Altaïr

Alpha Aquilae • Altaïr de l'Aigle

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Altaïr
α Aquilae
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 19h 50m 46,999s[1]
Déclinaison  52 05,96[1]
Constellation Aigle
Magnitude apparente 0,76[2]

Localisation dans la constellation : Aigle

Caractéristiques
Type spectral A7Vn[3]
Indice U-B 0,09[2]
Indice B-V 0,22[2]
Indice V-R 0,14[2]
Indice R-I 0,13[2]
Variabilité δ Sct[4]
Astrométrie
Vitesse radiale −26,60 ± 0,4 km/s[5]
Mouvement propre μα = +536,23 mas/a[1]
μδ = +385,29 mas/a[1]
Parallaxe 194,95 ± 0,57 mas[1]
Distance 16,73 ± 0,05 al
(5,13 ± 0,01 pc)
Magnitude absolue 2,21[6]
Caractéristiques physiques
Masse 1,86 ± 0,03 M[7]
Rayon 2,008 ± 0,006 R[7]
Gravité de surface (log g) 4,29[8]
Luminosité 10,6 L[9]
Température 6 900 à 8 500 K[10],[11]
Métallicité 0,019[7]
Rotation 314 km/s[7]
Âge 1×108 a[7]

Autres désignations

α Aql, 53 Aql (Flamsteed), HD 187642, HR 7557, BD+08 4236, GCTP 4665.00, GJ 768, LHS 3490, HIP 97649, SAO 125122[12]

Altaïr (α Aquilae / α Aql) est l'étoile la plus brillante de la constellation de l'Aigle. De magnitude apparente 0,76[2], elle est la douzième étoile la plus brillante de la voûte céleste. Située à environ 17 années-lumière de la Terre[1], elle est aussi l'une des étoiles les plus proches visibles à l'œil nu.

Caractéristiques physiques

Image directe d'Altaïr.

Altaïr est une étoile blanche de type spectral A7Vn[3], avec une classe de luminosité V (lire « cinq »), qui indique qu'il s'agit d'une étoile de la séquence principale. Le suffixe « n » derrière sa classe de luminosité indique que son spectre présente des raies « nébuleuses » en raison de sa rotation rapide. Elle est aussi considérée comme une étoile variable de type Delta Scuti, malgré des variations très petites, de l'ordre de 2 millimagnitudes[13].

Elle est environ deux fois plus grande que le Soleil (2,008 ± 0,006) et 1,86 ± 0,03 fois plus massive que lui[7], et elle est près de onze fois plus lumineuse que lui[9].

Ce qui la caractérise est sa rotation extrêmement rapide : il lui faut 7 heures 46 minutes pour effectuer une rotation[7], là où le Soleil met un peu plus de 25 jours. Altaïr tourne donc à son équateur à une vitesse de 314 km/s[7]. En conséquence, Altaïr est oblongue, aplatie aux pôles et renflée à l'équateur : son diamètre équatorial est au moins 22 % plus grand que son diamètre polaire[13]. L'aplatissement ε est égal à 0,220 ± 0,003, l'inclinaison i entre l'axe des pôles et la ligne de visée est égale à 50,7 ± 1,2° et l'angle de mouvement propre PA est égal à 301,1 ± 0,3°[7].

En 2007, des images de la surface d'Altaïr, dans le domaine du visible, ont été réalisées depuis l'observatoire du Mont Wilson en Californie grâce aux techniques de l'interférométrie en mettant en œuvre quatre des six télescopes du site[14]. Les images obtenues montrent une étoile de couleur bleutée, fortement oblongue ce qui confirme les observations précédentes sur sa vitesse de rotation[10].

Une modélisation à 2 dimensions, présentée dans une nouvelle étude publiée en janvier 2020[7],[15] précise ses caractéristiques physiques. L'âge est beaucoup plus jeune (100 000 000 années) qu'estimé auparavant.

Environnement stellaire

Altaïr est une étoile double optique : sa compagne, de magnitude 9,6, ne lui paraît associée que par un effet de perspective.

Altaïr est également l'un des sommets du triangle d'été, un astérisme formé également de Alpha Cygni (Deneb) et de Alpha Lyrae (Vega).

