Arthies

Arthies est une commune française située dans le département du Val-d'Oise en région Île-de-France.

Arthies

Le château d'Arthies et sa porte fortifiée.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Île-de-France
Département Val-d'Oise
Arrondissement Pontoise
Intercommunalité CC Vexin - Val de Seine
Maire
Mandat
Jean Beernaert
2020-2026
Code postal 95420
Code commune 95024
Démographie
Gentilé Arthésiens
Population
municipale
274 hab. (2018 )
Densité 37 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 06′ 00″ nord, 1° 47′ 00″ est
Altitude 172 m
Min. 123 m
Max. 203 m
Superficie 7,40 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Vauréal
Législatives 1re circonscription du Val-d'Oise
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Arthies
Géolocalisation sur la carte : Val-d'Oise
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Arthies
Liens
Site web http://www.arthies.fr

    Géographie

    La commune est située dans le Vexin français, à environ 50 km au nord-ouest de Paris. Elle est traversée par l'ancienne route nationale 183 (actuelle RD 983] - Gisors - Magny-en-Vexin - Mantes-la-Jolie).

    Une déviation de cet axe qui passait dans le village, réclamée pendant de nombreuses années par les habitants[1] a été mise en service en 2014[2].

    Urbanisme

    Typologie

    Arthies est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[8],[9].

    Hameaux et écarts

    Le village compte trois écarts : le Bel Air, les Tuileries et la Feuge.

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté en latin médiéval sous la forme Artegiae [10] et Ardicia [11] en 690, Arteiae, Ardicia, Altia, Artegia, Artie et Arthia[12] en 1197.

    Ernest Nègre[13] croit reconnaitre le bas latin articas « terres défrichées » d'origine prélatine qui a donné l'occitan artiga « terre défrichée » et tous les toponymes du Sud de la France en Artigue, Artigue-, Lartigue, etc. Il l'explique phonétiquement par une évolution du type amicas > amies.

    Cependant, le terme artiga n'est pas attesté hors du domaine occitan, ce serait alors un cas unique, donc douteux. De plus, la forme de 690 est de type artegia et non pas artiga.

    Xavier Delamarre[14] propose un appellatif celtique (gaulois) tegia « cabane, maison » (vieil irlandais teg, vieux breton tig, breton ti 'maison'), élément composé dans le terme attegia « hutte, cabane » qui est identifié dans les toponymes d'oïl Athies, Athée et Athis par Ernest Nègre[15], Albert Dauzat, Charles Rostaing[16] et Xavier Delamarre[17].

    Ce dernier propose *Are-tegia pour expliquer Ar-thies, avec le préfixe are(-) 'devant', 'près de', 'sur'. D'où le sens peu clair de « près des maisons », « devant les maisons », sans certitude cependant.

    Histoire

    Le site d'Arthies était habité lors de l'occupation romaine, car on a trouvé les restes d'une villa romaine lors de la construction de la déviation de l'ancienne route nationale 183 (actuelle RD 983)[18].

    L'éxistance du village est attestée en 690, mentionné sous le nom d'Artegiæ dans le « Testament de l'inconnu d'Arthies ». Les seigneurs d'Arthies fondent une maladrerie au XIIe siècle, sous le vocable de saint Thomas. À la suite des conflits avec le duc de Normandie, un château fort est érigé[18].

    Il appartient aux Silly de La Roche-Guyon jusqu'à la Révolution française.

    La pierre meulière est exploitée avant le XVIIe siècle ; elle est pour l'essentiel envoyée à Paris, mais sert également localement pour les meules de moulin ou l'empierrement des routes.

    Sous l’Ancien Régime, Arthies relève du doyenné de Magny-en-Vexin, de l’archidiaconé du Vexin français à Pontoise, et de l’archidiocèse de Rouen[18].

    Au début du XXe siècle, le village est assez célèbre pour ses cultures de cerises.

    Le village est resté au XXIe siècle essentiellement agricole (grande culture céréalière).

    Arthies a été concernée par une forêt royale, l'une des rares n'ayant pas été conservée en France[19].

    Politique et administration

    Rattachements administratifs et électoraux

    Rattachements administratifs

    Antérieurement à la loi du 10 juillet 1964[20], la commune faisait partie du département de Seine-et-Oise. La réorganisation de la région parisienne en 1964 fit que la commune appartient désormais au département du Val-d'Oise et à son arrondissement de Pontoise après un transfert administratif effectif au .

    Elle faisait partie depuis 1793 du canton de Magny-en-Vexin[21]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.

