Alexandre de Yougoslavie (1945)

Le prince Aleksandar Karađorđević (en serbe cyrillique : Александар Карађорђевић)[N 1], né le , est un prince serbe, prétendant au trône de Yougoslavie puis de Serbie. Il est souvent appelé Alexandre II de Yougoslavie ou, depuis la disparition de la Yougoslavie en 2003, Alexandre III de Serbie.

Pour les articles homonymes, voir Alexandre Karađorđević (homonymie) et Alexandre II.

Aleksandar Karađorđević
Александар Карађорђевић
Alexandre de Yougoslavie en mai 2015.

Titres

Prétendant au trône de Yougoslavie
puis de Serbie

Depuis le
(50 ans, 10 mois et 12 jours)

Nom revendiqué « Alexandre II de Yougoslavie »
« Alexandre III de Serbie »
Prédécesseur Pierre II (roi de Yougoslavie)

Prince héritier de Yougoslavie puis de Serbie

(de facto)
Depuis le (de jure)
(4 mois et 12 jours / 76 ans, 1 mois et 29 jours)

Prédécesseur Tomislav Karađorđević
Successeur Tomislav Karađorđević
(prince héréditaire de Serbie)
Biographie
Titulature Prince héritier de Yougoslavie
(1945-1945)
« Prince héritier de Yougoslavie »
(1945-2003)
Prince héritier de Serbie (depuis 2003)
Dynastie Karađorđević
Nom de naissance Aleksandar Petrović Karađorđević
Naissance
Mayfair, Grand Londres (Royaume-Uni)
Père Pierre II
Mère Alexandra de Grèce
Conjoints 1) Maria da Glória d'Orléans-Bragance (1972-1985)
2) Katherine Batis (depuis 1985)
Enfants Premier mariage :
Petar Karađorđević
Filip Karađorđević
Aleksandar Karađorđević
Résidence Palais royal (Belgrade)

Prince héritier (1945-1970)

Fils du roi Pierre II et d'Alexandra de Grèce (1921-1993), il est né dans une chambre de l’hôtel Claridge's de Londres le . Pierre II est alors exilé depuis l'invasion de la Yougoslavie en 1941 : malgré la défaite des occupants allemands, il est dans l'impossibilité de revenir en Yougoslavie, le chef communiste Tito ayant pris le pouvoir et interdisant le retour de la famille royale[1]. La suite 212 du Claridge’s Hotel fut cédée par le Royaume-Uni à la Yougoslavie le pour permettre à Aleksandar Karađorđević de naître sur le territoire yougoslave. Il se pourrait que cette histoire soit fausse car il n'existe aucune trace documentaire de cela[réf. nécessaire]. La monarchie yougoslave est officiellement abolie en novembre, quelques mois après la naissance du prince héritier Alexandre.

Il porte le même prénom que son grand-père assassiné à Marseille le , aux obsèques duquel s'était rendu le président français Albert Lebrun. Il porte également le même prénom que son grand-père maternel le roi Alexandre Ier de Grèce.

Alexandre vit d'abord à New York puis à Venise auprès de sa grand-mère maternelle Aspasía Mános[2] (1896-1972).

Alexandre a ensuite été élève à l’Institut Le Rosey en Suisse puis à l’école Millfield dans le Somerset avant de devenir (à quinze ans) cadet à la Culver Academies dans l’Indiana[2].

Il intègre ensuite l’Académie royale militaire de Sandhurst et sert comme capitaine pendant deux ans dans l’armée britannique[2].

Le , sur décret du président de la République française, il a reçu la croix de commandeur de la Légion d'honneur à l'ambassade de France en Serbie pour sa contribution à la démocratisation de la société serbe[3].

Prétendant au trône (depuis 1970)

Pierre II, qui n'a jamais abdiqué, est mort aux États-Unis en 1970. Aleksandar décide néanmoins de ne pas prendre le titre de roi, mais n'a jamais fait de déclaration publique de renonciation à ses droits dynastiques pour le trône du Royaume de Yougoslavie. Il demeure donc officiellement prince héritier de Serbie.

En 1972, il épouse la princesse Maria da Glória d'Orléans-Bragance, de la famille impériale du Brésil. Ils ont eu trois enfants, qui portent le prédicat d'altesse royale :

  1. le prince héréditaire[4] Petar Karađorđević (né le ) ;
  2. le prince Filip Karađorđević (né le ), qui épouse, le à Belgrade, Danica Marinković (née le ) ; ils sont les parents d'un garçon :
    1. le prince Stefan Karađorđević (né le ) ;
  3. le prince Aleksandar Karađorđević (né le ), frère jumeau du précédent.

Ce mariage se termine par un divorce en et le prince Aleksandar se remarie le de la même année avec la Grecque Katherine Batis, désormais princesse héritière Katarina[5].

En 1991, il visite la Yougoslavie pour la première fois, étant né en exil à Londres. Mais dès 1991, son pays commence à se disloquer, avec les indépendances de la Slovénie, de la Croatie et de la Macédoine. L'année suivante, c'est au tour de la Bosnie-Herzégovine de déclarer son indépendance. La Yougoslavie se retrouve donc limitée à la Serbie et au Monténégro. Le nom du pays sera abandonné en 2003 pour laisser la place à une éphémère Serbie-et-Monténégro jusqu’à l’indépendance du Monténégro en 2006.

