Aubeterre-sur-Dronne

Aubeterre-sur-Dronne est une commune du quart sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).

Pour l’article homonyme, voir Aubeterre.

Aubeterre-sur-Dronne

Le village d'Aubeterre et son château.

Blason
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente
Arrondissement Angoulême
Intercommunalité Communauté de communes Lavalette Tude Dronne
Maire
Mandat
Charles Audoin
2020-2026
Code postal 16390
Code commune 16020
Démographie
Gentilé Aubeterriens
Population
municipale
364 hab. (2018 )
Densité 152 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 16′ 21″ nord, 0° 10′ 16″ est
Altitude Min. 38 m
Max. 111 m
Superficie 2,39 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Tude-et-Lavalette
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Aubeterre-sur-Dronne
Géolocalisation sur la carte : Charente
Aubeterre-sur-Dronne
Géolocalisation sur la carte : France
Aubeterre-sur-Dronne
Géolocalisation sur la carte : France
Aubeterre-sur-Dronne
Liens
Site web aubeterresurdronne.com

    Ses habitants sont appelés les Aubeterriens et les Aubeterriennes[1].

    Elle fait partie de l'association Les Plus Beaux Villages de France[2].

    Géographie

    Localisation et accès

    Le pont sur la Dronne.

    La commune est située sur la Dronne, à l'extrême sud-est du département de la Charente. Elle est limitrophe du département de la Dordogne.

    Chef-lieu de son canton, Aubeterre est à 42 km au sud d'Angoulême, la préfecture. Elle est aussi à km au nord de Saint-Aulaye, 10 km à l'est de Chalais, 13 km à l'ouest de Ribérac, 15 km au sud de Montmoreau, 43 km à l'ouest de Périgueux, 75 km au nord-est de Bordeaux[3].

    La commune est principalement desservie par la D 2 (D 20 en Dordogne), route d'est en ouest, de Chalais à Ribérac, par la D 10 qui va au nord vers Montmoreau, et la D 17 qui va au sud vers Bonnes et Saint-Aulaye. La D 17 va aussi au nord-est vers Laprade et Saint-Séverin[4].

    La commune est relativement petite en surface et le bourg d'Aubeterre s'en trouve dans l'extrémité nord.

    La gare la plus proche est celle de Chalais, où des TER circulent entre Angoulême et Bordeaux.

    Hameaux et lieux-dits

    Le bourg occupe l'extrémité nord de la commune. La partie sud, entièrement agricole, ne comporte aucun hameau à part quelques fermes : Pont Vieux et la Grange au pied de la ville et près de la Dronne, puis Jean Martin, Baisevigne, et le Poulard[4].

    Communes limitrophes

    Aubeterre-sur-Dronne est limitrophe de quatre autres communes, dont une dans le département de la Dordogne.

    Communes limitrophes d’Aubeterre
    Laprade
    Saint-Romain
    Bonnes Saint Privat en Périgord
    (Dordogne)
    Carte de la commune d'Aubeterre-sur-Dronne et des proches communes.

    Géologie et relief

    La grande partie ouest de la commune est occupée par les coteaux du Campanien (Crétacé supérieur), calcaire crayeux qui occupe une grande partie du Sud Charente. Les sommets au nord du bourg sont couverts de dépôts du Tertiaire, sables argileux et galets. La partie basse de la commune, vallée de la Dronne, est occupée par des alluvions du Quaternaire, dont les plus anciennes se sont accumulées en terrasses, et les plus récentes constituent la partie inondable[5],[6],[7].

    Le site d'Aubeterre est celui d'une colline occupant la rive concave d'un méandre de la Dronne et formant un éperon vers le sud.

    Le point culminant de la commune est à une altitude de 111 m, situé sur ce plateau près de la limite nord. Le point le plus bas est à 38 m, situé au bord de la Dronne en limite sud. Le bourg s'étage entre la vallée de la Dronne et le sommet de la colline[4].

    Hydrographie

    La Dronne, affluent de l'Isle et sous-affluent de la Dordogne, arrose la bordure orientale de la commune.

    Au sud de la commune, un petit bras de la Dronne s'appelle l'Astier du Poulard[4].

    Climat

    Comme dans les trois quarts sud et ouest du département, le climat est océanique aquitain, et semblable à celui de la ville de Cognac où est située la station météorologique départementale.

