Allée couverte de Porz Poul'han

L'allée couverte de Porz Poul'han, dite aussi Menez Korriged Mont des korrigans », en breton), est une sépulture mégalithique datant du Néolithique final (entre 3300 et 2800 av. J.-C.). Elle est située sur le rebord du plateau dominant l'ouest de l'anse de Pors Poulhan (ou Porz Poul'han), sur la commune de Plouhinec dans le Finistère. Le monument, en ruine, est restauré en 1989. À cette occasion, plusieurs pierres alors manquantes ont été ajoutées afin de remonter deux des tables de couverture et un aménagement touristique du site archéologique a été réalisé sur place, comprenant une table d'orientation et de présentation.

Pour les articles homonymes, voir Menez.

Allée couverte de Porz Poul'han

Vue du site
Présentation
Nom local Menez Korriged
Chronologie Entre 3300 et 2800 av. J.-C.
Type dolmen
Période Néolithique final
Faciès culturel Mégalithisme
Visite libre d'accès
Caractéristiques
Dimensions Chambre funéraire de 11 m de long, 2 m de haut max
Matériaux Pierres
Géographie
Coordonnées 47° 59′ 11″ nord, 4° 27′ 56″ ouest
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Commune Plouhinec
Géolocalisation sur la carte : Finistère

La première description du monument a été faite par le chevalier de Fréminville, en 1825, qui le nommait Grand Dolmen de la baie d'Audierne. Il fait partie d'un ensemble archéologique préhistorique comprenant la nécropole mégalithique de la pointe du Souc'h et la grotte de Menez Dregan.

Description

Le Chevalier de Fréminville le décrit ainsi : « Son aspect est imposant : seize pierres verticales, rangées sur deux files parallèles, supportent sa plate-forme, qui était composée de trois énormes tables de pierre posées horizontalement. Il n'en existe plus que deux, celle du milieu ayant été brisée ; mais les deux que l'on voit encore sont de proportions extraordinaires. La longueur totale de ce monument est de 13 mètres quatre-vingt-dix-sept centimètres, et sa hauteur hors d'œuvre de deux mètres onze centimètres »[1].

Plan de l'allée couverte après restauration[2] de 1989.

La chambre funéraire se compose de seize piliers sur deux rangs parallèles supportant deux tables de couverture (il y en avait trois, historiquement), entouré d'un péristalithe « naviforme (en)[3] ». La chambre était fermée à l'est par une dalle de chevet derrière laquelle se trouve la cella. L'intérieur était dallé tout comme les espaces des parvis extérieurs limités par des dalles posées en chant, formant un péristalithe[4].

Cette sépulture collective abritait les dépouilles de plusieurs individus déposés successivement, possiblement des personnages important de la communauté. Elle a même été réutilisée par la suite comme en témoignent une perle annelée datant de l'âge du bronze trouvée sur place, ainsi que plusieurs urnes cinéraires datant de l'époque gallo-romaine[5].

Par ailleurs, Michel Le Goffic signale qu'une grotte très profonde, accessible au Néolithique, se trouve au sud de l'allée couverte.

Histoire

Ce tumulus se trouve sur un promontoire, lieu de débitage de silex côtier. La mise au jour de perles en pâte de verre lors des fouilles effectuées prouve sa fréquentation à l'âge du Bronze. Durant la période gallo-romaine, le rôle funéraire perdure comme l'atteste l'enfouissement d'urnes cinéraires. Au Moyen Âge, le site sert de carrière et certaines pierres y sont extraites.

Déjà fortement arasée, Michel Le Goffic note d'après une lithographie du XIXe siècle que les piliers sont à cette époque inclinés vers l’intérieur et ne supportent que deux tables de couverture. Il ajoute que « plusieurs piliers latéraux de la partie centrale ont disparu ou sont couchés et que la dalle de chevet a été abattue ou brisée au niveau du sol ».

Enfin, la base des piliers toujours dressés fut dynamitée en 1942 par l’armée allemande sous prétexte que le dolmen gênait la visibilité d'une batterie côtière alors placée à quelques dizaines de mètres au sud, afin de pouvoir surveiller la route de la corniche. Certains piliers furent sectionnés, d'autres renversés et les deux tables subsistantes se sont effondrées (la plus orientale était déjà à moitié basculée), à cette occasion. Le site devient un dépôt d'ordures, après la Seconde Guerre mondiale, et l’environnement s'urbanise rapidement.

Entre 1988 et 1989, après les deux campagnes de fouilles de 1986 et 1987 menées sous la direction de Le Goffic, le monument est restauré par le Conseil général et la commune de Plouhinec sur la base d'un plan issu des recherches du service départemental d'archéologie. Précédemment, la commune avait envisagé de déplacer et remonter le mégalithe sur un autre site.

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Le Goffic, Rapport de fouille [programmée. Août 1987] : Plouhinec (Finistère). Allée couverte de Porz Poul'han, Quimper, Service départemental d'archéologie, 1987, 51 p. (en ligne).
  • Michel Le Goffic, Rapport de fouille [programmée. Juillet 1986] : Plouhinec (Finistère). Allée couverte de Pors-Poul'han, Quimper, Service départemental d'archéologie, 1986, 58 p., avec un historique du monument p. 1-4 (en ligne).
  • Paul du Châtellier, « Nouvelles explorations dans les communes de Plozévet et de Plouhinec (Finistère), sépultures de l'époque de bronze », dans Revue archéologique, 1883, p. 19 (en ligne).
    « L'un d'eux surtout mérite bien ce soin [d'être sauvé "d'une destruction toujours croissante"]. C'est le colossal dolmen à galerie qui se trouve au-dessus de l'anse de Poulhan en Plozévet ; fouillé à une date inconnue, il sert aujourd'hui de hangar et des charrettes y sont remisées. »
  • Christophe-Paulin de La Poix Fréminville, Antiquités de la Bretagne : Antiquités du Finistère, 2, Brest, 1835, s. v. « 29. Grand Dolmen de la baie d'Audierne » p. 99 (en ligne) ; repr. Genève, 1979 (OCLC 7553981).

Lien externe

Notes et références

  1. Chevalier de Fréminville, Le guide du voyageur dans le département du Finistère,
  2. Pour avoir une idée de l'état du mégalithe avant la restauration, voir le « plan du monument avant relevage des piliers et carroyage », dans Michel Le Goffic, Rapport de fouille [programmée. Juillet 1986], p. 57 du pdf.
  3. Selon Michel Le Goffic, peut-être en rapport avec la mythologie gréco-étrusque du nocher Charon et du Styx. Voir dans son Rapport de fouille [programmée. Août 1987], p. 21 du pdf.
  4. Ceinture de dalles apposées sur le chant formant un cairn
  5. Panneau d'information touristique situé sur le site
  • Portail du Finistère
  • Portail de la Bretagne
  • Portail du mégalithisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.