Élisabeth Ronget

Élisabeth Ronget est une artiste peintre et lithographe française d'origine allemande née Liesbeth Bohm le [2] à Konitz en Prusse-Occidentale, Royaume de Prusse (aujourd'hui Chojnice, Pologne) décédée le [3] à Paris.

École des arts plastiques, Hanovre, 1899 (Kunstgewerbeschule Hannover)

Biographie

Liesbeth Bohm était une des deux filles du juge (Geheimer Justizrat[4]) Salomon Bohm[5] (1860-1942[6]) de Graudenz (aujourd'hui Grudziądz en Pologne) et de Margarete Spanier (1876-1943[7]) de Bernbourg (de la Saxe-Anhalt). Elle a grandi et fait ses écoles principalement à Hanovre.

Elle fut élève de Ludwig Vierthaler à l'École des arts plastiques (Kunstgewerbe- und Handwerkerschule Hannover) et étudiante à Munich jusqu'en 1926.

"Le tempérament artistique de la jeune Liesbeth Bohm est soutenu par ses parents qui l'envoient à Vienne où elle reçoit une formation classique à l'Académie des beaux-arts. Poursuivant ses études universitaires à Berlin, Elisabeth Bohm se lie avec les peintres du mouvement Der Blaue Reiter, rejoint le Novembergruppe à partir de 1926, fréquente le Bauhaus de Dessau."

On a pu lire qu'elle fait en cela « partie de cette pléiade d'artistes qui fait descendre l'art dans la rue en l'introduisant dans la mode et la vie quotidienne »[8], c'est dans les arts appliqués, qu'elle s'investit alors professionnellement, et « ses affiches, très Art déco, notamment pour la Grande Maison de Blanc, côtoient ses costumes créés pour le théâtre et qui rappellent ceux de Léon Bakst. Des projets de tissus pour des maisons lyonnaises lui sont également confiés. Cela lui permet de vivre et semble lui suffire. Elle n'imagine pas que ce qu'elle peint dans ses moments de liberté est beaucoup plus important »[9].


À Paris elle rencontre le commerçant Georges Emile Ronget originaire de Pantin avec qui elle se mariera le à la mairie du 17ème arrondissement de Paris (numéro de l'acte: 1858)[2].

L'occupation allemande fait qu'Élisabeth part s'installer en Provence en 1941. On retrouve Georges Ronget engagé dans la France Libre à Londres dès [10]. Après la Seconde Guerre mondiale, elle renoue cependant avec les salons parisiens. Outre des nus, des natures mortes et des portraits comme ceux du mécène Camille Renault ou de la comédienne Adrienne Servantie, son œuvre se constitue de compositions sur des thèmes intitulés Les mousquetaires, La Belle Époque, Le cauchemar de l'oiseau (la chute d'Icare) ou La dernière goutte d'eau pure[8].

Expositions personnelles

  • The Coffee Mill Gallery, 1952, New York (The New York Times, 11 & 18 February 1952)
  • Galérie Gérard Mourgue, 1961, 57 quai des Grands Augustins, Paris 6e
  • Galerie Vercamer, 1972, 3 bis rue des Beaux-Arts, Paris 6e
  • Claude Robert, commissaire-priseur à Paris, Vente de l'atelier Élisabeth Ronget, hôtel Drouot, Paris, [9].

Expositions collectives

Réception critique

  • « Jamais elle n'expose, jamais elle ne vend, jamais elle n'essaye de faire découvrir sa peinture. Et pourtant, quel talent ! Partie de l'expressionnisme, elle évoluera tout doucement vers un cubisme sans sécheresse ni austérité. Plus tard, elle se situera vers les franges de l'abstraction, avec des personnages à peine esquissés. Les lignes droites sont alors remplacées par des courbes et les couleurs s'adoucissent. Les toiles de Ronget deviennent des camaïeux de bleus, blancs, jaunes, gris... » - Françoise de Perthuis[9]
  • « Si les conseils d'André Lhote l'amènent à une stricte et solide ordonnance linéaire, à une certaine stylisation des figures, à un cloisonnement de la toile, à des formes géométriques, le choix des couleurs vives et parfois stridentes, les distorsions dramatiques, l'éclatement des corps trahissent ses origines et nous livrent son âme inquiète. Peu à peu, les lignes souvent brisées et anguleuses des compositions d'Élisabeth Ronget font place à des courbes. L'élégance, la précision et la finesse de cette nouvelle écriture nous révèlent les ressources d'une palette affinée par les ans, les épreuves et les recherches, la puissance d'évocation, la foi et parfois la fantaisie de cette artiste slave, secrète et mystique. » - Claude Robert[8]
  • « Le cubisme dans son aspect coloré et décoratif. Cette artiste polonaise qui a adopté la nationalité française s'est installée à Paris après avoir séjourné à Berlin pendant plusieurs années : elle a subi l'emprise toute puissante d'André Lhote. » - Gérald Schurr[15]

Collections publiques

Collections privées

Références

  1. Selon la mention inscrite sur l'acte de mariage daté du 23 octobre 1934, Paris 17e
  2. « Archives de Paris », sur http://archives.paris.fr/s/4/etat-civil-actes/resultats/? (consulté le )
  3. Archives de Paris 12e, année 1980, acte de décès no 1327, cote 12D 552, vue 4/31
  4. (de) « Geheimer Justizrat (Kammergericht) », dans Wikipedia, (lire en ligne)
  5. « The AUFBAU Indexing Project », sur freepages.rootsweb.com, (consulté le )
  6. « | Database of digitised documents | Holocaust », sur www.holocaust.cz (consulté le )
  7. « | Database of digitised documents | Holocaust », sur www.holocaust.cz (consulté le )
  8. Claude Robert, commissaire-priseur, Catalogue de l'atelier Élisabeth Ronget, Hôtel Drouot, 20 octobre 1980.
  9. Françoise de Perthuis, « Élisabeth Ronget, un exemple de cubisme sans sécheresse ni austérité », La Gazette de l'Hôtel Drouot, vendredi 17 octobre 1980.
  10. « Georges Ronget - Les Français Libres », sur francaislibres.net (consulté le )
  11. « Collection en ligne | Centre national des arts plastiques », sur www.cnap.fr, (consulté le )
  12. http://paris.boisgirard-antonini.com, « Elisabeth RONGET Nature morte cubisante Huile sur toile, signée en bas », sur http://paris.boisgirard-antonini.com (consulté le )
  13. Boisgirard- Antonini, « Elisabeth RONGET (1893-1972) », sur Boisgirard - Antonini (consulté le )
  14. « Kompozycja - DESA Unicum », sur desa.pl (consulté le )
  15. Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
  16. Artothèque de Puteaux, Élisabeth Ronget dans les collections
  17. Jeri Louise Waxemberg Wolfson, Élisabeth Ronget dans les collections

Bibliographie

  • Claude Robert, commissaire-priseur, 5, avenue d'Eylau à Paris, Catalogue de l'atelier Élisabeth Ronget, .
  • Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
  • Kristin Poole, Uncovered and recovered : women artists of the modernist tradition, Sun Valley Center for the Arts, 1999.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Martin Wolpert et Jeffrey Winter, Modern Figurative Paintings - The Paris Connection, Schiffer Publishing Ltd, 2004 (présentation en ligne).

Liens externes

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