Abu Bakr Ibn al-Arabi

Abu Bakr Ibn al-Arabi (أبو بكر بن العربي) est un jurisconsulte andalou né à Séville (إشبيلية) en 1076 (22 Sha'bân 468) et mort à Fès (1148). Fils de 'Abdu Llâh Ibn Muhammad Al Ma'âfirî, il était juge en Andalousie (grand cadi de Séville), appliquant la jurisprudence malikite et la théologie ash'arite.

Ne doit pas être confondu avec Ibn Arabî.
Abû Bakr Ibn Al 'Arabî
ابو بكر ابن العربي
Nom de naissance Muhammad Ibn 'Abdi Llâh Al Ma'âfirî Al Ishbaylî
Alias
Abû Bakr
Naissance
Andalousie
Décès
Maroc
Nationalité Andalouse
Pays de résidence Al-Andalus, Tunisie, Palestine, Syrie, Irak, Hijâz, Maroc
Profession
Juriste, Commentateur du Coran, Théologien

Biographie

Il naquit sous le règne de Al Mu'tamid Ibn 'Abbad.

Il étudia dans un premier temps auprès de son père, l'Imâm 'Abdu Llâh Ibn Muhammad Al Ma'âfirî, et de son oncle maternel, l'Imâm Abul Qâsim Al Hawzanî qui étaient des juristes renommés à Al-Andalus et des proches du pouvoir abbadite. Il apprit le Coran, la grammaire, la poésie, les mathématiques, la jurisprudence malikite et les bases de la théologie ash'arite.

À la suite de la chute des Abbadites et de la prise de pouvoir de la dynastie des Almoravides en 1091, et de la détérioration de la situation familiale du Qâdî Abû Bakr qui s'ensuivit, son père prit la décision de partir et de réaliser son pèlerinage à La Mecque, emmenant son fils avec lui. Il partit donc avec son père en direction du Moyen-Orient afin d'approfondir ses connaissances dans le domaine du Coran, du hadith, de la jurisprudence et ses fondements. Il commença par traverser Al-Andalus (Malaga, Cordoue et Almeria), puis accosta à Bejaïa (Algérie), traversa la Tunisie, l'Égypte, la Palestine, la Syrie et se fixa quelque temps à Baghdad où il rencontra notamment l'Imâm Abû Hâmid Al Ghazâlî, auprès de qui il étudia la philosophie, le soufisme et le kalâm[1].

Sa croyance

Dans son livre « Al-Qabas fî Charh Mouwattâ Mâlik Ibnou Anas » Al-Qâdî Aboû Bakr Ibnou l-‘Arabi a dit : « Al-Bâri (Le Créateur)- c’est-à-dire Allâh – ta’âlâ est exempt d’être limité dans une direction ou d’être contenu dans un endroit »[2].

Dans son commentaire du recueil de hadîth de At-Tirmidhi, le Qâdî Ibn Al-‘Arabi a dit également : « [Les assimilationnistes] ont dit [mensongèrement] que : Les musulmans qui croient en l’Unicité de Dieu ont été d’accord sur le fait qu’ils lèvent les mains vers le ciel pour les invocations car Moûçâ a dit “ Allâh est aux cieux ‘’ quand il s’est adressé à Pharaon, et Pharaon lui a répondu : Ô Haman, construis-moi une Tour.

Nous [Les musulmans de Ahlou Sounnah] leur répliquons : Vous mentez car Moûçâ n’a jamais dit cela. Comment auriez-vous pu savoir que Moûçâ pouvait dire cela ?! Vous n’êtes que des gens qui suivent Pharaon qui a eu pour croyance que le Créateur est dans une direction et il a voulu ainsi monter sur une échelle selon lui vers Dieu ! Il vous suffit comme rabaissement que vous êtes des gens qui le suivent et qu’il est votre Imâm »[3].

Sa position concernant les innovations (bid'ah)

Dans son commentaire du recueil de hadîth de l’Imâm At-Tirmidhi « ‘Âridatou l-Ahwadhi », Al-Qâdî Aboû Bakr Ibnou l-‘Arabi a dit : « La nouveauté (mouhdath) et l’innovation (bid’ah) ne sont pas blâmables pour leur appellation de nouveauté et d’innovation, ni pour leur sens, Allâh ta’âlâ dit : { مَا يَأْتِيـهِـم مِن ذِكْرٍ مِن رَبِّـهِـم مُحْـدَث } [qui est un verset dans lequel le terme « mouhdath » est employé au sujet des termes qui sont cités dans le Qour-ân et que l’on récite], et ‘Oumar [Ibnou l-Khattâb] a dit : « Quelle bonne innovation que celle-là (ni’mati l-bid’ah hâdhihi)» mais ce qui est blâmable parmi ce qui relève de l’innovation, c’est ce qui contredit la tradition prophétique (Sounnah), et ce qui est blâmable parmi les nouveautés, c’est ce qui appelle à l’égarement »[4].

Ouvrages

Il a écrit plusieurs livres dont :

  • 'Arîdat Ul Ahwâdhî (عريدت الاحواذي).
  • Ahkâm Ul Qur°ân (احكام القرأن).
  • Al 'Awâsim min Al Qawâsim (العواصم القواصم).
  • Al-Mahsoul fi 'ilm al-Ussul[5]

Références

  1. Voir ce lien : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1985_num_40_1_2096
  2. « Le Qâdî Ibn Al-‘Arabi confirme le fait que Allâh n’est pas dans une direction ni dans un endroit », Islam Sunnite, (lire en ligne, consulté le )
  3. « Al-Qadi Abou Bakr Ibn Al-‘Arabi dénonce ceux qui suivent la croyance de Pharaon », Islam Sunnite, (lire en ligne, consulté le )
  4. « Le Qâdî Aboû Bakr Ibn Al-‘Arabi dit que les innovations ne sont pas toutes mauvaises », Islam Sunnite, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Al-Mahçoul fi ‘Ilm al-Ussul (543h) du Qâdi ibn al-‘Arabi », sur web.archive.org, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • V. Lagardère, « Abû Bakr B. Al 'Arabi, grand cadi de Séville », dans Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 1985, Vol. 40, p. 91-102 [lire en ligne (page consultée le 2 février 2010)]

Articles connexes

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