Arachné

Arachné ou Arachne (en grec ancien Ἀράχνη / Arákhnê), dans la mythologie gréco-romaine, est une jeune femme originaire de Lydie qui excellait dans l'art du tissage.

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Arachné faisant un filet, miniature de Robinet Testard tirée d'un manuscrit du De mulieribus claris de Boccace, vers 1488-1496, BNF, Fr.599, f.17v.
Arachné par Gustave Doré, illustration pour la Divine Comédie de Dante.

Mythe

Intriguée par la grande réputation d’Arachné, Athéna se déguisa en vieille femme pour rendre visite à la jeune tisseuse et observer son magnifique travail. Arachné, n'ayant point reconnu la déesse, prétendit devant celle-ci qu'elle était la meilleure tisseuse du monde, meilleure qu'Athéna elle-même. La déesse entra alors dans une grande colère en constatant qu'une simple mortelle pouvait prétendre être aussi adroite qu'elle. Elle révéla à Arachné sa véritable identité et organisa un concours avec la jeune femme. La déesse illustra sur sa broderie les divers dieux de l'Olympe (et dans les quatre coins, des mortels présomptueux) tandis qu'Arachné préféra illustrer les comportements honteux des dieux (dont Zeus avec ses nombreuses amantes). Athéna ne découvrit dans cette broderie aucun défaut mais jalouse et furieuse, elle frappa Arachné de sa navette et déchira son ouvrage. Ainsi humiliée, Arachné décida de se pendre. La déesse décida d'offrir une seconde vie à Arachné, mais cette fois-ci en araignée suspendue à son fil, pour qu'elle puisse tisser pour l’éternité.

Représentation

  • Les Métamorphoses d’Ovide, plus ancienne connue de ce mythe.
  • Les Géorgiques de Virgile.
  • Dans le chant XII (vers 43-45) du Purgatoire de la Divine Comédie de Dante Alighieri.
    « O folle Aragne, sì vedea io te
    già mezza ragna, trista in su li stracci
    de l'opera che mal per te si fé.
     »
    [1]
    « O folle Arachné, je te voyais déjà à moitié araignée, et triste, sur les débris de la toile que par malheur tu ouvris ! »[2]
  • Les Fileuses ou La légende d'Arachné par Diego Vélasquez, musée du Prado.
    Arachné et Minerve sont représentées deux fois. Au premier plan, Minerve utilise le rouet et Arachne le dévidoir. En arrière-plan, Minerve casquée fait face à Arachné[3].
  • Dans l’épisode L’Araignée de la série télévisée Hercule, Arachné est jouée par Josephine Davison.
  • Dans le manga Soul Eater, Arachné (アラクネ, Arakune) est une sorcière hérétique et la grande sœur de Médusa.
  • Dans le jeu vidéo SMITE, il y a une représentation d'Arachné qui est un dieu jouable.
  • Elle apparaît également dans le jeu vidéo Shin Megami Tensei en tant que démon pouvant être enrôlé dans l'équipe.

Hommage

Arachné est une des 1 038 femmes représentées dans l'œuvre contemporaine de Judy Chicago, The Dinner Party, aujourd'hui exposée au Brooklyn Museum. Cette œuvre se présente sous la forme d'une table triangulaire de 39 convives (13 par côté). Chaque convive étant une femme, figure historique ou mythique. Les noms des 999 autres femmes figurent sur le socle de l'œuvre. Le nom d'Arachné figure sur le socle, elle y est associée à Sophie, sixième convive de l'aile I de la table[4].

Culture populaire

Le roman de fantasy britannique Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien fait allusion au personnage à travers l'araignée Arachne ou Araigne selon les traductions (originellement Shelob).

Annexes

Notes et références

Sources

  • (la) (fr) Arachné et Minerve, textes et commentaires d'Ovide par Jean Schumacher, Louvain, 2005 (bibliogr.).
  • Pallas et Arachné, dans Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (VI, 5-145), trad. française de G. T. Villenave, Paris, 1806.
  • Sylvie Ballestra-Puech, L’araignée, le lézard et la belette : versions grecques du mythe d’Arachné, dans Rursus, 2, Nice, 2007 lire en ligne
    « Pour János György Szilágyi, la version grecque est un récit étiologique caractéristique de la période hellénistique tandis que la version ovidienne témoignerait d'une origine plus ancienne, remontant au moins à l'époque archaïque de rivalité entre l'artisanat grec et l'artisanat d'Asie mineure. Cette lecture historique du mythe était déjà celle de Robert Graves. Elle s’appuie notamment sur l'origine lydienne d'Arachné chez Ovide, que l'on retrouve chez Pline l'Ancien tandis que Nonnos de Panopolis fait d'Arachné une Perse et Héliodore une Sère. Cependant, si des circonstances historiques ont pu déterminer le cadre géographique du récit mythique, celui-ci ne se réduit pas pour autant à la simple transposition de ces circonstances. Aussi Ioanna Papadopoulou-Belmehdi, qui replace la version « attique » dans le contexte de la symbolique du tissage féminin, la considère-t-elle comme « plus ancienne » que celle d'Ovide, « enracin[ant] le mythe en plein sol athénien ». Mais il existe aussi une troisième version, vraisemblablement d’époque alexandrine, qui l’associe au devin Tirésias et attribue la métamorphose au courroux d’Aphrodite. »

Sources radiophoniques

Liens externes

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