Aldébaran

Aldébaran, également appelée Alpha Tauri (α Tauri/α Tau) selon la désignation de Bayer, est une étoile géante orangée, et l'étoile la plus brillante de la constellation zodiacale du Taureau[8]. Située à environ 66 années-lumière du Soleil, elle est la 13e étoile la plus brillante du ciel nocturne. Sa magnitude absolue est de −0,65 et sa magnitude apparente moyenne de +0,87.

Pour les articles homonymes, voir Aldébaran (homonymie).

Aldébaran
α Tauri
Image d'Aldébaran (ESA, NASA et STScI).
Données d'observation
(époque J2000.0 – équinoxe 2000)
Ascension droite 04h 35m 55,239s[1]
Déclinaison 16° 30 33,49[1]
Constellation Taureau[2]
Magnitude apparente +0,87 (0,75−0,95)[3]

Localisation dans la constellation : Taureau

Caractéristiques
Type spectral K5 III[1],[4]
Indice U-B 1,90
Indice B-V 1,54
Variabilité Pulsante (Lb)
Astrométrie
Vitesse radiale 54,26 ± 0,03 km/s[1],[5]
Mouvement propre μα = 63,45 ± 0,84 mas/a[1]
μδ = −188,94 ± 0,65 mas/a[1]
Parallaxe 48,94 ± 0,77 mas[1]
Distance 66,6 ± 1,2 al
(20,43 ± 0,32 pc)
Magnitude absolue −0,65 ± 0,041[3]
Caractéristiques physiques
Masse 1,13 ± 0,11 M[6],[3]
Rayon 45,1 ± 0,1 R[6],[3]
Gravité de surface (log g) 1,2 ± 0,1[3]
Luminosité 518 L[7]
Température 3 910 K[7]
Métallicité [Fe/H] = −0,27 ± 0,05[6],[3]
Âge (6,6 ± 2,4) × 109 a[6],[3]
Système planétaire
Planètes Aldébaran b

Autres désignations

α Tau, 87 Tau (Flamsteed), HR 1457, HD 29139, BD+16 629, GJ 171.1, GJ 9159, SAO 94027, ADS 3321A, CCDM J04359 +1631A, FK5 168, HIP 21421

Visuellement, Aldébaran semble le membre le plus brillant d'un groupe d'étoiles assez étalé : les Hyades, amas d'étoiles le plus proche de la Terre. Mais elle se situe, en fait, à mi-chemin entre notre planète et les Hyades. Elle en est donc indépendante.

Aldébaran est l'étoile principale de BU 550[9], une étoile binaire dont la composante secondaire est Alpha Tauri B (α Tauri B / α Tau B)[10]. D'autre part, Aldébaran possède une planète extrasolaire (exoplanète) confirmée[11] Aldébaran b[6] avec laquelle elle forme, donc, un système planétaire.

Désignation

Aldébaran est le nom propre de l'étoile qui a été approuvé par l'Union astronomique internationale le [12]. Il s'agit d'un nom traditionnel[13],[14] qui vient de l'arabe al dabarān (الدبران) qui signifie le suiveur, en référence à l'étoile qui suit les Pléiades dans leur course à travers le ciel nocturne.

Description

Aldébaran est une étoile (classe de luminosité III) orange (classe spectrale K5) de magnitude 0,86, ce qui signifie qu'elle est orangée, grande et qu'elle a quitté la séquence principale après avoir utilisé tout son hydrogène. Maintenant, elle brûle essentiellement de l'hélium et s'est étendue en atteignant un diamètre approximatif de 6,1 × 107 km, soit environ 45 fois celui du Soleil. Elle a une compagne, une naine rouge de type M2, difficile à voir car de faible magnitude (13).

Comparaison de la taille d'Aldébaran et de celle du Soleil.

Du fait de son grand diamètre, la température de surface de l'étoile est faible (3 910 K). Elle nous est distante de 65 années-lumière environ. Le satellite Hipparcos l'a située à une distance de 20,0 pc (65,1 al) et sa luminosité est 518 fois plus grande que celle du Soleil. Lorsqu'on tient compte de sa magnitude et de sa distance, elle est la treizième étoile la plus brillante dans le ciel. C'est une étoile faiblement variable de type pulsante ; sa magnitude varie d'environ 0,2 unité.

