Audi R18 e-tron quattro

L'Audi R18 e-tron quattro (désormais Audi R18) est une voiture d'endurance automobile, issue de l'Audi R18 TDI, appartenant à la catégorie des Sport-prototypes et courant en championnat du monde d'endurance FIA en catégorie LMP1.

Audi R18 e-tron quattro
Audi R18

Audi R18 e-tron quattro aux 24 Heures du Mans 2015.

Marque Audi
Années de production 2012 - 2016
Classe Sport-prototypes
Moteur et transmission
Énergie Diesel, électrique
Moteur(s) 6 cylindres en V, 4 L, 24 soupapes,
moteur électrique.
Position du moteur Moteur thermique positionné longitudinalement en position centrale arrière, moteurs électriques à l'avant
Cylindrée version 2 012, 2 013 : 3 700 ; version 2 014, 2 016 : 4 000 cm3
Puissance maximale 550 + 220 =770  ; version 2014 : 537 + 230 = 767 ; version 2015 : 558 + 272 = 830 ; version 2016 : 514 + 476 = 990 ch (405 + 162 = 567 ; version 2014 : 395 + 170 = 565 ; version 2015 : 410 + 200 = 610 ; version 2016 : 410 + 350 = 760 kW)
Couple maximal version 2015, 2016 : 850 ; version 2012, 2013, 2014 : ? Nm
Transmission Propulsion (Diesel) + traction (électrique)
Boîte de vitesses Boîte séquentielle S-tronic à 6 rapports ; version 2014, 2015  : 7 rapports
Poids et performances
Poids à vide version 2 012 : 900; version 2 013 : 915 ; version 2 014, 2 015 : 870 ; version 2 016 : 875 kg
Vitesse maximale plus de 352 km/h
Accélération 0 à 100 km/h en 2,4 s
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Coupé LMP1
Freins Hydrauliques avec disques ventilés en carbone céramique
Dimensions
Longueur 4 650 mm
Largeur version 2 012, 2 013 : 2 000 ; version 2 014, 2 015, 2 016 : 1 900j mm
Hauteur version 2 012, 2 013 : 1 030 ; version 2 014, 2 015, 2 016 : 1 050 mm
Chronologie des modèles

Historique

La voiture aux 24 Heures du Mans 2012.

L'Audi R18 e-tron quattro est la première voiture hybride (Diesel/électrique) du genre et la première voiture de ce type à obtenir une pole position dans cette catégorie, à l'occasion de sa première course, à savoir les 6 Heures de Spa 2012. Même si elle semble identique à l'Audi R18 TDI, la R18 e-tron quattro est rallongée d'une dizaine de centimètres, et accueille pour la première fois sur une Audi d'endurance un système hybride. Ce système hybride est implanté sur les roues avant contrairement à ses concurrentes Toyota TS030 Hybrid et Toyota TS040 Hybrid.

Après la saison 2012 durant laquelle les R18 e-tron quattro ont été dominées sur la plupart des circuits lents par la Toyota TS030 Hybrid, Audi a retravaillé sa monture pendant l'hiver afin de gagner en performance. Parmi les améliorations importantes, on note une révision des passages de roues avant, des échappements soufflés à l'intérieur des passages de roues arrière et une version dite « long tail » (« longue queue ») dédiée aux 24 Heures du Mans afin de gagner en finesse aérodynamique. Si cette version longue est en effet plus longue que les R18 normales, elle n'en est pas pour autant aussi extrême que ce que furent les versions longues à l'époque du groupe C, la faute à un règlement limitant le porte à faux arrière à 750 mm.

La version 2014 de l'Audi R18 e-tron quattro subit de nombreuses évolutions par rapport aux versions 2012 et 2013, cela étant principalement dû à l'arrivée d'un nouveau règlement[1]en 2014 pour le WEC et les 24 Heures du Mans 2014. Ce dernier permet plus de liberté au niveau du moteur, de l'hybridation et du poids minimum de l'auto. Par contre, la voiture subit des restrictions aux niveaux de la largeur (largeur comprise en 1 800 et 1 900 mm) et surtout au niveau de la consommation énergétique.

