Attilio Piccioni

Attilio Piccioni, né le à Poggio Bustone et mort le à Rome, est un homme politique italien, plusieurs fois ministre et parlementaire.

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Biographie

Formation et adhésion au Parti populaire

Attilio Piccioni est né dans la province de Rieti d'un père ombrien de Foligno et d'une mère originaire de Reggio d'Émilie. Il étudie à Rieti et fait des études de droit à l'Université La Sapienza de Rome. Il participe à la Première Guerre mondiale d'abord comme officier dans les bersagliers, puis comme instructeur de moyens motorisés. En 1919, il fait un long séjour à Turin, hébergé par son frère qui est fonctionnaire en préfecture ; il s'y marie et adhère au Parti populaire italien (PPI), à peine fondé par Luigi Sturzo[1]. Il est secrétaire du PPI dans le chef-lieu du Piémont, et membre de son conseil national de 1919 à 1924[2].

Avec l'arrivée du fascisme au pouvoir en 1926, après la dissolution forcée du PPI, il déménage à Pistoia où il reprend la profession d'avocat[3] alors que sa femme meurt.

Fondation de la Démocratie chrétienne

Le , à Rome, au domicile de Giuseppe Spataro (it), Attilio Piccioni prend part à la réunion clandestine du premier noyau de fondateurs de la Démocratie chrétienne (la DC), dans lequel est discuté et approuvé le document rédigé par Alcide De Gasperi : Le idee ricostruttive della Democrazia Cristiana.

Représentant du Comité de libération nationale pour la Toscane, il déménage à Rome dans l'immédiat après-guerre[1].

Premières charges politiques

Le , il est élu à l'Assemblée constituante de la République italienne[2]. Il fait partie de la Commission des 75 (it), chargée d'élaborer et de proposer le projet de Constitution de la République italienne.

Homme de confiance d'Alcide De Gasperi, il est secrétaire politique de la DC entre 1946 et 1949[2] et vice-président du Conseil des ministres du gouvernement De Gasperi V (1948-1950). Il est ensuite Ministre de la Justice dans le gouvernement De Gasperi VI (1950-1951) puis à nouveau vice-président du Conseil des ministres dans les gouvernements De Gasperi VII (1951-1953) et De Gasperi VIII (1953). Entre-temps, il est réélu député de la IIe législature.

Le scandale Montesi

Le , après la motion de censure de la Chambre envers le huitième gouvernement De Gasperi, le président de la République Luigi Einaudi charge Attilio Piccioni de former le nouveau gouvernement. Après les consultations usuelles, la formation du gouvernement Piccioni semblait chose faite, une fois obtenus les accords du Parti libéral italien et du Parti social-démocrate italien. Néanmoins, le PSDI revient ensuite sur son soutien, ce qui contraint Attilio Piccioni à renoncer à sa charge[4].

Attilio Piccioni est ensuite nommé ministre des Affaires étrangères dans l'éphémère Gouvernement Fanfani I (1954). Il est à nouveau convoqué par le président Einaudi pour succéder à Fanfani comme Président du Conseil. Néanmoins, il ne souhaite pas accepter une telle responsabilité à cause de l'implication de son fils Piero, compositeur, dans l'affaire Wilma Montesi (jeune fille romaine trouvée morte sur la plage de Torvaianica (it)).

Avec réticence, il accepte d'être confirmé au ministère des Affaires étrangères du nouveau Gouvernement Scelba. Toutefois, le , l'affaire Montesi, initialement archivée, est rouverte par la cour d'appel de Rome. Le , le scandale est tel qu'il démissionne de toutes ses charges. Deux jours plus tard, son fils est arrêté sous l'accusation d'homicide et d'utilisation de stupéfiants et envoyé à la prison de Regina Cœli.

Piero Piccioni obtient la liberté provisoire après trois mois de prison préventive[5] et est finalement relevé de toutes les accusations. Néanmoins, la carrière politique de son père reste gravement compromise.

Dernières charges politiques

Dans les années 1956-57, Attilio Piccioni est à la tête de la délégation italienne auprès des Nations unies[3].

En 1958, il est élu sénateur, charge qu'il conserve pendant quatre législatures. Il redevient vice-président du conseil des gouvernements Fanfani III (1960-1962) et Fanfani IV (1962-1963), dans lequel il est également ministre des Affaires étrangères en remplacement d'Antonio Segni, qui vient d'être élu président de la République. Lors de cette élection au poste de président de la République de 1962, il avait reçu des votes de quelques franc-tireurs de la Démocratie chrétienne. Le , il conclut avec les États-Unis représentés par leur vice-président Lyndon Johnson l'accord de collaboration spatiale San Marco[6].

Il est encore vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères du Gouvernement Leone I (1963) et ministre à charges spéciales des gouvernements Moro I, Moro II et Moro III (1963-1968).

Il meurt à Rome en 1976. Il laisse deux fils: Piero, qui a fait carrière comme compositeur de musiques de films, et Leone, critique littéraire et dirigeant de la RAI.

Notes et références

  1. (it) Giulio Andreotti, « Ricordare Piccioni », 30 giorni, no 3, (lire en ligne)
  2. (it) Piccióni, Attilio dans l'encyclopédie Treccani
  3. (it) Piccióni, Attìlio dans l'encyclopédie Sapere
  4. (it) Indro Montanelli et Mario Cervi, Storia d'Italia, vol. 10, Milan, RCS, , p. 158.
  5. (it) Ugo Zatterin, « La tragica ballata di Piero Morgan », L'Europeo, no 44,
  6. (it) Attilio Piccioni sur le site du ministère des affaires étrangères.

Voir aussi

Crédits de traduction

Bibliographie

  • (it) Carlo Dane, Scritti e discorsi, 1944-1965 : Attilio Piccioni, Rome, Cinque lune, .
  • (it) Giorgio Galli, Storia della Democrazia cristiana, Rome, Bari, Laterza, .
  • (it) Gabriella Fanello Marcucci, Attilio Piccioni e la sinistra popolare, Rome, Cinque lune, .
  • (it) Gabriella Fanello Marcucci, Attilio Piccioni : la scelta occidentale : vita e opere di un padre della Repubblica, Rome, Liberal, , 521 p. (ISBN 978-88-88835-46-4).
  • (it) Angelo Frignani, La strana morte di Wilma Montesi, Rome, Adnkronoslibri, (ISBN 978-88-7118-157-8).

Articles connexes

Liens externes

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