Bahaïsme

Le bahaïsme, ou baha’isme, aussi connu sous le nom de foi bahá’íe (prononcer [baˈ.haː.ʔ.iː] ou [ba.hɑː.i]) ou béhaïsme (vieille graphie), est une religion abrahamique et monothéiste, proclamant l’unité spirituelle de l’humanité. Les membres de cette communauté religieuse internationale[1] se décrivent comme les adhérents d’une « religion mondiale indépendante »[2],[3]. Elle est fondée par le Persan Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī (1817-1892) en 1863[Note 1]. Ce nom est dérivé du surnom donné à son fondateur : Bahāʾ-Allāh (en arabe, « Gloire de Dieu » ou « splendeur de Dieu »)  Bahá’u’lláh en translittération baha’ie. Les baha’is sont les disciples de Bahāʾ-Allāh. Ils s’organisent autour de plus de 100 000 centres (répertoriés par le centre mondial de Haïfa) à travers le monde. En 2011, cette religion met en avant dans ses documents le chiffre de 7 millions de membres appartenant à plus de 2 100 groupes ethniques, répartis dans plus de 189 pays[4],[Note 2]. Son centre spirituel (lieu de pèlerinage  ziyarat) et administratif est situé à Haïfa et Acre, en Israël.

Histoire

Chronologie baha’ie
1844 Le Bāb déclare sa mission à Chiraz, en Iran
1850 Le Bāb est exécuté en public à Tabriz, en Iran
1852 Des milliers de babis sont exécutés
Bahāʾ-Allāh est emprisonné et forcé à l’exil
1863 Bahāʾ-Allāh fait la déclaration publique de sa mission, à Bagdad
Il est forcé à l’exil de Bagdad vers Constantinople, puis Edirne
1868 Bahāʾ-Allāh est enfermé dans la ville-prison de Acre, vilayet de Syrie
1892 Bahāʾ-Allāh décède dans les environs de Acre
Son testament nomme ʿAbd-al-Bahāʾ en tant que successeur à la tête de la foi et interprète autorisé
1908 ʿAbd-al-Bahāʾ est libre de ses mouvements en entame ses voyages en Occident
1921 ʿAbd-al-Bahāʾ décède à Haïfa
Son testament nomme Shoghi Effendi en tant que Gardien de la foi et interprète autorisé
1957 Shoghi Effendi décède à Londres
1963 La Maison universelle de justice est élue pour la 1re fois

L’histoire de la foi baha’ie suit la séquence historique de ses dirigeants spirituels, commençant le soir du 22 mai 1844 par la déclaration du Bāb à Chiraz, en Iran et se fondant toujours sur les bases d’un ordre administratif établi par les figures historiques centrales de la foi. La communauté baha’ie resta confinée aux empires iranien et ottoman jusqu’au décès de Bahāʾ-Allāh en 1892. Sous la direction de son fils ʿAbd-al-Bahāʾ, la religion se développa en Europe et en Amérique du Nord, et se consolida en Iran, où elle subit encore actuellement d’intenses persécutions. À la mort de ʿAbd-al-Bahāʾ en 1921, la direction spirituelle de la communauté entra dans une nouvelle phase, évoluant d’une direction par un individu, à un ordre administratif composé d’institutions élues et d’individus nommés.

Le Bāb

Au début des années 1790 en Iran naît un mouvement chiite ésotérique et mystique sous la conduite de Šayḫ Aḥmad Aḥsāʾī. Ses disciples, appelés shaykhis, focalisaient leur enseignement sur les aspects métaphysiques du chiisme et critiquaient le juridisme excessif du clergé majoritaire.

À la mort de Sayyid Kāẓim, le successeur de Šayḫ Aḥmad à la tête de l’école, certains de ses disciples partirent à la recherche d’un nouveau maître pour prendre la direction du mouvement. Selon la croyance, l’un de ces fidèles, Mullā Ḥusayn, partit dans ce but pour Chiraz après 40 jours de prière et de jeûne.

À son arrivée, le , Mullā Ḥusayn est accueilli par un habitant qui l’invite chez lui. Après avoir demandé à son invité la raison de son voyage, il lui annonce être celui qu’il cherche. سيد علی محمد شیرازی (Sayyid ʿAlī Muḥammad Šīrāzī) ( - ), était un marchand de Chiraz, en Iran, qui à l’âge de 25 ans déclara être une manifestation nouvelle de Dieu et le Mahdi attendu (ou Qāʾim). Il prit dès lors le titre de باب (Bāb) porte »), et fut fusillé par les autorités d’Iran, sous la pression du clergé chiite, 6 ans plus tard à Tabriz.

Mullā Ḥusayn est le premier disciple du Bāb. En peu de temps, dix-sept autres disciples (dont une femme, Tahira) le rejoignent. Le babisme naît à ce moment. Les dix-huit premiers disciples seront dès lors connus dans le babisme comme les « Lettres du Vivant ».

Le cœur du message du Bāb est l’arrivée imminente de « Celui que Dieu rendra manifeste » (man yuẓhiruh Allāh), le promis annoncé par des religions du passé.

Bahāʾ-Allāh, le prophète fondateur de la religion baha’ie, était un des disciples du Bāb et a annoncé être la réalisation de sa prophétie.

Bahāʾ-Allāh

Le fondateur de la foi baha’ie, Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī, naît à Nur, dans la province iranienne du Mazanderan, le , dans une famille noble. Son père travaille pour le gouvernement du shah d’Iran. À 27 ans, lorsque son père meurt, on propose au fils de le remplacer à la cour du roi. Mais il refuse, afin de consacrer son temps à aider les opprimés, les malades et les pauvres, à soutenir la cause de la justice. À trente ans, il adhère au babisme. En 1852, il est arrêté puis envoyé en exil à Bagdad (actuel Irak) qui dépend alors de l’Empire ottoman. Au terme de 10 années d’exil dans cette ville, c’est au cours des 12 jours du « festival de Riḍvān », du au , qu’il révèle à son entourage sa revendication d’être celui dont l’avènement a été annoncé par le Bāb  cette manifestation suprême de Dieu attendue par certaines religions monothéistes. Il commence alors à regrouper autour de lui des adeptes, avec l’intention de donner le jour à une religion mondiale, qui représenterait le « couronnement de toutes les religions ayant jusqu’alors existé » et serait sur terre la pierre angulaire d’un royaume de paix, de justice, de liberté et d’humanité. Il est alors contraint de quitter Bagdad pour se rendre à Constantinople, puis en 1864 à Edirne (actuelle Turquie) et enfin en 1868 à Acre (actuel Israël), alors dans le vilayet de Syrie (actuelle Syrie).

Bahāʾ-Allāh exerce sa prédication essentiellement par des écrits. Il écrit son ouvrage principal (le Kitāb-i Aqdas) dans la prison d’Acre. À Edirne en 1868, il adresse des messages écrits aux dirigeants les plus éminents de son temps, parmi lesquels le shah d’Iran, le tsar de Russie Alexandre II, la reine Victoria, l’empereur Guillaume Ier, Napoléon III et le pape Pie IX, qu’il exhorte à limiter leurs armements et à réaliser une paix mondiale généralisée et durable.

