Alexandre Men

Alexandre Vladimirovitch Men, né le à Moscou et mort assassiné le à Serguiev Possad (Russie), est un prêtre orthodoxe et théologien russe, prédicateur, auteur de livres sur la théologie et l'histoire du christianisme et des autres religions. Son meurtre reste à ce jour (2019) impuni[1],[2].

Biographie

Alexandre Men est né en 1935 d'un père juif non croyant, ingénieur. Sa mère, juive également, se convertit au christianisme et est baptisée dans l'Église orthodoxe en même temps que son fils, quelques mois après la naissance de celui-ci. Après avoir terminé ses études à l'école de Moscou en 1953, il entre à l'Institut de chasse d'Irkoutsk. Il est ordonné prêtre dans la tradition orthodoxe.

Bien avant d’accéder à la renommée nationale, Alexandre Men apparaît dans Aimer, un film réalisé par Mikhaïl Kalik et Inna Toumanian en 1968.

Alexandre Men a été le premier prêtre autorisé à enseigner la religion dans un lycée de l'Union soviétique. Il compose dans la clandestinité des manuels de catéchèse pour un monde déchristianisé. Le , il est tué à coups de hache[3] par des inconnus alors qu'il se rend à son église[4],[5].

Œuvre

Alexandre Men commence dans les années 1960 à rédiger une histoire des religions en plusieurs volumes. Puis il dirige la réalisation d'une encyclopédie biblique et il écrit divers livres de vulgarisation sur l’Écriture sainte ainsi que des textes sur l’Église et la liturgie orthodoxes. Enfin il compose une biographie de Jésus, Jésus, le Maître de Nazareth, qui ramèneront à la foi chrétienne des milliers de Soviétiques. Avec plus de quatre millions d'exemplaires vendus en Union soviétique jusqu'en 1999, ce livre fut le premier ouvrage d'évangélisation à grand titrage.

Sous le régime communiste, Alexandre Men établit des relations d’amitié profonde avec des communautés à caractère œcuménique et spirituel venues d'Europe occidentale : la communauté des Béatitudes, la communauté de Taizé, le mouvement des Focolari, Communion et Libération, la communauté de l'Emmanuel, les Petites Sœurs de Jésus, inspirées par Charles de Foucauld (il rencontre Magdeleine de Jésus et assiste à ses funérailles en à Rome pour son premier voyage à l'étranger), Jean Vanier et Jeunesse-Lumière du père Daniel-Ange.

Il tente également de réconcilier la foi chrétienne et les sciences naturelles[2].

À l'aube de la perestroïka, il est le premier prêtre orthodoxe à franchir le seuil d'un lycée d'État pour y donner des cours de religion. En dialogue avec le monde laïc et athée, il est invité de plus en plus souvent par l'Union des cinéastes, des artistes, des écrivains, etc., à participer à des conférences et des débats ou simplement à « parler de Dieu ». Au cours des dernières années de sa vie, il intervient plusieurs fois par semaine dans des cinémas, des écoles, des universités, à Moscou et dans tout le pays, et même à la télévision d'État.

De 1970 à sa mort, il sert la paroisse de Semkhoz, à Serguiev Possad, dans l'oblast de Moscou. Son travail pastoral, qualifié par le patriarche Cyrille de Moscou de « véritable exploit spirituel, plein de courage », le mène à un apostolat grandissant qui inquiète le KGB et l'oblige à travailler dans une semi-clandestinité. Pour rendre accessible le message chrétien, Alexandre Men brave les autorités. Se sentant menacé, il continue pourtant jusqu'au bout.

Il est aujourd'hui reconnu comme une grande figure de l'Église orthodoxe russe[6].

Publications

  • Christ est ressuscité !, Editions Le Livre Ouvert, coll. « Paroles de vie », , 61 p. (ISBN 978-2-907429-21-4)
  • Jésus, le Maître de Nazareth (ned), Nouvelle Cité, coll. « Spiritualité. Revue et augmentée », , 396 p. (ISBN 978-2-85313-600-6)
  • Dire le Christ en temps de persécution : catéchèses familiales (URSS : 1985-1990), Lessius, coll. « Au singulier », , 208 p. (ISBN 978-2-87299-297-3)
  • Les Sources de la religion, Desclée, coll. « Divers Doctrine », , 274 p. (ISBN 978-2-7189-0557-0)
  • Manuel pratique de prières, Cerf, coll. « Épiphanie », , 147 p. (ISBN 978-2-204-06025-7)
  • À la recherche de la voie, de la vérité et de la vie (sept volumes), inédit en France.
  • Au fil de l'Apocalypse, Cerf, coll. « Spiritualité », , 213 p. (ISBN 978-2-204-07346-2)
  • Le christianisme ne fait que commencer, Cerf, coll. « Spiritualité », , 284 p. (ISBN 978-2-204-07666-1)

Bibliographie

  • Michel Evdokimov, Petite vie du père Men, Desclée de Brouwer, coll. Petites vies, 2005 (ISBN 978-2-220-05624-1)
  • Michel Evdokimov, Deux martyrs du Christ dans un monde sans Dieu : Doetrich Bonhoeffer et Alexandre Men, Salvator, , 158 p. (ISBN 978-2-7067-1212-8)
  • Yves Hamant, Vie d'Alexandre Men, Nouvelle Cité, coll. « Historiques », , 222 p. (ISBN 978-2-85313-376-0)
  • Bénédicte Jeancourt-Galignani et Benoît Marchon, Dom Helder Camara, Alexandre Men, Père Jacques, Kim Phuc, en BD, Bayard Jeunesse, coll. « Filotéo BD », , 42 p. (ISBN 978-2-7470-3226-1)
  • Alexandre Men, prêtre orthodoxe écrivain, Actes du colloque, Nouvelle Cité, coll. « Racines », (ISBN 978-2-85313-394-4)

Notes et références

  1. Serge Model, "Pastoralia. Bulletin de l’Archevêché (catholique) de Malines-Bruxelles", n°1, janvier 2011, p. 14-15., « 81 ans de la naissance du père Alexandre Men (1935-1990) “Le Christianisme ne fait que commencer” », sur egliserusse.eu, (consulté le )
  2. Vsevolod Tchapline, « A la mémoire du père Alexandre Men. », sur egliserusse.eu, (consulté le )
  3. Alexandre Men ( 1935 - 1990 ) XXe siècle
  4. Il y a 28 ans le père Alexandre Men était assassiné.
  5. Alexandre Vladimirovitch Men (1935-1990), La Croix.
  6. “Le Christianisme ne fait que commencer”..

Liens externes

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