Élection présidentielle italienne de 2006

L'élection présidentielle italienne de 2006 (en italien, Elezione del Presidente della Repubblica del 2006) est un scrutin au suffrage indirect visant à élire le onzième président de la République pour un mandat de sept ans. Elle se tient les 8, 9 et .

Élection présidentielle
italienne de 2006

(1er tour)

(2e et 3e tours)

(4e tour)
Type d’élection Présidentielle
Corps électoral et résultats
Inscrits 1 010
Votants 990
Giorgio Napolitano Démocrates de gauche
Voix 543
54,84%
Umberto Bossi Ligue du Nord
Voix 42
4,24%
Président de la République italienne
Sortant Élu
Carlo Azeglio Ciampi
(Indépendant)
Giorgio Napolitano
(DS)

Ce scrutin présidentiel a la particularité d'être convoqué quelques semaines après les élections générales des 9 et 10 avril, remportées de justesse par L'Olivier, une coalition de centre-gauche, contre l'exécutif sortant de droite dirigé par Silvio Berlusconi.

L'assemblée des grands électeurs, composée des députés, des sénateurs et d'un nombre limité de délégués régionaux, a été convoquée par le président de la Chambre des députés, Fausto Bertinotti, appelé à diriger le processus électoral.

Très respecté par l'ensemble du spectre politique, le président sortant Carlo Azeglio Ciampi, âgé de 85 ans, a néanmoins refusé de solliciter un second mandat, compte-tenu de son âge avancé mais aussi par souci de respecter une coutume selon laquelle le chef de l'État sortant ne concourt pas à sa propre succession[1].

Au quatrième tour, le candidat désigné par L'Olivier, Giorgio Napolitano, ancien ministre et président de la Chambre issu des Démocrates de gauche, est finalement élu président de la République avec 543 voix sur 990 votants, face à son principal concurrent, Umberto Bossi, qui n'a recueilli que les seules voix de son parti, la Ligue du Nord. En succédant à Ciampi, Napolitano devient alors le premier ancien communiste désigné à la tête de l'État italien.

Son mandat commence le , lorsqu'il prête serment face aux deux Chambres du Parlement de la République italienne réunies en session commune.

L'élection

Le président de la République sortant, Carlo Azeglio Ciampi, annonça le , lors d'un entretien accordé au quotidien Corriere della Sera, qu'il renonçait à concourir pour un second mandat présidentiel de sept ans, dans le dessein de ne pas inaugurer « une monarchie républicaine »[2] et ce bien que de nombreux cadres institutionnels et politiques de premier plan, parmi lesquels le président du Conseil sortant, Silvio Berlusconi, soutenaient l'idée d'un second mandat assumé par le président Ciampi.

Les partis politiques entreprirent de longues consultations pour trouver un candidat officiel. Or, il ne serait pas impossible que les candidatures officielles soient contrées par les « francs-tireurs », ces grands électeurs qui, par le vote à bulletin secret, préfèrent soutenir leur propre candidat, puisque n'approuvant guère le choix de leur groupe parlementaire. Le président du Conseil Silvio Berlusconi, chef du gouvernement sortant, présenta, pour la présidence de la République, la candidature du sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil des ministres, Gianni Letta.

Après avoir milité en faveur de la candidature de l'ancien chef du gouvernement Massimo D'Alema, Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne et chef de file de la coalition de centre-gauche gagnante des élections générales avec une faible majorité, annonça soutenir la candidature du sénateur à vie, Giorgio Napolitano, ancien président de la Chambre des députés.

L'ancien président de la République chrétien-démocrate Francesco Cossiga avança l'idée d'une candidature du président du Sénat, Franco Marini, estimant cette candidature consensuelle pour les rangs de gauche comme ceux de droite ; or Marini refusa de présenter sa candidature au Quirinal.

L'enjeu de ce scrutin présidentiel est considérable, car il s'agira, pour le successeur de Carlo Azeglio Ciampi, de nommer le président du Conseil des ministres et les membres du gouvernement issu des élections générales qui se sont tenues un mois auparavant ; ce scrutin parlementaire n'ayant pas dégagé de majorité suffisamment claire, il semble alors évident que la constitution d'un gouvernement s'avérera difficile. Cette situation sera la première tâche du nouveau chef de l'État italien.