Bahāʾ-Allāh passe les quarante dernières années de sa vie en exil ou en prison. Ainsi, d’août 1868 jusqu’en 1877, il est enfermé dans la ville turque d’internement d’Acre, près de Haïfa. Puis il s’installe en dehors de cette ville, à la campagne, au manoir de Bahjī, où il s’éteint et est enterré le . Ce lieu est devenu le point de la qibla pour les baha’is, la direction vers laquelle ils se tournent pour accomplir le rite de la prière rituelle obligatoire (ṣalāt).

ʿAbd-al-Bahāʾ

Après la mort de Bahāʾ-Allāh, la direction de la communauté baha’ie est assurée par son fils aîné, ʿAbbās Effendi (1844-1921), né à Téhéran et proclamé ʿAbd-al-Bahāʾ (« esclave au service de la splendeur de Dieu »)  ‘Abdu’l‑Bahá en translittération baha’ie

Il a été surnommé le « centre de l’Alliance » et la « tête de la Foi », interprète autorisé du message apporté par son père, qui l’avait désigné comme seul interprète d’autorité de ses écrits[5].

Il connut avec son père l’exil et la prison, où il fut enfermé jusqu’en 1908, date à laquelle les Jeunes-Turcs le libérèrent. Ensuite, il établit à Haïfa (actuel Israël), suivant les directives de son père, le siège principal du mouvement baha’i.

En , il quitta la Terre Sainte pour se rendre en Europe où il séjourna quatre mois, notamment à Londres et à Paris. Il y rencontra à nouveau les croyants occidentaux et donna chaque jour des conférences sur la Foi baha’ie et ses principes. Au printemps 1912, ʿAbd-al-Bahāʾ entama un long voyage d’un an, à nouveau en Europe, aux États-Unis et au Canada. Cela aida considérablement à la propagation de la Foi baha’ie en Occident et, sous son influence, elle enregistra une progression considérable, notamment en Inde, aux États-Unis et en Europe.

Il s’éteignit à Haïfa le , non sans avoir désigné comme successeur, dans la fonction de Gardien de la Foi baha’ie, son petit-fils Shoghi Effendi (1897-1957). Sa dépouille repose actuellement dans le mausolée du Bāb sur le Mont Carmel à Haïfa, en attendant la construction de son propre mausolée démarrée en 2020[6].

Shoghi Effendi Rabbānī

Le successeur de ʿAbd-al-Bahāʾ à la tête du mouvement fut son petit-fils Shoghi Effendi Rabbānī (1897-1957), dont la mère était la fille ainée de ʿAbd-al-Bahāʾ, et à qui fut décerné le titre de « Gardien de la Cause de Dieu » (Walīy-i amr Allāh). Éduqué à Oxford, il s’efforça de traduire en anglais les principaux écrits baha’is et de développer l’Ordre administratif baha’i. Sous son impulsion et sa direction, secondé par d’éminents disciples nommés les Mains de la Cause de Dieu, il lança la Croisade de dix ans (ǧihād) en 1953, qui amènera la Foi baha’ie à être présente dans tous les pays du monde lors de son achèvement en 1963. Entre sa nomination en 1921 et sa mort en 1957, les baha’is sont passés de 100 000 à 400 000, avec une présence internationale passant de 35 à 250 pays[réf. nécessaire]. Il fonda six nouvelles Assemblées spirituelles nationales, qui vinrent s’ajouter à celles qui existaient déjà en Iran et aux États-Unis.

À la suite de son décès inopiné le dans des conditions ne permettant pas de désigner son successeur[7], c’est un directoire composé de neuf personnes, choisies parmi les « Mains de la Cause », qui prit en charge la direction de la communauté jusqu’à l’élection en 1963 de la première Maison Universelle de Justice, Conseil suprême de la communauté dont le rôle est présenté comme étant purement administratif et comme ne constituant pas un clergé.

Administration baha’ie

Le Kitāb-i Aqdas de Bahāʾ-Allāh et La volonté et le testament de ʿAbd-al-Bahāʾ sont les documents fondateurs de l’administration baha’ie. Bahāʾ-Allāh a établi la Maison Universelle de Justice, un corps élu. ʿAbd-al-Bahāʾ a établi le principe du Gardiennat héréditaire et défini les relations entre ces deux institutions. Dans son testament, ʿAbd-al-Bahāʾ a nommé l’ainé de ses petits-fils, Shoghi Effendi, comme le premier « Gardien de la Cause de Dieu », qui fut l’artisan du développement de cette administration.

Cet Ordre administratif baha’i est constitué d’un corps élu, les dirigeants (umarāʾ) et d’un corps nommé, les savants (ʿulamāʾ). Aux niveaux locaux, régionaux et nationaux, les baha’is élisent annuellement des « assemblées spirituelles » de neuf membres pour s’occuper des affaires de la communauté à ces différents échelons selon le principe de subsidiarité. Les membres de l’institution du « Corps des Conseillers » (hayʾāt-i mušāwirīn) ne sont pas élus mais nommés à différents niveaux, locaux et internationaux, pour propager la foi et protéger la communauté, c’est-à-dire réfuter les opposants et veiller au respect de l’orthodoxie parmi les fidèles (les mécanismes de contrôle et de vérification de l’orthodoxie sont détaillés dans Cole 1998 et Bacquet 2002[Note 3]). Ceux-ci sont présentés comme n’ayant pas le rôle d’un clergé, puisque la position officielle est qu’il n’existe pas de clergé dans la foi baha’ie. Pour l’universitaire Denis MacEoin, there does, in fact, exist a hierarchical organization which differs from the clergy of other religions only to the extent that one clergy does from another (« il existe en réalité une organisation hiérarchique qui ne diffère du clergé des autres religions que dans la mesure où un clergé diffère d’un autre »)[8]. Il souligne que l’absence de savants formés en université dans les rangs des oulémas baha'is est un fait d’importance sociologique[8].

La Maison Universelle de Justice reste aujourd’hui le corps gouvernant suprême de la foi baha’ie et ses 9 membres sont élus tous les cinq ans par les membres de toutes les assemblées spirituelles nationales. Seuls les hommes baha’is de plus de 21 ans sont éligibles à la Maison Universelle de Justice, alors que dans les communautés baha’ies contemporaines (c’est-à-dire les communautés occidentales après la venue sur place de ʿAbd-al-Bahāʾ et les communautés du Moyen-Orient à partir du milieu du XXe siècle) tous les autres postes sont accessibles aux hommes comme aux femmes. D’après Garlington 2005, p. 157-171, cette inéligibilité aux femmes à la Maison Universelle de Justice constitue une des cinq thématiques « faisant débat » (avec l’infaillibilité des institutions ; le fondamentalisme et la recherche universitaire baha’ie ; les droits individuels ; l’interruption volontaire de grossesse, la peine de mort et l’homosexualité) au sein de la communauté baha’ie nord-américaine.

