31e groupe autonome des forces terrestres antiaériennes

Le 31e groupe autonome des forces terrestres antiaériennes, ou GAFTA, est formé le à Marrakech avec des éléments du 410e groupement de DCA et équipé de canons de 40 mm Bofors répartis en 5 batteries. Il est destiné à soutenir et à protéger l'action et les éléments de la 5e division blindée française.

31e GAFTA

insigne du 31e GAFTA

Création 16 septembre 1943
Dissolution 1er mai 1947
Pays France
Branche Artillerie
Rôle Artillerie antiaérienne
Effectif ~ 550
Garnison Vallée du Neckar
Devise France d'abord
Guerres Seconde Guerre mondiale

À sa création, il est placé sous les ordres du chef d'escadron Gely qui fera réaliser son insigne. Le 31e GAFTA sera dissous le et ses batteries seront réparties au sein des trois groupes d'artillerie de la 5e division blindée.

Insigne

Brochant sur un écu français moderne doré et émaillé, taillé de bleu et de rouge, tube de 40 Bofors dorés et ailes d'émail blanc indiquant la vocation antiaérienne des FTA. La chenille évoque l'arme blindée et est encadrée par la devise de la 5e DB en lettres d'or. En chef à gauche, nombre « 31 » d'émail blanc. Fabricant inconnu, 1945.

Chefs d’escadron

  • Commandant Gely
  • Commandant Elias
  • Commandant Germain
  • Commandant Goubet

Historique

Le , l’unité est formée au camp d'Alegron (du nom du Capitaine Rzekiecki dit d'Alegron, Mort pour la France le ) à Marrakech (Maroc). Le 31e GAFTA est destiné à soutenir et à protéger l’action et les éléments de la 5e DB. Issus pour la plupart du 410e RAA, les cadres et la troupe, qui constituent l’ossature du groupe doivent attendre le matériel : intendance, habillement, cuisine, puis enfin l’armement, les munitions, les radios, le matériel auto.

En effet, les cadres proviennent des 201e, 202e, 203e sections autonomes de mitrailleuses ; beaucoup sont encore à l’instruction.

Quant au matériel, ce n’est que le qu’arrivent les premières jeeps et le les premiers canons. Il fallut attendre encore un mois avant l’arrivée des GMC. Enfin ce fut immédiatement l’organisation et l’instruction, ce fut long… manœuvres, exercices d’embarquement, école à feu puis manœuvres combinées en liaison avec les autres unités de la 5e DB.

Première étape du grand retour, le 31e rejoint mi-décembre la 5e division blindée dans l’Oranie.

Le 31e GAFTA comprend alors 17 officiers, 53 sous-officiers, 495 hommes de troupe, équipés de 15 jeeps, 23 Dodge, 70 GMC et 32 canons de 40 Bofors.

Le jour tant attendu

 : La première armée française vient de débarquer en France. Les hommes du 31e comme ceux de la 5e DB ne seront pas des premiers. Impuissant, ils assistent à la libération du sol natal.

 : L'ordre d'embarquer arrive enfin.

à 17h : Le 31e embarque à Oran.

 : Le 31e débarque à Marseille dans la rade de l'Estaque et se regroupe dans la région d’Aix-en-Provence. Alors commence la grande poursuite victorieuse et le refoulement de la 19e armée allemande.

 : La batterie D s'illustre à Hachimette : il s'agit de protéger le flanc gauche de l'attaque en direction d'Orbey puis de défendre le village face aux troupes allemandes. Les half-tracks de la « D » appuient les goumiers et les légionnaires.

La Bataille de Jebsheim

Canon de 40mm Bofors

Les 28 et , la bataille de Jebsheim va atteindre son point culminant. Le combat urbain livré dans le village même, avec des troupes constamment renforcées de part et d’autre, va prendre peu à peu des proportions, qui, au début, étaient imprévues et devenir ainsi l’un des épisodes les plus sanglants et les plus glorieux de la guerre.

Jamais combat de rues ne fut plus acharné, plus long, plus meurtrier. Jebsheim est un charnier.

On marche sur les corps. Il y en a partout, dans les escaliers, sur les toits, dans les vergers. Il y en a sous les décombres des maisons écroulées.

Toutes les maisons sont éventrées, des carcasses calcinées de véhicules traînent çà et là et les cadavres, dont certains ont en plus été écrasés par les chars, encombrent les rues et les jardins.

Les half-tracks de la batterie « C » étaient présents à Jebsheim du début à la fin des combats, soit du au .

Voici un extrait du journal de marche des half-tracks de la batterie C du 31e GAFTA affecté au CC 6 de la 5e DB : « Le , vers 20 heures, le half-track de Thuriot est mis hors d’usage par un « 88 ». Thuriot est commotionné mais pas évacué. Olivares, blessé à la cuisse gauche, décèdera des suites de ses blessures. Henry est blessé aux jambes. Ils sont évacués. Les mitrailleuses de Gueriot restent muettes, il rentre au cantonnement. Il reste pour la défense Paollilo, Noel, Sabathe, Zwiller évacué pour pieds gelés. Tous tirent dans la nuit. Sabathe fait deux prisonniers.

Le , le half-track de Cuny, resté au cantonnement, a le radiateur perforé, il est dirigé vers Mutzig. Nous tirons beaucoup dans la journée, en particulier le half-track de Sabathe et nous faisons 39 prisonniers, vers 16 heures, bien d’autres se rendent aux compagnies parachutistes plus à l’ouest.

