Auto support et réduction des risques parmi les usagers et ex usagers de drogues

L'association Auto support et réduction des risques parmi les usagers et ex usagers de drogues[2] (ASUD) est une association loi de 1901 créée en 1992 regroupant des usagers ou ex-usagers de drogues[3]. L'association cherche à changer « l’image des usagers de drogues » et « la loi qui pénalise l’usage simple et privé des adultes »[4]. Son action s'inscrit dans le cadre des politiques publiques dites de Réduction des Risques pour usagers et usagères de drogues (en France, la Loi du 9 août 2004[5],[6],[7] modifiée par la Loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016).

Auto support et réduction des risques parmi les usagers et ex usagers de drogues (ASUD)

Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
But « Changer l’image des usagers de drogues dans la société et à leur propres yeux . Changer la loi qui pénalise l’usage simple et privé des adultes. Transformer les toxicos en citoyens comme les autres, bénéficiaires de droits et de devoirs.»
Zone d’influence France
Fondation
Fondation
Fondateur Henri Maurel, Adballah Toufik, Jean Javani, Jean-René Dard
Origine Luttre contre le VIH/SIDA
Identité
Siège Paris
Personnages clés Jean-Maxence Granier, Fabrice Olivet, Béatrice Stambul, Henri Maurel, Bertrand Lebeau Leibovici
Président Jean-Maxence Granier[1]
Directeur général Fabrice Olivet
Affiliation européenne EuroNPUD (European Network of People Using Drugs)
Affiliation internationale INPUD (International Network of People Using Drugs)
Méthode Auto-soutien
Slogan prévention, information, expression
Site web www.asud.org

Histoire

En novembre 1991, Jean Javani, Henri Maurel, Jean-René Dard et Adballah Toufik, constatant que des groupement d'usagers de drogues existaient dans d'autres pays européens, décident de fonder un groupe similaire en France[8],[9]. L’association ASUD est déposée en préfecture en 1994[8],[10],[11], grâce au soutien de l'Agence Française de Lutte contre le Sida (AFLS)[12], un organisme public impulsé par Simone Veil[4].

ASUD s'étend rapidement au delà des questions directement relatives au VIH/SIDA; abordant aussi les problématiques liées à l'hépatite C[13] ou aux Traitement de substitution aux opioïdes (TSO)[14].

L'association est particulièrement présente dans le nord-est de Paris[15] mais compte aussi des groupes locaux (Loiret, Marseille[16], Montpellier, etc.)

Salle de consommation de Montpellier

Pendant quelques mois, entre 1994 et 1995, le groupement local de ASUD à Montpellier[17] ouvre une Salle de consommation à moindre risque[18],[19] rue du Pont de Lattes. Soutenue par les collectivités locales (dont le maire Georges Frêche[18]) mais pas par le Ministère de la Santé[20], le projet aura un fort retentissement médiatique, avant de fermer en juillet 1995, à la suite du malaise d'une adolescente[21],[7].

En 2017, l'association réitère l'action, avec l'installation temporaire d'une "salle de réduction des risques" boulevard Longchamp à Marseille[22].

Agrément de santé publique

Initialement définie comme une association regroupant des usagers ou ex-usagers de drogues, ASUD devient, dès 2001, une association se voulant représentative des patients pris en charge par le système de santé pour des questions relatives à leur usage ou dépendance aux drogues.

Depuis 2007 ASUD est agrée au niveau national pour représenter les usagers dans les instances hospitalières ou de santé publique[2].

Activités

Sur son site internet, l'association déclare pour but : « Changer l’image des usagers de drogues dans la société et à leur propres yeux . Changer la loi qui pénalise l’usage simple et privé des adultes. Transformer les "toxicos" en citoyens comme les autres, bénéficiaires de droits et de devoirs. »[4]

ASUD affirme vouloir « représenter le moins mal possible les intérêts des usagers de drogues, et les intérêts des usagers du système de soins pris en charge pour des question des drogues » précisant que « il s’agit également d’informer les familles, les professionnels du soin, les élus locaux et plus généralement l’entourage des usagers de drogues de l’intérêt qu’il y a de considérer l’abus de substances comme une pathologie et non comme un crime »[4]

Activités de représentation

Au sein d'instances publiques nationales de consultation, ASUD participe à la commission nationale Traitements et Réduction des Risques en Addictologie (T2RA) de la Direction générale de la Santé ainsi qu'à la Commission des Stupéfiants et des psychotropes de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

En parallèle, ASUD organise depuis 2006 les États-Généraux des Usager.e.s de Substances (EGUS), afin de receuillir la réalité des personnes.

Depuis 2013 à Paris, ASUD a organisé l'Observatoire du droit des usagers (ODU)[23] afin de « recueillir l’expression des attentes et des besoins pour améliorer l’accès aux dispositifs de soins des usagers et ex-usagers de substances psychoactives »[24]. En 2015, l’Observatoire régional des Droits des Usagers est étendu à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur[24] par la succursale marseillaise de ASUD.[25]

Journal

ASUD Journal est la publication biannuelle officielle de l'association, éditée depuis 1991[12], en partie grâce à des financements publics[26],[27]. Le premier journal paraît en juin 1992, avec le slogan « Journal Prévention santé et droit de l’homme »[28].

La revue traite de questions variées, et a servi de tribune pour de personnalités telles que la politologue Michelle Alexander[29] et a été la source de controverses, en particulier à la suite des Questions au gouvernement des députés Bernard Debré et Marc Le Fur, accusant ASUD de procéder à « l'apologie de la consommation de produits stupéfiants »[6],[30] à la suite de la publication d'un test comparatif de 50 produits stupéfiants dans le numéro 50[31] de la revue ASUD Journal.

