Atelier de poterie antique de Terre-Franche

L'atelier de poterie antique de Terre-Franche est un site de production de poterie gallo-romain à Bellerive-sur-Allier dans le département de l'Allier, Auvergne (région Auvergne-Rhône-Alpes), France.

Atelier de poterie antique de Terre-Franche
Localisation
Pays France
Région française Auvergne (Auvergne-Rhône-Alpes)
Région antique Gaule Aquitaine
département Allier
Commune Bellerive-sur-Allier
Coordonnées 46° 05′ 57″ nord, 3° 24′ 36″ est
Altitude 243 m
Superficie 10 ha
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Atelier de poterie antique de Terre-Franche
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Atelier de poterie antique de Terre-Franche
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Atelier de poterie antique de Terre-Franche
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Atelier de poterie antique de Terre-Franche
Histoire
Époque de la fin de la Tène à la fin du IIIe siècle
Empire romain

À cette époque, c'est le principal atelier de poterie de Vichy et de ses environs immédiats. Satellite important de Lezoux, les ateliers de Terre-Franche ont connu une activité maximale au IIe siècle jusqu'à décroître au IVe siècle.

Situation géographique

Le site de l'atelier se trouve au « champ des Potiers » sur la commune de Bellerive-sur-Allier, en rive gauche (côté sud) de la rivière Allier[1]. Il est face à Vichy, qui se trouve sur la rive droite de l'Allier[2]. Il est situé à 400 m du chemin de grande communication no 10, sur la route de Randan[1] (Puy-de-Dôme), entre La Rama (nom moderne de l'ancienne maison seigneuriale de la Ramaz ou la Ramas) et le quartier moderne de Chantemerle ; dans le cadastre de Belleville-sur-Allier de 1963, le « champ des Potiers de Terre-Franche » est indiqué au quartier des Vaures, section D, parcelle no 18[n 1] dite « des Compoints et de la Rama ». L. Mosnier note le pavage du chemin de Terre-Franche à Bellerive, pavage disparu avant 1963, qui desservait l'atelier. Le nom « les Compoints » peut indiquer une croisée de chemins, c'est-à-dire un carrefour, où ce chemin de desserte pouvait rejoindre au moins un autre chemin[3].

Le site est donc à l'est de la D 1093 ou route de Randan, à peu près entre le lieu-dit les Lagnons et hameau de Preux. Le ruisseau de la Rama coule à environ 150 m au sud-est, et le point le plus proche de l'Allier se trouve à environ km au nord-est[2].

Dans une plus large perspective, Clermont-Ferrand, le chef-lieu de la civitas gallo-romaine, est à environ 50 km au sud-ouest, Lyon 150 km à l'est-sud-est, Moulins 56 km au nord[4].

Situation géologique et petit aperçu sur le nom

En poterie, une « terre franche » est une argile dont la préparation ne nécessite aucun lavage (donc aucun ressuage ou affermissement pour ramener l’argile à la consistance nécessaire pour le modelage), ni aucun ajout de dégraissant (par exemple du sable ou du quartz pour les céramiques grossières ou semi-fines[5])[6]. Vauthey & Vauthey (1963) notent qu'il existe aux environs du site des veines ou bancs d'argile pure, blanche ou verdâtre[3].

Selon la carte géologique[7] locale, dans la zone du site se trouvent deux couches géologiques de natures très différentes.

La couche C2 (en jaune avec des cercles roses sur la carte géologique) est faite de colluvions polygéniques[n 2] reposant sur un substrat oligocène ; c'est le cas en général pour les pentes de la zone comprise entre les vallées de l'Allier et de l'Andelot[n 3] - dont Terre-Franche. Formée par solifluxion, ruissellement ou sous l'effet du vent, l'épaisseur de cette couche varie de quelques centimètres à un ou deux mètres ; elle est plus épaisse dans les pentes orientées à l’est[8] - ce qui est proche de la condition du site puisque son sol est incliné du sud-ouest vers le nord-est[1].

La couche Fx, très peu représentée en rive droite, est une couche sédimentaire témoin d'une intense activité volcanique par ses roches très diverses : basalte, andésite et trachyte y sont mêlées à quelques graviers et galets de granite altéré. Ces roches constituent la plus grosse part du sédiment déposé en une masse homogène à l'épaisseur inconnue. Mais à Bellerive-sur-Allier, cette couche Fx est précisée comme FxaA : le Sarmon a déposé une couverture de matériaux carbonatés faite de bouillie de marnes et de débris de calcaire. L'altération de cette couverture donne un sol argilo-sableux brun noirâtre[9].

Parlant de sable, il est présent en abondance au bord de l'Allier[3].

Situation historique

Un atelier de potier nécessite principalement du combustible, de l'argile, de l'eau et un marché. La question de l'argile est débattue dans la section précédente. L'eau, on le verra plus bas, est fournie par des puits. Pour le combustible, Vauthey & Vauthey signalent qu'au XVIe siècle[1] la paroisse de Vaisse était couverte de bois autour des maisons seigneuriales de Beauregard, Bostz et « la Ramaz »[3] ; on peut supposer qu'il en allait de même dans l'Antiquité.

Transport fluvial

Depuis le Néolithique, la navigation fluviale est le principal moyen de déplacement - surtout pour les objets lourds comme les amphores. Le coût du transport par voie terrestre est particulièrement élevé ; il est donc souhaitable que l'atelier soit à proximité d'une voie d'eau. Mais le marché rural n’est pas tant près des voies d'eau, que dans les zones de contact de régions complémentaires : montagnes-plaines, ou des cités différentes, des lieux de rencontres importants souvent culturels[10].

