Alfred Defuisseaux

Alfred Eloi Nicolas Defuisseaux, né à Mons le et mort à Nimy le [1], est un avocat et un homme politique socialiste et républicain belge.

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Biographie

Alfred Defuisseaux jonglant avec les chiffres des statistiques d'accident du travail, en tenue de Pantalon. Illustration d'un débat parlementaire. Caricature du Petit Belge. Vers 1897.

Fils de Nicolas Defuisseaux, juriste se consacrant à des activités industrielles et ayant représenté l'arrondissement de Mons en tant que sénateur libéral (1852-1854), Alfred Defuisseaux fut, comme son frère Léon, fort influencé par les idées progressistes de Paul Janson, le père de Paul-Émile Janson (1872-1944), une autre personnalité politique libérale belge.

Alfred Defuisseaux se lance dans une campagne en faveur du droit du suffrage universel en 1865. En 1868, il est diplômé Docteur en droit de l'université libre de Bruxelles[2].

Il est un des fondateurs, en 1885, du Parti ouvrier belge.

Partisan de l'instauration de la république et de la grève générale, cet indiscipliné, exclu du parti ouvrier belge en . Jugé responsable moralement des événements s'étant déroulés dans la région de Charleroi, en lors de la grève des mineurs, il est condamné à deux fois six mois de détention. Avec l'aide de Jean Volders, il parvient à quitter le tribunal avant le prononcé de sa peine. Il quitte le pays pour y revenir en 1894[2].

C'est autour de lui que se crée en 1887 le Parti socialiste républicain, qui peut être considéré comme une dissidence wallonne du POB à cause de la surévaluation de la représentation des ouvriers flamands au congrès de Dampremy[3]. À la suite de l'échec de la grève générale de 1888 et du Procès du grand complot, les dissidents du PSR retourneront au sein du POB en 1889.

Alfred Defuisseaux était devenu très populaire parmi les mineurs, après avoir, pour la première fois dans l'histoire sociale belge, obtenu une indemnisation en matière d'accident du travail. Les réformes du droit du travail, du règlement d'atelier, la réparation des accidents du travail avaient été annoncés par des députés de droite dès 1894, avant même que des députés socialistes ne siègent au parlement. C'est le ministre de l'Industrie et du Travail Nyssens, d'obédience catholique, qui promulgua ces réformes[4].

On se souvient d'Alfred Defuisseaux comme de l'auteur du Catéchisme du Peuple (rédigé en à la demande du POB[2]). Cet ouvrage, diffusé à plus de 300 000 exemplaires en quelques semaines, contribua largement au succès des manifestations pour le suffrage universel, qui culminèrent dans la grève générale et la révision constitutionnelle de 1893.

Cette révision établit un système mixte, le vote plural, qui instaura un suffrage universel masculin et inégal. Tous les hommes de plus de 25 ans votèrent et, pour la première fois, des représentants des travailleurs siégèrent au parlement. La réforme de 1893 rendit aussi le vote obligatoire.

Alfred Defuisseaux a été député socialiste de l'arrondissement de Mons et conseiller communal de Frameries, il s'éteint à Nimy en novembre 1901 des suites de la tuberculose qu'il avait contracté lors de son exil parisien, il est enterré au cimetière de Pâturages.

Publication

Notes et références

  1. Alfred Defuisseaux (Mons 1843 - Nimy 1901) sur le site du Centre d’Animation et de Recherche en Histoire Ouvrière et Populaire (carhop.be)
  2. Jean-François Füeg, Alfred Defuisseaux et le Grand Complot, une page de l'histoire du socialisme borain (1889), Calaméo
  3. Le Combat journal de La Louvière du in: Yves Quairiaux, L'image du Flamand en Wallonie, Bruxelles : Labor, 2006, p. 32.
  4. Le Nouveau Bilan Rouge illustré, collection "Petit Belge", 4 impasse de la Violette, sans date (circa 1897) p. 28-29.

Annexes

Bibliographie

  • Achille Delattre, Alfred Defuisseaux : un homme, une période, Jumet : Imprimerie provinciale du Hainaut, 2001 (ISBN 2-930336-16-1).

Articles connexes

Liens externes

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