Émeutes de Rostock

Les émeutes de Rostock sont des émeutes à caractère raciste, contre des foyers d'immigrés vietnamiens, qui ont eu lieu dans la ville est-allemande de Rostock, quelques années après la réunification de l'Allemagne. Les violences se sont déroulées du 22 au , et ont pris pour cible, à coup de jet de projectiles et de cocktails Molotov, la « résidence des tournesols » (Sonnenblumenhaus en allemand), barre d'immeubles de type « grands ensembles » du quartier de Rostock-Lichtenhagen (de).

La barre d'immeubles Sonnenblumenhaus, la « résidence des tournesols », a été la cible de cocktails Molotov en 1992.

Durant cinq jours, plusieurs centaines d'émeutiers vont assaillir un bâtiment abritant plusieurs immigrés vietnamiens et une équipe de télévision de la ZDF, sous les regards et parfois les encouragements de 3 000 personnes venues assister aux émeutes[1].

Contexte

Montée des violences xénophobes

À partir de la période dite du Wende et de la réunification, et plus précisément à partir de l'été 1991, l'Allemagne fait face à une montée de violence à caractère xénophobe[2],[3]. Cette montée de la xénophobie s'illustre notamment par les émeutes racistes de Hoyerswerda, ville est-allemande de la Saxe, du 17 au , durant lesquelles environ 500 personnes attaquent un foyer de réfugiés avec des cocktails Molotov et des projectiles[4].

Références dans les arts.

Musiques

Plusieurs chansons, principalement de la scène musicale punk allemande, ont été écrites en réaction aux émeutes de Rostock, ainsi qu'aux violences racistes qu'a connu l'Allemagne au début des années 1990. On peut citer, parmi celles-ci, Schrei nach Liebe du groupe punk Die Ärzte sortie en 1993, Sascha … ein aufrechter Deutscher du groupe punk Die Toten Hosen sortie en 1992, Macht die Augen auf du groupe de Rostock Dritte Wahl, Nur Idioten brauchen Führer de ...But Alive (de), Das bißchen Totschlag des Goldenen Zitronen, Schweineherbst du groupe punk Slime, Ich bin nicht Deutschland du groupe punk S.i.K. (de), 24. August 1992 du groupe punk berlinois ZSK, ou encore Fatherland du groupe metal-indus Die Krupps.

Le groupe Böhse Onkelz, représentatif de la scène musicale skinhead dans les années 1980 et de la Oi! allemande, a également sorti, en 1993, le morceau Deutschland im Herbst, une chanson contre l'extrême-droite et ses attaques racistes.

Certaines créations musicales de la scène musicale nationaliste font également référence à cet événement, comme l'album au titre particulièrement explicite Barbecue in Rostock, sorti en 1996, du groupe néo-nazi britannique No Remorse.

Cinéma

Nous sommes jeunes, nous sommes forts (de), film allemand réalisé par Burhan Qurbani en 2014 pour la ZDF prend pour décor les émeutes de Rostock. Ce film, sorti sur les écrans allemands en 2015, est diffusé en France sur Arte le .

The Truth lies in Rostock est un film documentaire réalisé par Mark Saunders et Siobhan Cleary en 1993, à partir notamment de films d'amateurs tournés par les immigrés assaillis dans leurs appartements[5], dont la version allemande est en ligne.

Notes et références

  1. « Rostock 1992, les «Nuits de Cristal» de l'Allemagne réunifiée », sur Slate.fr, (consulté le )
  2. RTS.ch, « Histoire vivante du 31.07.2019 - L'Allemagne et ses démons (3/5) », sur rts.ch, (consulté le )
  3. RTS.ch, « Histoire vivante du 01.08.2019 - L'Allemagne et ses démons (4/5) », sur rts.ch, (consulté le )
  4. Hans-Bernd Brosius, Frank Esser, Eskalation durch Berichterstattung? Massenmedien und fremdenfeindliche Gewalt, Opladen 1995, p. 19.
  5. (en-US) Anais Bremond, « La Vérité Meurt à Rostock | The Spectacle Blog » (consulté le )
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