L'Allier, de son nom antique Elaver, était aussi utilisé par les potiers de Lezoux[3].

Transport routier

De façon générale, les grands axes routiers suivent l'orientation des voies d'eau et, en quelque sorte, sont leurs doublures[11].

De même que d'autres grands centres de production comme Arleuf (ferriers, bas-fourneaux, atelier de forge), Beaune (ferriers), Boncourt-le-Bois, Domecy-sur-Cure (atelier de potiers), Mellecey (artisanat du bronze), Voutenay-sur-Cure (ferriers) ou Palleau (ferriers), Gueugnon (atelier de forge[12] IIe – IIIe siècles[13] en plus de l'important atelier de potiers)[12], Terre-Franche est situé le long d’un axe routier - et même doublement : car pour Terre-Franche, ce sont la voie gauloise de Bibracte à Gergovie ; et la voie gallo-romaine de Vichy à Clermont par Aubiat et Randan[3].

Carrefour régional

Historiquement, le site est en Gaule aquitaine mais très proche de la Gaule lyonnaise à l'est ; la Gaule narbonnaise n'est guère plus loin au sud[n 4]. Situé au nord du pays des Arvernes (avec sa capitale l'oppidum de Corent à 60 km au sud), l'atelier bénéficie de la proximité de la ville de Vichy, Aquae Calidae (où la concurrence est cependant élevée, ce qui restreint l'éventail des types de production - voir l'article « Vichy », section « Les ateliers de Vichy »). Les Éduens sont tout proches au nord et à l’est, et les Bituriges de même au nord-ouest.

Proximité des grands centres de production

Il est également proche des autres grands centres de production de la Gaule centrale : Vichy bien sûr, mais aussi Lezoux (40 km au sud), Lubié (près de Lapalisse, 27 km au nord-est), Toulon-sur-Allier (50 km au sud), Les Martres-de-Veyre (58 km au sud-sud-ouest)[4], Cournon-d'Auvergne[14] (atelier des Queyriaux)[15]

Historique des découvertes et fouilles

Le site archéologique de Terre-Franche est décrit en 1846 par Louis Beaulieu[16],[n 5], qui déjà y reconnaît des fragments de fours[n 6] en sus des fragments de céramiques. Il est confirmé en 1864 par Alfred Bertrand[19] qui fait avec Roger de Quirielle quelques recherches superficielles sur le site qu'ils placent à « Laramas, commune de Brugeas » ; ils s'en tiennent à une comparaison des poteries « qui, ayant subi le grand feu, sont d'un rouge foncé », avec les « poteries rouges incisées » de Lubié[20]. Ensuite Joseph Déchelette mentionne le site en 1904[21], puis Bonnard et Percepied en 1908[22]. Mais presque tous le situent à Laramas, lieu-dit de la commune voisine de Brugheas ; seuls Bonnard et Percepied le placent « au village de Vaisse[n 7], situé en face de Vichy, sur la rive gauche de l’Allier »[24]. Lucien Mosnier (1939-2019) signale d'importants ateliers de poterie au lieu-dit « Terre-Franche » « à km environ de Vichy et à 400 m à gauche à vol d'oiseau du chemin G.C. no 10 (route de Randan) »[25].

Le groupe de fouille de Terre-Franche achète le terrain (avant 1963)[1].

Des fouilles sont menées à partir de 1957 sans interruption au moins jusqu'en 1963 hormis par temps incléments[26]. Le Dr Burnod y participe[27].

Ces fouilles montrent l'existence d'ateliers de céramique gallo-romaine du IIe siècle[26] tenus par des maîtres-potiers et artisans assurant notamment la production de sigillées[28].

Description du site

Le « Champ des Potiers », qui descend en pente douce du sud-ouest au nord-est, est en forme de trapèze de 91 m de hauteur sur une base de 59 m, avec un petit côté de 51 m. Une étude aérienne par Fernand Jarreau montre que cette surface de 1/2 hectare ne représente qu'une partie du site archéologique complet : il faut probablement y ajouter au moins une petite enceinte carrée dans le milieu du champ voisin et une autre enceinte semi-circulaire un peu plus grande jouxtant le chemin ; cette dernière a pu être un réservoir d'eau ou un bassin de décantation de l’argile[1].

La stratigraphie du site a été malmenée par diverses instances, mais deux couches d'incendie nettes et bien conservées ont été trouvées : l'une à mi-hauteur des l'ensemble des couches (vers 1,80 m de profondeur), l'autre tout en bas proche du sol argileux naturel (vers 2,50 m de profondeur). Dans ces couches, des éléments sont restés intacts : cerneaux (carneaux), tuyaux lisses, grandes tuiles à rebord, imbrices[26].

Cette stratigraphie a aussi révélé un effondrement (pendant la période d'activité de l'atelier) suivant un axe général sud-ouest / nord-est, suivant le sens de la pente du terrain. Ce creusement a été progressivement comblé par les humains au cours des siècles. Certaines parties sont assez bien conservées : mur de bâtiment, pilastre en briques, parois et sol vitrifié de l'alandier. Le reste de cette zone est très chaotique[26].

