Association pour la protection des animaux sauvages

L’Association pour la protection des animaux sauvages et du patrimoine naturel (ASPAS) est une association française de protection de l'environnement. Fondée en 1980, elle œuvre pour la protection de la faune sauvage et pour la préservation du patrimoine naturel. Pour ce faire, elle mène des campagnes d’information pour mobiliser l’opinion publique, interpeller les élus et les décideurs, et sensibiliser tous les publics à la nécessité de protéger les milieux naturels et les espèces. Depuis 2014, elle gère des réserves naturelles.

Pour les articles homonymes, voir ASPAS.
Association pour la protection des animaux sauvages et du patrimoine naturel
Cadre
Forme juridique Association de droit local alsacien-mosellan, reconnue d'utilité publique, agréée au titre de la protection de la nature.
But Protection de la faune et de la flore sauvage
Zone d’influence France
Fondation
Fondation 1980
Identité
Siège Crest, Drôme (siège administratif)
Strasbourg (siège social)
Structure conseil d’administration et bureau
Directeur général Madline Rubin (directrice)
Méthode Campagnes de sensibilisation, actions juridiques, création et gestion de réserves naturelles
Financement Adhésions, dons, legs
Membres environ 10 000 membres (2017)[1],[2]
Employés 20
Publication Goupil
Site web www.aspas-nature.org

Refusant toute subvention publique, l'association est financée par les cotisations de plus de 10 000 membres et les dons et legs de particuliers et d'associations.

Histoire

L'association est fondée en 1980 par Alain Clément et Mireille Gendrier sous le nom d'Union des victimes de la chasse et de ses nuisances[3]. Elle prend son nom actuel (officiellement Association pour la protection des animaux sauvages et du patrimoine naturel) dès l'année suivante et est enregistrée en préfecture en 1983[4],[5].

En 1986, l'ASPAS est agréée par les pouvoirs publics au titre de la loi de 1976, ce qui lui permet de se pourvoir en justice et de demander des dommages et intérêts.

Le 2 décembre 1989, elle obtient son agrément européen par le Bureau européen de l'environnement[6].

Par arrêté préfectoral du 11 décembre 2008, elle devient une association reconnue d’utilité publique[7], et identifiée au SIREN sous le n° 377 831 474[8].

L’ASPAS est agréée au titre de la protection de la nature depuis le 20/12/1999 , son agrément national a été renouvelé le 10 janvier 2014 (JORF N°0029 du 18 janvier 2014)[9].

De 2008 à 2014, Pierre Athanaze a assuré la présidence de l'association dont la gouvernance est désormais assurée par un conseil d'administration composé de 7 membres qui compte en particulier des scientifiques comme Béatrice et Gilbert Cochet et le journaliste Marc Giraud. La direction générale est assurée par Madline Rubin.

Campagnes

L'ASPAS mène des campagnes de communication et de sensibilisation ainsi que des actions juridiques relatives à la chasse et à la faune sauvage[1],[10].

Pour la protection de la faune sauvage et du patrimoine naturel

Contre les dérives de la chasse et de la pêche

Pétitions

  • Pour la protection des renards
  • « Sauvons les loups ! »
  • « Stop au déterrage du blaireau »[12]
  • Défense des « nuisibles »
  • Pour une réforme de la chasse
  • Interdire les pièges tuants
  • Abolir la chasse le dimanche
  • Interdire les chasseurs dans les écoles
  • Interdire la chasse en enclos[13], très répandue en Gironde[14]
  • Stop aux élevages d’animaux pour la chasse

Réserves de Vie Sauvage

L'ASPAS mène une politique d’acquisition foncière depuis 2010 afin de créer des espaces protégés où la seule activité humaine autorisée est la promenade sur des sentiers balisés[15]. L'association a déposé en ce sens la marque « Réserve de Vie Sauvage » (RVS) à l'Institut national de la propriété industrielle, afin de désigner ces espaces protégés. Elle désigne un îlot de naturalité où sont interdits la chasse, la pêche, l'exploitation forestière et agricole, l'élevage, les feux, le dépôt de déchets, les chiens non tenus en laisse et la cueillette[16]. Mi-2019, l'association est ainsi propriétaire de 700 hectares[15]. Le niveau de protection correspond à la catégorie Ib « Zone de nature sauvage » du classement de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature)[17].

La RVS du Grand Barry, première de ces réserves naturelles privées, s'étend sur 130 hectares de bois et de landes à Véronne, dans la Drôme. L'association a acheté le terrain en 2012 pour 150 000 euros, grâce aux contributions de ses adhérents et avec le soutien de la Fondation pour une Terre humaine et de la fondation du groupe Bourbon. La réserve a été inaugurée le par le cinéaste Jacques Perrin, parrain des RVS[2],[18].

En 2013, l'ASPAS acquiert 60 hectares de zone humide à Châteauneuf-du-Rhône, toujours dans la Drôme, grâce à une donation de la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature. Le terrain devient la RVS des Deux Lacs qui est inaugurée le . À cette occasion Jacques Perrin est rejoint par Jacques Cluzaud, avec qui il a réalisé de nombreux documentaires sur la nature[19],[20].

Le , l'association inaugure avec Jacques Perrin une troisième réserve, la RVS du Trégor. Pourvue d'une forêt riveraine, elle s'étend sur 60 hectares sur la rive gauche du Léguer, à Ploubezre, dans les Côtes-d'Armor. L'acquisition du terrain, en friche depuis plusieurs années, est le fruit d'une donation par un particulier[21],[22].