Aldébaran est une des étoiles les plus faciles à situer dans le ciel, partiellement à cause de sa luminosité et partiellement à cause de sa relative proximité avec l'un des astérismes les mieux connus : l'amas des Pléiades.

Aldébaran est la première étoile brillante que l'on trouve en suivant les trois étoiles de la ceinture d'Orion (de gauche à droite dans l'hémisphère nord et de droite à gauche dans l'hémisphère sud).

Système planétaire

Aldébaran est l'objet primaire d'un système planétaire dont le seul objet secondaire connu à ce jour () est Aldébaran b.

Aldébaran b

Aldébaran b a été détectée en 1998 par Artie P. Hatzes et William D. Cochran[15] comme une grosse planète ou une petite naine brune avec une masse minimum de 6 fois celle de Jupiter et orbitant à une distance de 1,35 ua[16].

Son existence et sa nature planétaire ont été confirmées par la NASA le [17].

Aldébaran b tourne autour d'Aldébaran en 628,96 ± 0,90 jours terrestres sur une orbite elliptique de demi-grand axe de 1,46 ± 0,27 unité astronomique et d'excentricité 0,10 ± 0,05[16].

Avec une masse minimale de 6,47 ± 0,53 masses joviennes, Aldébaran b serait une planète géante gazeuse[16].

Exploration spatiale

Aldébaran est l'étoile vers laquelle se dirige la sonde spatiale américaine Pioneer 10[18].

Aldébaran dans la culture

Le nom Aldébaran apparaît dans d'autres œuvres que celles indiquées ci-dessous, ainsi que dans divers autres contextes, mais sans rapport direct avec l'étoile : voir Aldébaran (homonymie).

Littérature

  • Gérard de Nerval dans Sylvie, texte central des Filles du feu, parle d'Aldébaran comme d'un « astre trompeur » (« Tour à tour bleue et rose comme l'astre trompeur d'Aldébaran »)[19].
  • Dans le mythe de Cthulhu tiré des œuvres d'Howard Phillips Lovecraft, en particulier dans certaines nouvelles d'August Derleth et leurs adaptations en jeu de rôle, Aldébaran est l'étoile où vit le Grand Ancien Hastur, le Roi en Jaune, dans sa « ville » de Carcosa, dans le lac Hali.
  • Dans la série de bandes dessinées Les Mondes d'Aldébaran et plus particulièrement le Cycle d'Aldébaran, l'étoile Aldébaran possède un système de planète recelant la vie.
  • Dans le roman de science-fiction La Guerre éternelle (1974) de Joe Haldeman, la race extraterrestre hostile aux humains, les Taurans sont rencontrés pour la première fois près d'Aldébaran. Le nom tauran viennent d'ailleurs du nom de la constellation du Taureau, aldbéranien étant trop compliqué à prononcer.
  • Dans l’univers du manga Saint Saiya, Aldebaran est le chevalier d’or du taureau sous le commandement d’Athéna, il fait partie des douze chevaliers d’or représentant chacun leur propre signe astrologique.
  • Dans le roman Ben-Hur, le nom d'un des chevaux de course du héros Judah Ben-Hur [20]

Musique

  • Le musicien français Olivier Messiaen s'en est inspiré pour une des pièces (Les ressuscités et le chant de l'étoile Aldébaran) de son Des canyons aux étoiles..., écrit entre 1971 et 1974.
  • La chanteuse irlandaise Enya a donné le nom de cette étoile à l'un de ses premiers titres, paru dans l'album Enya, en 1987.

Télévision et Cinéma

  • Dans l'univers de Star Trek, l'étoile Aldébaran possède un système de trois planètes.
  • Dans la série animée franco-japonaise Valérian et Laureline, la confédération d'Aldébaran fait référence à l'étoile.
  • Dans le film Ben-Hur, le nom d'un des chevaux de course du héros Judah Ben-Hur
  • Dans le dessin animé Les Maîtres du temps - de René Laloux, c'est la destination du vaisseau a l'origine, voyage payé par le Prince Maton mais le voyage est détourné vers Perdide