Situation mondiale

Démographie

Par l’activité missionnaire de la communauté, les baha’is sont répandus dans 193 pays. Les documents officiels présentent leur nombre comme s’élevant à 5, 6 ou 7 millions, ce qui n’est soutenu par aucune étude démographique[Note 2]. Parmi ceux-ci, 50 % vivraient en Asie[9], principalement en Inde[10]. Un autre groupe réside en Iran et compterait environ 300 000 croyants. Un pourcentage important des baha’is (⅓ environ) habiterait dans les pays africains[11]. En Europe, ils seraient surtout présents en Grande-Bretagne (30 000 selon les sources baha’ies[12], 5 021 selon le recensement de 2011[13]) et en Allemagne (12 500)[14]. En France, on compterait quelque 5 000 croyants[15]. Aux États-Unis, elle serait la seconde religion la plus représentée en Caroline du Sud, après toutes les religions chrétiennes[16]. En Israël, ne vivent que quelques centaines de baha’is, tous employés au centre mondial baha’i de Haïfa ou faisant partie de leurs familles et résidant dans la zone de Acre-Haïfa[17].

Le baha’isme se développerait beaucoup aujourd’hui dans les îles du Pacifique (le roi des îles Samoa, Malietoa Tanumafili II s’est converti au baha’isme le ), l’Amérique latine et l’Afrique subsaharienne. La propagande baha’ie fait de l’augmentation du nombre de croyants dans le monde, qui aurait presque doublé en un quart de siècle, un argument important de mission et de motivation interne. En l’absence d’études sérieuses et avec la suspicion autour de l’ordre de grandeur des chiffres, les documents officiels baha’is préfèrent mettre en avant les chiffres de la World Christian Encyclopedia, sans préciser que cette source reproduit leurs propres chiffres[Note 2].

Bei Dawei écrit dans Dawei 2011, note 2 :

Estimates of five, six, or seven million are more usually encountered, and represent projections based on self-reporting. While the task of estimating religious populations is difficult even under favorable conditions, for practical as well as conceptual reasons (who counts as Catholic — those who were baptized, those who identify as Catholic, or those who attend mass?), official Baha’i statistics for various regions tend to exceed apparent Baha’i activity by whole orders of magnitude. The crucial question becomes one of establishing the “discount rate” by which the official figures ought to be adjusted. In Taiwan, for example, official estimates of 16 000 or 20 000 believers contrast with a triple-digit reality (if that). Meanwhile, the Baha’i population of India — supposedly some 2,2 million strong — has been estimated at 86 612 by an internal community report from 2006-2007, and at 11 325 by the 2001 Indian census.

« Des estimations de cinq, six ou sept millions sont généralement rencontrées et représentent des projections basées sur l’auto-déclaration. Bien que l’estimation des populations religieuses soit difficile même dans des conditions favorables, pour des raisons pratiques et conceptuelles (qui compter comme catholiques — ceux qui ont été baptisés, ceux qui s’identifient comme catholiques ou ceux qui assistent à la messe ?), les statistiques baha’ies officielles pour diverses régions ont tendance à dépasser l’activité apparente des baha’is de plusieurs ordres de grandeur. La question cruciale consiste à établir le « taux d’actualisation » en fonction duquel les chiffres officiels doivent être ajustés. À Taïwan, par exemple, les estimations officielles de 16 000 ou 20 000 croyants contrastent avec une réalité à trois chiffres (si c’est même le cas). Dans le même temps, la population baha’ie de l’Inde — supposément forte de 2,2 millions de personnes — a été estimée à 86 612 personnes par un rapport interne de 2006-2007 et à 11 325 par le recensement indien de 2001. »

En Iran

Depuis l’avènement de la République islamique en 1979, les supposés 300 000 baha’is d’Iran, sont exclus de la protection constitutionnelle accordée aux seules trois minorités religieuses reconnues (zoroastrisme, judaïsme et christianisme)[18]. Leur foi étant postérieure à l’islam, elle n’est à ce titre pas considérée comme une religion par le régime. Aussi, ils n’ont pas le droit de percevoir de retraite, d’inscrire un nom sur la tombe de leurs défunts, d’hériter, de se réunir pour pratiquer leur religion, leurs lieux sacrés et leurs cimetières sont détruits. Les biens de nombreux baha’is sont confisqués[18]. Des pressions sont exercées sur les employeurs pour licencier les salariés baha’is[18].

Dans les années qui ont suivi la révolution, la répression contre les baha’is a pris des aspects génocidaires et a suscité un élan de sympathie à l’étranger qui fut mis à profit dans l’œuvre missionnaire baha’ie. Au début des années 1980, plus de 200 baha’is, parmi les membres les plus actifs, ont été exécutés pour avoir refusé de se convertir à l’Islam[19]. L’indignation de la communauté internationale a permis, selon plusieurs experts, d’éviter de nombreux morts. Mais la lutte contre les baha’is est désormais ralentie et larvée[19].

Un document interne signé en 1991 de la main d’Ali Khamenei, guide suprême de la révolution islamique, détaille une série de recommandations pour régler ce que les autorités appellent « la question baha’ie » :

« Le gouvernement traitera les baha’is de telle sorte que leur progrès et leur développement soient bloqués. (…) Il faut les expulser des universités, soit lors du processus d’admission, soit au cours de leurs études. (…) L’accès à l’emploi, s’ils s’affichent comme baha’is, doit leur être refusé[réf. nécessaire]. »

Pour l’universitaire Juan Cole, durant la période de 1978 à la mi-1980, la Maison Universelle de Justice, l’organe dirigeant de la communauté baha’ie, n’offrit pas d’aide aux baha’is essayant de fuir le pays et punit même certains qui réussirent, au motif qu’ils n’auraient pu sortir qu’en reniant leur foi[20]. Il ajoute que dans de nombreux cas, cet organe dirigeant a refusé de certifier ces baha’is comme membres, les empêchant de se voir accorder l’asile et leur posant de ce fait de graves difficultés et parfois même les mettant en danger[20].

En Égypte

Les baha’is, communauté de 2 000 personnes[21], ont obtenu le droit, par le tribunal de première instance d’Alexandrie, d’inscrire leur confession sur leur carte d’identité[22].

Ce droit leur a été enlevé par la Cour suprême administrative égyptienne en décembre 2006[23], les obligeant soit de choisir entre les trois religions officiellement reconnues (christianisme, islam et judaïsme) soit de renoncer à leur carte d’identité, les privant alors de la plupart des droits citoyens en Égypte.

Dans les pays du golfe Persique, les sites Internet baha’is sont désormais accessibles.

Au Yémen

En août 2016, Amnesty International appelle les Houthis et leurs alliés à cesser de persécuter les membres de la minorité baha’ie, dont 65 membres au moins ont été arrêtés arbitrairement, lors de différentes rafles dont la dernière date du [24].

Reconnaissance internationale

La Communauté Internationale Bahá’íe a depuis 1948 le statut d’ONG auprès de l’Organisation des Nations unies. Depuis 1970, elle est dotée d’un statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Elle entretient également des relations de travail avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et est associée au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Le Tahirih Justice Center, une organisation non gouvernementale (ONG) américaine d’aide aux femmes immigrées confrontées à des situations de violence faite aux femmes, est une organisation inspirée des principes baha’is[25].

Les lieux saints baha’is à Haïfa et en Galilée occidentale ont été intégrés en 2008 à la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO[26]. Depuis 2012, elle a également un bureau et des représentants à l’Union européenne à Bruxelles[27].