D’après les patrouilles, il y aurait près de 300 morts dans les vergers, où nous avons tiré. Boem est touché par une balle au genou, mais pas évacué. »

L’occupation de l’Allemagne

Pendant la période d'occupation en Allemagne, le 31e GAFTA avait ses batteries réparties dans la vallée du Neckar et était sous les ordres du chef d’escadron Germain, commandant en second capitaine Thevenin

  • Batterie État-major à Sulz, commandant Germain
  • Batterie B à Rexingen (de) puis Dornhan, capitaine Castagnier, puis capitaine Thevenin
  • Batterie D à Sulz, capitaine Claraz
  • Camps Sous-Lieutenant Cambus à Horb
  • Camps Maréchal des Logis Chef Granger à Sulz

Chronologie de la classe 46/1 et 46/2

Du au , 238 jeunes de la classe 46/1 arrivent au camp d’instruction. Camp Granger et Camp Biron à Sulz.

Le , mouvement à Vöhringen.

Le , contrôle de l’instruction de la classe 46/1.

Le , manœuvres à Wittershausen.

Le , répartition de la classe 46/1 : 35 à la Batterie C, 77 à la 4e batterie et 30 à la 1re batterie.

Le , manœuvres à Münsingen.

Du au , 128 jeunes de la classe 46/2 arrivent à l’unité, dont 15 au titre du Service des essences.

Le , 13 recrues du Service des essences rejoignent leur unité.

Le , 15 recrues vont suivre à Sulz le peloton radio.

Le , libération de 6 canonniers servant, soutien de famille de la classe 46/1.

Le , manœuvres à Munsingen.

Le , 15 CST (Canonnier Servant Tireur) vont suivre un stage de guet à la 2e batterie.

Le , école à feu à Munsingen.

Le , démobilisation de la classe 46/1 soit 2 M.D.L et 27 CST.

Le , dissolution du 31e GAFTA qui devient la batterie FTA du 3/24e régiment d'artillerie à Sarrelouis.

Le , nomination de 23 2e CST de la classe 46/2 au grade de 1re classe par ordre no  94.

Le , démobilisation de la classe 46/2 : 1 MDL, 1 BC et 36 CST.

Le , la classe 46/2 est rappelée : 1 BC et 36 CST.

Le , nomination de 2 MDL de la classe 46/2 (Grail et Bouffet).

Le , nomination de 2 BC 46/2 au grade de MDL, nomination de 3 brigadiers au grade de brigadier chef. Nomination de 6 CST 46/2 au grade de brigadier.

Du 17 au , départ en permission de 8 jours des rappelés de la classe 46/2.

Du 10 au , démobilisation de la classe 46/2.

Citation

Décision no  138

Le Ministre de la Guerre André Diethelm cite

À L’ORDRE DU CORPS D’ARMÉE

LE 31e GROUPE DES FORCES TERRESTRES ANTIAÉRIENNES

« Magnifique groupe de Forces Terrestres Anti-Aériennes de Division Blindée, qui, sous les ordres du Chef d'Escadron Gely, puis du Capitaine Elias, a participé à tous les combats de la Division. Souffrant, en l'absence presque complète d'aviation ennemie, de ne pas trouver satisfaction à son besoin d'activité, s'est donné sans compter aux missions de tir à terre. Avec ses H.T à 4 mitrailleuses jumelées, comme avec ses canons de 40 ou avec le matériel ennemi récupéré, n'a cessé de protéger et d'appuyer l'Infanterie et les Chars des différents Combat-Commands de la Division. A été ainsi présent en acteur à toutes les victoires de la 5e Division Blindée : Belfort en , Hachimette, Lapoutroie et Kaysersberg en et , Colmar en , où une de ses sections est entrée en combattant avec les chars de tête du Combat-Command à Lauterbourg, en mars, et pendant toute la campagne d’Allemagne, au cours de laquelle il a fait lui-même 600 prisonniers. En dépit de pertes sensibles en officiers, sous-officiers et hommes de troupe français et marocains, réunis dans un même esprit d'abnégation, n'a cessé d'être un exemple pour ses camarades de combat des autres armes. »

La présente citation comporte l'attribution de la croix de guerre avec étoile de vermeil.

Fait à Paris le

Signé : Diethelm

Épilogue

Le 31e GAFTA a été présent et participa à tous les combats et à toutes les victoires de la division.

  • Belfort en
  • Hachimette, Lapoutroie, Kaysersberg en et
  • Jebsheim (près de Colmar) en
  • Colmar en – Lauterbourg en mars
  • L’Autriche jusqu’à Saint-Anton
  • L’Allemagne jusqu’à Stuttgart

Le 31e GAFTA fut cité à l’ordre du corps d’armée.

Après quatre années d’existence, le , le 31e GAFTA est dissous. Ses batteries sont réparties entre les divers groupes d’artillerie blindée de la division. Il fut regroupé en 1948 et reconstitué sous le nom de 485e GAA.

Son passé riche d’expérience et de gloire ne peut disparaître de nos cœurs.

Voir aussi

Liens externes

Sources et bibliographie

  • Revues de la 5e Division Blindée, Éditions 5e DB, Neustadt, 1945-1954
  • Louis Barthe, Un évadé de France, Association pour l'animation d'actions culturelles dans la haute vallée de l'Hers, 1993
  • Revue Militaria Magazine, no  6, La 5e DB et ses insignes 1943-1945
  • Revue 39/45 Magazine, no  137, Le renouveau de l'armée française et la mise sur pied des 1re et 5e DB
  • Messieurs Mousset, Leduff, Dudognon, Pradeau, Marbot, Prevot, Giraudeau, Roussely et bien d'autres anciens du 31e GAFTA
  • Armée et histoire militaire françaises
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.