Les RVS du Grand Barry et du Trégor ont intégré le réseau européen Rewilding Europe, une organisation internationale qui œuvre pour que l’Europe soit un espace géographique plus favorable à la vie sauvage, avec la libération d’espaces en faveur des processus naturels, de la faune et de la flore[23] .

L’ASPAS a travaillé pour faire aboutir deux autres projets de RVS, dans le Vercors[24] et dans le Parc naturel régional des Baronnies provençales[15], notamment à la montagne de Miélandre[25]. Fin novembre 2019, l'ASPAS achète le terrain de 490 hectares convoité pour créer la RVS du Vercors[26],[27] et possède donc au total 1 200 hectares. La mise en place de la réserve dans le Vercors suscite l'opposition de nombreux acteurs locaux, notamment d'agriculteurs qui utilisaient les terres de la réserve pour leurs activités. Une manifestation contre la création de la réserve réunit près d'un millier de personnes à Crest le [28]. Le projet de Miélandre fait l'objet d'une préemption par la Safer[29] et n'a donc pas pu être réalisé.

Activité de lobbying en France

De 2017 à 2019, l'ASPAS déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France pour un montant qui n'excède pas 10 000 euros[30].

Notes et références

  1. « Qui sommes-nous ? Présentation générale de l’ASPAS », sur Site officiel de l'ASPAS (consulté le ).
  2. « Une troisième réserve de vie sauvage en France », sur Le Monde, (consulté le ).
  3. « NATURE. L'Aspas a été créée en 1980... 30 ans de combat pour la faune sauvage », sur www.ledauphine.com (consulté le )
  4. « Historique de l’ASPAS », sur Site officiel de l'ASPAS (consulté le ).
  5. « Statuts ASPAS », sur https://www.aspas-nature.org
  6. (en) « Our Members », sur Bureau européen de l'environnement (consulté le ).
  7. Arrêté du 11 décembre 2008 portant reconnaissance de la mission d'utilité publique d'une association ayant son siège dans le département du Bas-Rhin, Légifrance, JORF N° 0067 du 20 mars 2009 (Consulté le 20/11/2019)
  8. PROTECT ANIMAUX SAUVAGES PATRIM NATUREL à CREST (377831474), Infogreffe (Consulté le 20/11/2019).
  9. Arrêté du 10 janvier 2014 portant renouvellement de l'agrément de protection de l'environnement de l'Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), Legifrance (Consulté le 20/11/2019).
  10. « Jean-Pierre Pernaut, «trophée de plomb» pour son apologie de la chasse », sur Libération, (consulté le ).
  11. « L'Aspas a été créée en 1980... 30 ans de combat pour la faune sauvage », sur Le Dauphiné libéré, (consulté le ).
  12. « Une pétition pour dire non au déterrage des blaireaux », sur animaux-online.com
  13. « L’enquête de l’ASPAS dénonçant la chasse en enclos », sur agauche.org, (consulté le )
  14. « « Carnage derrière le grillage », les parcs d’attraction pour chasseurs en ligne de mire », sur rue89bordeaux.com, (consulté le )
  15. « Acheter des zones naturelles… pour les préserver », sur Libération.fr, (consulté le )
  16. Audrey Garric, « Dans la Drôme, des terres rendues à la vie sauvage », sur Le Monde, (consulté le ).
  17. Aspas, « L’ASPAS, SON CONSERVATOIRE ET SES RÉSERVES DE VIE SAUVAGE® », sur aspas-nature.org, (consulté le ).
  18. « Gros plan sur la réserve du Grand Barry (Drôme) », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le ).
  19. « J. Perrin inaugure une deuxième Réserve de Vie Sauvage de l’ASPAS », sur Site officiel de l'ASPAS, (consulté le ).
  20. « Châteauneuf-du-Rhône : inauguration d'une réserve de vie sauvage », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le ).
  21. Stéphane Grammont, « Dans le Trégor, création de la troisième réserve de vie sauvage de France », sur France 3 Bretagne, (consulté le ).
  22. « Ploubezre: Jacques Perrin inaugure la réserve de vie sauvage », sur Ouest-France, (consulté le ).
  23. (en-US) « European Rewilding Network », sur Rewilding Europe (consulté le )
  24. Fabrice Pouliquen, « «Ré-ensauvageons la France»: Quand une association acquiert des terres pour les redonner à la nature », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  25. Conseil communautaire Dieulefit Bourdeaux, « PROCÈS-VERBAL du Conseil Communautaire du Jeudi 21 Mars 2019 (paragraphe 13) », sur http://paysdedieulefit.info, (consulté le )
  26. HelloAsso, « Vercors Vie Sauvage », sur HelloAsso (consulté le )
  27. « Le Vercors va accueillir la plus grande réserve de vie sauvage de France », sur Place Gre'net, (consulté le )
  28. Perrine Mouterde, « « Ils arrivent avec leur pognon et disent : écartez-vous, c’est nous qui allons sauver la nature » : dans le Vercors, tensions autour d’une réserve de vie sauvage », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  29. « Drôme : la montagne de Miélandre au cœur d’une polémique entre écolos et collectivités », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le )
  30. « Fiche ASPAS », sur Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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