Histoire de la production

Avec les Martres-de-Veyre et Toulon-sur-Allier, Terre-Franche est parmi les mieux connus des satellites des ateliers de Lezoux[29]. Le rythme des importations de sigillée à Vichy montre deux moments forts dans le développement de la cité antique : seconde moitié du Ier siècle et milieu du IIe siècle[30]. Les ateliers de Terre-Franche ont connu une activité maximale au IIe siècle, une prolongation de l'activité au IIIe siècle et une décroissance finale au IVe siècle. La majorité des pièces ont été faites pendant les règnes d'Hadrien et du début des Antonins, c'est-à-dire entre 117 et 198[31]. L'activité de l'atelier a donc perduré jusque pendant le Haut-Empire[n 8].

Mais le Ier siècle voit déjà une certaine activité. Témoins certains poinçons, vases et moules dont les décorations sont similaires à celles des productions arvernes du Ier s. et tout début IIe siècle, et notamment à celles de la première période d'activité de Lezoux. Vauthey & Vauthey (1978) citent en particulier un moule de vase Drag. 30 au décor complexe typique de cette époque, avec qui plus est une ove qui est l'ove no 1 utilisée par RANTO (années 100-125, époque Trajan) ; et avec des poinçons de potiers eux aussi de l'époque Trajan (X3, RANTO, MEDETVS, SILVIO, DONNAVCVS)[31].

Les vases unis (lisses) ne permettent guère d'estimations chronologiques précises, sauf pour le gobelet caréné trouvé en 1966, de forme Drag. 27 plutôt typique du Ier siècle[31].

Par ailleurs, deux estampilles sont placées in planta pedis[n 9], un emplacement rarement rencontré dans le matériel des sites gallo-romains et peut-être indicatif d'une période antérieure[31].

Deux plateaux unis (lisses) de type arétin[n 10], c'est-à-dire deux plats sans pied (comme une grande assiette plate) de 17,3 cm et 20 cm respectivement, à glaçure rouge, d'une pâte très cuite rouge vermillon[31], sont d'une forme rare dans la sigillée gallo-romaine. Les seuls exemplaires connus en Gaule (en 1978) sont cinq plateaux trouvés à Limoges, dont pâte et vernis indiquent une provenance italique ; leur forme s'apparente au type Gose no 123, du tout début du Ier siècle[33].

Les fours

Dès 1846, Beaulieu reconnaît dans les débris du site des conduits[n 6],[18]. Les tuyaux trouvés ici (comme à l'atelier de Gueugnon) sont des vestiges de fours à sigillée[34].

Composition de l'argile des pièces de Terre-Franche

Les tessons sont d'une argile très ferrugineuse (riche en oxyde de fer), spécifique à la production de Terre-Franche[35]. Par ailleurs, des particules micacées sont fréquentes sur les moules et les vases de Terre-Franche[36]. De plus, dans le groupe des ateliers de Gaule du centre, l'argile de Terre-Franche est la plus riche en chaux après celle de Toulon-sur-Allier ; mais celle de Lezoux est à peine moins riche en chaux, avoisinant elle aussi 10 % ; cette richesse en chaux est délibérée et correspond à l'adoption des normes techniques de la sigillée italique lorsque ces ateliers gaulois commencent la production massive de sigillée[37]. C'est pourquoi ce critère ne suffit pas pour déterminer l'origine d'une céramique, non plus que des observations superficielles sur la composition des argiles utilisés dans les ateliers différents.

Une étude détaillée de la composition des sigillées de l'Occident romain a été réalisée vers 1970 par le laboratoire du C.E.R.G.R. de l'université Lyon III[n 11],[38]. Huit composants ont été analysés pour des sigillées et des poteries communes de Terre-Franche[39] :

À Terre-Franche les pourcentages de ces constituants varient notablement pour un même atelier, en particulier pour l'oxyde de calcium et le monoxyde de manganèse. Ces grandes variations correspondent à la diversité (hétérogénéité) de l'argile utilisée, et sont la cause des variations importantes de couleurs des pâtes des sigillées de Terre-Franche ; cette diversité des couleurs est encore accentuée par les inégalités de température des cuissons. On peut se rendre compte de l'importance de ces variations en comparant avec les productions d'autres ateliers. Pour l'atelier des Martres-de-Veyre, les pourcentages de composants varient nettement moins[40] ; par contre pour Lezoux, les variations sont sensiblement les mêmes malgré une production considérablement plus grande (et un nombre d'échantillons analysés lui aussi nettement plus grand)[41].

Détermination du lieu d'origine

Pour déterminer le lieu d'origine d'une pièce céramique en contournant les difficultés posées par les similarités de dispersion des pourcentages des éléments constituants, M. Picon propose donc une analyse discriminante[42] basée sur la variation moyenne (m) et l'écart-type (σ) pour chaque composant, qui donne pour Terre-Franche[43] :

CaO Fe2O3 TiO2 K2O) SiO2) Al2O3) MgO) MnO)
m (moyenne) 11,38 6,36 0,79 3,61 56,6 18,9 1,49 0,078
σ (écart-type) 4,78 0,57 0,074 0,24 4,1 1,1 0,27 0,030

Pour une pièce de céramique donnée, une comparaison est ensuite établie entre celle-ci et l’ensemble des éléments composant les productions de deux ateliers A et B, en calculant les densités de probabilité dA et dB de chacun de ces deux ateliers, à l'aide d'une équation matricielle[n 12]. Ensuite les probabilités d'appartenance à l'un ou l'autre atelier sont déterminées par deux équations simples[n 13].

