(90482) Orcus

(90482) Orcus est un objet massif de la ceinture de Kuiper, candidat au statut de planète naine, découvert le par Michael E. Brown, Chadwick Trujillo et David L. Rabinowitz.

Pour la divinité romaine, voir Orcus (mythologie).

(90482) Orcus
Caractéristiques orbitales
Époque (JJ 2454800)
Établi sur 430 observations couvrant 22777 jours, U = 2
Demi-grand axe (a) 5 862,44×106 km
(39,45 ua)
Périhélie (q) 4 535,80×106 km
(30,84 ua)
Aphélie (Q) 7 188,17×106 km
(48,07 ua)
Excentricité (e) 0,22618
Période de révolution (Prév) 90 537 ± 5 j
(247,8 a)
Vitesse orbitale moyenne (vorb) 4,68 km/s
Inclinaison (i) 20,593°
Longitude du nœud ascendant (Ω) 268,722°
Argument du périhélie (ω) 72,474°
Anomalie moyenne (M0) 164,68°
Catégorie Plutino
Satellites connus 1 : Vanth
Caractéristiques physiques
Dimensions 946,3 +74,1
−72,3
km
Masse (m) 7×1020 kg
Masse volumique (ρ) ~1 600 kg/m3
Gravité équatoriale à la surface (g) 0,2 m/s2
Vitesse de libération (vlib) 0,44 km/s
Période de rotation (Prot) 0,549 j
(13,188 h)
Classification spectrale B-V=0,68 ; V-R=0,37[1] (couleur neutre)[2]
Magnitude absolue (H) 2,2
Albédo (A) 0,1975 +0,0340
−0,0276
Température (T) ~44 K
Découverte
Plus ancienne observation de pré-découverte 8 novembre 1951
Date
Découvert par Michael E. Brown,
Chadwick Trujillo,
David L. Rabinowitz
Nommé d'après Orcus
Désignation 2004 DW

Catégorisé comme plutino du fait de son orbite en résonance 2:3 avec celle de Neptune, Orcus se devait de porter le nom d'une divinité des Enfers. Les découvreurs ont proposé Orcus, qui fut adopté et promulgué le . Orcus est à la fois un autre nom du dieu grec Thanatos et une divinité infernale romaine distincte[3]. C'est le troisième plus grand plutino connu, les deux premiers étant Pluton et son satellite Charon.

Orbite

Orcus et Pluton.
L'orbite d'Orcus dans un système de référence en rotation avec une période égale à celle de l'orbite de Neptune, qui est représenté stationnaire à 135°).

Orcus est un objet en résonance 2:3 avec celle de Neptune, (comme Pluton). Bien qu’il s'approche périodiquement de l’orbite de Neptune[4], la résonance maintient une séparation angulaire de plus de 60 degrés entre les deux objets.

Orcus suit une orbite similaire à celle de Pluton, mais elles sont pratiquement le miroir l’une de l’autre, leurs périhélies étant tous deux au-dessus de l’écliptique et à l’intérieur de l’orbite de Neptune, mais en des points presque opposés de celle-ci. Les positions de Pluton et d’Orcus sur leur orbite respective sont aussi presque à l’opposé : Pluton a atteint son périhélie en [5], Orcus atteindra son aphélie en [6]. De l’observation de ces caractéristiques, le terme anti-Pluton a été imaginé pour qualifier ou désigner Orcus[7].

Orcus se situe actuellement à environ 47,8 UA du Soleil[8].

Caractéristiques physiques

Taille et magnitude

Orcus comparé aux autres transneptuniens.

La magnitude d'Orcus est de 19,1 pour une magnitude absolue de 2,3 (comparables à celles du cubewano Quaoar, respectivement 19,3 et 2,6). Dans le premier quart de 2007 un papier a été publié montrant que le télescope spatial Spitzer a détecté Orcus dans l'infrarouge lointain, pendant ses trois premières années d'opération, contraignant le diamètre à 946,3+74,1−72,3 km[9]. Orcus parait avoir un albédo de ~20 %[9], qui peut être typique des objets trans-Neptuniens approchant les 1 000 km de diamètre.

Couleurs et spectres

Des observations infrarouges en par l'Observatoire européen austral ont donné des résultats cohérents avec des mélanges de glace d'eau et des composés de carbone tels que le tholin[10].

En outre, les spectres infrarouge pris avec le télescope Gemini ont confirmé que l'eau, sous forme de glace, et le méthane pourrait couvrir moins de 50 % et 30 % respectivement de la surface, compatible avec une couche de 15-30 %, mais pas plus de 50 % de la surface[pas clair][11]. Cela signifie qu'il y a moins de glace que sur Charon, mais une valeur semblable à celle de Triton.

Les limitations ont été également détectées[Quoi ?] quant à la quantité de glace de méthane (moins de 30 %), laissant ouverte la possibilité pour la découverte d'autres composants dans le futur. L'étude des spectres montre une importante absorption de glace d'eau de tout objet de la ceinture de Kuiper qui n'est pas associé à la famille collisionnelle de Hauméa. Les grands satellites d'Uranus glacés ont un spectre infrarouge assez similaire au spectre infrarouge d'Orcus[12].

