Alfred Veillet

Alfred Veillet, né à Ézy-sur-Eure (Eure) le et mort à Rolleboise (Yvelines) le [1], est un peintre français.

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Alfred Veillet
Naissance
Ézy-sur-Eure (Eure)
Décès
Rolleboise (Yvelines)
Nationalité France
Pays de résidence France
Activité principale

Biographie

Né de Jean Léon Veillet, ouvrier peignier, et de Clémence Marquis, ménagère, il commence sa carrière professionnelle en comme ouvrier peintre à Bonnières-sur-Seine. Devenu décorateur diplômé, le hasard d'une commande le conduit chez Percival Rosseau, artiste peintre américain établi à Rolleboise, à qui il montre ses premières toiles. Ce dernier le présente à son compatriote et voisin Daniel Ridgway Knight, peintre naturaliste et grand admirateur de Corot, comme Veillet[1]. Ces contacts l'encouragent à poursuivre son activité artistique.

En , il fait la connaissance du peintre Maximilien Luce lors du salon des indépendants à Paris, lui achète deux paysages, et se lie d'amitié avec lui[2]. Il le convaincra en d'acquérir une maison à Rolleboise, non loin de la sienne[3],[4].

Cette même année il envoie sa première toile au salon des indépendants, auquel il participera régulèrement toute sa vie. En , il s'installe à son compte à Freneuse, puis en à Rolleboise. Outre Maximilien Luce, Ridgway Knight, Percival Rosseau, il fréquente aussi Georgette Agutte, Herbert Ward, Jean Texcier[2] et plus épisodiquement Paul Signac, Albert Dagnaux, Charles Angrand. Participant à de nombreux salons et expositions, il est reconnu par des critiques d'art tels que Apollinaire, André Warnod ou Roger Allard[1].

Lorsque survient la Première Guerre mondiale, bien que réformé en raison d'une santé fragile, il s'engage comme combattant volontaire avec le grade de caporal, participe à diverses batailles, mais il est grièvement blessé à la tête le au Chemin des Dames. Cela lui vaudra plusieurs citations et plusieurs décorations. Après avoir été trépané, hospitalisé durant un an, il reste mutilé de guerre, souffrant de céphalées, vertiges, dysmnésie et surdité partielle[5],[2],[6], mais il poursuit néanmoins l'exercice de son art[1].

Il fut adjoint au maire de Rolleboise, et en , fut élu conseiller d'arrondissement de Bonnières-sur-Seine[1].

Le , il meurt à Rolleboise, où il est inhumé[1].

Salons et expositions

  • À partir de , il expose régulièrement au Salon des indépendants.
  • En  : Exposition à la Galerie Brunner au bénéfice des sinistrés de la crue centennale. Guillaume Apollinaire le remarque et le cite pour la première fois dans le journal L’Intransigeant.
  • En , la galerie Camentron à Paris lui consacre une exposition personnelle où sont présentées trente-cinq toiles[7].
  • En  : Exposition avec Jean Texcier à la Galerie Legrip, à Rouen où Charles Angrand, Paul Signac et Maximilien Luce sont invités.
  • En , Veillet participe à la création d’une exposition annuelle à Mantes, la première d’une longue série. Y collaborent Paul Signac, Georgette Agutte, Albert Dagnaux et de nombreux artistes de la région. En est fondée l’"association des peintres du Mantois", dont Veillet devient le premier président.
Dans le même temps, Veillet expose régulièrement au salon des anciens combattants, "la Samothrace".
  • En  : Exposition commune avec Maximilien Luce au Tréport, puis à Vézelay[1].

Expositions posthumes

  • En  : au Salon des indépendants[8].
  • En  : à la bibliothèque municipale de Mantes[9].
  • En  : à l'office du tourisme de Versailles[10].
  • En  : au Centre régional de développement culturel de Rosny-sur-Seine[11].
  • Au début des années 2000 : aux "Sloan's auction galleries" à Washington[12].
  • En  : au musée de l'Hôtel-Dieu de Mantes, dans le cadre de l'exposition "Jean Agamemnon & ses peintres, Luce, Veillet, Lauvray"[13].
  • En et  : au musée de l'Hôtel-Dieu, à l'occasion d'une exposition de tableaux relatifs à Mantes et sa région provenant de la donation de Rodolphe Walter à cette ville[14].