L'Audi R18 version 2016 est presque totalement différente des précédentes R18 e-tron quattro : aérodynamique profondément revu, utilisation d'un nouveau système hybride (le volant d'inertie laisse place aux batteries lithium-ion), améliorations effectuées au niveau du bloc V6 diesel. Pour 2016, Audi passe à la classe MJ, contre MJ en 2015. Le nouveau design de la voiture n'a pas comme seul objectif l'amélioration de l'aéro. En effet, il permet également de modifier la répartition du poids de la R18 (son poids est de 875 kg, le poids minimum imposé par le règlement 2016).

Moteur

Version 2012 et 2013

Cette Audi combine un moteur Diesel (entraînant les roues arrière) et un moteur électrique s'activant à partir de 120 km/h et n’entraînant que les roues avant[2],[3], ce qui transforme la voiture en transmission intégrale. Le moteur électrique fonctionne grâce à un système de récupération de l'énergie cinétique (SREC) fonctionnant lors du freinage.

Version 2014

La voiture est engagée dans la catégorie LMP1 Hybride en classe MJ[1] (la quantité d'énergie restituée aux essieux pour un tour du circuit est limitée, sous le contrôle des organisateurs, à MJ pour Le Mans, ou en fonction de la longueur du tour pour les autres circuits).

En 2014, la réglementation impose des plafonds de consommation de carburant drastiquement inférieurs aux précédents, d'environ 30 %.

La version 2014 exploite l'« unité de puissance » (terminologie du règlement technique) suivante[4] :

  • Un moteur :

C'est un Diesel, qu'Audi nomme « TDI », de désormais 4 litres de cylindrée, suralimenté par un turbocompresseur à géométrie variable (VGT), à architecture V6. Il fournit une puissance maximale de plus de 395 kW (537 ch) au seul essieu arrière, via une boîte de vitesses séquentielle à sept rapports.

  • Un unique système de récupération d'énergie (nommé « ERSA » dans le règlement technique) :

Il est disposé sur l'essieu avant et récupère l'énergie cinétique (c'est donc un ERS-K, « K » étant l'initiale de « kinetic » en anglais, pour « cinétique ») sous forme électrique.

  • Un unique stockage de l'énergie (nommé « ES » dans le règlement technique) :

Il est constitué d'une roue à inertie (stockage cinétique) couplée à une machine électrique à haute vitesse, et se situé dans l'habitacle. Il est fourni par GNK, qui a racheté cette activité à Williams début 2014. Sa capacité en énergie est de[5] 0,6 MJ, la puissance maximale[6] est de 170 kW (230 ch), et la vitesse maximum approximative de rotation de la roue : 4 200 rad/s (40 000 tr/min).

  • Un unique moteur électrique (nommé « MGU » dans le règlement technique) :

Il est disposé sur l'essieu avant et restitue l'énergie précédemment récupérée. Contrairement aux années précédentes, où il fallait que le véhicule ait atteint 120 km/h pour que le MGU puisse délivrer son couple, il peut désormais[1] le faire à partir de l’arrêt.

C'est la même machine électrique qui assure les fonctions d'ERS et de MGU : dans le premier cas elle fonctionne en générateur, dans le second en moteur. Elle récupère ou délivre une puissance maximale de 170 kW (230 ch), qui est identique à celle de l'ES.

2014 : Échec du projet MJ

Par rapport à 2013, l'unité de puissance a été profondément retravaillée, mais son principe reste identique. Pourtant, Audi désirait s'inscrire en classe 4MJ et avait commencé le développement d'une unité de puissance plus ambitieuse[7] qui comprenait en plus :

  • Un second système de récupération d'énergie (nommé « ERSA » dans le règlement technique) :

Il récupérait l'énergie des gaz d'échappement, sous forme électrique en reliant l'axe du turbocompresseur à une machine électrique (c'est donc un ERS-H, « H » étant l'initiale de « heat » en anglais, pour « chaleur ». Considérer que l'énergie des gaz d'échappement est principalement thermique et non cinétique est abusif, mais permet au moins de distinguer aisément les différents types d'ERS). Celle-ci était également en mesure de fournir de la puissance au turbocompresseur pour augmenter transitoirement la pression de suralimentation et réduire le temps de réponse du turbocompresseur. Ce type de restitution d'énergie n'est pas comptabilisé dans la quantité d'énergie restituée pour un tour du circuit, comme l'indique l'annexe C du règlement[1], page 53.