    Données climatiques
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 2 2,8 3,8 6,2 9,4 12,4 14,4 14 12,1 8,9 4,7 2,6 7,8
    Température moyenne (°C) 5,4 6,7 8,5 11,1 14,4 17,8 20,2 19,7 17,6 13,7 8,6 5,9 12,5
    Température maximale moyenne (°C) 8,7 10,5 13,1 15,9 19,5 23,1 26,1 25,4 23,1 18,5 12,4 9,2 17,7
    Ensoleillement (h) 80 103,9 153,3 184,5 204,9 239,6 276,4 248,3 199,4 159 96,8 78,8 2 024,9
    Précipitations (mm) 80,4 67,3 65,9 68,3 71,6 46,6 45,1 50,2 59,2 68,6 79,8 80 783,6
    Source : Climatologie mensuelle à la station départementale de Cognac de 1961 à 1990[8].

    Milieux naturels et biodiversité

    À Aubeterre-sur-Dronne, la vallée de la Dronne fait partie de la ZNIEFF de type II nommée « Vallées de la Nizonne, de la Tude et de la Dronne en Poitou-Charentes »[9],[10].

    Vingt-deux espèces déterminantes d'animaux y ont été répertoriées[9] :

    Vingt-neuf autres espèces animales (quatre mammifères et vingt-cinq oiseaux) y ont été recensées[9].

    Urbanisme

    Typologie

    Aubeterre-sur-Dronne est une commune rurale[Note 1],[11]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[12],[13]. La commune est en outre hors attraction des villes[14],[15].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (86,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (63,5 %), prairies (19,5 %), zones urbanisées (13,8 %), zones agricoles hétérogènes (3,2 %)[16].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Les falaises calcaires surplombent les toits du village.

    Le nom Albaterra se retrouve en 1004[17].

    Alba terra signifie « Blanche terre », car un roc à pic de craie blanche domine le bourg[18],[19].

    Aubeterre est située dans la partie occitane de la Charente qui en occupe le tiers oriental, et se nomme Aubaterra en dialecte limousin[20].

    Histoire

    Moyen Âge

    La châtellenie d'Aubeterre est connue dès le XIe siècle. Le premier seigneur connu est Géraud, au début de ce siècle. Aimeri d'Aubeterre fut moine à l'abbaye de Saint-Cybard.

    Sur la colline, roc à pic de craie blanche, les seigneurs d'Aubeterre édifièrent au XIIe siècle le château au-dessus de l'église monolithe Saint-Jean. Aubeterre était alors une vicomté, qui passa par alliance à la maison de Castillon en la personne de Pierre II[21].

    Au XIIe siècle, Pierre de Castillon, seigneur d'Aubeterre, fait creuser l'église monolithe lors de son retour de croisade[22].

    Principalement aux XIIe et XIIIe siècles, Aubeterre se trouvait sur une variante nord-sud de la via Turonensis, itinéraire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle qui passait en Charente par Nanteuil-en-Vallée, Saint-Amant-de-Boixe, Angoulême, Mouthiers, Blanzac, Puypéroux, Montmoreau et Bonnes. Une autre branche venant d'Angoulême passait plus à l'est, par Villebois et Gurat, avant de rejoindre Aubeterre[23].

    En 1246, le seigneur d'Aubeterre a reconnu le comte d'Angoulême comme son suzerain[24].

    En 1278, Pierre V fut dépouillé de la vicomté d'Aubeterre et la reconnut en foi et hommage au comte d'Angoulême. Sa plus jeune fille épousa Pierre Raymond, seigneur d'Ozillac, qui devint ainsi vicomte d'Aubeterre. La famille Raymond conserva Aubeterre pendant tout le XIVe siècle et fut du côté du roi de France contre les Anglais pendant la guerre de Cent Ans[21].

    En septembre 1346, durant la guerre de Cent Ans, le comte de Derby s'empara de la ville[25].

    Le roi d'Angleterre Édouard III confia en 1357 la garde de la ville au seigneur de Mussidan (Auger de Montaut-Mussidan, † 1360, puis son fils Raimond II ou III, † 1406) qui la conserva en 1360 lors du traité de Brétigny qui rétrocédait, entre autres terres, l'Angoumois et le nord de la Saintonge à l'Angleterre, alors que celle-ci possédait toujours le sud de la Saintonge selon le traité de Paris de 1259[26],[Note 2]. Le vicomte Gardrad Raymond, fils de Pierre Raymond, ne fit allégeance au prince de Galles que le [21].