Plans internationaux

En 1939, Shoghi Effendi a lancé un plan septennal de mission et de développement interne, suivi par un autre en 1946[28]. En 1953, il a lancé la croisade (ǧihād) mondiale décennale, avec des buts ambitieux pour l’expansion de la communauté et des institutions, la traduction de la littérature baha’ie dans de nouvelles langues, et l’envoi de pionniers baha’is dans des pays qui n’avaient pas été atteints jusque-là[29]. Il a annoncé par des lettres pendant la croisade décennale que celle-ci serait suivie d’autres plans, sous la direction de la Maison Universelle de Justice, qui a été élue en 1963 à la fin de la croisade. La maison de Justice a ensuite lancé un plan en 1964, et une série de plans de durée et aux objectifs variables ont suivi, permettant de guider la communauté baha’ie dans ses méthodes d’enseignement (enseignement étant le terme pour désigner le travail missionnaire et de catéchèse)[30].

Plan international actuel

Lieu de culte baha’i à Panama.

Depuis la fin des années 1990, la Maison Universelle de Justice a préparé les communautés à une expansion à grande échelle, organisant les localités en « groupements », créant de nouvelles institutions comme les conseils régionaux et renforçant les multiples « instituts de formation »[31]. Le récent plan quinquennal (2001-2006) s’est concentré sur les institutions en développement et la création des moyens permettant de « soutenir une expansion à grande échelle et la consolidation » (Riḍvān 158). Depuis 2001, les baha’is du monde entier ont été encouragés à se concentrer sur les classes pour enfants, les rassemblements de dévotion, et une étude systématique de la religion, connue sous le nom de « cercle d’étude »[31]. En décembre 2005, un nouveau système a été mis en place, des classes pour les jeunes, qui se consacrent à l’éducation religieuse des enfants entre 11 et 14 ans[32].

Le second plan quinquennal (2006-2011) a été lancé par la Maison universelle de justice en avril 2006. Il appelle de ses vœux l’établissement de modèles avancés de croissance et de développement de la communauté dans plus de 1 500 « groupements » dans le monde[32]. Ce plan fait référence à la procédure habituelle d’élections pour les assemblées spirituelles locales dans les villes qui accueillent de nombreux baha’is. Les années entre 2001 et 2021 représentent 4 plans quinquennaux, dont le terme coïncide avec l’anniversaire de la mort de ʿAbd-al-Bahāʾ[32],[33].

Cercles d’études

Parallèlement à la consolidation, une approche systématique de l’éducation et du développement de la communauté a vu le jour. Les « cercles d’études » sont destinés à être des groupes durables à grande échelle. Les participants étudient des séquences de livres en petits groupes, aidés par un tuteur. Quand un participant a fini une séquence, il peut aller aider d’autres cercles d’études.

Le programme le plus populaire est le Ruhi Institute, un cours conçu à l’origine pour être utilisé en Colombie, mais qui a largement été utilisé. Le premier livre permet l’étude de trois thèmes : les écrits baha’is, la prière et, la vie et la mort. Les thèmes suivants incluent l’éducation des enfants, la vie du Bāb et de Bahāʾ-Allāh, les services religieux et d’autres.

Quelques baha’is célèbres

Voir l’article anglophone List of Baháʼís (en).

Croyances

Dieu

Les baha’is croient en un Dieu unique et éternel, créateur de toutes choses, dont les créatures et les forces de l’univers. Ils pensent que Dieu est intemporel et n’a ni commencement, ni fin. Ils le décrivent comme un « Dieu personnel, inconnaissable, inaccessible, source de toute révélation, éternel, omniscient, omniprésent et tout puissant »[49]. Bien qu’inaccessible directement, Dieu est néanmoins considéré comme conscient de sa création, avec un but et une volonté. Les baha’is croient que Dieu exprime sa volonté par de nombreuses manières, par exemple à travers une série de messagers divins appelés Manifestations de Dieu (maẓhar-i ilāhī) ou parfois divins éducateurs. En exprimant les intentions de Dieu, ces manifestations servent à établir la religion dans le monde.

Les enseignements baha’i déclarent que Dieu est bien trop grand pour que les humains puissent l’appréhender, ni en créer une image complète et précise[50]. Dans la religion baha’ie, Dieu est souvent désigné par des titres (par ex. « le tout-puissant ») et il y a une emphase substantielle sur le monothéisme.

Religion

La foi baha’ie est parfois résumée par le concept des trois « unités » : unité de Dieu, unité de la religion, unité de l’humanité.

Les notions baha’ies de révélations (wahī (en)) religieuses progressives leur font accepter la validité de la plupart des religions du monde, dont les fondateurs ou figures centrales sont considérées comme des manifestations de Dieu. Ces manifestations sont, par exemple : Moïse, Jésus, Mahomet, Krishna, Zoroastre et Bouddha. Les baha’is pensent aussi que les autres personnages religieux, comme Adam, Abraham, Noé et Houd ont réellement existé et sont des prophètes de Dieu. L’histoire religieuse est interprétée comme des dispensations, dans lesquelles chaque manifestation amène une révélation plus large et plus avancée, adaptée au temps et à l’époque à laquelle elle est exprimée. Les enseignements sociaux spécifiques à une religion (par ex. la direction de la prière (qibla), ou les restrictions alimentaires) peuvent être révoquées par des manifestations ultérieures afin qu’une règle plus appropriée au temps et au lieu soit établie. Inversement, certains principes généraux (charité ou bonnes relations entre les hommes), sont considérés comme universels et permanents. Les baha’is ne croient pas que ce principe de révélation progressive s’arrêtera. Cependant, ils pensent que ce processus est cyclique. Les baha’is pensent que d’autres révélations viendront après celle émise par Bahāʾ-Allāh. Les baha’is n’attendent pas de nouvelle manifestation de Dieu avant l’écoulement de 1 000 ans après la révélation de Bahāʾ-Allāh[51].

Les croyances baha’ies sont parfois décrites comme des combinaisons syncrétiques des croyances antérieures. Les baha’is, cependant, affirment que leur religion est une tradition distincte, avec ses propres écritures, enseignements, lois et histoire. Les emprunts culturels et religieux à l’islam chiite sont considérés comme analogues au contexte socio-religieux juif dans lequel le christianisme a été établi. Les baha’is décrivent leur foi comme une religion indépendante mondiale, différant des autres traditions seulement par sa relative nouveauté et par les enseignements de Bahāʾ-Allāh appropriés au contexte moderne. Bahāʾ-Allāh est considéré comme remplissant les attentes messianiques des religions antérieures au baha’isme.

Êtres humains

Les baha’is croient que les êtres humains possèdent une « âme rationnelle » (nafs-i nāṭiqa ou rūḥ (en)), et que cela donne à l’espèce une capacité unique à reconnaître la position de Dieu et la relation entre l’humanité et son créateur. Selon la foi baha’ie, chaque homme a le devoir de reconnaître Dieu et ses manifestations, et de se conformer à leurs enseignements[52]. À travers la reconnaissance et l’obéissance, le service aux autres êtres humains, la prière et la pratique spirituelle régulière, les baha’is croient que l’âme devient plus proche de Dieu, l’idéal spirituel dans la croyance baha’ie. Quand un homme meurt, l’âme passe dans un autre monde, où le développement spirituel de celle-ci dans le monde physique devient une base pour le jugement et la place dans le monde spirituel[52]. Le paradis et l’enfer sont décrits comme des états spirituels de proximité ou de distance à Dieu qui décrivent les relations dans ce monde et dans l’autre, et non des endroits de récompense ou de punition après la mort[52].