Une courte série de formules permet donc de déterminer sans erreur la provenance d'une céramique[45], sous réserve que la production globale des ateliers à comparer ait été préalablement analysée et les densités de probabilité respectives calculées pour les éléments composant leurs argiles.

Ainsi a-t-on pu déterminer que parmi les moules à sigillée signés CINNAMVS trouvés à Terre-Franche, certains avaient été produits à Lezoux comme l'indiquait leur style typique à Lezoux ; et d'autres, marqués de caractéristiques particulières, étaient des productions de Terre-Franche[45].

La production

Terre-Franche est en concurrence directe avec les ateliers de potiers de Vichy[n 14], dont un atelier à l'emplacement de la gare SNCF (14 fours[51], en activité à partir de la fin du Ier siècle et au IIe siècle, cet atelier aurait produit de la sigillée, des lampes à huile, des figurines de terre blanche, des manches de patères et des masques scéniques[52]) ; atelier de la rue Desbrest (figurines en terre blanche, roue de potier, biberons de barbotine, vases recouverts de glaçure plombifère qui donnent à penser que cet atelier était actif au Ier siècle[52]) ; un four dans l'impasse Victoria (spécialisé dans la céramique à glaçure plombifère, il aurait fonctionné au Ier siècle à l'époque flavienne[53] (69-96) ; rue Roux-Baudrand (restes de four au no 4[53] ; rue Rambert (un atelier signalé par A. Bertrand y aurait fabriqué des lampes mais aucun four n'y a été trouvé[53]). Pour plus de détails, voir l'article « Vichy », section « Antiquité ».

La production totale de Terre-Franche inclut de la sigillée lisse (unie) presque toujours estampillée, de la sigillée décorée (dont on retrouve aussi des moules), de la céramique domestique[31] avec notamment de la vaisselle tournée à glaçure rouge dont des mortiers[54], et des figurines et statuettes en terre blanche[31]. On note l’absence de fabrication d'amphores.

Céramiques sigillées

Les vases à décors moulés signés CINNAMVS[n 15], PATERNVS et SERVVS sont les plus nombreux, avant ceux de IVSTVS, IVLLINVS et ANVNVS. Ces signatures sont soit intradécoratives et moulées avec le vase, soit apparaissent en graffiti sur moule[57].

Un moule de vase Drag. 37 avec graffito d'ANVNVS est dans le style de l'atelier arverne PATERNVS[58]. Deux vases Drag. 37 également graffités ANVNVS se trouvent au musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye[59] Le même ANVNVS (il y en a deux autres connus) aurait fabriqué les trois vases cités ; il aurait appartenu au groupe PATERNVS mais les moules qu'il graffitait étaient de la main de LAXTUCISSA, un des principaux potiers travaillant dans les débuts de l'atelier dont PATERNVS était le maître-potier[60].

La sigillée unie est abondante[61].

Estampilles sur sigillées

Sept artisans dominent la production de sigillée arverne et ont travaillé à Lezoux, Vichy, Terre-Franche ou les Martres-de-Veyre pendant le IIe siècle :

  • CINNAMVS[n 15]
  • PATERNVS
  • ALBVCIVS
  • AVENTINVS
  • SEVERVS
  • ATTIANVS
  • CIPPVS[62].

Par ailleurs, des estampilles sont communes à Terre-Franche et Lezoux :

  • ANVNVS,
  • ASIATICVS,
  • ATTILIANVS,
  • ATTIANUS,
  • BANVVS,
  • CACASVS,
  • CINNAMVS[n 15],
  • COSAXTIS,
  • DOECCVS,
  • GENIALIS,
  • IVLLINVS,
  • IVNIVS,
  • IVSTVS,
  • LVCIVS,
  • MAIOR,
  • MARITVMVS,
  • PATERNVS,
  • SERVVS[63],
  • CALETVS,
  • LASTVCA,
  • VEGETVS[36].

Vauthey & Vauthey (1968b) y voient une confirmation du statut de Terre-Franche comme satellite de Lezoux et une indication d'exportation importante vers le Poitou[63]. La conservation du nom dans les succursales est le signe d'une revendication de la filiation, bénéficiant ainsi d'une renommée déjà établie. Pour employer des mots modernes, c'est un élément de stratégie commerciale - surtout lorsque, comme pour CINNAMVS et PATERNVS par exemple, la taille de la marque épigraphique est notablement accrue à partir du milieu du IIe siècle[64].

Poteries unies

Les poteries unies incluent de nombreuses coupes de formes Drag. 15, Drag. 16, Drag. 17, Drag. 27, Drag. 33, Drag. 40, Drag.46 ; et Curle 23 et Ritterling 1[65].

Les potiers de Terre-Franche MAXIMINVS, MODESTVS, PRIMVS et SABINIANVS ont produit de la sigillée unie ; certaines pièces portent également comme marques des rosettes à 8 ou 10 pétales[36].

Ensembles appareillés

Un dépotoir du IIe siècle a livré deux empilements de vases et d'assiettes, avec les différents plats s'encastrant les uns dans les autres pour former des piles. Ces ensembles appareillés sont assimilables à des services. Les pièces, protégées par la toiture en tuiles d'un local effondré, sont pratiquement intactes[66]. Sept plats forment deux séries de vaisselle empilable. Un des empilements est constitué de formes hautes ; deux vases de cet empilement figurent, l'un (un vase Ritt. 8) dans le service de type Loeschcke no 1[n 16], l'autre (un gobelet tronconique Drag. 33) dans le service no 3[68].

