5e régiment interarmes d'outre-mer

Le 5e régiment interarmes d'outre-mer (5e RIAOM) est un régiment mixte (infanterie, artillerie, cavalerie, génie et aviation légère) de l'Armée de terre française.

5e régiment inter-armes d'outre-mer

Insigne régimentaire du 5e RIAOM

Création 1890
Pays France
Branche Armée de terre
Type Troupes de marine
Rôle Régiment interarmes
Infanterie
Cavalerie légère
Artillerie génie
Fait partie de Forces françaises à Djibouti
Garnison Djibouti (Djibouti)
Ancienne dénomination 5e régiment d'infanterie coloniale
Couleurs Rouge et bleu
Devise Fier et fort
Inscriptions
sur l’emblème
Bomarsund 1854
Pei-Ho 1860
Puebla 1863
Son Tay 1883
Lorraine 1914
Champagne 1915
La Somme
Picardie 1918
Indochine 1945-1946-1953-1955
Anniversaire Bazeilles
Équipement canons TRF1 - chars AMX-10 RC - VLRA - mortiers de 120 mm - PGM - VAB génie - Peugeot P4 - missile Milan.
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918
Décorations Croix de guerre 1914-1918
trois palmes (5e RIC)
Croix de guerre 1914-1918
deux palmes
une étoile d'argent (bataillon de tirailleurs somalis)
Croix de guerre 1939-1945
une palme
une étoile d'argent (bataillon de tirailleurs somalis)
Croix de guerre des TOE
une palme (5e RIC/Corps léger d’intervention)
Deux ordres nationaux Laotiens

Création et différentes dénominations

Le 5e RIC

Le 5e régiment d'infanterie de marine est créé à Cherbourg (Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016) le par dédoublement du 1er RIMa dont il reprend l'organisation:

  • 3 bataillons à 4 compagnies;
  • 1 bataillon de dépôt à 2 compagnies.

Dès 1890, le 5e RIMa déploie une compagnie d'infanterie à Obock pour assurer la protection du comptoir Français de la Côte Française des Somalis.

Le , le 5e RIMa devient le 5e régiment d'infanterie coloniale. En 1912, il quitte Cherbourg pour s'installer en garnison à Lyon. Après la Grande Guerre, il rejoint Lyon en où il est dissous le .

Le 5e RIC est recréé à Bourges en . En , il devient le 5e régiment d'infanterie coloniale mixte sénégalais (5e RICMS). Le 5e RICMS est dissous en .

Le 5e RIC est recréé à Ceylan le . Il participe aux opérations en Indochine et est dissous le .

Le , le 5e bataillon parachutiste d'infanterie de marine (5e BPIC) est créé à Tarbes et reçoit la garde du drapeau et les traditions du 5e RIC. Le , il devient bataillon de marche du 5e RIC, puis 5e RIC le 01/09/1955.

Le est créé à Kati (Mali) le 5e RIAOM.Il reçoit la garde du drapeau et les traditions du 5e RIC. Le 5e RIAOM est transféré à Niamey au Niger en où il est dissous le .

Le est créé à Chartres la compagnie subdivisionnaire d'Eure-et-Loir qui reçoit la garde du drapeau du 5e RIAOM. Elle est dissoute en 1966.

Le 5e RIAOM est finalement recréé le à Djibouti par changement d'appellation du 57e RIAOM. Il en conserve la devise "Fier et Fort". Simultanément, il reçoit la garde du fanion du Bataillon Somali.

Liste des chefs-de-corps

Faits d'armes notoires de la Première Guerre mondiale

Le 5e RIC

Le , le 5e RIC quitte sa garnison de Lyon et débarque aux environs d'Epinal. Le , il attaque les hauteurs de Walscheid puis, passant sur la défensive, soutient les assauts répétés de tout un corps d'armée allemand. Jusqu'au , il combat avec acharnement à Montigny, Merviller, Menil, La Chipotte, Saint -Benoit, La Haye et Neufmaisons.

Du au , le 5e RIC prend les tranchées en Argonne. Puis engagé en Champagne dans la région de Souain, il est cité à l'ordre de l'armée. En , dans la Somme, le régiment relève le 6e RIC. Dans l'Aisne, de à , il participe à l'offensive près de Troyon avant de rejoindre la Lorraine jusqu'en . Puis à Verdun, il repousse les attaques allemandes.