Cryovolcanisme

Les observations du spectre avec le Very Large Telescope (VLT) de l'European Southern Observatory (ESO) en 2007 montrent la présence de glace d'eau cristalline, et éventuellement de glace d'ammoniac à la surface. La bande de 1,65 µm, indicatrice non-ambiguë de glace d’eau cristalline, est large et profonde (12 %), similaire à celles observées sur Charon, Quaoar, Hauméa (2003 EL 61) et les satellites de glace des planètes géantes. Comme des études sur la glace d'eau cristalline soumise aux niveaux d’irradiation attendus sur un objet transneptunien (TNO) à 40 UA suggèrent que la structure cristalline devrait devenir complètement amorphe après une exposition d’environ 10 millions d'années, sa présence semble indiquer un mécanisme de renouvellement de la surface, via des collisions (cause externe) et/ou de l'activité géologique (cause interne, le mécanisme considéré le plus probable étant le cryovolcanisme, pressenti comme possible pour les TNO d’un diamètre supérieur à environ 1 000 km). Les connaissances actuelles sur les transitions entre phases cristallines et amorphes sont cependant encore incomplètes. Hormis sur Miranda, l'ammoniaque n'a été détectée sur aucun satellite glacé des planètes extérieures[13].

Satellite : Vanth

Orcus et son satellite Vanth.

À partir des observations avec le télescope spatial Hubble à partir du , Mike Brown et TA Suer ont détecté un satellite[14]. La découverte d'un satellite d'Orcus a été signalée en 8812 IAUC le [15]. Il orbite autour d'Orcus sur une orbite presque circulaire (excentricité inférieure à 0,0036) et une période orbitale de 9,53 jours[12]. Il n'est qu'à 8 980 ± 20 km d'Orcus, trop proche pour pouvoir déterminer la composition de sa surface. Mike Brown soupçonne aussi que, comme le système Pluton-Charon, Orcus et son satellite fonctionnent en système binaire[7].

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. Tegler, Stephen C., « Kuiper Belt Object Magnitudes and Surface Colors », (consulté le )
  2. (en) M. A. Barucci, F. Merlin, A. Guilbert, C. de Bergh, A. Alvarez-Candal, O. Hainaut, A. Doressoundiram, C. Dumas, T. Owen et A. Coradini, « Surface composition and temperature of the TNO Orcus », Astronomy and Astrophysics, vol. 479, no 1, , p. L13-L16 (DOI 10.1051/0004-6361:20079079, lire en ligne).
  3. (en) Caractéristiques et simulation d'orbite de 90482 sur la page Small-Body Database du JPL. [java]
  4. Orcus s'approche du Soleil à ~30,7 ua (à comparer avec l'axe de Neptune de 30,07 ua), son périhélie n'est pas le point le plus proche des deux orbites puisqu'il est situé bien au-dessus de l'écliptique.
  5. Alan Chamberlin, « HORIZONS Web-Interface », sur ssd.jpl.nasa.gov
  6. Alan Chamberlin, « HORIZONS Web-Interface », sur ssd.jpl.nasa.gov
  7. « S/1 90482 (2005) needs your help », sur www.mikebrownsplanets.com
  8. « AstDyS », sur hamilton.dm.unipi.it
  9. (en) J. Stansberry, W. Grundy, M. Brown et al., « Physical Properties of Kuiper Belt and Centaur Objects : Constraints from Spitzer Space Telescope », Astrophysics, (lire en ligne)
  10. C. de Bergh, A. Delsanti, G. P. Tozzi, E. Dotto, A. Doressoundiram et M. A. Barucci, « The surface of the transneptunian object 90482 Orcus », Astronomy and Astrophysics, no 437, , p. 1115–1120 (DOI 10.1051/0004-6361:20042533, lire en ligne)
  11. Chadwick A. Trujillo, Michael E. Brown, David L. Rabinowitz et Thomas R. Geballe, « Near-Infrared Surface Properties of the Two Intrinsically Brightest Minor Planets: (90377) Sedna and (90482) Orcus », The Astrophysical Journal, no 627, , p. 1057–1065 (DOI 10.1086/430337, lire en ligne)
  12. M. E. Brown, D. Ragozzine, J. Stansberry et W. C. Fraser, « The size, density, and formation of the Orcus-Vanth system in the Kuiper belt », The Astronomical Journal, no 139, , p. 2700–2705 (DOI 10.1088/0004-6256/139/6/2700, lire en ligne)
  13. M. A. Barucci, F. Merlin, A. Guilbert, C. de Bergh, A. Alvarez-Candal, O. Hainaut, A. Doressoundiram, C. Dumas, T. Owen et A. Coradini, « Surface composition and temperature of the TNO Orcus », Astronomy and Astrophysics, no 479, , p. L13–L16 (DOI 10.1051/0004-6361:20079079, lire en ligne)
  14. « Satellite d'Orcus »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  15. « (90482) Orcus and Vanth », sur www.johnstonsarchive.net
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