Audi a renoncé[8], arguant de la faible réduction du temps de réponse des turbos, en regard des risques sur la fiabilité.

Version 2015

La voiture est présentée à la presse le 19 mars 2015[9],[10], et s'inscrit désormais en classe 4 MJ.

En prenant les hypothèses de l'organisateur (rendement du meilleur moteur Diesel de 44,56 % et rendement du MGU de 98 %) et l'annexe B du règlement technique du 19 décembre 2014, la quantité d'énergie délivrée sur un tour du circuit des 24 Heures en classe MJ est au maximum de 63,98 MJ, contre 63,58 en classe MJ.

L'unité de puissance conserve le principe de 2014, mais est majorée, avec une puissance maximale globale de 610 kW (830 ch) :

  • Le moteur :

Il est porté à 410 kW (558 ch) avec un couple maximal inchangé de 850 N m. La baisse de consommation de 2,5 % annoncée par Audi correspond exactement à la baisse d'allocation en carburant imposée par le règlement pour tout Diesel montant de la classe MJ à MJ.

  • La partie hybride (système de récupération d'énergie ERSA, stockage de l'énergie ES , et moteur électrique MGU) :

Elle est majorée de 17 %, tant au niveau de la capacité du stockage portée à 0,7 MJ, que de la puissance maximale portée à 200 kW (272 ch).

Pilotes

Version 2012

Deux Audi R18 e-tron quattro sont engagées pendant le WEC sauf pour les 12 Heures de Sebring. Les équipages sont :

Version 2013

Deux Audi R18 e-tron quattro sont engagées pendant le WEC sauf pour les 6 Heures de Spa et les 24 Heures du Mans. Les équipages sont :

Version 2014

Deux Audi R18 e-tron quattro sont engagées pendant le WEC sauf pour les 6 Heures de Spa et les 24 Heures du Mans. Les équipages sont :

Version 2015

Deux Audi R18 e-tron quattro sont engagées pendant le WEC sauf pour les 24 Heures du Mans. Les équipages sont :

Version 2016

Deux Audi R18 sont engagées en championnat du monde cette année. Grande nouveauté, il n'y aura aux 24 Heures du Mans, tant chez Audi que chez Porsche, uniquement deux prototypes engagés, contre trois en 2012, 2013 et 2014. Les équipages sont :

Courses

6 Heures de Spa 2012

L'Audi no 2, partie en pole position, sera dépassée par l'Audi R18 ultra no 3 sur la stratégie de changement de pneus.

L'Audi no 1 qui était partie en troisième position rétrogradera d'une place au classement final.

24 Heures du Mans 2012

Audi présente deux voitures aux 24 Heures du Mans 2012[11] et remporte la pole[12] (améliorant de deux secondes le temps de l'année précédente) et la course[13] avec la e-tron no 1, une première pour un véhicule hybride au Mans.

24 Heures du Mans 2013

Audi aligne deux voitures sur le podium aux 24 Heures du Mans 2013 et gagne l'épreuve mancelle devant une Toyota et une autre Audi R18 e-tron Quattro. Avec cette douzième victoire, Audi n'est plus qu'à quatre titres de Porsche (16 victoires). Tom Kristensen en profite aussi pour obtenir un neuvième trophée (le record absolu aux 24 Heures du Mans)[14].

24 Heures du Mans 2014

L'Audi R18 e-tron quattro no 2, victorieuse de l'édition 2014.

Lors de cette édition, trois voitures sont alignées. Audi réalise un doublé avec les no 2 et no 1.

Palmarès

L'Audi R18 e-tron quattro est l'une des voitures les plus titrés pour Audi avec la R8 et la R10. Elle a gagné plusieurs courses dont :

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Lien externe


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