En Picardie, d'avril à , il participe aux offensives victorieuses de Mailly - Rayneval. Il est à nouveau cité à l'ordre de l'armée et reçoit la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914 - 1918.

Aux Eparges, de septembre à , il participe à la réduction de la poche de Saint-Mihiel. Au passage de la Meuse du 1er au à Rohrbach-les-Bitche, sa magnifique conduite lui vaut une 3e citation à l'ordre de l'armée.

Entre 1914 et 1918, le 5e RIC a perdu 238 officiers et 10 354 hommes soit au total 2 044 tués, 784 disparus et 8 548 blessés.

Le Bataillon Somali

Regroupé en 1916 à Saint-Raphaël, le bataillon de Majunga reçoit le nom de 1er bataillon de Tirailleurs Somalis. Ses effectifs s'élèvent à 1 800 hommes.
Il est immédiatement engagé sur le front et participe en , aux côtés du RICM, à la prise du fort de Douaumont. En 1917, ce sont les combats de la Malmaison où chaque bataillon du RICM est renforcé d'une compagnie du bataillon somali. Après les combats de Noyon, le bataillon termine la guerre près de la frontière suisse. Il aura payé un lourd tribut : 400 tués et 1 200 blessés, soit la quasi-totalité de son effectif.

Ce comportement héroïque lui a valu trois citations dont deux à l'ordre de l'armée et le port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Bataillon de Marche Somali est réorganisé et équipé en Tunisie puis rejoint Antibes début 1945. Il est regroupé avec les bataillons de marche ne 14 et ne 15 pour former le Régiment de Marche d’Afrique Équatoriale Française et Somalie, qui, au sein du Détachement d’armée de l’Atlantique commandé par le général de Larminat, réduit la “poche de Royan”. Au cœur d’un secteur puissamment fortifié par les Allemands, le bataillon toujours en pointe dans le dispositif remplit toutes les missions qui lui sont confiées et atteint tous ses objectifs au prix de 41 tués (5 Européens et 36 tirailleurs) et 106 blessés (10 Européens et 96 tirailleurs) ; pertes totales : 147 hommes sur un effectif de 860.
Le général de Gaulle décerne une citation à l’ordre de l’armée au Bataillon Somali et, le , au cours d’une prise d’armes sur le terrain d’aviation de Soulac, il décore le fanion du bataillon.

Le Bataillon Somali est dissous le .
Le patrimoine de tradition du Bataillon Somali est confié à la garde du 5e RIAOM.
Cinq inscriptions de batailles, deux décorations et la ceinture rouge des troupes indigènes illustrent aujourd’hui la mémoire des Tirailleurs Somalis qui se sont engagés au service des armes de la France.

Seconde guerre mondiale

  • alors commandé par le colonel Henry Le Bris, Il prend part à la campagne de France le , le il reçoit les honneurs militaires de l'ennemi ;

L'après Deuxième Guerre mondiale

Extrême-Orient

Le , un Corps Léger d'Intervention (CLI) est créé à Alger.

Débarquant à Ceylan et pour éviter toute confusion avec la Ceylan Light Infantry, il devient le 5e RIC le . Il est envoyé à Colombo le . Son effectif passe de 700 à 1 000 soldats avec l'apport du commando Ponchardier (aéronautique navale). Il comprend:

  • Un état-major;
  • Le commando Ponchardier;
  • Le commando léger no 1;
  • Une compagnie de base.

Pour faire face aux besoins opérationnels, deux compagnies supplémentaires sont créées:

  • Fin , la compagnie A à partir de la compagnie de base;
  • Début , la compagnie B parachutée au Laos.

Le , la compagnie A rejoint Saïgon par voie aérienne. Le reste du régiment rejoint par voie maritime le . Le , il est renforcé du commando léger no 2. L'effectif du 5e RIC atteint alors 1 600 hommes.

Le régiment participe à toutes les opérations au Laos, Cochinchine, Annam, Cambodge et Indochine) de la prise de Saïgon le à celle d'Hué en .

Il reçoit une citation à l'ordre de l'armée en .

En 1947, le 5e BPIC reçoit la garde du drapeau du 5e régiment d'infanterie coloniale.