Les écrits baha’is mettent l’accent sur l’égalité essentielle des êtres humains, et sur l’abolition des injustices. L’humanité est vue comme unique, bien que très variée : la diversité des ethnies et des cultures sont dignes d’appréciation et de tolérance. Le racisme, le nationalisme, les castes et les classes sociales sont considérées comme des barrières à l’unité de l’humanité. Les enseignements baha’is déclarent que l’unification de l’humanité est un sujet primordial dans les conditions politiques et religieuses présentes.

Enseignements

Principes sociaux

Durant ses voyages en 1911-1913 en Europe et en Amérique du Nord, ʿAbd-al-Bahāʾ a plusieurs fois donné une liste des principes de base du baha’isme[53]. Une liste assez typique comprend :

  1. Unité de la race humaine.
  2. Recherche indépendante, personnelle et individuelle de la vérité (taḥarrī-i ḥaqīqat, l’opposé du taqlīd). Les baha’is considèrent qu’un des problèmes majeurs de l’humanité est que les gens suivent aveuglément ce qu’on leur apprend. Ceci est strictement prohibé par Bahāʾ-Allāh, il faut mener sa vie en accord avec ses propres principes et idéaux, ce qui interdit sans appel les concepts de « foi aveugle », « imitation aveugle », ou « lavage de cerveau ». Il faut cependant noter que les décisions de la Maison Universelle de Justice, ainsi que les exégèses des écrits sacrés faites par ʿAbd-al-Bahāʾ et Shoghi Effendi, bénéficient d’une autorité s’imposant à tous les baha’is. Ce qui a conduit depuis les années 1980-1990 à ce que plusieurs intellectuels et universitaires, historiens ou sociologues, soient chassés de la communauté baha’ie pour leurs vues jugées divergentes sur des questions-clés (l’exclusion des femmes de la Maison universelle de justice ; l’obligation de soumettre toute publication, même universitaire, à un comité de censure ; l’homosexualité ; un système électoral qui favorise les sortants ; l’interdiction de participer à un parti politique ou d’adhérer à une organisation comme Amnesty International, etc., et surtout le sujet central de l’infaillibilité des institutions)[54],[55],[20].
  3. Toutes les religions ont une base commune (unité de la religion). Il est communément rajouté au terme « religion » le terme « philosophie » et aussi style de vie, pour ce qui concerne les modes de pensée en provenance notamment d’Inde, de Chine et du Japon.
  4. La religion doit être la cause de l’union et de l’harmonie entre tous les êtres humains.
  5. Harmonie entre science et religion, ayant pour but d’amener les gens à se cultiver en faisant appel à la science.
  6. Égalité de l’homme et de la femme, mais avec cependant des exceptions à cette règle. La principale exception, depuis l’arrêt du soutien de la bigamie[56],[57], est l’inéligibilité des femmes comme membres de la Maison Universelle de Justice[58]. De plus, le pèlerinage rituel (ḥaǧǧ) n’est une obligation religieuse que pour les hommes[59] à condition de ne pas prendre en compte le principe de mutatis mutandi (ce qui est applicable aux hommes l’est aussi aux femmes) expliqué par Shoghi Effendi. Enfin, en cas de succession ab intestat, alors que la rédaction d’un testament est une obligation religieuse pour les baha’is[60] et dans lequel ils sont libres de distribuer leurs biens comme bon leur semble après paiement des dettes et du Ḥuqūq Allāh[61], le Kitāb-i Aqdas prévoit un système de répartition de l’héritage variant selon la nature du bien, le sexe du défunt et celui des héritiers[62],[63].
  7. Refus des préjugés de toutes sortes (savoir si le refus de l’homosexualité en fait partie est un point de débat[64],[65] — cf. Sexualité).
  8. Paix universelle (concept de non-violence et même de non-résistance, mais aussi de citoyenneté mondiale).
  9. Éducation universelle, obligatoire et adaptée. Nouvelle allusion à la nécessité de se cultiver. Par ailleurs, les deux sexes doivent recevoir la meilleure éducation possible, scientifique, littéraire, humaine, spirituelle et morale. Si les parents n’ont pas les moyens d’envoyer tous leurs enfants à l’école, ils doivent donner la priorité aux filles.
  10. Résolution des questions sociales et économiques (entre autres par des méthodes spirituelles).
  11. Introduction d’une langue internationale et d’une écriture commune à toute l’humanité, ceci sans faire disparaître aucune langue, aucune culture et aucune ethnie, conformément à ce que les baha’is appellent l’unité dans la diversité.
  12. Mise en place d’une Cour permanente d’arbitrage au niveau mondial.

Enseignements mystiques

Bien qu’ils se concentrent sur des sujets sociaux et éthiques, certains des textes fondateurs de la foi baha’ie peuvent être décrits comme étant mystiques. Shoghi Effendi a écrit : « comme toutes les religions d’origine divine, la foi baha'ie a donc un caractère fondamentalement mystique. Son objet principal est le développement de l’individu et de la société, par l’acquisition de qualités et de pouvoirs spirituels »[66]. Le texte : Sept Vallées (Haft wādī)[67] est désigné par Shoghi Effendi comme étant la « plus grande composition mystique » de Bahāʾ-Allāh. Ce texte a été écrit comme réponse à un disciple du soufisme, une tradition mystique et ésotérique de l’Islam[68]. Il a été traduit pour la première fois en anglais en 1906, étant un des premiers textes de Bahāʾ-Allāh disponible en Occident. Les Paroles cachées (Kalimāt-i maknūna)[69] est un autre livre écrit par Bahāʾ-Allāh pendant la même période, contenant 153 courts passages décrits par ʿAbd-al-Bahāʾ comme « un trésor de mystères divins ».

L’Alliance

Les baha’is considèrent qu’il existe deux types d’alliances entre les humains et Dieu. Il y a l’« Alliance majeure », qu’ils considèrent comme universelle en nature[70]. Dieu s’engage à envoyer à l’humanité ses Manifestations de Dieu (Krishna, Abraham, Moïse, Bouddha, Zoroastre, Jésus, Muḥammad, le Bāb et Bahāʾ-Allāh) afin de la guider et lui apporter prospérité et l’homme doit en contrepartie suivre ces enseignements.

Ils croient également à l’existence de l’« Alliance mineure », qui est considérée comme un accord entre une Manifestation de Dieu et ses disciples particulier à chaque révélation[71]. L’Alliance mineure des baha’is leur demande notamment de respecter l’autorité et les interprétations du « centre de l’Alliance » prévu par Bahāʾ-Allāh et ainsi d’éviter tout schisme. La « fermeté dans l’Alliance » (respect de l’orthodoxie et de la hiérarchie) est primordiale dans la communauté baha’ie[71]. Les fidèles perçus comme contrevenant à cette obligation risquent des sanctions, différentes selon les époques[54].

