Émilie Gourd

Émilie Gourd, née le à Genève et morte le dans la même ville, est une journaliste suisse, militante du droit des femmes et figure importante du féminisme suisse et international. Elle se présente comme une « féministe de carrière »[1].

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Biographie

Plaque située au Fleix (Dordogne) en hommage au pasteur et philosophe Jean-Jacques Gourd (qui y est né), à son père Isaac Gourd (qui y fut instituteur) et à Émilie Gourd.

Enfance et formation

Émilie Gourd, fille du pasteur, professeur de philosophie et recteur de l'université de Genève Jean-Jacques Gourd et de Marguerite Elisabeth Bert, née à Gênes d'une famille originaire de Céligny, appartient à la haute bourgeoisie protestante genevoise. Elle est élevée à Pregny et, en 1898, achève sa formation à l’école secondaire et supérieure de jeunes filles. Ce diplôme ne lui permettant pas de s'inscrire à l'université, elle décide de suivre les cours universitaires d'histoire et de philosophie en tant qu'auditrice libre.

Vie professionnelle et engagements féministes

Elle enseigne ensuite brièvement l'histoire contemporaine à l’école privée de la Cour Saint-Pierre, avant de rejoindre en 1903 l'association féministe « Union des femmes » en tant que secrétaire[2].

En 1909, sur le conseil d'Auguste de Morsier — ingénieur et député au Grand Conseil[3] qui milite aussi pour les droits politiques des femmes et l'abolition de la prostitution réglementée[4] —, elle s'engage au sein de l'Association genevoise pour le suffrage féminin, dont elle deviendra présidente. Elle acquiert de ce fait une réputation de féministe radicale[4].

En 1912, Émilie Gourd fonde le journal Le Mouvement féministe[4] dont elle s'assurera le poste de rédactrice en chef, jusqu'à sa mort. Ce journal changera maintes fois de nom, mais depuis le , il porte le nom de L'Émilie, en hommage à la défunte féministe. Historiquement, il s'agit du premier journal féministe au monde[5]. En 1914, elle fonde et préside l'Ouvroir de l'Union des Femmes qui fournit du travail aux femmes pendant la guerre[2]. En 1920, elle fonde le Cartel romand d'hygiène sociale et morale, association qui lutte contre l'alcoolisme et la prostitution[2]. Elle est nommée secrétaire de l'Alliance internationale pour le suffrage des femmes en 1923. En 1943, elle fonde l'Association de la démocratie suisse pour combattre les idées fascisantes en Suisse[2].

Fin de vie et décès

Atteinte d'une maladie cardiaque, Émilie Gourd doit restreindre ses activités. Elle meurt le , à 66 ans [2]. Elle est enterrée au cimetière des Guénandes, à Chambésy[réf. nécessaire].

Droit de vote des femmes à Genève

Les femmes genevoises obtiendront la droit de vote en 1960[4].

Postérité

La rue Émilie-Gourd à Genève porte son nom[6], ainsi qu'un collège et une école de commerce.

La Fondation Émilie Gourd est créée en 1984 pour développer le débat féministe en Suisse romande. Depuis 2012, la Fondation décerne le prix Émilie Gourd pour récompenser un travail de fin d'étude. En 2014, la Fondation lance la plateforme Actuelles.ch de syndication des actualités touchant à la question du féminisme[7].

Références

  1. « Emilie Gourd (1879-1946) », sur Bureau fédéral de l'égalité entre hommes et femmes
  2. « Emilie Gourd », sur actuElles.ch
  3. SPPE, Pionnières et Créatrices en Suisse romande, Editions Slatkine, 2004 (ISBN 2-8321-0152-6)
  4. « 8 mars : les héroïnes qui ont marqué l'histoire du féminisme », sur Marie Claire Belgique, (consulté le )
  5. « Qui était Emilie Gourd », sur Fondation Émilie Gourd
  6. Noms géographiques du canton de Genève
  7. « Présentation de la Fondation », sur Fondation Émilie Gourd

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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