Arambourgiania

Arambourgiania philadelphiae

Arambourgiania
Comparaison de la taille entre un homme et, de gauche à droite, trois Pterodactyloidea : le petit Nyctosaurus, Arambourgiana et Quetzalcoatlus.
Classification
Règne Animalia
Classe Archosauria
Ordre  Pterosauria
Sous-ordre  Pterodactyloidea
Super-famille  Azhdarchoidea
Famille  Azhdarchidae

Genre

 Arambourgiania
Nessov et al., 1987

Espèce

 Arambourgiania philadelphiae
Arambourg[1], 1959

Synonymes

  • Titanopteryx : Arambourg, 1959 (genre pré-occupé)

Arambourgiania est un genre éteint de ptérosaures de la fin du Crétacé supérieur (Maastrichtien) ayant vécu en Jordanie. Il était l'un des plus grands représentants de ce groupe[2].

Historique

Reconstitutions hypothétiques d'Arambourgiania (C), d'Hatzegopteryx (A), et du « petit » Quetzalcoatlus sp. (D).
Les très rares os retrouvés, à partir desquels sont supposées ces reconstitutions, sont colorés en gris.
La barre horizontale mesure 1 mètre.
Moulage de la vertèbre cervicale holotype.

Au début des années 1940, en Jordanie, un travailleur du chemin de fer faisant des réparations a trouvé un long os fossile de deux pieds. En 1943, il a été acquis par le directeur d'une mine de phosphate située à proximité, Amin Kawar, qui a attiré l'attention d'un archéologue britannique, Fielding, après la guerre. Cela a généré un peu de publicité (l'os a même été montré au roi de Jordanie).

En 1953, le fossile a été envoyé à Paris, où il a été examiné par Camille Arambourg du muséum national d'histoire naturelle. En 1954, il a conclu que l'os était le métacarpien d'un ptérosaure géant. En 1959, il l'a nommé d'un nouveau genre et d'une nouvelle espèce : Titanopteryx philadelphiae[1]. Le nom de genre signifie « aile de titan » en grec ; le nom spécifique se rapporte au nom d'Amman dans l'Antiquité : Philadelphie. Arambourg mit le fossile dans un plâtre et renvoya le tout à la mine de phosphate mais le fossile fut oublié et supposé perdu.

En 1975, Douglas A. Lawson, qui a décrit le genre Quetzalcoatlus, a conclu que l'os n'était pas un métacarpien mais une vertèbre cervicale[3].

Dans les années quatre-vingt, le paléontologue russe Lev Nesov a été informé par un entomologiste que le nom Titanopteryx avait déjà été donné par Günther Enderlein à une mouche de la famille des Simuliidae en 1934, donc, en 1987, il a rebaptisé le genre en Arambourgiania, honorant Arambourg[4]. Cependant, le nom Titanopteryx a été maintenu de façon informelle en usage en Occident, en partie parce que le nouveau nom était considéré alors par la plupart des paléontologues comme un nomen dubium .

Début 1995, les paléontologues David Martill et Eberhard Frey se sont rendus en Jordanie dans le but de clarifier les choses. Dans un placard du bureau de la Jordan Phosphate Mines Company, ils ont découvert d'autres os de ptérosaures : une vertèbre plus petite et les extrémités proximale et distale d'une phalange de l'aile - mais pas la trouvaille originelle. Cependant, après leur départ en Europe, l'ingénieur de la mine Rashdie Sadaqah mena une enquête plus approfondie et, en 1996, établit que le fossile avait été acheté à la société en 1969 par le géologue Hani N. Khoury qui en avait fait don en 1973 à l'Université de Jordanie ; il était encore présent dans la collection de cet institut et maintenant pouvait être réétudié par Martill et Frey.

Frey et Martill en 1996 ont rejeté la suggestion que le genre Arambourgiania était un nomen dubium ou un synonyme de Quetzalcoatlus et ainsi confirmé sa validité[2],[5],[6].

En 2016, le fragment d'une vertèbre cervicale d'un azhdarchidé est découvert dans le Comté de McNairy au Tennessee dans la formation géologique de Coon Creek datée du Campanien supérieur. Elle est décrite comme appartenant à l'espèce Arambourgiania philadelphiae par T. Lynn Harrell et ses collègues[7]. Cette découverte agrandirait à la fois l'aire de répartition de l'espèce, du Moyen-Orient jusqu'à l'Amérique du nord, et sa durée d’existence, du Maastrichtien jusqu’au Campanien supérieur[7].