L’unité de la foi baha’ie constitue un principe essentiel et est protégée par « l’Alliance mineure », qui est un élément fondamental de stabilité pour la communauté[Note 3]. Cette religion a en effet, depuis la mort de Bahāʾ-Allāh, connu de nombreuses tentatives de scissions par des membres éminents de sa communauté mais aucune de celle-ci n’a été soutenue par un nombre important de croyants et la plupart se sont révélées vaines à la mort de ceux qui en étaient à l’origine[72].

Pratiques sociales

Lois

Les lois régissant la foi baha’ie viennent principalement du Kitāb-i Aqdas qui est le livre saint des baha’is. Alors que certaines lois sont applicables à l’époque actuelle, Bahāʾ-Allāh a aussi fourni un cadre pour l’application progressive de lois à la condition d’existence d’une société majoritairement baha’ie, ce pour quoi les fidèles œuvrent[73]. Les lois, quand elles ne sont pas en conflit direct avec les lois civiles du pays de résidence, s’appliquent à tous les baha’is. Bien qu’étant une obligation universelle, le respect des lois personnelles, comme la prière, est du ressort de chaque individu[74]. La Maison universelle de Justice se doit aussi de faire respecter certaines règles[75].

Le Kitāb-i Aqdas connaît en 1992 seulement une traduction officielle en langue occidentale (l’anglais pour commencer). Ce retard, surprenant vu l’importance du texte (alors que des ouvrages moindres étaient traduits depuis des dizaines d’années), serait dû aux passages autorisant la bigamie ou établissant comme peine maximale pour un incendiaire d’être brûlé et pour un meurtrier au premier degré, d’être exécuté[76].

Voici un exemple de quelques lois et préceptes religieux tirés du Kitāb-i Aqdas. Elles ont été codifiées par Shoghi Effendi, interprète désigné des écrits baha’is de 1921 à 1957 :

  • réciter une prière rituelle obligatoire (ṣalāt) chaque jour après avoir atteint l’âge de la maturité spirituelle, qui est fixé à 15 ans. Il y a le choix entre trois prières ;
  • prier (munāǧāt (de)) et méditer de manière quotidienne ;
  • la médisance et le fait de répandre des rumeurs sont interdits ;
  • abolition des préjugés ;
  • les baha’is de plus de 15 ans et en bonne santé doivent jeûner (ṣawm) pendant le mois de ʿAlāʾ (du 2 au 20 mars) ;
  • il est interdit aux baha’is de boire de l’alcool ou de prendre des drogues à usage récréatif, sauf si c’est prescrit par un médecin ;
  • les relations sexuelles sont permises seulement entre mari et femme ;
  • les jeux d’argent sont strictement interdits[77].

Lieux de culte

La plupart des rencontres baha’ies ont lieu dans des maisons individuelles, des centres baha’is locaux (ḥaẓīrat al-quds) ou des installations louées pour l’occasion. Il y a actuellement dans le monde entier huit maisons de culte, au moins une par continent, dont la dernière fut construite au Chili en octobre 2016[78].

Les temples érigés par la communauté sont appelés « Maison d’adoration », arabe : مشرق اﻻذكار (Mašriq al-Aḏkār) L’Orient des invocations» ou « lieu où se lève à l’aube la mention du nom de Dieu »). Ils doivent être construits selon des critères particuliers, liés au nombre 9 qui doit apparaître comme un « symbole évident pour tous ». Aussi, tous les temples baha’is doivent-ils avoir neuf entrées. Les règles relatives à l’édification des temples furent fixées par ʿAbd-al-Bahāʾ lui-même : « Le temple mère doit avoir neuf côtés et portes ainsi que des fontaines, des allées, des portes, des colonnes et des jardins, puis une cour, des balcons et une coupole, et le tout doit être majestueux. » Le sanctuaire central, qui se trouve à Haïfa (Israël), ainsi que les autres temples ont en effet une coupole. La Maison d’adoration de Wilmette près de Chicago (1931) aux États-Unis, la Maison d’adoration de New Delhi (Inde, 1986), la Maison d’adoration de Sydney (Australie, 1961) offrent d’autres exemples de ce type de temple. En Europe, on connaît le temple principal d’Allemagne à Hofhein-Langenhaim (1964) près de Francfort-sur-le-Main ; cette construction à coupole de 28 mètres de haut peut accueillir près de 500 fidèles.

Les écrits baha’is se réfèrent aussi à une institution appelée Mašriq al-Aḏkār, qui est destiné à former un centre d’institutions complexes, dont un hôpital, une université, etc. Seule la première et unique Mašriq al-Aḏkār à Achgabat au Turkménistan a été conçue ainsi en 1908.

Liturgie

Du point de vue liturgique, la méditation dans les temples est accompagnée de lectures choisies dans les textes sacrés des autres religions. Ces textes  par exemple le Pentateuque des juifs, le Nouveau Testament des chrétiens, le Coran des musulmans, le Bayān des babis, etc.  ont annoncé successivement, par paliers de perfection croissante, l’incessante révélation divine ou message de Dieu. En ce sens, le livre sacré liant tous les textes sur la révélation qui le précèdent est logiquement le dernier dans l’ordre chronologique, à savoir le Kitāb-i Aqdas Le plus saint livre »). Il a été rédigé vers 1873 par Bahāʾ-Allāh et est complété par différentes tablettes (lawḥ) révélées ensuite ; pour les baha’is, c’est le texte de référence bien qu’il ne soit pas plus important que les autres, ni le livre le plus lu par les baha’is eux-mêmes sur la foi. Le livre ne fut d’ailleurs accessible que très tard aux croyants occidentaux puisque la première traduction officielle en anglais date de 1992. Comme il est affirmé l’égalité et l’unité de la race humaine, de Dieu et des religions, il est établi une conception similaire pour tous les livres existant sur la planète. Cependant, le Kitāb-i Aqdas a une place primordiale car il est la première œuvre dans l’histoire de l’humanité à dresser un lien entre toutes les religions et tous les peuples de l’humanité.

Sexualité

Concernant la sexualité, la foi baha’ie préconise une vie chaste. Avant le mariage, la vie doit être absolument chaste et après le mariage, absolument fidèle au compagnon choisi[Note 4].

Bahāʾ-Allāh a écrit dans son Kitāb-i Aqdas au sujet des « garçons » (ġilmān). Ce qui, de par le contexte de la coutume iranienne du bača bāzī, peut être interprété comme une référence à la pédérastie, voire au viol ritualisé[Note 5]. Shoghi Effendi a interprété cette référence comme une interdiction de toutes relations homosexuelles[58].

William Garlington remarque que dans la communauté baha’ie des États-Unis, cette interprétation a pu être contestée, mais que la position baha’ie officielle envers l’homosexualité reste une sympathetic disapproval (« désapprobation sympathique »)[79]. Ce qui signifie en pratique que les baha’is homosexuels ont le choix de quitter la communauté, ou de faire des efforts concertés pour changer leur orientation sexuelle, ou de la dissimuler[80].