    Rattachements électoraux

    Pour les élections départementales, la commune est membre depuis 2014 du canton de Vauréal

    Pour l'élection des députés, elle fait partie de la première circonscription du Val-d'Oise.

    Intercommunalité

    Ambleville est membre depuis 2013 de la communauté de communes Vexin - Val de Seine, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 2005 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 mars 2014 Michel Fleurier DVD  
    mars 2014[22] En cours
    (au 2 décembre 2020)
    Jean Beernaert SE Agriculteur
    Réélu pour le mandat 2020-2026[23]

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[25].

    En 2018, la commune comptait 274 habitants[Note 3], en diminution de 5,84 % par rapport à 2013 (Val-d'Oise : +3,67 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    234212269250263262269271253
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    267272257265254286307325307
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    277273240208207223177200216
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    195171190185194258280292284
    2018 - - - - - - - -
    274--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[26].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Arthies compte deux monuments historiques sur son territoire :

    • Église Saint-Aignan (inscrite monument historique par arrêté du 4 juin 1926[27]) :
      c'est l'une des églises romanes les plus anciennes du Vexin français. Son clocher en bâtière date de la seconde moitié du XIe siècle, et n'a pas son pareil dans la région[18].. Sa base comporte, à l'ouest et à l'est, deux arcades en plein cintre retombant sur de lourds chapiteaux d'une sculpture archaïque, qui dénotent de l'influence normande. Son étage de beffroi est ajouré de deux très étroites baies en plein cintre par face, qui sont flanquées de deux colonnes monolithiques munies de chapiteaux semblables, criblés de petits trous circulaires, et possèdent des linteaux monolithiques échancrés.
      La nef est également romane, et conserve notamment ses fenêtres d'origine. Sinon, aucun élément roman n'est plus visible en élévation. Les voûtes de la Renaissance cachent une charpente en carène renversée du XVe siècle, conçue pour être lambrissée. Le petit chœur rectangulaire n'est plus celui d'origine, mais comporte notamment deux formerets avec leurs colonnettes à chapiteaux du second quart du XIIe siècle. Il y a, en outre, deux grandes chapelles latérales de longueur inégale, qui forment avec le chœur un chevet plat sur une seule ligne. Elles remontent au premier tiers du XVIe siècle, mais la chapelle du nord a été remaniée à la fin du XVIe siècle dans le style de la Renaissance, à la suite de désordres de structure, et la chapelle du sud a été remaniée ou agrandie en 1605. La première communique par un arc-doubleau avec la troisième travée de la nef ; la deuxième s'ouvre depuis la nef par un passage berrichon[28].
    Les Fonts baptismaux dont la cuve est ornée de deux frises datent du XIIe siècle[18].
    • Château d'Arthies, à la sortie du village en direction de Mantes (inscrit monument historique par arrêté du 27 janvier 1948[29]) :
      Sa partie la plus ancienne est une maison forte à trois étages, édifiée vers 1430 par le seigneur local, de la famille de Théméricourt. Une tour pentagonale, puis octogonale se situe à gauche de la façade sur la cour et abrite l'escalier desservant les différents niveaux. Le manoir conserve une série de trois fenêtres à meneaux superposées à droite de la tour[18]. .
      À la fin du XVe siècle, la seigneurie est vendue à la famille de Silly de La Roche-Guyon, qui y installe un capitaine et un intendant. Cette situation dure jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.
      C'est sous les Silly, au XVIe siècle, que sont construits la muraille d'enceinte avec sa porte fortifiée cernée de deux courtes tours et le colombier octogonal. Ils partagent comme caractéristique une façade en damier, faite de pierre de taille et de briques rouges, et due à l'influence de l'architecture normande[18].
      Les briques de cm d'épaisseur et de 17 cm de long ont été cuites dans un four découvert en 1898, à 15 m du château. Les murs étaient à l'origine surmontés d'un crénelage caractéristique des constructions militaires du Moyen Âge. Le colombier conserve à l'intérieur ses boulins en brique. Sur la façade, le larmier était destiné à empêcher les rats et belettes d'accéder à la lucarne en bâtière[18],[30].