Œuvre

Dans leur Dictionnaire des petits maîtres, Gérald Schurr et Pierre Cabanne décrivent ainsi les talents d'Alfred Veillet : « Attentif aux spectacles de l’eau et du ciel, Veillet est un postimpressionniste attachant, plein de verve et de poésie, manifestant parfois une certaine mélancolie devant une nature dont il appréhende le caractère fugitif. Il expose au Salon des Indépendants où Apollinaire le remarque et juge, en 1914, que ses paysages sont “délicats comme les sites séquaniens qui les ont inspirés” »[15].

Sa technique favorite est la peinture à l'huile, et ses sujets sont surtout des paysages sans personnage où l'eau domine : bords de Seine, étangs, lacs, ponts, bords de mer, ports... Il se qualifiait lui-même de "dernier impressionniste du XXe siècle"[4].

Galerie

Collections publiques

  • Un paysage de Vétheuil sous la neige fut acquis par l'État en 1952[16].
  • Une autre de ses toiles, intulée Vallée de la Seine est accrochée dans la salle du conseil municipal des Mureaux[12].
  • Des œuvres d'Alfred Veillet font partie de la donation de tableaux faite en par Rodolphe Walter à la ville de Mantes, désormais visibles au musée de l'Hôtel-Dieu[14].

Distinctions et hommages

Il reçoit successivement les décorations suivantes[5] :

Son nom a été donné à une rue d'Ézy-sur-Eure, sa ville natale[18].

Références

 : Principaux documents utilisés comme sources pour la rédaction de cet article.

  1. Éphraïm Jouy, « Alfred Veillet (1882-1958) : Le maître du ciel et de l’eau », sur www.art-expertise.net, (consulté le ). .
  2. Jean Texcier, « Peinture : Alfred Veillet », Biographie de Veillet, amitié avec Luce et Texcier, guerre, sur gallica.bnf.fr, Triptyque, Paris, , p. 25-32. .
  3. Chloë Bringuier, Conseil departemental des Yvelines, « Maximilien Luce : la douceur des bords de Seine », yvelines-infos.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Alfred Veillet : Biographie », sur alfredveillet.net (consulté le ).
  5. Archives départementales des Yvelines, « Registre d'incorporation militaire : Veillet Alfred » (consulté le ).
  6. « Impression - Peinture : La guerre de 1914-1918 », Alfred Veillet modèle de Luce pour La gare de l'Est sous la neige, sur impressionnistes.canalblog.com, (consulté le ).
  7. « Concours et expositions : exposition de tableaux de M. Alfred Veillet, galerie Camentron », La chronique des arts et de la curiosité, Paris, , p. 88 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Le salon des indépendants », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Exposition rétrospective des œuvres de Alfred Veillet : président fondateur des peintres du Mantois », sur www.alfredveillet.net, Bibliothèque municipale G. Duhamel, (consulté le ).
  10. « L'école de Rolleboise : Alfred Veillet et ses fils Maurice et Jean », sur www.alfredveillet.net, Versailles – Office du tourisme, (consulté le ).
  11. Jean Agamemnon, Centre régional de développement culturel (Rosny-sur-Seine), Alfred Veillet : Ezy 1882 - Rolleboise 1958, , 54 p. (ISBN 978-2-905329-01-1, OCLC 462152798, notice BnF no FRBNF35085345, SUDOC 017094461).
  12. « Le patronyme Veillet : Alfred Veillet », sur andre.veillet.fr (consulté le ).
  13. « Exposition Jean Agamemnon & ses peintres, Luce, Veillet, Lauvray », sur www.alfredveillet.net, Mantes – Musée de l'Hôtel-Dieu, (consulté le ).
  14. manteslajolie.fr site officiel de la ville, « 25/11/2013 - Dossier de presse, ville de Mantes-la-Jolie : L'exposition "Regard(s) mantais", la donation Walter au musée de l'Hôtel-Dieu », novembre 2013-avril 2014 (consulté le ).
  15. Gérald Schurr et Pierre Cabanne, Dictionnaire des Petits Maîtres de la peinture 1820-1920 : Tome 2, I à Z, p. 489, Paris, Éditions de l'Amateur, , 555 p. (ISBN 2-85917-223-8, OCLC 906904128, notice BnF no FRBNF36964294, présentation en ligne), p. 106-107.
  16. « Pays du Monde - Villes et Villages : Ezy sur Eure (27) - le présent » (consulté le ).
  17. « Lois et décrets », Journal officiel de la République française, , p. 4134 (lire en ligne, consulté le ).
  18. Mappy, « Rue Alfred Veillet, 27530 Ézy-sur-Eure », sur fr.mappy.com (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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