Après la chute de Slobodan Milošević en 2000 (dans lequel le prince joue un rôle, aidant l'opposition à s'organiser pour présenter un candidat unique à l'élection de 2000[1]), l'Assemblée de Serbie-et-Monténégro restitue certains biens de l'ancienne dynastie au prince Aleksandar, et notamment le complexe royal, un ensemble de constructions et de jardins situé dans le quartier de Dedinje à Belgrade ; à partir de l’été 2001, le prince et sa famille s’installent au Palais royal (Kraljevski dvor), un édifice qui fait partie de l'ensemble[6]. La princesse Katarina et le prince ouvrent périodiquement leurs palais de Dedinje, notamment le palais Blanc (Beli dvor) à la presse et au public[7] et ses collections mais aussi le palais royal lui-même[8].

Depuis, le prince est invité à la plupart des grands événements mondains nationaux et européens et, en compagnie de sa femme, participe à de nombreuses activités caritatives : il crée une fondation pour soutenir les 600 meilleurs élèves du secondaire et les aider à trouver un emploi et son épouse gère la fondation Lifeline qui lève des millions de dollars pour l'achat de matériel médical. En 2014, le prince sillonne avec l'un de ses fils les régions dévastées par les inondations de la Save[1].

Franc-maçon, il a été en 1975 grand maître provincial de la Grande Loge nationale française[9].

Titres et honneurs

En serbe, le nom du prince est Aleksandar Karađorđević.

Titulature

  • -  : « Son Altesse royale le prince héritier de Yougoslavie »
    • -  : « Sa Majesté le roi de Yougoslavie » (de jure)
  • depuis  : Son Altesse royale le prince Aleksandar Karađorđević (officiel)
  • depuis le  : « Son Altesse royale le prince héritier de Serbie »[N 2] ;
    • depuis 2003 : Sa Majesté le roi de Serbie (de jure)

Honneurs

Ordres dynastiques nationaux
Grand maître de l'ordre de Saint-Prince-Lazare
Grand maître de l'ordre de l'Étoile de Karageorges
Grand maître de l'ordre de l'Étoile de Karageorges avec épées
Grand maître de l'ordre de l'Aigle blanc
Grand maître de l'ordre de l'Aigle blanc avec épées
Grand maître de l'ordre de la Couronne yougoslave
Grand maître de l'ordre royal de Saint-Sava
Ordres dynastiques internationaux
Chevalier de l'ordre de Pierre Ier, maison d'Orléans-Bragance (Brésil)
Chevalier de l'ordre de la Rose, maison d'Orléans-Bragance (Brésil)
Chevalier de l'ordre suprême de la Très Sainte Annonciade, maison de Savoie (Italie)
Chevalier grand-croix de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, maison de Savoie (Italie)
Grand-croix de l'ordre de la Couronne d'Italie, maison de Savoie (Italie)
Chevalier grand-croix de l'ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges, Maison de Bourbon-Siciles (Italie)
Chevalier de l'Ordre de Saint-Janvier, Maison de Bourbon-Siciles (Italie)
Chevalier de l'ordre de l'Immaculée Conception de Vila Viçosa, maison de Bragance (Portugal)
Décorations étrangères
Commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur (France)
Grand-croix de l'ordre pro Merito Melitensi (Ordre souverain de Malte)
Chevalier du Très vénérable ordre de Saint-Jean (Royaume-Uni)
Médaille du Service général (Royaume-Uni)
Médaille commémorative du Mariage de Victoria, princesse héritière de Suède, et Daniel Westling (Suède)

Ascendance

Notes et références

Notes

  1. Prince héritier Alexandre II d'après le site de la famille royale de Serbie.
  2. La presse et les fonctionnaires gouvernementaux serbes s'adressent à lui avec le prédicat de Sa Majesté le prince héritier, réservé à un monarque, malgré l'usage habituel de Son Altesse royale le prince héritier N.

Références

  1. Jean-Christophe Buisson, « Alexandre II de Serbie, l'homme qui voulait être roi », Le Figaro Magazine, semaine du 17 juillet 2015, pages 36-.
  2. Philippe Delorme, Les Dynasties perdues (préface du roi Siméon II de Bulgarie), collection « Point de vue », Express Roularta, 2011, 286 p., (ISBN 978-2-84343-855-4), p. 172.
  3. (en) Crown Prince Alexander receives Légion d'honneur Order Commander rank, Site de la famille royale de Serbie, 15-05-2015.
  4. « Nedeljnik - The first interview: Heir to the Serbian Crown, Peter III Karadjordjevic » sur le site de la famille royale de Serbie.
  5. « HRH Crown Princess Katherine » sur le site de la famille royale de Serbie.
  6. (en) « Contact », sur royalfamily.org, Site de la famille royale de Serbie (consulté le )
  7. (sr) « Katarina i Aleksandar Karađorđević : Život u Belom dvoru ! », sur lepotaizdravlje.rs, Site de Lepota i zrdravlje Beauté et Santé »), (consulté le )
  8. (sr) « NJ. K. V. Katarina i Aleksandar Karađorđević : Ovo je ipak naš dom », sur pulsonline.rs, Puls, (consulté le )
  9. Raoul L. Mattei, Mémoires d'un maçon franc, Ed. Dervy, Parigi, 2015, pp. 108-109.

Annexes

Articles connexes

Sources externes

  • Philippe Delorme, Les Dynasties perdues (préface du roi Siméon II de Bulgarie), collection « Point de vue », Express Roularta, 2011, 286 p., (ISBN 978-2-84343-855-4) . Cet ouvrage comporte un chapitre « 1945 — Les Karageorgévitch de Serbie » (p. 163-173) dont la section « Protecteur des Serbes » (p. 172-173) est consacrée à l’intéressé.
  • Généalogie des rois et des princes de Jean-Charles Volkmann Edit. Jean-Paul Gisserot (1998)

Liens externes

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