Les dernières pages du journal contiennent une liste de services sanitaires et sociaux et de réduction des risques (CSAPA, CAARUD, etc.) destinés aux personnes faisant usage de drogues, dans toute la France.

Association avec les milieux universitaires

Entre 2015 et 2019, ASUD a collaboré avec l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) pour l'organisation des séminaires « Vivre avec les drogues. Consommations et prohibition des drogues : approches transversales »[32],[33],[34]

À l'étranger

ASUD est affiliée aux réseaux international et européen des personnes faisant usage de drogues : International Network of People Using Drugs (INPUD) et European Network of People Using Drugs (EuroNPUD)[35]. ASUD est aussi membre de Correlation[36], un réseau européen sur la Réduction des risques liés aux drogues.

Notes et références

  1. AFP, « Drogues : la pénalisation de l'usage inefficace pour deux-tiers des Français », sur Le Figaro, (consulté le )
  2. L. Bassano, pour La ministre des solidarités et de la santé, et par délégation, « Arrêté du 5 décembre 2017 portant agrément et renouvellement d'agrément national des associations et unions d'associations représentant les usagers dans les instances hospitalières ou de santé publique », sur www.legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  3. « ASUD | Auto-Support des Usagers de Drogues », sur www.asud.org (consulté le ).
  4. « Qui sommes-nous ? », sur ASUD (consulté le )
  5. « Mentions légales », sur ASUD (consulté le )
  6. Bernard Debré, « Question n°15419 - Assemblée nationale », sur Assemblée nationale, (consulté le )
  7. C.M., « L'ASUD lâche ses « jusqu'au-boutistes » et se développe dans le sillage de la méthadone. », Le Journal du SIDA, no 78, , p. 24–25 (www.sidastudi.org/resources/inmagic-img/DD51881.pdf)
  8. Fabrice Nicolino, « Les drogués bien tenus en main », Politis,
  9. abouadil, « ASUD: auto-support des usagers de drogues », sur Club de Mediapart (consulté le )
  10. JORF, Journal Officiel du 11 mai 1994 ; annonce nº715, (lire en ligne), p. 2032
  11. JORF, Journal Officiel du 7 septembre 1994 ; Annonce nº723, (lire en ligne), p. 3623
  12. « ASSOCIATIONS DROGUE Les tribulations du " syndicat " des usagers », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  13. « VHC Plateforme », sur ASUD, (consulté le )
  14. « Manuel des droits des usagers de traitements de substitution opioïdes (TSO) », sur ASUD, (consulté le )
  15. « Ça cracke à Stalingrad (1/3) | Reportages », sur Là-bas si j'y suis (consulté le )
  16. « Une « salle de shoot » devrait ouvrir à Marseille en 2020 », sur Made in Marseille, (consulté le )
  17. Registre National des Associations, « AUTO-SUPPORT DES USAGERS DE DROGUE DE MONTPELLIER (ASUD-MONTPELLIER), N° de parution : 19930034, N° d’annonce : 0454, Date de déclaration : le 28/07/1993 », sur www.journal-officiel.gouv.fr, (consulté le )
  18. Stanislas Kraland, « 1994, Montpellier: la première salle de shoot de France », sur Le Huffington Post, (consulté le )
  19. François Barrère, « Salle de shoot : l’expérience oubliée », sur Le Midi Libre, (consulté le )
  20. Association nationale des villes pour le développement de la santé publique, SALLES DE CONSOMMATION CONTRÔLÉE À MOINDRES RISQUES POUR USAGERS DE DROGUES : Analyses et recommandations des élus locaux (Tome 1). : Actes du séminaire organisé par l’Association nationale des villes pour le développement de la santé publique «Elus, Santé Publique & Territoires », Mairie de Paris, (lire en ligne), p. 134
  21. « À Montpellier, le projet d'une unité mobile de consommation de drogue pour réduire risques et nuisances », sur France Bleu, (consulté le )
  22. Ghislaine Millet, « Quand l'utilisation de la drogue est encadrée : immersion à Marseille », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le )
  23. Centre d'Addictovigilance de Paris (CEIP-A), « Observatoire des Droits des Usagers (ODU) », sur Assistance publique - Hôpitaux de Paris, (consulté le )
  24. « L'Observatoire régional des Droits des Usagers - Marseille », sur Ministère des Solidarités et de la Santé, (consulté le )
  25. Présentation : Observatoire et Défense des Droits des Usagers, Marseille, ARS-PACA (lire en ligne)
  26. « Asud Journal - appel à soutien ! », sur Fédération Addiction, (consulté le )
  27. ASUDJournal, « ASUD a besoin de vous! », sur ASUD, (consulté le )
  28. Collectif, ASUD Journal Nº1, ASUD, , 15 p. (lire en ligne)
  29. Sihem Souid, « La guerre aux drogues, une guerre contre les minorités ethniques ? », sur Le Point, (consulté le )
  30. Marc Le Fur, « Question n°21056 - Assemblée nationale », sur Assemblée nationale, (consulté le )
  31. ASUD, « On a testé pour vous 50 produits [ASUD Journal Nº50] », sur asud.org,
  32. Alessandro Stella et Anne Coppel, « Vivre avec les drogues », sur www.editions-harmattan.fr (consulté le )
  33. Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, « Vivre et travailler avec les drogues | EHESS », sur fr_FR, (consulté le )
  34. EHESS-CRH, « CONSOMMATIONS ET PROHIBITION DES DROGUES : APPROCHES TRANSVERSALES - Canal-U », sur www.canal-u.tv (consulté le )
  35. (en-US) « Networks & Groups », sur EuroNPUD (consulté le )
  36. (en-GB) « Members | Correlation European Harm Reduction Network » (consulté le )


Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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