Ambronay

Ambronay (prononcé [ɑ̃.bʁɔ.ne]) est une commune française, située dans le département de l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle se situe à quelques kilomètres d'Ambérieu-en-Bugey.

Ambronay

Vue du château d'Ambronay (ou château de Blains), mairie d'Ambronay.

Blason
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Ain
Arrondissement Belley
Intercommunalité Communauté de communes de la Plaine de l'Ain
Maire
Mandat
Marie-Christine Barillot
2020-2026
Code postal 01500
Code commune 01007
Démographie
Gentilé Ambrons
Population
municipale
2 763 hab. (2018 )
Densité 82 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 00′ 23″ nord, 5° 21′ 40″ est
Altitude Min. 225 m
Max. 765 m
Superficie 33,55 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Ambérieu-en-Bugey
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Ambérieu-en-Bugey
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Ambronay
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Ambronay
Liens
Site web ambronay.fr

    Géographie

    Abbaye d'Ambronay

    La commune d'Ambronay se situe au centre d’un hémicycle de moyenne montagne, au pied du contrefort le plus occidental du Jura bugiste ; elle est bordée sur sa façade ouest par la rivière l’Ain.

    Il s'agit d'une commune rurale dont le territoire compte 3 355 hectares dont 720 boisés.

    Le point le plus haut s'établit au lieu-dit le Morimont qui culmine à 643 m ; en plaine, le point le plus bas est à 299 m près du hameau du Genoud.

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Ambronay est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Ambérieu-en-Bugey, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 15 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (61,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (34,7 %), forêts (24,9 %), prairies (17,1 %), zones agricoles hétérogènes (7,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,5 %), zones urbanisées (4,8 %), mines, décharges et chantiers (2,7 %), eaux continentales[Note 3] (1,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,7 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Dans les documents médiévaux, Ambronay est mentionnée sous les formes suivantes Ambroniacus en 1193, Ambroniacum en 1225, Ambronais (v.1250), Villa Ambruniaci (1285), Ambronay (v.1325), Ambrogniacus / Ambrognacus (1339), Anbronnay (v.1341), Ambornaco (1417), Ambrunay (1465), Ambrognay (1554), Ambournay (1563), Ambronay (1613), Ambournay en Bugey (1662), Ambournay / Ambronay (1789)[8],[9].

    Le toponyme de Ambronay provient très probablement d'un nom de « domaine gallo-romaine Ambroniacum, formés avec le suffixe -acum du gentilice Ambronius »[9].

    Histoire

    La restauration des bâtiments anciens continue et fait partie des « 1000 projets » du gouvernement français de 2009. L'histoire d'Ambronay continue d'être étroitement liée à celle de la France.

    Moyen Âge

    Un moine irlandais y aurait initialement fondé une abbaye de femmes, puis vers l'an 800, saint Barnard, officier de la cour de Charlemagne, entreprend la restauration des bâtiments primitifs et installe un monastère obéissant à la règle de saint Benoît. Il obtient la totale indépendance de l'abbaye qui, au fil des siècles, va devenir de plus en plus puissante. Une bulle de 1051 du pape Léon IX atteste de cette indépendance. Mais la convoitise et les nombreuses guerres font qu'en 1282, l'abbaye demande la protection des Savoyards. Ambronay est alors fortifiée.

    En 1308[10],[Note 4], la « fameuse prise d'Ambronay » qui ne dura qu'une semaine fut le fait d'un tout petit nombre d'habitants ralliés au parti dauphinois. À cette occasion aucun homme d'arme dauphinois ne pris part à cette rébellion.

    En 1310[11], les gens du Dauphin incendient les défenses de la ville. En 1341[12], trois jours après la Pentecôte, la moitié de la ville, l'étable, la grande tour et la tour du comte sont ravagées par un incendie.

    Bastide de Gironville dite Fort Sarrazin (MH) est construite en 1323 dans le cadre de la guerre entre savoyards et dauphinois. Il s'agit alors d'une levée de terre renforcée par des défenses en bois. Malheureusement elle ne pourra éviter le passage des troupes dauphinoises marchant sur les Savoyards lors de la bataille de Varey.

    En 1470, la ville a ses armoiries actuelles.

    Époque moderne

    En 1601, Ambronay est rattachée au royaume de France par le traité de Lyon. Biron arase la tour Dauphine et le déclin continue jusqu'en 1652, date à laquelle l'abbaye est rattachée à la riche congrégation des moines de Saint Maur. De grosses restaurations sont entreprises.

    Époque contemporaine

    La Révolution française supprime les ordres religieux le et tout est dispersé à Ambronay. Le cloître est reconverti en prison. Albitte, en 1793, fait abattre le clocher de l'abbaye.

    Il faut attendre le pour que le chanoine Garcin et le député Alexandre Bérard obtiennent le début du classement de l'abbaye, suivi en 1905 par celui du cloître.

    La ville a son aspect actuel depuis 1762. La rue principale est alors percée et perd son passage couvert, le quartier nord et deux de ses trois portes. Seule la porte de la Gargouille est conservée.

    Dans la plaine, un camp militaire est installé en 1916 pour fournir le pain aux soldats du front pendant la Première Guerre mondiale. Il ferme définitivement en .