L'empilement délibéré est indiqué par les incrustations calcaires (assez fréquentes à Terre-Franche) qui marquent sur le fond intérieur de chaque pièce le contact prolongé avec le pied du vase sus-jacent. La circonférence du vase supérieur est particulièrement marquée dans l’empilement no 2[66].

Mortiers

Les pièces du site incluent à peu près toutes les variétés de mortiers décrites par F. Oswald et T.D. Pryce[69] :

Mortiers lisses sans cannelures
  • Drag. 38 à rebord surplombant
  • Drag. 43 à déversoir
  • Drag. 45 à déversoir à tête de lion en relief d'applique
  • Curle 11 à rebord horizontal[65]
Mortiers cannelés horizontalement

Reliefs d'appliques

Les motifs de feuille palmée, de feuille pennée et d'un petit quadrupède bondissant se retrouvent ici sur certains vases de type Drag. 72 à relief d'applique et barbotine ; on les retrouve aussi à Montargis, Gueugnon et Lausanne[29].

Figurines en terre cuite blanche

Les dépotoirs ont livré des statuettes en terre blanche[26].

Le buste de Vulcain et le grand cerf

Deux figurines remarquables représentent un buste de Vulcain[70] et un grand cerf[57], tous deux de taille importante comparée aux figurines classiques[71]. Les morceaux de ces deux dernières statuettes se trouvaient à proximité du four à céramique, au nord-ouest de l'alandier, mélangés à de nombreux tessons de céramique et de débris du four lui-même[72]. Les caractéristiques de ce cerf le désignent comme représentation symbolique du dieu Cernunnos, qui a pu figurer en tant que protecteur de l'atelier[71]. Plusieurs pièces associent Vulcain et le cerf, notamment à Alzey (Rhénanie) où un bloc de pierre les montre ensemble par deux fois[71]. Les deux pièces n'ont pas été produites par le four ; elles ont donc une vocation votive[73]. Dieu romain et dieux gaulois sont ici associés pour le succès de l'atelier[74].

Les moules

Dès avant 1963 les fouilles ont exhumé des moules et fragments de moules ayant servi à la fabrication de sigillées[26]. On note la partie antérieure d'un moule de tête de femme, un socle hémisphérique de personnage en pied, un socle de buste en tronc de pyramide rectangulaire, une petite tête de femme de facture fruste[72].

Une série de moules relevant du même style ont probablement été fabriqués sur place au IIIe siècle ; R. Delage les rattache au groupe de BANVVS[75].

Poinçon-matrice

Un « potier à la petite tête féminine » a signé un ensemble homogène de fragments de moules et de vases Drag. 37[31]. Son poinçon est constitué de trois éléments : la frise d'oves, à ove simple et ove double, une ligne séparative de type zigzag et une petite tête féminine constituant le poinçon original caractéristique. Les décors des pièces ainsi poinçonnées montrent diverses représentations : divines, humaines ou animales, ou bien des motifs végétaux et des petits masques de profil qui alternent avec des médaillons simples figurant en remplissage une colombe ou un serpent monstrueux[76]. La tête de femme est représentée sans cou et sans nuque, ce qui signifie qu'elle représente un masque (elle est d'ailleurs très similaire au double masque décorant un canthare du musée de Tarente). Les ateliers de BVTRIO et de LIBERTVS, au Ier siècle et au début du IIe siècle, ont utilisé des masques en éléments décoratifs. En l'occurrence ce poinçon de Terre-France correspond aux années 100-145 de l'activité de ce groupe, c'est-à-dire précédant la période de très grande activité de Terre-Franche ; cette tranche d'années correspond à la première période de grande activité des ateliers de Lezoux, et à la phase de décadence de la Graufesenque<[77].

Autres objets

Les autres objets trouvés incluent des accessoires de fabrication et de chauffe[26] : galettes circulaires unies (massettes), épaisses ou minces ; plaques rondes à rainure circulaire (empreinte de bol ou de pied) ; supports isolateurs tournés, de type diabolos ou anneaux plats ; supports isolateurs modelés simples, doubles ou triples ; tournettes[n 17] ou pseudo-tournettes[79].

La diffusion

Les estampilles de Terre-Franche MAXIMINVS, MODESTVS, PRIMVS, SABINIANVS, et certaines rosettes à huit ou dix pétales, se retrouvent sur des pièces de sigillée unie à Châteaubleau (Seine-et-Marne)[36].

Le site de Lisieux a fourni des céramiques estampillées des noms de CINNAMVS, PATERNVS, VEGETVS, ATTIANVS, LASTVCA, BANVVS, CALETVS et IVLLINVS, tous potiers attestés à Terre-Franche aussi bien qu'à Lezoux[36].

