André de Saint-Victor

André de Saint-Victor est un victorin mort le , à Wigmore, Pays de Galles. C'est un théologien et l'un des plus grands exégètes scientifique de la Bible du XIIe siècle, notamment par un retour à l'hebraica veritas, initiée par Hugues de Saint-Victor.

Vie

Sa formation est assurée par Hugues de Saint-Victor à l'Abbaye Saint-Victor de Paris. Il reprend la chaire de son maître après 1140 jusqu'en 1147. André devient ensuite l'abbé du monastère de Wigmore, (diocèse d'Hereford), une des maisons des victorins de 1147 à 1154. Quelques différends l'obligent à quitter son diocèse un temps : on le retrouve à Paris de 1159 à 1162. Il meurt en 1175 à Wigmore.

Suivant de près les conseils de son maître Hugues, quêtant le sens littéral ou historique, il laisse d'importants commentaires sur une grande partie de l'Ancien Testament. André a étudié le grec et l'hébreu et les traditions et méthodes des maîtres juifs, ce qui l'a profondément influencé. Ses disciples et lui, préférant parfois l'interprétation des rabbins à la tradition chrétienne, Richard de Saint-Victor s'en prend à lui dans son De Emmanuele[1], et l'accusait de judaïser l'exégèse biblique, en interprétant littéralement les prophéties d'Isaïe et notamment le Ecce virgo concipiet et pariet filium... (Isaïe, 7,14)[2]. Aux yeux d'André « la prophétie n'a pas d'autre objet que la délivrance prochaine d'Achaz et de son royaume. Sous l'influence de cette interprétation, on appliquait le passage d'Isaïe, non à la Vierge, mais à la femme du prophète. »[3].

Au XIIIe, Roger Bacon, très influencé par l'exégèse des Victorins, récrimine l'autorité excessive des commentaires d'André de Saint-Victor, considérant sa science insuffisante.

Œuvres

  • Commentaire sur le Pentateuque (Paris, BN, Ms. Lat. 14416)
  • Commentaire sur Isaïe (Paris, BN, Ms. Lat. 125 et 574)
  • Commentaire sur les Rois, Paralipomènes, Proverbes, Macchabées, Petits prophètes, Daniel (Cambridge, Ms.)
  • Expositiones historicas in Libros Salmonis

Éditions

  • Expositiones historicas in Libros Salmonis, éd. Berndt, Turnhout-Brépols, 1991

Bibliographie & sources

  • R. Berndt, André de Saint-Victor (ꝉ 1175), exégète et théologien, Paris-Turnhout, 1991.
  • Pierre Riché & Guy Lobrichon (Dir.), Le Moyen Âge et la Bible, chapitre Les écoles du XIIe siècle par Jean Châtillon, Beauchesne, 1984, p. 163-197.
  • C. Trochon, André de Saint-Victor, Paris, 1877, 12 p.
  • (en) Beryl Smalley (en), The Study of the Bible in the Middle Age, Oxford, 1984
  • (en) Beryl Smalley, Andrew of St Victor, Abbot of Wigmore : A Twelfth Century Hebraist in RTAM, t. 10, p. 358-374, 1938.
  • (en) Beryl Smalley, The School of Andrew of St Victor in RTAM, t. 11, p. 145-167, 1939.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « Sed huic nostræ assertioni reclament Iudaei, submurmurant, imo acclamant illis iudaizantes nostri. » (PL t. 196, col. 601-666)
  2. Gilbert Dahan, Les intellectuels chrétiens et les juifs au Moyen Âge, Cerf, 1990, p. 517.
  3. P. Fournier, André (article 58), in Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, t. 2, Letouzet et Ané, 1914, p. 1618.
  • Portail du christianisme
  • Portail du catholicisme
  • Portail du Moyen Âge
  • Portail de la théologie
  • Portail de l’Angleterre
  • Portail de la France
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.