Notes et références

  1. (en) alf Tau sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg. (consulté le 1er janvier 2016).
  2. (en) Résultats pour « Aldebaran » [html] sur l'application Compute constellation name from position de VizieR (consulté le 1er janvier 2016).
  3. (en) A. P. Hatzes et al., « Long-lived, long-period radial velocity variations in Aldebaran: A planetary companion and stellar activity », Astronomy and Astrophysics, vol. 580, , id. A31, 10 p. (DOI 10.1051/0004-6361/201425519, Bibcode 2015A&A...580A..31H, arXiv 1505.03454).
    Les coauteurs de l'article sont , outre A. P. Hatzes : W. D. Cochran, M. Endl, E. W. Guenther, P. MacQueen, M. Hartmann, M. Zechmeister, I. Han, B.-C. Lee, G. A. H. Walker, S. Yang, A. M. Larson, K.-M. Kim, D. E. Mkrtichian, M. Doellinger, A. E. Simon et L. Girardi.
  4. (en) R. O. Gray et al., « Contributions to the Nearby Stars (NStars) project: Spectroscopy of stars earlier than M0 within 40 pc – The southern sample », The Astronomical Journal, vol. 132, no 1, , p. 161-170 (DOI 10.1086/504637, Bibcode 2006AJ....132..161G, arXiv astro-ph/0603770, résumé, lire en ligne [PDF], consulté le ).
    Les coauteurs de l'article sont, outre R. O. Gray : C. J. Corbally, R. F. Garrison, M. T. McFadden, E. J. Bubar, C. E. McGahee, A. A. O'Donoghue et E. R. Knox.
    L'article a été reçu par la revue The Astronomical Journal le et accepté par son comité de lecture le suivant.
  5. (en) Benoît Famaey et al., « Local kinematics of K and M giants from CORAVEL/Hipparcos/Tycho-2 data. Revisiting the concept of superclusters », Astronomy and Astrophysics, vol. 430, , p. 165-186 (DOI 10.1051/0004-6361:20041272, Bibcode 2005A&A...430..165F, arXiv astro-ph/0409579, résumé).
    Les coauteurs de l'article sont, outre Benoît Famaey : A. Jorissen, X. Luri, Michel Mayor, Stéphane Udry, Herwig Dejonghe et C. Turon.
    L'article a été reçu par la revue Astronomy and Astrophysics le et accepté par son comité de lecture le suivant.
  6. (en) Aldebaran b sur L'Encyclopédie des planètes extrasolaires de l'Observatoire de Paris. (consulté le 1er janvier 2016).
  7. L Piau, P Kervella, S Dib et P Hauschildt, « Surface convection and red-giant radius measurements », Astronomy and Astrophysics, vol. 526, , A100 (DOI 10.1051/0004-6361/201014442, Bibcode 2011A&A...526A.100P, arXiv 1010.3649)
  8. « Taureau », sur larousse.fr/encyclopedie (Encyclopédie Larousse en ligne), Larousse (consulté le ).
  9. (en) ** BU 550 sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg. (consulté le 23 décembre 2015).
  10. (en) * alf Tau B sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg. (consulté le 23 décembre 2015).
  11. (en) alf Tau b sur la base de données NASA Exoplanet Archive du NASA Exoplanet Science Institute (consulté le 2 janvier 2016).
  12. (en) « Table 1: Star Names Approved by WGSN as of 20 July 2016 », Bulletin of the IAU Working Group on Star Names, no 1, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  13. Entrée « Aldébaran » dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, t. 1 : A – C, Paris, L. Hachette, , LIX-944 p., in-4o (OCLC 457498685, notice BnF no FRBNF30824717), p. 103 [fac-similé (page consultée le 3 janvier 2016)].
  14. « Aldébaran », sur larousse.fr/encyclopedie (Encyclopédie Larousse en ligne), Larousse (consulté le ).
  15. (en) Artie P. Hatzes et William D. Cochran, « On the nature of the radial velocity variability of Aldebaran: a search for spectral line bisector variations », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 293, no 4, , p. 469-478 (DOI 10.1046/j.1365-8711.1998.01186.x, Bibcode 1998MNRAS.293..469H, arXiv astro-ph/9712312).
  16. (en) Aldébaran b sur L'Encyclopédie des planètes extrasolaires de l'Observatoire de Paris.
  17. (en) « 2015 Exoplanet Archive News » [html], sur exoplanetarchive.ipac.caltech.edu, NASA Exoplanet Archive, mise à jour du (consulté le ).
  18. Véronique Ansan, « Pioneer-10 », sur universalis.fr, Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  19. Nerval, Les filles du feu. Les chimères, édition Flammarion, p. 138
  20. Lewis Wallace, Ben-Hur, (lire en ligne)

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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