221 Nord 2.641 à 2.675

Les Atlantic 221 2.641 à 2.675 sont des locomotives à vapeur à tender séparé de la Compagnie des chemins de fer du Nord. Elles sont affectées aux trains de voyageurs. En 1938, au 1er janvier, elles deviennent à la région Nord SNCF 2-221 A 1 à 35.

221 Nord 2.641 à 2.675
Atlantic Nord 221 2.673 tractant l'Oiseau bleu
Identification
Exploitant(s) Nord puis SNCF
Désignation

2.641 à 2.675 Nord

2-221 A 1 à 35 SNCF
Type Atlantic
Constructeur(s) SACM, Fives-Lille, SFCM
Mise en service 1900-1905
Production totale 2 + 33
Affectation Nord
Utilisation Voyageurs
Préservation 1
Caractéristiques techniques
Disposition des essieux ooOOo + T
Écartement standard (1 435 mm)
Surface de la grille 2,76 m2
Pression de la chaudière 16 bar
Surface de chauffe 140,70 m2
Surface de surchauffe 40,03 m2
Moteur Compound
 Cylindres 2 HP + 2 BP
 Alésage × course HP 390 * 640 mm
 Alésage × course BP 560 * 640 mm
 Distribution Walschaerts
 Échappement Nord, Lemaître
Puissance continue 1500 ch
Ø roues motrices 2,040 mm
Ø roues AV 0,900 mm
Ø roues AR 1,420 mm
Masse en service 70 t
Masse adhérente 37 t
Longueur HT 11,485 m
Largeur 2,900 m
Hauteur 4,220 m
Vitesse maximale 120 puis 130 km/h (service)
155 km/h (essais)
Tender 37 A
 Tare du tender 30,5 t
 Capacité en eau 37 m3
 Capacité en charbon 9 t
 Masse en charge 76,9 t

[1]

Genèse

Les locomotives Outrance type 120 puis 220 à moteur simple expansion ne suffisent plus face à l'augmentation du poids des trains. À partir de 1886, la Compagnie du Nord fait construire plusieurs prototypes et séries à moteur compound par la Société alsacienne de constructions mécaniques et sous la direction d'Alfred de Glehn. Le premier prototype, la 701 de type 120, met en évidence les avantages du moteur compound. Il s'ensuit d'autres essais avec la construction de type 220 compound, pour arriver, en 1900 au type 221 Atlantic.

Le cahier des charges stipulait qu'elles devaient parcourir 300 km en 3 heures avec 300 tonnes au crochet. La compagnie commande alors 2 locomotives à la SACM : les 2.641 et 2.642. Devant leurs excellents résultats, il fut décidé de construire 33 autres machines, immatriculées 2.643 à 2.675.

Une Atlantic avec une architecture similaire fut fabriquée en 1905 par Schneider et l'ingénieur Du Bousquet. Sa différence résidait en la mise en place d'un foyer aquatubulaire dans le but d’accroître ses performances, elle était immatriculée 2.741. Plus tard, elle est modifiée en 222 puis 230 et est ré-immatriculée 3.999.

Construction

La construction des machines s'étale sur quatre ans par :

Tableau des commandes
Nord N°SNCF N°QuantitéConstructeursN° constructeurAnnéeCommentaire
2.641 et 2.6422-221 A 1 et 22SACM4999 et 50001900prototypes
2.643 à 2.6602-221 A 3 à 2018SACM5138 à 51551902
2.661 à 2.6702-221 A 21 à 3010SFCM2603 à 26121903
2.671 à 2.6752-221 A 31 à 355Fives-Lille3237 à 32411904[2]

Face à la réussite de la série, des locomotives similaires seront commandées à la SACM à Belfort par d'autres compagnies françaises et étrangères. La Compagnie des chemins de fer de l'Est commanda 2 machines, la Compagnie des chemins de fer du Midi 30, la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans 14, la Great Western Railway 3 et le Pennsylvania Railroad commande 1 machine. D'autres constructeurs se mirent à construire des Atlantic système de Glehn. Ainsi, l'Administration des chemins de fer de l'État passe commande de 10 locomotives à la SFCM, les Chemins de fer de l’État belge de 12 locomotives à la société Cockerill et ce, jusqu'en Egypte.

Description

Machine

L'Atlantic 2.674

Les Atlantic Nord étaient des locomotives compound à 4 cylindres, foyer Belpaire.

Par rapport aux prototypes 2.641 et 2.642, le reste de la série a quelques différences. Le bogie avant a été allongé pour améliorer la stabilité, son empattement passe de 1,80 m à 2,10 m. Cela a conduit à un remplacement des tenders de 20m3 à boggies par des tenders de 19 m3 à 3 essieux pour ne pas dépasser le gabarit des plaques tournantes de 17m très répandues au Nord.

