André Caza

André Cazaumayou, dit André Caza ou Caza, né à Dax (Landes) le et décédé le à Passy (Haute-Savoie), est un sportif français et compétiteur en plongeon puis en ski alpin, catégorie vétéran, mais aussi un journaliste-caricaturiste à l'Auto puis l'Équipe. Enfin, il est également le créateur de deux stations touristiques en Haute-Savoie : la station de ski de Bernex (1950) et la station d’été avec la Plage du Lac de La Beunaz à Saint-Paul-en-Chablais (1951).

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Biographie

André Cazaumayou, dit André Caza, est basco-béarnais, fils d’Alfred Cazaumayou, pharmacien à Dax et de Lucie Barnetche, quatrième d'une famille de neuf enfants. Outre le pseudonyme d'André Cazade, il utilise aussi le peudo d'André Cazade[1].

Marié à Geneviève Rigaud, fille du peintre Pierre-Gaston Rigaud, il est le père de quatre enfants, Michel, Vincent (peintre), Philippe Caza et Maylis. Il est également le grand-père de neuf petits-enfants.

Laurent Chrétien, un de ses petits-fils, est entraîneur à la Fédération française de ski alpin.

Jeunesse

Élève au collège de "Cendrillon" de Dax, dès la 6e, André Caza s’adonne à la marche ou au vélo deux fois par jour avec déjà l'esprit de compétition.

Par la suite, il pratique la pelote basque sous toutes ses formes, de la "main nue" à la chistera, ainsi que le football (du poste d'ailier droit à celui de gardien de but), le hockey sur gazon, le rugby et le cyclisme sur piste (sur le bel anneau de ciment du vélodrome de Dax). Pendant les vacances, il fait également de l'aviron, de la natation et du plongeon.

En 1925, à 14 ans, il gagne à Bordeaux le Championnat Scolaire du Sud-Ouest en catégorie minime.

En 1926, au Sporting d'Hossegor tout neuf, André Caza pratique la brasse, le crawl, le plongeon, et le water-polo. Dans toutes ces spécialités il remporte divers titres avec le club hossegorien : champion des Landes, puis de la côte basque. Ensuite, au sein de l'Aviron bayonnais, il devient champion du Sud-Ouest de plongeon. Il réalise également de multiples traversées à la nage des fleuves des villes du Sud-Ouest de la France.

À l’issue de 10 ans d'études classiques au collège de Dax, il obtient deux baccalauréats : le Bac Latin-Sciences et le Bac Philosophie.

Puis, il est étudiant en dilettante en pharmacie à Paris où il gagne le Critérium de France 2e catégorie. Il suit alors un entraînement au SCUF avec les meilleurs plongeurs de l'époque : Maurice Lepage, Émile Poussard, Roger Heinkelé. Il participe à ses premières compétitions au niveau 1re série nationale. Les concours sont très rares. Il s'agit surtout d'exhibitions dans toutes les fêtes de natation avec beaucoup d'invitations en province ou à l'étranger, avec des plongeons comiques et des figures de compétition.

Plongeur, journaliste-caricaturiste

Après l’échec de ses études en pharmacie qui ne l’intéressaient pas, Caza travaille ses dons pour le dessin en suivant les "cours ABC" par correspondance et édite son premier album "Les martyrs de la rue Gît-le-Cœur" à Paris. Il loge à la Cité universitaire-Maison suédoise, puis sort un 2e album, "Labo 1".

Par ailleurs, il est bientôt solidement installé au 3e rang des plongeurs français avec quelques victoires en championnat de Paris. Il réalise un exploit en 1933, en décrochant une médaille d'argent aux Jeux Olympiques Universitaires à Turin. Il est ensuite Champion de France de tremplin en 1936. Apparaît alors chez lui une vocation d'entraîneur qui va lui permettre de lancer les plus grands plongeurs des dix années suivantes parmi lesquels Raymond Mulinghausen qui vécut dans la ville du Bourget dans le département de la Seine.