    En 1366, Aubeterre était une des neuf châtellenies de la sénéchaussée d'Angoumois, dirigée par le sénéchal anglais Henri de La Haye[27],[Note 3]. Entre 1356 et 1412, la seigneurie d'Aubeterre a changé sept fois de mains entre les Anglais et les Français. Gardrad Raymond, seigneur d'Aubeterre, fut un grand recruteur et chef de bandes des compagnies anglo-gasconnes, avant d'être engagé par Du Guesclin pour aller guerroyer en Espagne en 1366[28].

    La petite-fille de Gardrad Raymond épousa Guy Bouchard, chevalier, et Aubeterre resta aux mains des Bouchard pendant les deux siècles suivants.

    Temps modernes (XVIe – XVIIIe siècle)

    François d'Esparbès de Lussan.

    Lorsque arrivèrent les guerres de religion, le vicomte d'Aubeterre, François Bouchard, embrassa avec ardeur le parti protestant. L'assassin du duc de Guise, Poltrot de Méré, aurait été un de ses pages. François Bouchard s'enfuit à Genève avec sa femme et Aubeterre fut prise par le duc d'Anjou. Leur fils David Bouchard, rentrant d'exil de Suisse, fut pris en charge par le vicomte André de Bourdeilles, sénéchal du Périgord et frère aîné de Brantôme, qui lui donna sa fille Renée en mariage en 1579 et le fit venir à la religion catholique. Le jeune vicomte d'Aubeterre mourut en 1593 des suites d'une blessure reçue au siège de Lisle en Périgord par les ligueurs[21].

    Leur fille unique Hippolyte épousa en 1597 François d'Esparbès de Lussan, qui devint vicomte d'Aubeterre. Cet homme remarquable, aux idées protestantes contrairement à son père, fidèle compagnon d'Henri IV avant et après son accession au trône, aida ce dernier à reconquérir son royaume contre la Ligue. Il obtint le gouvernement de la ville de Blaye, en 1612 il fut gouverneur et sénéchal de l'Agenais et du Condomois et fut maréchal de France en 1620.

    Il reconstruisit le château (pavillon renfermant la chapelle, bretèches, tour ronde), et fit ériger Aubeterre en marquisat. Après de nombreux services à la France, il mourut en janvier 1628 dans son château.

    Il avait 12 enfants dont sept garçons. La succession donna lieu à un long procès, qui se termina en 1650 par un arrêté du parlement de Paris, qui stipula que tous les biens seraient partagés entre les deux fils aînés. La branche aînée, dont descendra Joseph-Henri Bouchard d'Esparbès, conserva le titre de marquis d'Aubeterre. Le fils cadet prit le titre de comte d'Aubeterre et vécut au château de Bonnes[21].

    Au XVIIIe siècle, la juridiction d'Aubeterre s'étendait sur 19 paroisses et 40 fiefs. Le chapitre collégial dépendait du diocèse de Périgueux, et l'église protestante du colloque d'Angoumois[29].

    Époque contemporaine

    Au début du XXe siècle, la commune d'Aubeterre était aussi desservie par la ligne ferroviaire de Parcoul à Ribérac par une gare[21].

    Héraldique

    Blasonnement :
    « Losangé d'or et d'azur, au chef de gueules ». Selon d'Hozier, la ville porte : « De vair, à un chef componné d'argent et de gueules.

    Administration

    La mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
             
    2004 mai 2020 Jacques Mercier SE Retraité
    mai 2020 En cours Charles Audoin    

    Démographie

    Évolution démographique


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[31].

    En 2018, la commune comptait 364 habitants[Note 4], en diminution de 11,22 % par rapport à 2013 (Charente : −0,48 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1841 1846 1851 1856
    699775753725763672768714723
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    699704731751765848772705714
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    624635547530509508529489446
    1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015 2018
    449419398388365412418391364
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[32] puis Insee à partir de 2006[33].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    Pyramide des âges à Aubeterre-sur-Dronne en 2007 en pourcentage[34].
    HommesClasse d’âgeFemmes
    5,5 
    90  ans ou +
    9,5 
    10,7 
    75 à 89 ans
    21,7 
    19,8 
    60 à 74 ans
    19,5 
    20,4 
    45 à 59 ans
    16,8 
    16,9 
    30 à 44 ans
    11,6 
    17,4 
    15 à 29 ans
    11,6 
    9,2 
    0 à 14 ans
    9,3 
    Pyramide des âges du département de la Charente en 2007 en pourcentage[35].
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,5 
    90  ans ou +
    1,6 
    8,2 
    75 à 89 ans
    11,8 
    15,2 
    60 à 74 ans
    15,8 
    22,3 
    45 à 59 ans
    21,5 
    20,0 
    30 à 44 ans
    19,2 
    16,7 
    15 à 29 ans
    14,7 
    17,1 
    0 à 14 ans
    15,4 

    Remarques

    Aubeterre a la particularité d'être le chef-lieu de canton le moins peuplé de tout le département de la Charente.

