Akhzivland

Akhzivland, est une micronation située entre Nahariya et la frontière avec le Liban, sur la côte ouest d'Israël, sur 1 hectare et demi.

Akhzivland
(Depuis 1971)

Drapeau d'Akhzivland

Le musée Akhzivland (2015)
Administration
Pays Israël
Territoire revendiqué Une propriété de 3.5 hectares dans la région de Nahariya
Statut politique Micronation
Capitale Akhzivland
Gouvernement Monarchie constitutionnelle
Présidente à vie Rina Avivi
Démographie
Gentilé Akhzivlandais, Akhzivlandaise(s)
Population hab. (2020)
Densité 0,29 hab./km2
Langue(s) Hébreu
Géographie
Coordonnées 33° 02′ 55″ nord, 35° 06′ 06″ est
Superficie 3,5 km2
Divers
Hymne « Le son de la mer » (Eli Avivi)

    Histoire

    Localisation sur la carte d'Israël : Akhzivland .

    Akhzivland est fondée en 1971, par Eli Avivi et son épouse Rina, en réponse au gouvernement israélien qui a envoyé des bulldozers pour démolir leur maison déclarée illégale, et surtout sur le trajet d'une future autoroute[1].

    En 1972, le couple déchire ses passeports israéliens et en crée de nouveaux. Le drapeau est dessiné par Rina[2]. Cette manifestation provoque l'arrestation et incarcération des Avivi pendant huit jours. Mais les juges sont confrontés à un vide juridique puisqu'aucune loi israélienne n'interdit la création d'un État[3]. Finalement, le couple accepte de louer officiellement le terrain à l'État, pour 99 ans[4].

    Quelques mois plus tard, des fedayin débarquent sur la plage d'Akhzivland. Ils cherchent à kidnapper Eli, pensant qu'il est un membre important du Mossad. Rina braque un des palestiniens et lui fait un café. L’armée israélienne débarque rapidement. Rina se rappelle : « C’était drôle, parce que certains [les résidents] ont cru au début que Tsahal était là pour nous envahir… »[3].

    Eli et Rina forment un couple libéré et les « compagnes » du président se succèdent. Il les photographie ainsi que beaucoup d'autres sur la plage de son État, nues[5]. Ses archives, avec plus d'un million de photos de nus est l'une des plus importantes d'Israël[6],[3].

    Akhziland devient alors le pôle d'attraction des artistes du monde entier avides de liberté. S'y succèdent des célébrités comme Paul Newman, Brigitte Bardot, Sophia Loren[7],[3], Bar Refaeli, Uri Avnery. Le poète Yehuda Amichai, qui se retirera à Akhziland peu avant sa mort, consacre un cycle de poèmes au lieu, les Poèmes d’Akhziv, dans le recueil Akhziv, Caesarea and one love. Le romancier Yoram Kaniuk se rappelle ses fréquents séjours : « C'était l'époque où de nombreux musiciens israéliens y vivaient également. Ils jouaient des concerts, tambourinaient sur des bongos, sifflaient sur des flûtes de panique dans le délire, et dansaient nus sur la plage autour des feux de camp la nuit. »

    Fin 1972, les Avivi organisent un festival de rock à Akhzivland, Little Woodstock[8],[3].

    Aujourd'hui, la micronation fait l'objet d'une promotion par le ministère du Tourisme israélien, même si son statut juridique reste ambigu[9] après le rejet par le juge du procès mené contre Avivi par l'État d'Israël[10].

    Eli Avivi décède le 16 mai 2018, d'une pneumonie, laissant son épouse Rina comme unique habitante d'Akhzivland[7]. Celle-ci annonce vouloir transformer le site en mémorial pour son époux[11].

    Notes et références

    1. (en) « The Despot Concierge », sur Sydney Morning Herald,
    2. (en) Philip Hayward, « Under the Mermaid Flag: Achzivland and the performance of micronationality on ancestral Palestinian land », Coolabah, vol. 0, no 27, , p. 72–89 (ISSN 1988-5946, DOI 10.1344/co20192772-89, lire en ligne, consulté le )
    3. Guillaume Gendron, « Rina Avivi, sur la plage abandonnée », sur Libération.fr, (consulté le )
    4. (en-US) Franziska Knupper, « On the Jewish state’s micro-state, an Israeli couple rules a beach for 65 years », sur JNS.org, (consulté le )
    5. (en-US) Jordana HornDecember 4 et 2009courtesy of the Israel Fi, « Israel’s Naked Truth », sur The Forward (consulté le )
    6. « The Wonderful Wizard of Israel » (consulté le )
    7. (en) « Eli Avivi, président des hippies israéliens, tire sa dernière bouffée à 88 ans », sur Jewpop, (consulté le )
    8. (de) Dominik Peters, DER SPIEGEL, « Hippies in Israel: Wie Eli Avivi den Zwergstaat Achziv gründete - DER SPIEGEL - Geschichte », sur www.spiegel.de (consulté le )
    9. Micronations: The Lonely Planet Guide to Home-Made Nations (Lonely Planet Publications Pty Ltd 2006)
    10. A World of His Own: Former Seafarer Eli Avivi Rules His Own Kingdom - Go World Travel
    11. (en-GB) « Hippy micronation founder dies in Israel », BBC News, (lire en ligne, consulté le )

    Annexes

    Bibliographie

     : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • Yehuda Amichai, Akhziv, Caesarea and one love, Schocken, 1996 (ISBN 9789651904073)
    • Yehuda Amichai, Poems - "Return to Achziv" (article), The New Yorker, 30 septembre 2002, p. 82 (ISSN 0028-792X) (lire en ligne)
    • Yehuda Amichai, Perdu dans la grâce (poèmes choisis), Gallimard, 2006 (ISBN 2070775852)
    • (en) John Ryan, Micronations, Lonely Planet, 2006 (ISBN 9781741047301)
    • (en) Martin Fletcher, Walking Israël: A Personal Search for the Soul of a Nation, St Martin's Press, 2010 (ISBN 978-0312534813)
    • David Leach, Chasing Utopia: The Future of the Kibbutz in a Divided Israël, ECW Press, 2016 (ISBN 978-1770413405) (lire en ligne (extraits))

    Articles connexes

    Liens externes

    • Portail d’Israël
    • Portail des micronations
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.