Fives-Lille

Fives-Lille est le nom d'un ancien constructeur de génie civil (ponts) et de matériel roulant ferroviaire, notamment de locomotives à vapeur. Il est situé à Fives, un faubourg de Lille dans le département du Nord. La société est devenue le groupe d'ingénierie Fives.

La 2651 Five-Lille en gare de Gien (Loiret) avec un train de voyageurs
Projet Le Havre 1904
Pour les articles homonymes, voir Fives (homonymie).

Fives-Lille
Création
Disparition [1]
Siège social Fives
Activité Construction de locomotives et d'autre matériel ferroviaire roulant (d)[2], Fabrication de structures métalliques et de parties de structures (d)[2], vehicle construction (d)[3] et industrie métallurgique (d)[3]
Plaque constructeur
Plan des usines Fives-Lille vers 1865
Locomotive de tramway Francq, place de l'Étoile à Paris

Historique

L'usine Fives-Lille émane de la firme Parent & Schaken, d'origine belge et installée à Oullins, près de Lyon. En 1854, Basile Parent et Pierre Schaken obtiennent un premier contrat d'une durée 6 ans avec la Compagnie du chemin de fer du Grand Central et louent les ateliers d'Oullins.

Dès 1861, les deux sociétés Cail et Fives-Lille forment une co-entreprise : la participation Cail, Parent, Schaken, Houel, Caillet, à Paris et à Fives.

Les ateliers de construction mécanique de Fives sont fondés en 1861 par Basile Parent et Pierre Schaken, sous le nom de Parent-Schaken-Caillet et Compagnie.
Cette coopération conduit à la création d'une usine installée dans le quartier de Fives, près de Lille spécialisée dans la construction de rails de chemin de fer et de locomotives à vapeur , une autre à Givors dans le Rhône spécialisée dans le façonnage des roues et des essieux de wagons.

La société se développe et devient, en 1865, la Compagnie de Fives-Lille, puis en 1868 la société anonyme Compagnie de Fives-Lille pour constructions mécaniques et entreprises.

Philippe Marchand, Histoire de Lille, Paris, J.-P. Gisserot, , 126 p. (ISBN 2-87747-645-6 et 9782877476454, lire en ligne)

« Fondée en 1861, elle doit sa notoriété à l'ampleur de ses installations (plus de 15 hectares d'ateliers, 12 marteaux pilons, 95 forges, 500 machines-outils), au nombre de ses ouvriers qui sont plusieurs milliers. (...) de 1861 à 1905 sortent de ses ateliers plus de 2000 ponts de chemin de fer, une centaine de ponts routiers, dont certains monumentaux, des gares de chemins de fer dont la célèbre gare d'Orsay, plus de 2000 locomotives. La Compagnie de Fives-Lille exporte ses productions dans le monde entier, en Espagne, en Égypte avec deux ponts sur le Nil, en Roumanie, en Chine, au Brésil, en Argentine ... »

En 1868, la Compagnie Fives-Lille, dans l'usine de Givors augmente sa capacité de production et produit des charpentes métalliques, des ponts en fer .

Quand la participation prend fin en 1870, la société Fives-Lille ajoute à ses activités la construction de matériel de sucrerie, secteur qui avait été réservé à Jean-François Cail et Charles Derosne.

En , les nouveaux ateliers de Fives-Lille peuvent mettre en chantier 80 locomotives par an. Ils produisent les machines du Transsibérien. Ils fournissent en même temps l'artillerie lourde des cuirassés Gambetta et Jules-Ferry[4].

L'industrie d'armement occupe l'usine de Lille. Elle emploie en 1914, environ 1 000 ouvriers qui rejoignent l'usine de Givors avant l'occupation de la ville par les troupes allemandes. L'usine se développe et à la fin de 1918, le site de Givors emploie plus de 8 000 ouvriers.