La composition du collège électoral

Le collège des grands électeurs, composé de sénateurs, de députés et de représentants de région, fut présidé par le président de la Chambre des députés, Fausto Bertinotti.

Fonction Nombre
Président : Fausto Bertinotti
Sénateurs de la République 322
Députés 630
Représentants des régions 58
(pour 20 régions)
Total 1010

Le scrutin

1er tour de scrutin

NomVoix
Gianni Letta369
Massimo D'Alema27
Franca Rame24
Adriano Sofri23
Siegfried Brugger12
Giuliano Ferrara8
Giorgio Napolitano8
Giampaolo Malavasi6
Gino Strada5
Carlo Azeglio Ciampi4
Giuliano Amato3
Umberto Bossi3
Cesare Previti3
Stefano Rodotà3
Giulio Andreotti2
Mario Anzani2
Silvio Berlusconi2
Lidia Menapace2
Divers22
Bulletins blancs438
Bulletins nuls18
Inscrits 1 010
Votants 984
Absents 26
Majorité 673

2e tour de scrutin

NomVoix
Umberto Bossi38
Massimo D'Alema35
Giuseppe De Rita19
Giorgio Napolitano15
Siegfried Brugger11
Gianni Letta11
Giuliano Ferrara9
Renato Antonioli7
Francesco Proietti Cosimi6
Angelo Sanza6
Gino Strada5
Giuliano Amato4
Antonio Ambra3
Carlo Azeglio Ciampi3
Marie-Gabrielle de Savoie3
Linda Giuva3
Franco Marini3
Lidia Menapace3
Luigi Pallaro3
Stefano Rodotà3
Bruno Vespa3
Mauro Mellini2
Franco Piperno2
Divers29
Bulletins blancs724
Bulletins nuls22
Inscrits 1 010
Votants 973
Absents 37
Majorité 673

3e tour de scrutin

NomVoix
Massimo D'Alema31
Giorgio Napolitano16
Giuliano Ferrara10
Gianni Letta10
Gino Strada6
Mario Cavallaro5
Linda Giuva4
Mino Martinazzoli4
Marco Matteucci4
Giuliano Amato3
Silvio Berlusconi3
Carlo Azeglio Ciampi3
Biagio Di Maria3
Roberto Formigoni3
Aurelio Garritano3
Lino Iannuzzi3
Franco Piperno3
Stefano Servadei3
Mirko Tremaglia3
Tullio Ancora2
Tina Anselmi2
Carlo Bertolotti2
Rosy Bindi2
Vito Gamberale2
Lidia Menapace2
Barbara Palombelli2
Sergio Pininfarina2
Divers37
Bulletins blancs770
Bulletins nuls28
Inscrits 1 010
Votants 976
Absents 34
Majorité 673

4e tour de scrutin

NomVoix
Giorgio Napolitano543
Umberto Bossi42
Massimo D'Alema10
Giuliano Ferrara7
Gianni Letta6
Silvio Berlusconi5
Roberto Dipiazza3
Sergio Pininfarina3
Divers10
Bulletins blancs347
Bulletins nuls14
Inscrits 1 010
Votants 990
Absents 20
Majorité 505

Conséquences

Le , au quatrième tour de scrutin, le sénateur à vie Giorgio Napolitano est élu président de la République par 543 voix sur les 990 grands électeurs ayant pris part au vote. Il prête serment cinq jours plus tard puis se rend au palais du Quirinal pour recevoir les pouvoirs présidentiels de son prédécesseur Carlo Azeglio Ciampi.

Le 17 mai, le nouveau chef de l'État nomme Romano Prodi président du Conseil des ministres.

Notes et références

  1. « Carlo Azeglio Ciampi un président modèle en Italie. », sur euronews, (consulté le )
  2. Fenêtre sur l'Europe, avril 2006

Voir aussi

Articles connexes

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