Éli Lotar

Eliazar Lotar Teodorescu, dit Éli Lotar, est un photographe et cinéaste français d'origine roumaine, né le dans le 18e arrondissement de Paris et mort le à Paris.

Biographie

Fils du poète roumain Tudor Arghezi et de Constanța Zissu, Éli Lotar fait ses études à Bucarest, revient définitivement à Paris en 1924 pour y travailler dans le cinéma, et adopte la nationalité française en 1926. À Paris en 1927, Lotar fait la connaissance de la photographe allemande Germaine Krull, qui devient sa compagne. Il se met à la photographie. Ensemble, ils collaborent aux revues, Jazz, Variétés, Bifur, Documents, la revue de Georges Bataille, et participent à de nombreuses expositions, souvent avec le photographe André Kertész. Le goût de Lotar pour l'insolite marqué de pessimisme le rapproche du surréalisme. Son reportage sur les abattoirs de La Villette en 1929, illustrant l’article « Abattoir » du dictionnaire proposé par la revue de Bataille, Documents, est la partie la plus connue de son œuvre. La photo la plus célèbre de cette série montre des pieds de veaux alignés contre un mur noir[1].

Lotar, parallèlement, s'intéresse au cinéma et au théâtre. Il fréquente Alberto Cavalcanti, René Clair, Luis Buñuel, Antonin Artaud, Roger Vitrac. En 1933, Lotar filme les images du film de Buñuel Terre sans pain. Il commence à délaisser la photographie, se tourne vers le cinéma et multiplie les voyages. Membre du Groupe Octobre de Jacques Prévert, Lotar travaille avec les cinéastes Jacques Brunius, Joris Ivens, Jean Painlevé, Jean Renoir, comme photographe ou cameraman, et avec Marc Allégret, comme assistant réalisateur. Il est notamment photographe de plateau sur Partie de campagne de Jean Renoir. En 1946, Éli Lotar réalise un célèbre documentaire Aubervilliers, écrit par Jacques Prévert, musique de Joseph Kosma.

Au cours de ses dernières années, proche d'Alberto Giacometti, il a posé pour trois bustes du sculpteur.

La ville d'Aubervilliers, en hommage, a appelé l'un de ses parcs, au bord du canal Saint-Denis, « Parc Éli Lotar ».

En 2017, le Jeu de paume consacre à Éli Lotar une exposition qui présente plus d'une centaine de tirages ainsi qu'une centaine de documents : livres, revues, lettres, négatifs et film[2].

Filmographie

Expositions

Expositions collectives

Dans la fiction

Éli Lotar est un personnage du film d'animation Buñuel après l'âge d'or (2018).

Notes et références

  1. Edmond Jaloux, « La revue Minotaure », sur blog.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ) et http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=2686
  2. « Eli Lotar », sur jeudepaume.org

Annexes

Bibliographie

  • Annick Lionel-Marie, Alain Sayag, Éli Lotar, Centre Georges Pompidou, 1993 (ISBN 2858506701 et 978-2858506705)
  • Une partie de campagne : Éli Lotar, photographies du tournage, sous la direction de Guy Cavagnac, Éditions de l'Œil, 2007, 128 p. (ISBN 2351370341 et 9782351370346)
  • Éli Lotar, sous la direction de Damarice Amao, Clément Chéroux, Pia Viewing, Paris, Jeu de Paume / Éditions du Centre Pompidou, Éditions Photosynthèses, 2017

Liens externes

  • Portail de la photographie
  • Portail du cinéma français
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.