    Économie

    Agriculture

    La commune fait partie de l'aire d'origine contrôlée du Cognac « Bons Bois »[36] et de l'AOP Noix du Périgord[37].

    Équipements, services et vie locale

    Enseignement

    L'école est un regroupement pédagogique intercommunal entre Aubeterre, Bonnes et Laprade. Aubeterre accueille l'école primaire, et Bonnes et Laprade les écoles élémentaires[38].

    Télévision

    À partir de 2010, le tournage de la série télévisée La Nouvelle Maud se déroule à Aubeterre. L'actrice Emma Colberti y tient le premier rôle et Gérard Rinaldi y joue peu avant sa disparition. La série s'arrête au bout de deux saisons faute d'obtenir des audiences suffisantes même si la chaine de télévision France 3 qui diffusait ce programme déclare ne pas remettre en cause la qualité des épisodes produits[39].

    Lieux et monuments

    Église monolithe

    L'église souterraine Saint-Jean et son imposant reliquaire.

    L'église monolithe Saint-Jean est une église souterraine, creusée dans une falaise dominant la Dronne à partir du VIIe siècle et considérablement agrandie au XIIe siècle par une communauté de moines bénédictins. La nef, aux voûtes taillées en plein cintre, s'élève à près de 20 mètres. À environ 15 mètres, elle est bordée sur trois de ses côtés par une galerie, sorte de triforium, à laquelle on accède par un escalier taillé dans le roc. Une série de grandes arcades et de colonnes massives (passant d'un plan octogonal à la base à un plan carré au sommet) marquent la séparation avec un bas-côté.

    Cette église rupestre abrite un ensemble unique comprenant un imposant reliquaire en pierre (6 mètres de hauteur), joyau de l'art roman, une fosse à reliques, une cuve baptismale paléochrétienne ornée d'une croix grecque et une crypte. La chapelle primitive, creusée au VIIe siècle, renferme près de 80 sarcophages médiévaux. Ces tombeaux ont été découverts entre 1958 et 1961. Des inhumations furent pratiquées dans la nef jusqu'en 1865, avant que cette pratique ne soit proscrite pour des raisons de salubrité publique[40].

    Crypte de l'église Saint-Jean au fond de laquelle l'on peut deviner une image.

    L'église Saint-Jean est une des principales églises monolithes de France. Elle a deux « sœurs » dans la région : l'église monolithe de Saint-Émilion et la chapelle de l'ermitage Saint-Martial de Mortagne-sur-Gironde. Elle est classée monument historique depuis le 3 septembre 1912[41].

    Église Saint-Jacques

    Vue extérieure de l'église Saint-Jacques.

    L'église Saint-Jacques, sérieusement endommagée durant les guerres de religion (13 et 14 mai 1562) est presque entièrement reconstruite à partir de 1710. Elle conserve néanmoins une imposante façade de style roman saintongeais, datée du XIIe siècle et classée monument historique depuis 1862. Longue de 18,40 mètres pour une hauteur de 12 mètres, elle est divisée en trois registres horizontaux et verticaux, rythmés par de grandes arcades et des entre-colonnements.

    Le portail, dont un arc polylobé trahit des influences hispano-mauresques, comprend cinq voussures ornées de motifs géométriques. Les parties supérieures comprennent un zodiaque, une arcature romane (ayant sans doute reçu des statues des douze apôtres, aujourd'hui disparues) et quelques représentations symboliques (coquilles Saint-Jacques) d'une étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle[Note 5].

    L'intérieur de l'église, d'une grande sobriété, est divisé en trois vaisseaux, l'ensemble étant couvert d'une charpente apparente. Le chevet plat est percé d'une grande baie où a été posé un vitrail moderne en 1970. Le bas-côté sud abrite une Vierge à l'enfant du XVIe siècle.

    Le château

    Le châtelet d'entrée du château.

