André Mandouze

André Mandouze, né à Bordeaux le et mort à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), le , à quelques jours de ses 90 ans, est un historien, universitaire et journaliste catholique, militant de l'antifascisme et de l'anticolonialisme[1].

Biographie

André Mandouze passe son enfance à Bordeaux et son baccalauréat au lycée Lonchamps, notamment aux côtés de son ami André Clavé, qu'il retrouvera tout au long de leurs combats communs, et, au commencement, sous l'influence de leur exceptionnel professeur d'anglais, Pierre Chamaillard[2]. Ancien élève de l'École normale supérieure (promotion 1937)[3], agrégé de lettres en 1939[4], il entre dans la clandestinité sous l'Occupation, noue des réseaux d'amitié judéo-chrétienne, se lie au dominicain Jean-Augustin Maydieu, l'un des fondateurs de l'hebdomadaire chrétien Sept (fermé par les Dominicains, en 1937, sur ordre du Vatican), et au jésuite Pierre Chaillet, avec qui il lance en 1942 Les Cahiers du Témoignage chrétien, dont il sera le premier rédacteur en chef.

En 1946, il devient professeur à l'université d'Alger. L'Algérie est pour lui la terre natale de saint Augustin, à qui il consacrera sa thèse en Sorbonne. Proche du cardinal Duval, archevêque d'Alger, il milite pour l'indépendance de l'Algérie. Avec d'autres intellectuels catholiques comme François Mauriac, Louis Massignon, Henri Guillemin, Henri-Irénée Marrou (son maître en augustinisme), Pierre-Henri Simon, il s'élève contre la torture, dans Le Monde, à France-Observateur, à Témoignage chrétien.

En 1947, il participe à la création de l'Union des chrétiens progressistes, éphémère parti qui se font en 1950 dans l'Union Progressiste.

À partir de 1954, il s'engage activement auprès du FLN. Il est arrêté en avec d'autres militants pro-FLN, mais avec le soutien médiatique de Robert Barrat, François Mauriac et Jean-Marie Domenach, les inculpés sont rapidement relâchés.

En 1960, il signe le Manifeste des 121 titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ».

En 1963, à la demande d'Ahmed Ben Bella, il entreprend de réorganiser l'université algérienne (ou algéroise). Mais avec l'arrivée au pouvoir de Houari Boumédiène, il redevient professeur à l'université d'Alger puis rentre à Paris enseigner le latin à la Sorbonne.

Il ne retournera en Algérie, mise à part une soirée commémorative organisée à l'automne 1970 par la faculté des lettres  à laquelle assistaient également les poètes Philippe Soupault et Jean Sénac , qu'en pour présider, avec le président Abdelaziz Bouteflika, un colloque international sur saint Augustin, qui, pour lui, symbolise le lien entre africanité et universalité. Il a légué sa bibliothèque à l'Algérie.

Pour ce chrétien, marié et père de sept enfants, l'insoumission était un acte de foi.

Il figure sous le pseudonyme de Dr. B dans l'ouvrage Le Déserteur de Maurienne (alias Jean-Louis Hurst), livre interdit lors de sa première publication en 1960 et réédité en 2005 par les éditions L'Échappée.

Principaux ouvrages

  • Présentation : La révolution algérienne par les textes, Paris, Maspero, 1961, 171 p.
  • Intelligence et sainteté dans l'ancienne tradition chrétienne, Paris, Le Cerf, 1962, 114 p.
  • Saint Augustin. L'aventure de la raison et de la grâce, Paris, Études Augustiniennes, 1968, 798 p.
  • Direction : Deux mille ans de christianisme, Société d'Histoire chrétienne, 10 vol., 1975.
  • Histoire des saints et de la sainteté chrétienne, Paris, Hachette, 1986-1988.
  • Prosopographie chrétienne du Bas-Empire. Tome I : L'Afrique (303-533), Paris, CNRS, 1998, 1323 p.
  • Mémoires d'outre-siècle : 1. D'une Résistance à l'autre, Paris, Viviane Hamy, 1998.
  • Mémoires d'outre-siècle : 2. À gauche toute, bon dieu !, Paris, Le Cerf, 2003, 497 p. (ISBN 978-2204070904)
  • Un chrétien dans son siècle. De Résistance en résistances, Paris, Karthala, 2007, 376 p, (ISBN 978-2845869523).
  • Avec et pour Augustin, Paris, Le Cerf, 2013, 608 p.

Notes et références

Bibliographie

Voir aussi

Liens externes

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