En 1955 il reçoit la Croix de guerre des TOE avec une palme, ainsi que l'ordre du million d'éléphants et du parasol blanc et la médaille de bronze du Règne décernés par le roi du Laos.

La recréation en Afrique

Tir depuis un des cinq VLRA lance missiles SS 11 du 5e RIAOM au Goubad (30 km au sud-ouest de Djibouti) en 1971.

Recréé à Kati au Mali le par changement d'appellation du 2e régiment colonial d'Outre - mer, le 5e RIAOM reçoit le drapeau et les traditions du 5e RIC. Gros régiment, il justifie pleinement son appellation car composé de:

  • 1 CCS ;
  • 1 compagnie d'appui ;
  • 1 compagnie de transport ;
  • 4 compagnies d'infanterie ;
  • 1 escadron blindé (13e EBIMa) ;
  • 1 section d'artillerie ;
  • 1 compagnie du génie ;
  • 1 compagnie de garnison.

À sa création, le 5e RIAOM appartient à la 3e brigade d'Afrique Occidentale Française puis en , à la 1re brigade. Il est transféré à Niamey au Niger en où il est dissous le .

Le , le 5e RIAOM est recréé à Djibouti sur le territoire français des Afars et des Issas par changement d'appellation du 57e RIAOM dont il conserve la devise "Fier et Fort". À cette date, il reçoit en héritage le fanion et les traditions du Bataillon Somali.

Il se compose alors de:

  • La CCS (Camp Lelong, Djibouti ;
  • La 1re compagnie (camp Matthieu Jouy, Obock) ;
  • La 2e compagnie (Camp Bernez Cambot, Arta) ;
  • La 3e compagnie (camp Lemonnier, Djibouti) ;
  • Le 61e EBIMa qui deviendra le 4e escadron (quartier Letellier, Djibouti).
Un canon antiaérien Bofors 40 mm du 5e RIAM tracté par un GMC CCKW en 1984.

À la suite de l'indépendance de la république de Djibouti, le 5e RIAOM fait l'objet de plusieurs transformations et devient une des composantes des Forces françaises à Djibouti :

  • Le , les 2e et 3e compagnies sont dissoutes ;
  • La 1re compagnie s'installe à Arta (camp Bernez Cambot) ;
  • La CCS s'installe au quartier Brière de l'Isle et les gendarmes qui s'y trouvaient s'installent au camp Lelong ;
  • Le 61e EBIMa quitte le quartier Letellier et rejoint le quartier Brière de l'Isle.

Le , le 61e EBIMa se dédouble. Le 3e escadron devient l'escadron AMX-13 - SS11 avec 12 engins, le 4e escadron demeurant l'escadron AMX-13 canon de 90 mm avec 16 engins[1].

À la dissolution du 6e RAMa, le , la 2e et la 6e batterie rejoignent les rangs du 5e RIAOM. Le 5e RIAOM devient dépositaire de l'étendard du 6e RAMa.

Les opérations contemporaines

Les dernières évolutions

À la dissolution du 10e Bataillon de Commandement et de Soutien en 1998, la 1re compagnie du 5e RIAOM rejoint le quartier Borgnis Desbordes à Djibouti et la compagnie de quartier général du 10e BCS rejoint les rangs du 5e RIAOM.

Marsouin français enseignant un cours de survie aux militaires américains dans le désert du Djibouti.

En 2002, la 1re compagnie quitte le quartier Borgnis Desbordes et les 2e et 6e batteries le camp Lemonnier pour rejoindre le quartier Brière de l'Isle.

La localisation du 5e RIAOM, ainsi que les missions qui sont confiées en république de Djibouti, région du Globe en perpétuelle évolution et aux multiples soubresauts, lui imposent une posture opérationnelle permanente. C'est également le régiment de tradition de Djibouti.

Regroupé au quartier Brière de l'Isle, il est composé de :

  • La CCS ;
  • La 1re compagnie d'infanterie en mission de longue durée, équipée de VAB et de missiles AC (Anti Chars);
  • La 2e batterie, unité de défense sol - air en mission de courte durée, équipée de missiles MISTRAL et de NC1 ;
  • Le 3e escadron blindé en mission de courte durée, équipé d'AMX 10RC ;
  • La 6e batterie, unité d'artillerie sol - sol en mission de courte durée, équipée de canons TRF1 et de mortiers de 120 mm.