Benjamin, L'Auto, L'Équipe, la Plage de l'Isle-Adam

Au début des années 1930, André Caza est embauché par Jean Nohain, dit Jaboune, comme dessinateur puis reporter et finalement secrétaire de rédaction pour le premier vrai journal réservé aux enfants : Benjamin. Il y travaille avec Pinchon. Caza dira de ce journal où il restera jusqu’en 1939, que c'était « une merveilleuse école de journalisme ». En 1933, il entre à L'Auto d'Henri Desgrange avec ses premières caricatures. Il reste à L'Auto devenue L'Équipe jusqu'en 1950, avec un espace personnel pour ses caricatures, « La Case à Caza », avec une interruption de deux ans en 1949-50. Au cours de cette intermède, il est directeur de la Plage de L'Isle-Adam. Il y crée le fameux Bassin-Record surélevé, ainsi que le Club de la Plage, faisant venir, pour de grandes fêtes, beaucoup de célébrités du monde nautique entre autres, tels que Jean Taris, Johnny Weissmuller, avec ses amis plongeurs français et étrangers.

Pendant cette période, il travaille aussi à la radio au Petit Palais et au Poste parisien. À côté des caricatures sportives, il réalise des caricatures de vedettes du théâtre, du cinéma, du music-hall et des courses hippiques. « L'Album n° 1 du Turf » de Caza rencontre le succès, prolongé par des expositions et beaucoup de ventes aux particuliers, aux grands jockeys, aux entraîneurs, ainsi qu’aux propriétaires de Chantilly, de Maisons-Laffitte, d’Enghien-les-Bains et d’ailleurs.

Entraîneur de l'Équipe de France de plongeon

Après guerre, André Caza reprend le tremplin. En 1946, il devient entraîneur de l’Équipe de France de Plongeon, section Tremplin de 3 mètres, avec Mady Moreau, qui arrive de Saïgon et Roger Heinkelé. À la même époque, Raymond Mulinghausen et Nicole Pellissard-Darrigrand, étaient quant à eux, en section haut-vol, avec les plate-formes de 10 mètres.

En 1947, avec ces deux surdoués, il bouleverse les méthodes d'entraînement de l'époque en y incorporant du footing, du jogging, de l’acrobatie, de l’équilibrisme, du yoga, du sauna, de la préparation scientifique pour chaque concours et même un stage d'oxygénation et de ski à l'École nationale de ski et d'alpinisme aux Praz de Chamonix. Les résultats sont probants pour les deux champions avec les titres des champions de Paris, puis de France, puis d'Europe à Monaco en .
Cette année-là avec 3 médailles d'or sur 4, les plongeurs français viennent immédiatement derrière les États-Unis sur le plan mondial.
Ses deux élèves enlèvent 12 concours sur 13 au cours d'une tournée d'entraînement, en préparation des Jeux olympiques d'été de 1948, dans les pays nordiques. Aux Jeux olympiques à Londres, les amis étrangers de Caza, l’Américain Bruce Harlan, et la Danoise Birte Christoffersen-Hanson, le Suédois Brunehage Lennart raflent tout au tremplin. C’est donc l’échec à Londres pour la délégation française et la fin de sa carrière d’entraîneur pour Caza. Jusque-là, c’est cette carrière d’entraîneur qui l’a rendu le plus heureux.

Le ski et la création de deux stations touristiques en Haute-Savoie

En 1943, à 32 ans, il découvre le ski à Val-d'Isère, une passion qui ne le quittera plus. Il comprend vite que la technique est essentielle dans ce sport anti-naturel. Dès 1945, il commence à faire des reportages pour le journal L'Équipe lors des grands événements du ski international. C’est l’époque des James Couttet, Henri Oreiller, Jean Blanc Rominger, Zeno Colò, et bien d’autres.

Il commence à courir la moindre course dont le fameux Derby de la Parsenn de Davos avec 14 km de descente.

En 1950, il quitte Paris et part à la recherche d’une station de ski pour le compte du une société financière qui le laissera finalement tomber. Cependant, il emmène malgré tout sa famille en Haute-Savoie, à Bernex.

Il y crée la première école de ski et le premier Syndicat d'initiative. C’est la naissance de cette station de ski de moyenne montagne en .

Au printemps 1951, Caza découvre le Lac de La Beunaz sur la commune de Saint-Paul-en-Chablais à côté de Bernex. Il y crée alors une petite plage rustique près de ce lac pur et tempéré qui restera préservé, au moins tout le long de la vie de Caza. La Plage acquiert une bonne renommée grâce au génie de la communication et de l’animation dont fait preuve son créateur. Elle restera propriété de sa famille jusqu’en 1995.