Un mortier Drag. 43 de type A1 a été trouvé à Ratiatum (le Rezé gallo-romain, Pays de la Loire)[80].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Louis Beaulieu, Antiquités de Vichy-les-Bains (département de l'Allier), Paris, Le Normant, (lire en ligne)
  • Jacques Corrocher et Bernard Randoin, « Mortiers en sigillée de l'officine de Terre-France (Bellerive-sur-Allier) », RACF, vol. 16, nos 3-4, , p. 363-368 (ISSN 1159-7151). 
  • Jacques Corrocher, Vichy antique, Clermont-Ferrand, Institut d'études du Massif central, coll. « Publication de l'Institut d'études du Massif central » (no XXII), . 
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  • Max Vauthey et Paul Vauthey, « À propos du buste de Vulcain de Terre-Franche (Étude complémentaire) », RACF, vol. 1, no 4, , p. 335-347 (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le )
  • Max Vauthey et Paul Vauthey, « L'Officine céramique de Terre-Franche (Allier). Le site. Les éléments de fours Les accessoires de fabrication La poterie rouge non décorée », RACF, vol. 2, no 4, , p. 319-334 (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le ). 
  • Max Vauthey et Paul Vauthey, « Le Cerf de Terre-Franche (Statuette en terre blanche de l'Allier) », RACF, vol. 4, nos 3-4, , p. 255-273 (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le ). 
  • Max Vauthey et Paul Vauthey, « Répertoire des poinçons, Style et Art décoratif du potier arverne Servus II », RACF, vol. 6, no 3, , p. 230-256 (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le )
  • Max Vauthey et Paul Vauthey, « Chronique céramique », RACF, vol. 7, no 3, , p. 265-271 (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le ). 
  • Max Vauthey et Paul Vauthey, « Chronique universitaire », RACF, vol. 7, no 3, , p. 277-284 (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le ). 
  • Max Vauthey et Paul Vauthey, « Un moule de vase Drag. 37 avec graffito d'“ANVNVS” », RACF, vol. 9, no 1, , p. 36-41 (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le ). 
  • Max Vauthey et Paul Vauthey, « Un potier arverne anonyme (Officine de Terre-Franche-sur-Allier). Premier inventaire et répertoire des poinçons », RACF, vol. 13, nos 3-4, , p. 319-333 (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le ). 
  • Max Vauthey et Paul Vauthey, « Inventaires de Terre-Franche. Marques et estampilles sur céramique sigillée (Première partie : 1957-1969) », RACF, vol. 14, nos 1-2, , p. 130-141 (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le )
  • Max Vauthey et Paul Vauthey, « Inventaire de Terre-Franche (Allier). Documents en faveur d'une période précoce d'activité de l'officine céramique », RACF, vol. 17, nos 1-2, , p. 107-110 (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le ). 
  • Max Vauthey et Paul Vauthey, « La notion de “service” dans la sigillée non décorée du monde romain. Le service de Lvcivs de Terre-Franche », dans Colloques de Balvigny, Roanne et Saint-Étienne. Archéologie Générale. 1977-1978, Saint-Étienne, Centres d'Études Foréziennes, coll. « Archéologie » (no 7), , p. 233-244. 

Notes et références

Notes

  1. La parcelle no 18 a depuis été remembrée et a changé de numéro.
  2. En minéralogie, une roche polygénique est une roche formée d'éléments de nature différente. En géologie, c'est une roche dont la formation des différents éléments s'est déroulée dans des conditions différentes.
  3. L'Andelot passe à Gannat, à 18 km à l'ouest de Bellerive-sur-Allier.
  4. Pour la répartition des diverses régions de la Gaule, voir les articles correspondants : Gaule lyonnaise, Gaule aquitaine, Gaule belgique, Gaule narbonnaise.
  5. « La principale manufacture de poteries [de Vichy] s'élevait sur le versant d'un rideau de collines qui s'étend le long de la rive gauche de l'Allier, à environ 2 km de la ville. Là, des débris de four, de tuiles plates à rebords (tegulae hamatae), des fragments de moules et des tessons de vases jonchent le sol sur une étendue[17] de plus de un hectare, et le rendent presque infertile. […] cet emplacement […] dépend du domaine rural de Brignières […][18] »

     Beaulieu (1846)

  6. « […] Nous avons reconnu plusieurs fragments des carneaux ou conduits en argile qui amenaient le calorique du four à l’extérieur, et dont le diamètre était de 0,12 cm ; les disques, aussi en argile, qui les recouvraient au besoin, sont encore sur place ; ils sont percés par le milieu et servaient à modifier à volonté le degré de température du four. »

     Beaulieu 1846[18]

