Élevage bovin au Canada

L'élevage bovin au Canada est issu de la colonisation européenne qui a introduit l'espèce Bos taurus sur le continent américain.

Vaches laitières au Québec.

Grand pays agricole exportateur, le Canada possède un troupeau bovin important, tant laitier que boucher.

Historique

Origines raciales

Les premiers bovins arrivèrent au Canada avec l'installation des premiers colons français en Nouvelle-France dès le ̺XVIe siècle, mais étaient réservés à la consommation de viande. Le vrai démarrage de l'élevage bovin daterait du XVIIe siècle. les animaux étaient issus de Bretagne et de Normandie. Leur métissage et une sélection de plusieurs siècles sous un climat rigoureux a donné la race canadienne. Pour Philippe J. Dubois, elle a été conservée en race pure par la vie en autarcie des québécois entourés de canadiens francophones[a 1]. Elle proviendrait donc de races françaises de couleur brune ou fauve appartenant au Rameau Celtique aujourd'hui disparues, cousines des races froment du Léon ou jersiaise. Les recherches historiques menées par Philippe J. Dubois semblent montrer qu'une race brune sombre aurait survécu entre Guingamp et Carhaix jusqu'à la seconde Guerre mondiale : la brune de Guingamp. les quelques photos noir et blanc montrent une ressemblance certaine avec la canadienne[a 2].

Les provinces canadiennes anglophones importent des races britanniques (angus, ayrshire, devon, galloway...) puis continentales : holstein, braunvieh. Ces deux dernières races sont sélectionnées pour augmenter la production, simultanément au Canada et aux États-Unis. Les changements de conformation sont tels que les populations deviennent de nouvelles races : holstein et brown swiss.

De nombreuses races ont ensuite été importées. Deux races canadiennes ont été créées par métissage de races européennes en vue d'optimiser le potentiel en climat continental froid. Ce sont les races Speckle park et Hays converter.

Élevage

Boucher

En 2010, 67 % des bovins abattus provenaient de l'Alberta, 20 % de l'Ontario, 12 % du Québec les 1 % restant représentant les autres provinces. La filière représentait 65 000 emplois en 2005.

La production a atteint un maximum en 2005 avec 3 316 824 carcasses et une diminution depuis. Cette tendance est liée à la hausse du prix des céréales destinées à l'engraissement des jeunes bovins et à la baisse de la consommation de viande bovine. Entre 1980 et 2010, les Canadiens sont passés de 38,8 kg de viande bovine consommée par personne à 20,2[1].

En 2003, la découverte d'une vache atteinte d'encéphalopathie spongiforme bovine en Alberta jette un froid sur tout l'élevage bovin canadien. Du jour au lendemain, les exportations sont suspendues. La valeur à l'export était de 4 milliards de dollars en 2002 et n'était plus que de 1,35$ milliard en 2008. Entre 2006 et 2016, le troupeau national a baissé de 20%, nombre d'éleveurs ayant reconverti leur exploitation vers la production céréalière à cause de cet épizootie, mais aussi de la baisse des cours couplée à la pénurie de main-d'œuvre. La baisse de consommation de viande bovine locale, mais aussi aux États-Unis, premier marché à l'exportation pour 73% du marché devant Hong Kong, 10% et le Mexique, 6%. L'Accord économique et commercial global, CETA, entre l'Union Européenne et le Canada fait espérer aux éleveurs nord-américains une ouverture du marché européen, faisant passer les exportations de 15 600 à 48 840 tonnes de viande. Pour cela, la filière va devoir se réorganiser pour produire sans hormone de croissance. Le défi est de taille, l'allongement de l'engraissement de 2 à 4 mois nécessite de faire passer un second hiver aux bouvillons, période durant laquelle la prise de poids est nulle[2].

laitier

Répartition de la production laitière par province.

Durant la seconde moitié du XXe siècle, une concentration des exploitations et une amélioration de la productivité des vaches a fait passer le nombre d'exploitations de 451 000 en 1951 à 28 900 en 1991 en maintenant une production moyenne équivalente. En 1991, le cheptel laitier était de 1 900 000 vaches laitières et génisses. La plus grosse part de l'élevage laitier se situe au sud-est du pays, principalement dans les provinces de l'Ontario et du Québec.