Concernant l’IVG ou l’IMG, si techniquement aucune loi baha’ie ne les prohibe explicitement, leur recours est fortement découragé. Toutefois, d’après l’enquête de William Garlington, plusieurs femmes baha’ies iraniennes émigrées aux États-Unis lui ont rapporté que le recours à l’avortement en Iran par des baha’ies était une pratique commune, et qu’elles n’ont découvert l’importance du sujet et son caractère controversé qu’une fois arrivées dans la communauté baha’ie américaine. Ce qui pour Garlington pourrait résulter d’une perméabilité de la communauté baha’ie américaine à l’influence du conservatisme social[81].

Mariage

Le mariage baha’i est l’union d’un homme et d’une femme. Originellement la bigamie était autorisée mais cette licence disparut sous Shoghi Effendi[56],[57]. Son but est principalement spirituel et destiné à répandre l’harmonie, la camaraderie et l’unité entre les deux partenaires[82]. Les enseignements baha’is sur le mariage l’appellent la « forteresse pour le bien-être et le salut » et considèrent le mariage et la famille comme la fondation de la société humaine. Bahāʾ-Allāh tenait le mariage en grande estime. Le présentant comme un commandement éternel de Dieu, il décourageait aussi le divorce et prônait la chasteté en dehors du mariage. Bahāʾ-Allāh enseignait qu’un mari et une femme se devaient d’améliorer mutuellement leur vie spirituelle[82].

Une fois que deux individus ont décidé de se marier, ils doivent recevoir le consentement des parents encore vivants, même si un des partenaires n’est pas baha’i.

La cérémonie de mariage est simple ; la seule partie obligatoire est la lecture des vœux prescrits par Bahāʾ-Allāh qui sont lus par les mariés en présence de deux témoins. Les vœux sont :

« Nous demeurerons, tous et complètement, soumis à la volonté de Dieu »

Un mahr (traduit officiellement par dot, mais il s’agit plus d’un douaire) doit être versé par les croyants iraniens ou d’origine iranienne :

  • Le mariage est subordonné au versement d’une somme d’argent du marié à la mariée.
  • La somme est fixée à 19 miṯqāls[83] d’or pur pour les citadins[84], et à 19 miṯqāls d’argent pour les villageois[85], la qualité de citadin ou de villageois dépend de la résidence permanente du mari et non de celle de la femme.
  • Il est interdit de verser plus de 95 miṯqāls.
  • Il est préférable qu’un homme se contente du paiement de 19 miṯqāls d’argent.
  • Si la somme ne peut être versée en une fois, il est permis d’établir une promesse écrite.
  • Si, après avoir récité le verset spécifiquement révélé et payé la somme, l’une des parties concevait une antipathie pour l’autre avant la consommation du mariage, la période d’attente n’est pas nécessaire avant un divorce mais il n’est pas permis de reprendre l’argent[86].

Travail

Le monachisme est interdit, et les croyants doivent s’efforcer d’ancrer leur spiritualité dans leur vie quotidienne ordinaire. Faire un travail utile, par exemple, n’est pas seulement requis mais considéré comme une forme d’adoration. Bahāʾ-Allāh a interdit la mendicité et l’ascétisme, encourageant chaque baha’i à être « anxieusement concerné par les besoins de l’âge dans lequel il vit »[87]. L’importance de l’effort personnel et du service à l’humanité dans la vie spirituelle des hommes est soulignée dans les écrits de Bahāʾ-Allāh, où il explique que chaque travail fait dans un esprit de service à l’humanité a un rang égal à la prière et à l’adoration aux yeux de Dieu.

Symboles religieux

Une étoile stylisée à neuf branches, avec la calligraphie « Yā Bahāʾ al-Abhā ».
Sceau gravé sur les bagues et les édifices baha’is.

Le symbole fréquemment rencontré de la foi baha’ie est une étoile à neuf branches[74], parfois accompagnée d’une calligraphie du « Plus Grand Nom » يا بهاء الأبهى (Yā Bahāʾ al-Abhā') (« Ô Gloire du plus glorieux ! »).

Un autre symbole se retrouve gravé sur la bagues et les édifices baha’is. C’est une sorte de sceau qui consiste en deux étoiles à cinq branches représentant le Bāb et Bahāʾ-Allāh et encadrant le mot stylisé (بهاء (Bahāʾ) splendeur » ou « gloire »), dont la forme est censée rappeler les trois unités : l’unicité (aḥadīya) de Dieu, l’unité des religions et l’unité de l’humanité[88].

Mais d’après le Gardien Shoghi Effendi Rabbānī, le véritable symbole de la Foi baha’ie est cette étoile à 5 branches et non pas l’étoile à 9 pointes : « Strictly speaking the 5-pointed star is the symbol of our Faith, as used by the Báb and explained by Him (« À proprement parler, l’étoile à 5 branches est le symbole de notre Foi, tel qu’utilisé par le Bab et expliqué par lui ») »[89].

La Maison Universelle de Justice donne quelques explications sur le symbolisme de l’étoile à neuf branches[90] :

  • L’étoile à neuf pointes n’est pas le symbole de la Foi baha’ie, qui est l’étoile à cinq branches pointée vers le haut (Haykal, symbolisant le « Temple Humain » où se manifestent les qualités divines).
  • L’étoile à neuf pointes fut inventée par l’architecte de la Maison d’adoration de Wilmette, Jean-Baptiste Louis Bourgeois (1856-1930), et son usage sur les pierres tombales baha’ies fut approuvé par le Gardien Shoghi Effendi Rabbānī.
  • Le chiffre neuf est la valeur du mot Bahāʾ (2+0+5+1+1) selon la numération Abjad, il symbolise la perfection et contient tous les autres chiffres… c’est aussi une référence aux neuf grands éducateurs de l’humanité (Krishna, Abraham, Moïse, Bouddha, Zoroastre, Jésus, Muḥammad, le Bāb et Bahāʾ-Allāh) reconnus par les baha’is, ainsi qu’au passage au stade de maturité pour l’humanité.

Calendrier

Les baha’is, comme les babis, considèrent le 21 mars 1844 comme le point de départ de leur calendrier annuel. Ce dernier s’articule en 19 mois de 19 jours entre lesquels s’intercalent 4 jours. L’année commence à l’équinoxe de printemps de l’hémisphère nord (habituellement le 21 mars du calendrier grégorien). Les dix-neuf jours précédents, un jeûne (ṣawm) est observé. La foi baha’ie proclame neuf jours sacrés (le chiffre 9 a une valeur symbolique toute particulière en référence aux 9 religions du monde connues de Bahāʾ-Allāh). Le premier jour du festival de رضوان (Riḍvān) paradis ») est notamment consacré au repos. Les baha’is le célèbrent du 13 Ǧalāl au 5 Ǧamāl (approximativement égal au 21 avril et au 2 mai) en mémoire de la période durant laquelle le fondateur, en 1863, parcourut le jardin de Riḍvān, près de Bagdad, en révélant à ses disciples sa haute mission, c’est surtout la journée du 13 Ǧalāl qui est importante.