  7. Vaisse ou Vesse est le nom de Bellerive-sur-Allier[3] jusqu'en 1903[23].
  8. La date de la fin du Haut-Empire romain varie selon les auteurs : fin de la dynastie des Antonins (192 apr. J.-C.), renversement de la dynastie des Sévères (235 apr. J.-C.), ou début du règne de Dioclétien (284-305).
  9. Estampilles placées in planta pedis : on trouve les signatures dans des représentations s'apparentant à une empreinte de pieds. Voir par exemple la signature CATIO dans un graphisme in planta pedis, dans Vauthey et Vauthey 1963, p. 329.
  10. Au sujet de l'appellation de sigillée « arétine » (« en provenance d'Arezzo »), se rappeler que subséquemment à la découverte de nombreux autres ateliers (que celui d'Arezzo) hors d'Italie produisant le même type de sigillée, la typologie recommandée est maintenant de citer cette céramique comme « de type italien »[32] ou « de type arétin ».
  11. C.E.R.G.R. : Centre d'Études Romaines et Gallo-Romaines.
  12. Dans Picon et Vauthey 1975, p. 291, l'équation matricielle donnée est la suivante :
    avec n étant le nombre des constituants analysés (ici 8) ; |C| étant le déterminant de la matrice C ; (x — mA)' et (x — mB)' étant les transposées de (x — mA) et (x — mB). Mais dans un autre article, le même auteur donne une formule légèrement différente[44].
  13. les probabilités d'appartenance PA et PB à l'un ou l'autre atelier A ou B, sont déterminées par les deux équations suivantes :
    PA = dA / (dA + dB)
    et
    PB = dB / (dA + dB)
    (voir Picon et Vauthey 1975, p. 291).
  14. Beaulieu (1946) décrit quelques-unes des production des ateliers de Vichy (dont on ne sait si, pour ce passage précis, il inclut ou non l'atelier de Terre-Franche). Certaines pièces sont d'une facture fine et fouillée, voire élégante :
    « De ces vases, les uns, qui étaient à gorge, à filets, à rebords renversés ou à arêtes vives, se faisaient au tour ; les autres, ornés de dessins en relief, se moulaient extérieurement et n'étaient placés sur le tour que pour en polir les parois intérieures. Les moules, dont on trouve de nombreux fragments sur place, étaient pour la plupart d'une seule pièce et faits d'une argile très poreuse qui pouvait, tout comme les moules en plâtre en usage aujourd'hui dans nos faïenceries, absorber[46] promptement l'humidité de la terre qu'ils recevaient. Le retrait de cette même terre opéré par la dessication permettait ensuite à l'ouvrier de retirer sa pièce du moule sans en endommager les reliefs. […] Les potiers de Vichy-les-Bains employaient en couverte les émaux métalliques, mais les échantillons de cette nature sont fort rares. La mairie de Vichy en possède quelques-uns, dont les couleurs sont le jaune, le blanc et le bleu clair. On distingue dans le lot un fragment extrêmement mince, orné de grènetis et de reliefs émaillés de blanc[47], se détachant en façon de camée d'un fond azur. Un autre fragment de vase plus épais a pour relief un cheval en course, dont les jambes antérieures sont celles d'un homme (pl. 7, fig. 2). L'émail en est d'un jaune clair, à base de plomb[48]. On fabriquait encore au même lieu d'autres vases sur lesquels on étendait une couleur grise fort brillante, et semblable à la plombagine ou fer carburé, mais elle est tellement peu solide qu'elle ne résiste pas même au plus léger frottement. Cet inconvénient, joint au peu d'épaisseur de ces vases et à leur ornementation aussi riche qu'élégante, porte à croire qu'ils ne servaient pas aux usages domestiques, mais seulement à la décoration des appartements[48]. Sur un de ces fragments l'artiste a représenté un jeune héros, dont le corps est entièrement nu et dont les cheveux retombent en longues mèches sur ses épaules. Il porte la main droite au sommet de sa tête ; la gauche saisit un objet dont on ne saurait déterminer la forme. L'intention de ce personnage paraît être de s'enfuir, mais deux jeunes filles s'y opposent. L'une, par derrière, lui saisit[48] fortement le bras ; l'autre, dont la coiffure et le costume annoncent un rang élevé, s'avance au-devant de lui et semble joindre ses supplications aux efforts qu'elle fait aussi pour l'arrêter […] Achille s'efforçant, après la découverte qu'il vient de faire de son sexe, de se dérober aux empressements de Déidamie pour voler à la gloire et aux combats ? Deux petits amours à pieds de bouc, placés sur des candélabres à piedouche, contemplent la scène en jouant de la flûte double. Ils sont pourvus de deux paires d'ailes dont l'une est attachée aux épaules, l'autre aux reins[49]. Plus loin [sur le même plat] […] c'est Pirithoüs enlevant Proserpine[49]. Un fragment en terre rouge (pl. 6, fig. 1) représente un macchus ou polichinelle romain au nez crochu et d'une extrême longueur ; son front est chauve, et son menton et sa lèvre inférieure sont couverts d'une barbe frisée[50]. »
  15. Voir dans Delage 2004, p. 150, des croquis de la signature « CINNAMI » adoptée par les ateliers de Terre-Franche et de Lubié, plus grande que celle utilisée par l'atelier du maître-potier de ce nom et par toutes les autres succursales de ce dernier (67 mm à Terre-Franche et Lubié[55], pour 52 mm ailleurs)[56].
  16. Siegfried Loeschcke est le premier à décrire des séries de plats appareillés, formant des services, trouvés sur le site de Haltern. Il répertorie 4 services différents, numérotés de I à IV - les types III et IV étant des variantes des deux premiers[67].
  17. Des tournettes sont des éléments tronconiques assez lourds, à large conduit central[78]. Leurs dimensions à Terre-Franche sont de 32 à 35 cm de diamètre et 95 à 110 cm de rayon plat supérieur : environ 50% plus grandes que les tournettes d'Argonne[65]. Elles servent de volants lors du tournage des poteries, et peuvent porter des graffiti gravés en creux avec des pointes[78] : l'une d'elles porte sur sa surface plane le graffiti IOV[65] (celles de la Graufesenque portent par exemple les graffiti GERM, CASTI[78] ou COT[65]). Les pseudo-tournettes ont la même forme mais servent d'embase de tuyaux, ou d'étagères circulaires intercalées entre les tuyaux dans la chambre de chauffe du four ; dans ce dernier cas, elles ont encore dans leur cavité centrale un enduit de calamine de bois blanchâtre assez épais[78].