Parallèlement, Caza va commencer les compétitions de ski, en catégorie vétéran. En 25 ans de compétition, il gagnera 14 fois le Derby des Vétérans du Ski, la dernière fois en 1986 lors de sa 25e participation à l’âge se 75 ans. Avec plus de 100 courses de vétérans régionales à son actif, il épinglé à son palmarès quelques grands noms du ski français comme François Tissot ou Émile Allais, qui appartenaient à la même catégorie d'âge.

Émile Allais l’initie à la descente et au kilomètre lancé, ou KL, que celui-ci avait implanté à la Plagne. En 1966, à 55 ans, il intègre ainsi le « Club des Cent » avec une pointe de vitesse honorable de 108 km/h.

Chamois, flèches, fusées, slaloms parallèles, KL, parachute, il profite à cent pour cent de toutes les possibilités sportives de la Plagne devenue son « QG ». Au rythme des courses, il se déplace à travers l'Europe et vit plusieurs mois par an dans son camping-car, au pied des pistes.

Entre-temps, le mouvement du Ski Vétéran se développe de plus en plus. André Caza fait la liaison avec le grand leader du ski vétéran italien Enzo Virbino, qui organisait déjà le Championnat du Monde Vétéran en Géant. Caza devient Champion du Monde Vétéran de descente pour la 1re fois en 1978 à Courmayeur.

Parallèlement, il continue le KL à la Plagne, gagnant tous les concours dans sa catégorie. Il atteint son record personnel de vitesse à 138,880 km/h en 1974 à 63 ans. Il participe aussi au célèbre KL de Cervinia en 1972 où il fait une pointe à 131 km/h, et en 1973 où il atteint 135 km/h. En 1975, il remporte la 1re Coupe de France de Vitesse à la Plagne.

La Coupe du Monde des Vétérans est désormais organisée chaque année, avec une vingtaine de courses dans huit pays différents. En outre, un Championnat du Monde des Vétérans a lieu également tous les ans. En 1981, André Caza remporte le titre de la descente et du combiné avec une énorme avance sur les Autrichiens, les Allemands, les Italiens et les représentants des autres nations. En Championnat du monde, il court aussi en slalom géant et en descente et arrive 2e au classement général en 1982 et 1983 ainsi que 2e en slalom géant.

Toujours en 1982, à l'occasion du renouveau du KL grâce à l'action des sœurs Catherine et Annie Breyton, il renoue avec le ski de vitesse, après 6 ans d'arrêt dans cette discipline.

André Caza skiera en compétition jusqu’à ses 80 ans.

Caza, pionnier visionnaire de son époque

  • en journalisme : il fût journaliste-caricaturiste de renom pour le premier journal pour enfants Benjamin, créé par Jean Nohain. Il a eu ensuite une rubrique tout-sports, "La Case à Caza", pour L'Auto, puis L'Équipe. Il aussi dessiné pour le Turf, le théâtre, et pour l'hebdomadaire de sports suisse la Semaine Sportive.
  • en sport : l'entraînement en plongeon avec les stages en altitude, l'usage du sauna, qu'il importe de Suède, aux Rousses pour le premier en France, puis à La Plage de l'Isle-Adam, une nouvelle forme de préparation physique polyvalente et multi-sports, des idées pour la conception des vêtements de compétition de ski, l'invention avec son ami Roger Heinkelé, des "Cazenkel", porte-habits pour cabines en piscine.
  • en loisirs et animation : le bassin-record surélevé de la Plage de l'Isle-Adam - le vrai sauna finlandais, le mini-golf fait de ses mains, le Télébeune (une tyrolienne au-dessus du Lac de la Beunaz à Saint-Paul-en-Chablais) dès 1959 et tant d'autres choses à la Plage de la Beunaz.
  • en tourisme : le tourisme rural, sportif, ludique et familial dès 1950 dans un coin perdu de Haute-Savoie, à Bernex et à La Beunaz (Saint-Paul-en-Chablais), ainsi que précurseur du retour à la campagne, à la vie simple, loin des turbulences de la capitale.

André Caza a vécu en homme libre, proche de la nature, avec des choix marqués. Sa devise aurait pu être : « Moins mais mieux ».

Notes et références

  1. Éliane Daphy, « André Cazade pseudonyme de de André Cazaumayou (illustrateur 1911-2003) », sur médiHAL - IAC (Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain), .

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