    Édifié sur un promontoire rocheux, contrôlant la vallée de la Dronne et au point de rencontre de trois provinces (Angoumois, Saintonge et Périgord), le château d'Aubeterre est mentionné dans des écrits dès 1004. Convoité durant la guerre de Cent Ans en raison de sa position stratégique, il change de mains à plusieurs reprises. Lorsque le conflit se termine en 1453, il passe à François Bouchard, baron d'Aubeterre, qui reconstitue patiemment sa seigneurie et défend ses prérogatives face aux autorités religieuses et aux comtes d'Angoulême. Au XVIIe siècle, il est propriété de François d'Esparbes de Lussan, maréchal de France.

    Le principal vestige du château d'Aubeterre est le châtelet d'entrée, tour rectangulaire d'aspect massif reconstruite au XVIe siècle. Il conserve une disposition propre aux constructions médiévales, notamment des mâchicoulis et deux rainures verticales de part et d'autre du portail, ultimes témoignages d'un ancien pont-levis. L'ensemble est complété par des restes de quatre tours circulaires, une partie de l'enceinte défensive, un petit corps de logis, une chapelle Renaissance et quelques communes établis sur une ancienne courtine[42]. Ces vestiges ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 1er mars 1973[43].

    Autres monuments

    La petite cité conserve encore plusieurs couvents, un ancien hospice, quelques fortifications éparses et un certain nombre de maisons anciennes, accrochées au relief.

    Le couvent des Minimes, fondé en 1617, est aujourd'hui une maison de retraite. Sa chapelle (ouverte au public) mêle éléments d'architecture classiques et gothiques tardifs. L'attention est retenue par un retable en pierre monumental, où sont représentés notamment des anges tenant entre leurs mains des soleils. Le cloître jouxtant la chapelle, aux lignes pures et sobres, s'inspire de celui du couvent des Minimes de Blaye. L'ensemble est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 29 août 1991[44],[45].

    Le couvent des Clarisses, fondé en 1620, est aujourd'hui une propriété privée. Il conserve un portail d'aspect militaire, avec mâchicoulis et chemin de ronde. L'ancien hospice Saint-François, qui date pour l'essentiel du XIVe siècle, fut édifié afin de porter secours aux pèlerins, malades et indigents.

    La place Merkès-Merval doit son nom à deux grandes vedettes de l'art lyrique des années 1940 à 1990, Marcel Merkès et Paulette Merval. Cette petite place d'aspect pittoresque est connue pour ses nombreuses maisons traditionnelles dotées de balcons en bois « à l'espagnole », qui s'accrochent aux parois de la falaise. Au centre se trouve un ancien lavoir. Un passage voûté conduit à la place Trarieux, du nom de Ludovic Trarieux, fondateur de la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen, natif d'Aubeterre. Cette petite esplanade est bordée de maisons anciennes ainsi que d'un immeuble d'aspect cossu, abritant dans une niche une statue du Sacré-Cœur de Jésus.

    La tour des Apôtres (ou tour Henri-IV) : c'est dans cette tour qu'Henri de Navarre aurait dormi la veille de la bataille de Coutras[46].

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Aubeterre, aux portes du Périgord, était aussi aux portes de la Saintonge, puisqu'à cette époque cette province englobait Barbezieux, Montmoreau et Chalais. À partir du traité de Brétigny, on appelait Guyenne l'ensemble des possessions anglaises en Aquitaine.
    3. Les autres châtellenies étaient Angoulême, Bouteville, Villebois, Merpins, Jarnac, Cognac et La Tour-Blanche.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    5. En Charente, les églises consacrées à Jacques le Majeur sont Saint-Jacques d'Aubeterre, de Cognac, de Conzac, de L'Houmeau à Angoulême, de Roussines, de Salles-de-Barbezieux et de Tusson, toutes situées sur ces chemins de pèlerinage secondaires.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Noms des habitants des communes françaises, « Les gentilés de Charente », (consulté le )
    2. Fiche d'Aubeterre-sur-Dronne sur le site Les Plus Beaux Villages de France, consulté le 15 mars 2014.
    3. Distances orthodromiques prises sous ACME Mapper
    4. Carte IGN sous Géoportail
    5. Carte du BRGM sous Géoportail
    6. Visualisateur Infoterre, site du BRGM
    7. [PDF] BRGM, « Notice de la feuille de Ribérac », sur Infoterre, (ISBN 2-7159-1757-0, consulté le )
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    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Jean Combes (dir.) et Michel Luc (dir.), La Charente de la Préhistoire à nos jours (ouvrage collectif), St-Jean-d'Y, Imprimerie Bordessoules, coll. « L'histoire par les documents », , 429 p. (ISBN 2-903504-21-0, notice BnF no FRBNF34901024, présentation en ligne)

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