Description

L'holotype, référencé VF 1, se compose d'une vertèbre cervicale partielle très allongée, probablement la cinquième. Aujourd'hui, la section du milieu est absente ; l'os mesurait initialement environ 62 centimètres de long, mais avait été scié en trois parties. La plupart des fossiles sont constitués d'un remplissage interne ou moule ; les minces parois osseuses sont manquantes sur la majeure partie de la surface. La vertèbre n'avait pas été découverte entière : un morceau était absent de son extrémité postérieure, ainsi Frey et Martill ont estimé la longueur totale à 78 cm en utilisant pour comparaison la position relative du plus petit diamètre de l'arbre de la cinquième vertèbre cervicale de Quetzalcoatlus. De nouveau, la longueur totale du cou a été exagérée d'environ trois mètres. La vertèbre relativement mince fut ensuite sélectionnée pour être comparée à celle de Quetzalcoatlus, estimée à 66 centimètres de long, ce qui entraîne un rapport de 1,18. En appliquant ce rapport à la taille globale, Frey et Martill en 1998 ont conclu que l'envergure d'Arambourgiania mesurait douze à treize mètres, contre dix à onze mètres pour Quetzalcoatlus, et que Arambourgiania était donc le plus grand ptérosaure alors connu. Des estimations ultérieures sont plus modestes, descendant parfois jusqu'à sept mètres[8].

Classification

Nesov en 1984 a placé l'espèce dans les Azhdarchinae, une sous-famille des Pteranodontidae[4] ; la même année, Kevin Padian la plaça dans les Titanopterygidae. Les deux concepts sont tombés en désuétude maintenant que ces clades sont généralement affectés aux Azhdarchidae.

Le cladogramme ci-dessous, établi par Andres et Myers en 2013, montre la position d'Arambourgiania parmi les Neoazhdarchia[9], en groupe frère avec le genre Quetzalcoatlus :

 Neoazhdarchia 

 Thalassodromidae 

Thalassodromeus sethi




Tupuxuara leonardii



Tupuxuara longicristatus




 Dsungaripteridae 


Domeykodactylus ceciliae



Dsungaripterus weii





Noripterus complicidens



Noripterus parvus






 Chaoyangopteridae 

Eoazhdarcho liaoxiensis




Shenzhoupterus chaoyangensis




Chaoyangopterus zhangi



Jidapterus edentus







Radiodactylus langstoni


 Azhdarchidae 

Azhdarcho lancicollis




TMM 42489




Zhejiangopterus linhaiensis




Arambourgiania philadelphiae



Quetzalcoatlus northropi



Quetzalcoatlus sp.









Voir aussi

Références taxinomiques

Annexes

Articles connexes

Notes et références

Références

  1. C. Arambourg, « Titanopteryx philadelphiae nov. gen., nov. sp., Ptérosaurien géant », Notes Mém. Moyen-Orient, vol. 7, 1959, p. 229–234.
  2. (en) E. Frey et D.M. Martill, « A reappraisal of Arambourgiania (Pterosauria, Pterodactyloidea): One of the world's largest flying animals », N.Jb.Geol.Paläont.Abh., vol. 199, no 2, , p. 221–247.
  3. (en) Douglas A. Lawson, « Pterosaur from the Latest Cretaceous of West Texas: Discovery of the Largest Flying Creature », Science, vol. 187, no 4180, , p. 947–948 (DOI 10.1126/science.187.4180.947).
  4. (ru) Nesov, L.A., Kanznyshkina, L.F., and Cherepanov, G.O. (1987), « Dinosaurs, crocodiles and other archosaurs from the Late mesozoic of central Asia and their place in ecosystems », Abstracts of the 33rd session of the All-Union Palaeontological Society, Leningrad, 1987, p. 46–47.
  5. (en) L. Steel, D.M. Martill., J. Kirk, A. Anders, R.F. Loveridge, E. Frey, and J.G. Martin (1997« Arambourgiania philadelphiae: giant wings in small halls », The Geological Curator, vol. 6, no 8, 1997, p. 305-313.
  6. (en) D. M. Martill, E. Frey, R.M. Sadaqah & H.N. Khoury (1998 « Discovery of the holotype of the giant pterosaur Titanopteryx philadelphiae Arambourg 1959, and the status of Arambourgiania and Quetzalcoatlus», Neues Jahrbuch fur Geologie und Paläontologie Abh.,vol. 207, no 1, 1998, p. 57–76.
  7. (en) Harrell, T. Lynn Jr.; Gibson, Michael A.; Langston, Wann Jr. (2016). "A cervical vertebra of Arambourgiania philadelphiae (Pterosauria, Azhdarchidae) from the Late Campanian micaceous facies of the Coon Creek Formation in McNairy County, Tennessee, USA" Bull. Alabama Mus. Nat. Hist. 33:94–103,
  8. (en) Bouya, B., Bardet, N., Jouve, S., Iarochène, M., Amaghzaz, M. et Mazin, J.-M. (dir.), Evolution and Palaeobiology of Pterosaurs, Londres, Geological Society of London, , Buffetaut, E. éd., 347 p. (ISBN 978-1-86239-143-7, lire en ligne), « A new azhdarchid pterosaur from the Late Cretaceous phosphates of Morocco ».
  9. (en) B. Andres et T. S. Myers, « Lone Star Pterosaurs », Earth and Environmental Science Transactions of the Royal Society of Edinburgh, , p. 1 (DOI 10.1017/S1755691013000303).
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