    Personnalités liées à la commune

    • Léon Plancouard (1871-1953), archéologue et historien du Vexin est enterré au cimetière du village. Une curieuse épitaphe orne sa tombe : « Léon s'en alla comme il était venu, sans espoir de connaître et sans être connu. Il fit peu, vit rien, regretta, mais comprit qu'en tout le naturel l'emporte sur l'esprit. »

    Héraldique

    Blason
    Parti : au I, d'or à l'arbre de sinople soutenu de deux épis de blés, tigés et feuillés du même, passés en sautoir ; au II, d'azur au parchemin d'argent chargé de l'inscription « Le testament de l'Inconnu d'ARTHIES » en lettres de sable ; au chef échiqueté d'or et de gueules de quatre tires et au chef de gueules ; au franc-canton d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or mal ordonnées.
    Détails
    Adopté par la commune en 1990[31].

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Louis Régnier, Excursions archéologiques dans le Vexin français – ouvrage posthume – deuxième série : Arthies, Gisors, Imprimerie Benard-Bardel et fils, , 170 p., p. 134-140
    • Léon Plancouard, « Description et histoire des Châteaux d'Artie-la-Ville », Mémoires de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, Pontoise, Imprimerie Lucien Pâris, vol. 20, , p. 53-94 (ISSN 1148-8107, lire en ligne)
    • Léon Plancouard, « Recherches historiques sur la Maladrerie de Saint-Thomas-en-Artie », Mémoires de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, Pontoise, Imprimerie Lucien Pâris, vol. 21, , p. 7-38 (ISSN 1148-8107, lire en ligne)

    Articles connexes

    Liens externes

    • « Arthies », Ma commune, Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales (consulté le ).

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « La départementale 983 sera enfin déviée », Le Parisien, édition du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ) « Il a obtenu ce que son prédécesseur réclamait déjà il y a plus de vingt ans. Michel Fleurier, maire sans étiquette d'Arthies depuis 1989, peut enfin rassurer ses concitoyens : la départementale 983, qui traverse la petite localité du Vexin du nord au sud, ne passera bientôt plus par là ».
    2. Joseph CANU, « La déviation de la RD 983 est enfin en service ! : Vingt ans d’attente et 8,5 millions d’euros de travaux pour 1,5 km de déviation à Arthies. C'est fait et ça roule, depuis samedi dernier. Retour sur ce long combat gagné », La Gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
    3. « Communes limitrophes d'Arthies » sur Géoportail..
    4. « Communes limitrophes d'Arthies » sur Géoportail..
    5. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    7. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    8. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Paris », sur insee.fr (consulté le ).
    9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. Dans un testament, écrit sur écorce.
    11. Dans un écrit de Eudes Rigaud
    12. Hippolyte Cocheris, Conservateur de la Bibliothèque Mazarine, Conseiller général du département de Seine-et-Oise, DICTIONNAIRE DES ANCIENS NOMS DES COMMUNES DU DÉPARTEMENT DE SEINE-ET-OISE, 1874
    13. Toponymie générale de la France Volume I, Librairie Droz 1990. p. 97.
    14. Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 59.
    15. Op. cité. p. 284.
    16. Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud 1979. p. 32.
    17. Op. cité.
    18. « Arthies est adossée à la forêt… : Le village est construit sur le versant nord d'un plateau verdoyant et a traversé les siècles en conservant sa nature agricole, avec aujourd’huis sa grande culture céréalière », La Gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
    19. Jean-Jacques Dubois, 1989, Espaces et milieux forestiers dans le Nord de la France. Étude de biogéographie historique. Thèse d’État, Université Paris -I Panthéon-Sorbonne, 2 vol., 1 023 pages
    20. Loi no 64-707 du 10 juillet 1964 portant réorganisation de la région parisienne, JORF no 162 du 12 juillet 1964, p. 6204–6209, fac-similé sur Légifrance.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. « Les maires du Val-d'Oise » [PDF], Les élus du Val-d'Oise, (consulté le ).
    23. « Répertoire national des maires » [txt], Répertoire national des élus, sur https://www.data.gouv.fr, (consulté le ).
    24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    27. « Église Saint-Aignan », notice no PA00079986, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    28. Bernhard Duhamel, Guide des églises du Vexin français : Arthies, Paris, Éditions du Valhermeil, , 344 p. (ISBN 978-2-905684-23-3), p. 43-44.
    29. « Château d'Arthies », notice no PA00079985, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    30. Jean-Loup Corbasson, Pascal Goutrat et Stéphane Gasser, « Le patrimoine des communes du Val-d’Oise : Arthies », Collection Le Patrimoine des Communes de France, Paris, Flohic Éditions, vol. II, , p. 530-533 (ISBN 2-84234-056-6).
    31. Précision figurant sur le site officiel de la mairie d'Arthies. Lire: . Consulté le .
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