Depuis le , le Bataillon de l'aviation légère de Djibouti (BATALAT) est rattaché au 5e RIAOM. Il est équipé d'hélicoptères Puma et Gazelle.

En 2011, au départ de la 13e Demi-Brigade de Légion Étrangère (13e DBLE) de Djibouti, le 5e RIAOM s'installe au quartier Monclar. Le quartier Brière de L'Isle héberge le Groupement de Soutien de la Base de Défense.

À partir de 2011, le 5e RIAOM est composé de :

  • La CCS ;
  • La 1re compagnie, en mission de courte durée ;
  • La 2e batterie, unité de défense sol - air en mission de courte durée, équipée de MISTRAL et de NC1 ;
  • Le 3e escadron blindé en mission de courte durée, équipé d'AMX-10 RC ;
  • La 6e batterie, unité d'artillerie sol - sol en mission de courte durée, équipée de canons TRF1 et de mortiers de 120 mm ;
  • La compagnie de génie en mission de courte durée, équipée de VAB et de MPG ;
  • La compagnie de maintenance ;
  • Le détachement de l'aviation légère de l'Armée de terre (DETALAT) demeure stationné sur l'emprise de la base aérienne.

Depuis 2016 et les dernières restructurations des FFDj, le nouveau format du régiment est:

  • La CCL, incluant le détachement de maintenance ;
  • La 1re compagnie d'infanterie, en mission de courte durée ;
  • Le 3e escadron blindé en mission de courte durée, équipé d'AMX 10RC ;
  • La 6e compagnie d'appui incluant les appuis artillerie sol-sol et les sapeurs du génie, en mission de courte durée, équipée de canons TRF1, de mortiers de 120 mm et de VAB génie ;
  • Le détachement de l'aviation légère de l'Armée de terre (DETALAT) demeure stationné sur l'emprise de la base aérienne.

Devise

  • "Fier et fort".

Insigne

L’insigne représente une ancre de marine avec un globe terrestre, surmontés de deux poignards Afars et Issas. Le chiffre 5 est placé au centre de l'insigne. À la base de l'ancre figure la devise du 5e RIAOM "Fier et Fort".

Inscriptions sur son drapeau

Son drapeau porte 14 inscriptions de batailles qui rappellent les campagnes glorieuses dans lesquelles il a été engagé[2]:

Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918

Héritage du 1er RIMa :

  • BOMARSUND 1854
  • PEI HO 1860
  • PUEBLA 1863
  • SONTAY 1883

Sous l'appellation 5e RIC:

  • LORRAINE 1914
  • CHAMPAGNE 1915
  • LA SOMME 1916
  • PICARDIE 1918
  • INDOCHINE 1945 - 1946 et 1953 - 1955

Héritage du Bataillon Somali:

  • VERDUN DOUAUMONT 1916
  • LA MALMAISON 1917
  • L'AISNE 1917 - 1918
  • LA MARNE 1918
  • NOYON 1918

Citations

l’ordre du million d’éléphants et du parasol blanc

Traditions

La fête des troupes de marine
  • Elle est célébrée à l'occasion de l'anniversaire des combats de Bazeilles. Ce village qui a été 4 fois repris et abandonné sur ordres, les et le .
Et au nom de Dieu, vive la coloniale
  • Les Marsouins et les Bigors ont pour saint patron Dieu lui-même. Ce cri de guerre termine les cérémonies intimes qui font partie de la vie des régiments. Son origine est une action de grâce du Révérend Père Charles de Foucauld, missionnaire, voyant arriver à son secours les unités coloniales un jour où il était en difficulté avec une tribu locale.

Sources et bibliographie

  • Erwan Bergot, La coloniale du Rif au Tchad 1925-1980, imprimé en France : , n° d'éditeur 7576, n° d'imprimeur 31129, sur les presses de l'imprimerie Hérissey.

Notes et références

  1. David Delporte, « Entre réalité et prospective : L'armée de terre française en janvier 1989 », sur http://armee-francaise-1989.wifeo.com/, (consulté le ).
  2. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'Armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007

Annexes

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de la Première Guerre mondiale
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail de Djibouti
  • Armée et histoire militaire françaises
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.