Tenders

Les 221 A ont été accouplées à divers tenders durant leurs carrières :

  • 20 m3 (à boggies) d'une capacité de 20 m3 d'eau et 5 tonnes de charbon. Tender d'origine des 2.641 et 2.642.
  • 19 A (à 3 essieux) d'une capacité de 19,2 m3 d'eau et 4 tonnes de charbon. Tender d'origine du reste de la série.
  • 23 A (à 3 essieux) d'une capacité de 23 m3 d'eau et 6 tonnes de charbon. Utilisés à partir de 1910, ils avaient une rehausse à fond incliné permettant ainsi d'amener le charbon à portée de la pelle du chauffeur.
  • 31 A (à boggies) d'une capacité de 31,5 m3 d'eau et 7 tonnes de charbon. Ces tenders d'origine prussienne sont adoptés à partir de 1920, leur capacité rendant plus aisés les longs parcours. Leurs boggies sont modifiés.
  • 18 m3 (à boggies) d'une capacité de 18 m3 d'eau et ? tonnes de charbon. Ils sont issus de la réforme des 220.
  • 37 A (à boggies) d'une capacité de 37 m3 d'eau et 9 tonnes de charbon. Dernier tender que les Atlantic reçurent, ils sont utilisés après 1930 et jusqu’à la fin de leur carrière. Leur aspect massif et imposant dénature la ligne racée de la locomotive.

Livrée

Les Atlantic sortent d'usine en livrée marron chocolat à filets jaunes et traverses rouges avec filet blanc pour celle de tête. Ces couleurs, mythiques de la Compagnie des chemins de fer du Nord, ont été appliquées pour la première fois sur cette série de machines[3]. Cette livrée fut ensuite appliquée à l'ensemble des locomotives compound du réseau. Elle ferait référence aux vêtements de la domesticité des Rothschild.

Après la nationalisation de 1938, la livrée appliquée progressivement est le classique vert extérieur 306 et noir mais avec filets jaunes et marquages peints, habituels à la région Nord SNCF.

Utilisation et services

Les 35 Atlantic sont affectées aux dépôts d'Abbeville, Amiens, Aulnoye, Boulogne, Calais, Creil, Dunkerque, Fives, La Chapelle, Le Bourget, Lille et Tourcoing. Au cours de leurs carrières, elles verront leurs performances accrues par l'ajout d'un surchauffeur Schmidt à partir de 1910. D'autres recevront un surchauffeur type E ou un réchauffeur ACFI. Quelques machines ont reçu un échappement Lemaître. Les 221 commencent leur carrière en tête de prestigieux trains comme L'oiseau Bleu ou encore le Peninsular Express. Les 231 SuperPacific et Chapelon les détrôneront peu à peu. Des 232 Baltic seront étudiées pour les remplacer mais le projet ne dépassera pas les prototypes.

Machine préservée

L'Atlantic 2.670 à la Cité du train.

Seule la 221 A 30 (ex 2.670) est exposée à la Cité du train de Mulhouse en livrée chocolat typique de la Compagnie du Nord. Elle est attelée à son tender d'origine de 19 m3 à 3 essieux. Elle fut préférée à la 221 A 13 (ex 2.653) jugée en moins bon état. La 2.670 a été restaurée par le dépôt de Laon dans son aspect de 1912, c'est-à-dire avec surchauffeur.







Modélisme

Les 2-221 A 3 à 35 ont été reproduites à l'échelle HO par :

  • le fabricant anglais DJH Model Loco, sous forme de kit à monter (principalement en métal blanc). Le fabricant propose 2 tenders différents : soit un 19 m3 à trois essieux, soit l'imposant 37 m3 à boggies.
  • la firme suisse de haut de gamme Fulgurex en 2005, sous forme de modèles en laiton assemblés en série limitée de 200 pièces. Fulgurex proposait 3 versions différentes : la 221 A 22 avec tender 19 m3 en livrée SNCF, la 2.670 avec tender 19 m3 et la 2.662 avec tender 37 m3 en livrée Nord.
  • le fabricant Altaya, avec tender 19 m3 en livrée Nord.

Il est intéressant de constater que seuls 2 tenders ont fait l'objet de reproductions, bien que des personnes ont modifié des tenders Roco de 1-230 G pour reproduire une 221 A avec tender de 31,5 m3.

A l'échelle O, l'artisan anglais Sans Pareil a proposé un kit à monter en 2008.

Notes et références

  1. Les Locomotives à Vapeur de la SNCF, par J. Fournereau, 1947, Éditions Loco-Revue
  2. « Compagnie de Fives-Lille par Sébastien Jarne », sur demophile1.free.fr (consulté le )
  3. Le plan du mois : locomotive 2.670 Nord, Jean Gillot, Loco-Revue, n° 328, mai 1972, Éditions Loco-Revue, aperçu de la revue sur fr.1001mags.com

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Patrick Jacobs, « Les Atlantic Nord - origine et carrière », Rails d'Autrefois, no hors série n°3, , p. 6 à 18 (ISSN 2110-4522)
  • Roger Dorez, « Fiche old-timer : Les Atlantic Nord », Rail Miniature Flash, no 246, (ISSN 0033-8737)
  • Clive Lamming, L'âge d'or de la traction vapeur en France, « Atlantic Nord » (1 page), éditions Atlas,

Articles connexes

Liens externes

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