Références

  1. Vauthey et Vauthey 1963, p. 320.
  2. « Site de Terre-Franche, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées.
  3. Vauthey et Vauthey 1963, p. 321.
  4. « Bellerive-sur-Allier », sur google.fr/maps. Les distances par route entre deux points donnés sont calculées dans le panneau latéral (voir l'onglet en haut à gauche de l'écran) – cliquer sur "Itinéraires".
  5. « Grandes catégories céramiques> Autres », série « Groupes techniques », sur iceramm.univ-tours.fr.
  6. Maurice Picon, Robert Périchon et Jeanne Condamin, « Le dosage du quartz dans les céramiques. Application à quelques problèmes des sigillées », RACF, vol. 4, nos 3-4, , p. 281-286 [283] (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le ).
  7. « Carte géologique centrée sur le site, près des Vaures et des Lagnons » sur Géoportail. (Bellerive-sur-Allier est au nord.)
  8. Fiche infoterre, p. 30.
  9. Fiche infoterre, p. 32.
  10. Jean-Paul Jacob, « Réflexion sur le choix du lieu d'implantation des ateliers de potiers gallo-romains », dans Hommages à Lucien Lerat, Université de Franche-Comté, coll. « Annales littéraires de l'Université de Besançon » (no 294), (lire en ligne), p. 349-360 [352].
  11. Fabienne Creuzenet, « Sigillée, parois fines et métallescente produites en Bourgogne », dans Lucien Rivet (éd.), Actes du congrès de Dijon, 16-19 mai 1996, Marseille, Société française d'étude de la céramique antique en Gaule, (notice BnF no FRBNF37064189, lire en ligne), p. 81-97.
  12. Michel Kasprzyk, Les cités des Eduens et de Chalon durant l'Antiquité tardive (v. 260-530 env.). Contribution à l'étude de l'Antiquité tardive en Gaule centrale (mémoire de thèse de Doctorat d'archéologie), Dijon, Université de Bourgogne, (lire en ligne), p. 168
  13. Alain Ferdière, « Base documentaire sur les artisanats gallo-romains en Lyonnaise et dans les cités du nord et de l’est de l’Aquitaine : Corpus de données. Présentation », RACF, t. 47, , p. 51 (ISSN 1951-6207, lire en ligne, consulté le ).
  14. Carte interactive des centres de production de sigillée antique.
  15. [Delage 2001] R. Delage, « Essai de caractérisation de la période d'activité du centre de production des Queyriaux (Puy-de-Dôme) à partir de la sigillée moulée », Revue archéologique du Centre de la France, no 40, , p. 115-132 (lire en ligne [sur persee]).
  16. Beaulieu 1846, p. 52-60.
  17. Beaulieu 1846, p. 52.
  18. Beaulieu 1846, p. 53.
  19. Alfred Bertrand, « Note sur le résultat de diverses fouilles faites en 1863 tant à La Forêt qu'à Vichy », Bulletin de la Société d'émulation du département de l'Allier, t. IX, , p. 142-144 (lire en ligne, consulté le ). Cité dans Vauthey et Vauthey 1963, p. 320.
  20. [Bertrand & Quirielle 1881] Alfred Bertrand et Roger de Quirielle, « Découverte d'une officine de potiers gallo-romains à Lubié », Bulletin de la société d'émulation de l'Allier, t. 16, , p. 471-484. Cité dans Vauthey et Vauthey 1963, p. 319.
  21. Joseph Déchelette, Les vases céramiques ornés de la Gaule romaine (Narbonnaise, Aquitaine et Lyonnaise), Paris, A. Picard & Fils, .
  22. [Bonnard & Percepied 1908] L. Bonnard et Dr Percepied, La Gaule thermale, sources et stations thermales et minérales de la Gaule à l'époque gallo-romaine, Paris, libr. Plon, , sur gallica (lire en ligne), p. 434. Cité (comme publié en 1905, erreur de date) dans Vauthey et Vauthey 1963, p. 320.
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  24. Bonnard & Percepied 1908, p. 434. Cité dans Vauthey et Vauthey 1963, p. 320.
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  26. Vauthey et Vauthey 1963, p. 322.
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  35. André Blanc, « La terre sigillée gallo-romaine. Quelques observations faites au Laboratoire de Valence », RACF, vol. 4, no 1, , p. 21-30 [27] (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consulté le ).
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  60. Vauthey et Vauthey 1970, p. 40.
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  69. Felix Oswald et Thomas D. Pryce, An introduction to the study of terra sigillata treated from a chronological standpoint, Londres, Longmans, Green and Co., (lire en ligne).
  70. Vauthey et Vauthey 1965, p. 256.
  71. Vauthey et Vauthey 1965, p. 268.
  72. Vauthey et Vauthey 1965, p. 255.
  73. Lajoye 2008, p. 74.
  74. Vauthey et Vauthey 1965, p. 270.
  75. Richard Delage, Contribution à l'étude des sites de production du Centre de la Gaule et de leurs céramiques sigillées moulées, vol. 3 (thèse de doctorat en archéologie sous la direction de Françoise Dumasy), Paris, Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, (lire en ligne), p. 9.
  76. Vauthey et Vauthey 1974, p. 323.
  77. Vauthey et Vauthey 1974, p. 332.
  78. Vauthey et Vauthey 1963, p. 324.
  79. Vauthey et Vauthey 1963, p. 2324.
  80. Gérard Aubin, « Circonscription des Pays de la Loire », Gallia, vol. 41, no 2, , p. 299-323 [319] (ISSN 0016-4119, lire en ligne, consulté le ).
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