Pendant la seconde guerre mondiale, l'usine devient une cible stratégique pour les alliés, en raison de sa production de matériel ferroviaire utilisé par les Allemands. L'usine va faire l'objet d'un spectaculaire attentat en , agencé par le capitaine Michel, nom dans la résistance de Michel Trotobas, et sera paralysée pendant deux mois[5].

En 1950, lors de la grève des dockers de 1949-1950, ses locomotives partant vers la Guerre d'Indochine sont bloquées sur le Port de Dunkerque[6].

En 1958, Cail et Fives-Lille se regroupent pour donner naissance à la société Fives Lille-Cail.
En 1973 Fives Lille-Cail fusionne avec Babcok-Atlantique et devient Fives-Cail Babcok.
En 1980, la firme reprend son nom initial; Compagnie de Fives-Lille et achète les entreprises Nordon, spécialisée dans la tuyauterie et Pillard spécialisée dans la combustion.
En 1983, devenu Groupe Fives-Lille il acquiert Stein Heurtey, spécialisé dans la thermique industrielle.
De 1987 à 1996, le groupe se recentre sur certains secteurs d'activité et en 1990 le site de Givors est vendu.
En 1997, achat du groupe Cinetic, spécialisé dans les systèmes intégrés de manutention et création d'un pôle automobile avec le rachat d'autres entreprises plus petites spécialisées dans les domaine des lignes automatisées d'assemblage, des systèmes de lavage de pièces en cours d'usinage et des machines de rectification de pièces de moteurs.
En 2001 la Compagnie de Fives-Lille est vendue par son actionnaire principal Paribas et quitte la cotation de la bourse.
En 2006, Charterhouse General Partners Ltd, et Barclays Private Equity, deviennent les actionnaires principaux de l'entreprise.
En 2008, Fives-Lille devient Fives et le pôle aluminium devient Fives-Solios

Production et réalisations

Locomotives à vapeur

Ponts

Locomotives Fives-Lille préservées

  • 1856: (exhibée au Centro de Artesanato) de Nazaré, Bahia (Brésil) Source : Inventário das Locomotivas a Vapor no Brasil, Regina Perez, Editora Notícia & Cia. (ISBN 85-906677-0-7), 1871, 030T, voie métrique, opérait chez Estrada de Ferro Nazaré (EFN) #2 "Visconde de São Lourenço", Brésil.
  • 1909: 230 T 327, locomotive/tender à vapeur, à Puget-Théniers dans Alpes-Maritimes ; classée Monuments Historiques le 30/10/1987 MH.
  • 1934: 2D2 5525, locomotive électrique, propriété de l'association E 525 constituée par l'AFAC, le COPEF et la FACS ; classée Monuments Historiques le 27/03/1990 MH.
  • 1937: 231 E 41, locomotive à vapeur à tender séparé, type Pacific, mise en place sur le boulevard des déportés à Saint-Pierre-des-Corps ; classée Monuments Historiques le 04/04/2003 MH.

Autres réalisations

Catalogues de réalisations

  • Appareils mécaniques divers sur IRIS
  • Ponts, charpentes et constructions diverses sur IRIS

Galerie de photos

Notes et références

  1. Pressearchiv 20. Jahrhundert, (organisation), consulté le
  2. Pressearchiv 20. Jahrhundert, (organisation), consulté le
  3. Pressearchiv 20. Jahrhundert, (organisation), consulté le
  4. Cent ans de vie dans la région, Tome 1 : 1900-1914, La Voix du Nord éditions, 1998, page 39
  5. Cent ans de vie dans la région, tome 3 : 1939-1958, La Voix du Nord éditions, hors série du 17 juin 1999, p. 43
  6. Le Monde du 2 février 1950
  7. Christian Lacombe et Lucien Chanuc, L'extraordinaire réseau ferré des Landes de Gascogne : Compagnie du chemin de fer du Médoc, Chemin de fer d'interêt local de Nizan..., Breil-sur-Roya, Editions du Cabri, , 159 p. (ISBN 2-903310-58-0), p. 79
  8. Les Chantiers de l'Exposition universelle de 1889 du 15 avril 1887

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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