Jours fériés du calendrier baha’i
Date Célébration
1er Bahāʾ (≃ 21 mars) Jour de l’an (Naw-Rūz)
13 Ǧalāl, 2 et 5 Ǧamāl (≃ 21 et 29 avril, 2 mai) Déclaration de la mission de Bahāʾ-Allāh (premier, neuvième et douzième jour de Riḍvān)
8 ‘Aẓamat (≃ 23 mai) Déclaration de la mission du Bāb
13 ‘Aẓamat (≃ 29 mai) Décès de Bahāʾ-Allāh
17 Raḥmat (≃ 9 juillet) martyre du Bāb
premier jour suivant la huitième lune après Naw-Rūz Naissance du Bāb
deuxième jour suivant la huitième lune après Naw-Rūz Naissance de Bahāʾ-Allāh

Notes et références

Notes

  1. La naissance de la Foi baha’ie part de la déclaration faite par Bahāʾ-Allāh à son entourage qu’il est « Celui que Dieu rendra manifeste » annoncé par le Bāb, alors qu’il est sur le point de quitter Bagdad pour se rendre à Constantinople. Le calendrier baha’i commence en l’année 1844, qui est celle de la déclaration par le Bāb de sa mission prophétique.
  2. Voir Dawei 2011, note 2, pour un examen critique des chiffres de population avancés.
  3. L’article de Juan Cole a reçu une réfutation semi-officielle : (en) Ian Kluge, « The Myth of the Objective Observer : A review of “The Bahá’í Faith in America as Panopticon, 1963-1997” », sur Bahá’í Library Online, .
  4. Jackson Armstrong-Ingram a produit deux articles approfondis sur la conception de la sexualité dans le baha’isme : (en) Jackson Armstrong-Ingram, « Baha'i Faith and Sexuality », sur Bahá’í Library Online, , (en) Jackson Armstrong-Ingram, « The Provisions for Sexuality in the Kitab-i-Aqdas in the Context of Late Nineteenth Century Eastern and Western Sexual Ideologies », Society for Shaykhi, Babi, and Baha’i Studies, (lire en ligne).
  5. La question du contexte culturel de ces références sexuelles est examinée en détail dans (en) « Baha’u’llah & “The Subject of Boys” », Baha’i Rants, (lire en ligne).

Références

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  7. Toutefois certains baha’is, « dont les Français », reconnurent Mason Remey comme second Gardien et successeur désigné.
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  9. Le chiffre de 3 260 000 baha’is en Asie est donné par(en) Robert Famighetti, World Almanac and Book of Facts 2000, Mahwah, NJ, Primedia Reference Inc., , à partir de (en) Encyclopaedia Britannica, Book of the Year, , p. 695, lui-même basé sur des sources baha’ies.
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  15. Selon le « Site officiel des baha’is de France », alors que (en) David B. Barrett (dir.), World Christian Encyclopedia : A Comparative Survey of Churches and Religions in the Modern World, Oxford, Oxford University Press, , 2e éd. (ISBN 978-0-19-507963-0), utilisant des sources baha’ies, donne le chiffre de 4 000.
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  17. La Maison Universelle de Justice n’autorise actuellement la présence de baha’is en Israël que temporairement, et uniquement en cas de pèlerinage (ziyarat) ou de service au Centre mondial baha’i de Haïfa. Voir la présentation du Centre mondial dans « Le centre mondial bahá’í ».
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Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Sources officielles baha’ies

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    • (en) Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī Bahāʾ-Allāh, The Kitáb-i-Aqdas : The Most Holy Book, Haïfa, Bahá’í World Centre, (ISBN 978-0-85398-999-8, lire en ligne)
      Traduction française : Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī Bahāʾ-Allāh, Le Kitáb-i-Aqdas : Le plus saint livre [« Kitāb-i Aqdas »], Bruxelles, Maison d’éditions bahá’íes, (lire en ligne)
    • Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī Bahāʾ-Allāh (trad. Hippolyte Dreyfus-Barney), Le livre de la certitude [« Kitāb-i Īqān »], Paris, Ernest Leroux, 1923-1928, 2e éd. (lire en ligne)
    • (en) Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī Bahāʾ-Allāh, Proclamation of Bahá’u’lláh, Haïfa, Bahá’í World Centre, (lire en ligne)
      Traduction française : Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī Bahāʾ-Allāh, La Proclamation de Bahá’u’lláh [« Proclamation of Bahá’u’lláh »], Bruxelles, Maison d’éditions bahá’íes, (lire en ligne)
  • ʿAbd-al-Bahāʾ :
    • ʿAbd-al-Bahāʾ ʿAbbās (trad. Lucienne Migette), Causeries d’‘Abdu’l-Bahá : recueil des causeries données à Paris [« Paris Talks »], Bruxelles, Maison d’éditions bahá’íes,
      Ouvrage, en théorie, non canonique
    • ʿAbd-al-Bahāʾ ʿAbbās (trad. Cyril Tirandaz), ‘Abdu’l-Bahá à Londres [« ‘Abdu’l-Bahá in London »], Bruxelles, Maison d’éditions bahá’íes,
      Ouvrage, en théorie, non canonique
    • ʿAbd-al-Bahāʾ ʿAbbās (trad. Marthe Grondin), Le secret de la Civilisation Divine [« The Secret of Divine Civilization »], Bruxelles, Maison d’éditions bahá’íes,
    • ʿAbd-al-Bahāʾ ʿAbbās (trad. Hippolyte Dreyfus-Barney), Les leçons de Saint-Jean-d’Acre : recueillies par Laura Clifford Barney (en) [« al-Nūr al-abhā fī mufāwaḍāt ʿAbd-al-Bahāʾ »], Paris, Presses universitaires de France, , 5e éd. (1re éd. 1909) (ISBN 978-2-13-037588-3)
  • Shoghi Effendi Rabbānī :
    • Shoghi Effendi, L’Ordre mondial de Bahá’u’lláh [« The world order of Bahá’u’lláh »], Bruxelles, Maison d’éditions bahá’íes,
    • (en) Shoghi Effendi, God Passes By, (lire en ligne)
      Traduction française : Shoghi Effendi, Dieu passe près de nous [« God Passes By »], Bruxelles, Maison d’éditions bahá’íes,
    • (en) Shoghi Effendi et Helen Hornby (éditeur), Lights of Guidance : A Bahá’í Reference File, New Delhi, Bahá’í Publishing Trust, (ISBN 978-81-85091-46-4, lire en ligne)
  • John E. Esslemont (trad. Juliette Rao), Bahá’u’lláh et l’ère nouvelle [« Bahá’u’lláh and the New Era »], Bruxelles, Maison d’éditions bahá’íes,
  • William Hatcher et J. Douglas Martin (trad. Françoise Saux), La foi bahá’íe : l’émergence d’une religion mondiale [« The Bahá’í Faith: The Emerging Global Religion »], Bruxelles, Maison d’éditions bahá’íes,
  • (en) John Danesh et Amelia Danesh, Studying the Writings of Shoghi Effendi, Oxford, George Ronald, , 202 p. (ISBN 978-0-85398-336-1)
  • (en) Adib Taherzadeh, The Covenant of Bahá’u’lláh, Oxford, George Ronald, , 473 p. (ISBN 978-0-85398-344-6)

Autres

Articles connexes

  • Douze fondements éthiques du bahaïsme (de)
  • Persécution des baha’is (de)
  • Littérature bahaʼie (en)

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