60 % de la production est destinée à la production de beurre, fromage et poudre de lait, le reste est consommé tel quel. Le marché intérieur est régi par des quotas laitiers et des offices de commercialisation permettant un équilibre pour planifier la production coté producteur, et lisser les variations de prix pour le consommateur.

Plusieurs races bovines sont utilisées. L'holstein représente 85 % du troupeau. C'est une race créée au Canada et aux États-Unis par sélection draconnienne de bovins hollandais et allemands introduits en 1881. Les races brown swiss, ayrshire, canadienne ou shorthorn sont utilisées dans les régions septentrionales pour leur capacité à supporter des hivers rigoureux, là où la hosltein souffre.

Les efforts d'amélioration du cheptel portent leur fruits, la production moyenne par vache augmente de 50 kg par an. Ces performances font du Canada une région d'élevage sélectif performant. Il exporte des reproducteurs, des embryons congelés et de la semence de taureau[3].

La taille moyenne des exploitations laitières est de 89 vaches, mais dans la réalité, il existe de petits élevages d'une trentaine d'animaux et quelques exploitations industrielles de plus de mille laitières. Dans le détail, les fermes québécoises sont plus petites, 70 vaches en moyenne, en comparaisons à celles des grandes plaines[4].

Liste des races

Cette liste de races bovines correspond à celles répertoriées par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO[5].

Race Photo Production Homonymes Remarques
Angus Bouchère Aberdeen angus Race britannique
Aubrac Bouchère Race française
Ayrshire Laitière Race britannique
Blanc bleu belge Bouchère Belgian blue Race belge
Blonde d'Aquitaine Bouchère Race française
Brahman Race de type zébu Race américaine
Braunvieh Laitière Race suisse
Brown swiss Laitière Race d'origine suisse modifiée au Canada et aux États-Unis
Canadienne Laitière Race canadienne
Charolaise Bouchère Race française
Devon Bouchère̩ North devon cattle Race britannique
Dexter Mixte Race irlandaise
Lakenfelder Mixte Dutch Belted Race néerlandaise
Hérens Mixte Eringer̩ en allemand Race suisse
Galloway Bouchère Belted galloway pour la variante ceinturée Race britannique
Gasconne Bouchère̩ Race française
Gelbvieh Bouchère Race allemande
Guernesey Laitière Gernsey cattle Race britannique
Hays converter Bouchère Race canadienne
Hereford Bouchère Race britannique
Highland Bouchère Race britannique
Holstein Laitière Fresian Race nord américaine
Jersiaise Laitière Race britannique
Kerry laitière̩ Race irlandaise
Limousine Bouchère̩ Race française
Lincoln red Bouchère Race britannique
Luing Bouchère Race britannique
Lineback Laitière Lynch lineback Race américaine
Rouge des prés Bouchère Maine-Anjou̩ Race française
Murray Grey Bouchère Race australienne
Normande Mixte Race française
Parthenaise Bouchère Race française
Piemontese Bouchère Race italienne
Pinzgauer Mixte Race autrichienne
Red poll Bouchère Race britannique
Salers Bouchère Race française
Santa Gertrudis Bouchère Race américaine
Shorthorn Mixte Durham cattle Race britannique
Simmental Bouchère̩ Race suisse
Speckle park Bouchère Race canadienne
Tarentaise Mixte Tarine Race française
Wagyu Bouchère Race japonaise
Welsh black Bouchère Race britannique
White park Bouchère̯ Race britannique

Notes et références

  1. « En chiffres : le secteur de l’élevage bovin au Canada », Site « www.tuac.ca » (consulté le )
  2. Raphaël Lecocq, « L’élevage bovin canadien, un colosse aux pattes fragiles », Plein champ, (lire en ligne)
  3. Gaston J. St-laurent, « Élevage laitier », L'encyclopédie canadienne, (lire en ligne)
  4. « Des fermes laitières il y en a de toutes les tailles au Canada », Site des producteurs laitiers du Canada, (consulté le )
  5. (en) « Races par espèces et par pays », FAO (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Philippe J. Dubois, Toutes les vaches de France : d'hier, d'aujourd'hui et de demain, Paris, Delachaux et Niestlé, , 424 p. (ISBN 978-2-603-02456-0)

  1. p. 144
  2. p. 147

Articles connexes

Liens externes

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