    Le festival international de musique baroque est créé en 1980. En 2003, le centre culturel de rencontre d'Ambronay est ouvert.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1945 1947 Jules Blanchet PCF Député de l'Ain (1946-1951)
    1971 1983 François Beau    
    1983 2001 Daniel Benassy DVG Conseiller général du canton d'Ambérieu-en-Bugey (2001-2015)
    2001 2008 Gabriel Fournier UDF  
    2008 2014 Robert Greffet    
    2014 2020 Gisèle Levrat DVG  
    2020 En cours Marie-Christine Barillot    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    Les habitants de Ambronay sont appelés les Ambrones et les Ambrons, notamment sur le site de la mairie. On trouve également mentionnées les formes Ambrunois ou Ambournois[8],[13].

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[15].

    En 2018, la commune comptait 2 763 habitants[Note 5], en augmentation de 10,39 % par rapport à 2013 (Ain : +4,54 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 5712 3751 8951 8821 7981 8331 7371 8131 835
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 7731 7061 7281 5021 5061 4921 5011 4151 327
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 2781 2821 2411 1711 2081 1641 0971 1001 216
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    1 0371 1931 2701 8621 9962 1462 2192 3282 570
    2018 - - - - - - - -
    2 763--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    La gare d'Ambronay au début du XXe siècle.
    • Abbaye Notre-Dame d'Ambronay
    L'abbaye Notre-Dame d'Ambronay est une abbaye bénédictine, fondée au XIe siècle par Barnard de Romans.
    Au titre des monuments historiques, l'église Notre-Dame fait l’objet d’un classement par arrêté du  ; le cloître et la salle capitulaire font l’objet d’un classement par arrêté du , la tour des Archives fait l’objet d’une inscription par arrêté du , les façades et toitures de la tour Dauphine font l’objet d'une inscription par arrêté du , les parties non classées des bâtiments dits conventuels et des bâtiments de l'infirmerie font l’objet d'une inscription par arrêté du , et les bâtiments composant l'abbaye, bâtiments dits conventuels, bâtiments de l'infirmerie, logis abbatial, pigeonnier font l’objet d’un classement par arrêté du [18].
    • Bastide de Gironville
    La bastide de Gironville ou Fort Sarrazin ou Les Terreaux est une ancienne maison forte fossoyée[19] du XIVe siècle dont les vestiges se dressent sur la commune.
    La bastide fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [20].
    • Enceinte urbaine
    Subsistent des anciennes fortifications de la ville : la porte de la Gargouille ; la tour des Archives (XIIIe siècle ?) ; la tour Dauphine[21].
    Ancien château du XVIe siècle, remanié au XIXe siècle.

    Culture

    Labellisé Centre culturel de rencontre depuis 2003, Ambronay est un lieu de partage où la culture est accessible à chacun, un lieu d'échange ouvert sur la vie. Enfants, adolescents, amateurs, professionnels, chercheurs, étudiants, artistes internationaux, jeunes professionnels, tout le monde trouve à Ambronay un espace de création et d'épanouissement ouvert à tous.

    Pour les amateurs, le Chœur du festival d'Ambronay réunit chaque année entre trente et quarante choristes autour de chefs de renom. Autour de sa réflexion artistique et de sa thématique « musique et sacré », le centre de recherche d'Ambronay a choisi de se déployer dans différentes directions : chercheurs et créateurs travaillent de concert pour en explorer les ramifications intellectuelles, humaines, sociales et artistiques.

    Enfin, le Label Ambronay est distribué par Harmonia Mundi depuis 2005. Grâce au soutien des partenaires institutionnels, une nouvelle phase de restauration et de valorisation du patrimoine s'ouvre. Elle permettra aux résidences de s'épanouir et aux séminaires d'entreprises de prendre forme.

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blasonnement :
    De gueules au faisceau rayonnant de treize épis d'or (représentant les treize hameaux de la commune) lié du même[22].

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. N. Chorrier donne pour sa part dans son Histoire générale du Dauphiné la date de 1316, qui fut reprise par Guigue, Quinsonas, Vingtrinier, et d'autres. Cette date de 1316 étant peu probable car une trêve à peu près respectée avait été signée en 1314 à Villar-Benoît (Pontcharra). Il en est de même pour le siège et la prise de Saint-Germain.
    5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Histoire des communes de l'Ain, 1984, p. 52, Présentation.
    9. Henry Suter, « Ambronay », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
    10. Alain Kersuzan, Défendre la Bresse et le Bugey - Les châteaux savoyards dans la guerre contre le Dauphiné (1282 - 1355), collection Histoire et Archéologie médiévales n°14, Presses universitaires de Lyon, Lyon, 2005, (ISBN 272970762X), p. 14-15.
    11. Alain Kersuzan, ibid., p. 52.
    12. Alain Kersuzan, ibid., p. 83.
    13. Gentilé, sur habitants.fr
    14. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    15. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    18. « Abbaye (ancienne) », notice no PA00116291, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    19. Action thématique programmée en archéologie métropolitaine : "inventaire des fortifications de terre" (groupe Rhône-Alpes), Château de Terre : de la motte à la maison-forte - histoire et archéologie médiévales dans la région Rhône-Alpes, juin 1987-décembre 1988, p. 6.
    20. « Bastide de Gironville dite Fort Sarrazin », notice no PA00125733, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    21. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Éditions Publitotal, , 1304 p. (OCLC 1078727877), p. 30.
    22. Banque de blason, sur labanquedublason2.com (section “communes de France” puis “01” puis “Ambronay”)

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Louis Trénard et Raymond Chevallier, Histoire des communes de l'Ain : Le Bugey, Roanne, Éditions Horvath, , 503 p. (ISBN 978-2-7171-0314-4).

    Articles connexes

    Liens externes

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