, Le manioc, Paris, H. Dunod et E. Pinat, coll. « Bibliothèque pratique du colon. Agriculture, industrie, commerce », , 1 vol. (X-368 p.) : fig. ; in-8 p. (notice BnF no FRBNF30622897, lire en ligne).
  • Philippe Vernier, Boni N’Zué, Nadine Zakhia-Rozis, Le manioc, entre culture alimentaire et filière agro-industrielle, Versailles/Wageningen (Pays-Bas)/Gembloux (Belgique), Editions Quae, coll. « Agricultures tropicales en poche », , 232 p. (ISBN 978-2-7592-2707-5, lire en ligne).
  • (en) Reinhardt H. Howeler, The cassava handbook : A reference manual based on the asian regional cassava training course, Nippon Foundation, Tokyo / Centro Internacional de Agricultura Tropical (CIAT), Department of Agriculture (DOA) & Thai Tapioca Development Institute (TTDI) - Thaïlande, , 810 p. (lire en ligne).


Liens externes

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