Noms traditionnels

Le nom Altaïr vient de l'arabe al-nasr al-ṭāʾir[16] (النسر الطائر) qui signifie « l'aigle (ou le vautour) en vol ». Le nom arabe apparaît avant les traductions des ouvrages grecs. L'origine est probablement sumérienne ou babylonienne, pour ces peuples Altaïr était « l'étoile de l'aigle ». Chez les anciens arabes, « l'aigle en vol » désignait soit la seule Altaïr, soit l'astérisme constitué des trois étoiles alignées α, encadrée de β et γ de l'Aigle (les ailes ouvertes). Il s'opposait à la configuration voisine des trois étoiles α, ε et ζ de la Lyre, « l'aigle plongeant » (les ailes refermées). L'aigle a dû d'abord désigner Altaïr puis chacune des deux étoiles Altaïr et Véga (α de la Lyre)[16].

En chinois, elle est nommée « Niu Lang » (牛郎), en japonais, « Hikoboshi » (彦星). Au Japon comme en Chine, Altaïr est mentionnée dans la légende de la Tisserande et du Bouvier. La 7e nuit du 7e mois lunaire (七夕), les Japonais fêtent Tanabata et les Chinois Qīxī en l'honneur de ce couple éternel. En astronomie chinoise, elle fait partie de l'astérisme Hegu, représentant un tambour.

Notes et références

  1. (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2 pages=653–664, (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. (en) J. R. Ducati, « VizieR Online Data Catalog: Catalogue of Stellar Photometry in Johnson's 11-color system », CDS/ADC Collection of Electronic Catalogues, 2237, 0, (Bibcode 2002yCat.2237....0D)
  3. (en) R. O. Gray et al., « Contributions to the Nearby Stars (NStars) Project: Spectroscopy of Stars Earlier than M0 within 40 Parsecs: The Northern Sample. I. », The Astronomical Journal, vol. 124, no 4, , p. 2048-2059 (DOI 10.1086/378365, Bibcode 2003AJ....126.2048G, arXiv astro-ph/0308182)
  4. (en) D. L. Buzasi et al., « Altair: The Brightest δ Scuti Star », The Astrophysical Journal, vol. 619, no 2, , p. 1072–1076 (ISSN 0004-637X, DOI 10.1086/426704, Bibcode 2005ApJ...619.1072B, arXiv astro-ph/0405127)
  5. (en) G. A. Gontcharov, « Pulkovo Compilation of Radial Velocities for 35 495 Hipparcos stars in a common system », Astronomy Letters, vol. 32, no 11, , p. 759 (DOI 10.1134/S1063773706110065, Bibcode 2006AstL...32..759G, arXiv 1606.08053)
  6. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5, , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971, lire en ligne)
  7. (en) Kévin Bouchaud et al., « A realistic two-dimensional model of Altair », Astronomy & Astrophysics, vol. 633, , article no A78 (DOI 10.1051/0004-6361/201936830, Bibcode 2020A&A...633A..78B, arXiv 1912.03138, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) M. L. Malagnini et C. Morossi, « Accurate absolute luminosities, effective temperatures, radii, masses and surface gravities for a selected sample of field stars », Astronomy & Astrophysics Supplement Series, vol. 85, no 3, , p. 1015–1019 (Bibcode 1990A&AS...85.1015M)
  9. (en) D. M. Peterson et al., « Resolving the Effects of Rotation in Altair with Long-Baseline Interferometry », The Astrophysical Journal, vol. 636, no 2, , p. 1087–1097 (DOI 10.1086/497981, Bibcode 2006ApJ...636.1087P)
  10. (en) J. D Monnier et al., « Imaging the surface of Altair », Science, vol. 317, no 5836, , p. 342–345 (PMID 17540860, DOI 10.1126/science.1143205, Bibcode 2007Sci...317..342M, arXiv 0706.0867)
    Voir la deuxième colonne du Tableau 1 pour les paramètres stellaires.
  11. En raison de sa rotation rapide, le rayon d'Altaïr est plus grand à l'équateur qu'aux pôles ; sa température de surface est également moins chaude à l'équateur qu'aux pôles.
  12. (en) * alf Aql -- Variable Star of delta Sct type sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  13. Kévin Bouchaud, Michel Rieutord, Armando Domiciano de Souza, Daniel Roy Reese et Pierre Kervella, « Une nouvelle jeunesse pour Altaïr. », L'Astronomie, vol. 134, no 141, , p. 34-40 (ISSN 0004-6302)
  14. Staring at the surface of an alien star, The Register, 4 juin 2007.
  15. Michel Rieutord, « Enfin un modèle réaliste pour Altaïr, une étoile à la rotation extrême ! », sur Institut national des sciences de l'univers, (consulté le )
  16. (en) Paul Kunitzsch et Tim Smart, A Dictionary of Modern Star names : A Short Guide to 254 Star Names and Their Derivations, Cambridge, Massachusetts, Sky Publishing Corp., , 66 p. (ISBN 978-1-931559-44-7) p 18.

Voir aussi

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