Église réformée de France

L'Église réformée de France (ERF), d'origine zwinglienne et calviniste, a été la principale Église protestante historique en France. Créée par un rassemblement d'Églises protestantes en 1938, l'Église réformée s'unit en 2013 à l'Église évangélique luthérienne de France pour former l'Église protestante unie de France.

Pour les articles homonymes, voir ERF.

Église réformée de France

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Généralités
Courant zwinglien et calviniste
Gouvernance Système presbytérien synodal
Structure 1 conseil national, 1 synode national et 8 synodes régionaux
Territoire France sauf Alsace-Moselle et Pays de Montbéliard
Président Laurent Schlumberger
Affiliation Communion mondiale d'Églises réformées
Fondation
Date 1938-2013
Lieu Lyon
Origine et évolution
Fusion de courants réformés libéraux et orthodoxes de France
Chiffres
Membres 300 000
Ministres 410
Temples 881
Divers
Site Web www.eglise-reformee-fr.org

L'ERF était membre de la Fédération protestante de France, de la Communion mondiale d'Églises réformées, du Conseil œcuménique des Églises, de la Conférence des Églises protestantes des pays latins d'Europe, de la Cevaa — Communauté d'Églises en Mission, de la Conférence des Églises européennes et de la Communion d'Églises protestantes en Europe. Elle comptait environ 300 000 membres, répartis de manière très inégale sur presque tout le territoire métropolitain (à l'exception de l'Alsace-Moselle et du Pays de Montbéliard). Elle était constituée d'environ 400 églises locales, regroupées en 50 consistoires et huit régions.

Historique

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Territoires contrôlés par les protestants lors des guerres de Religion (1562-1598) sur les frontières actuelles.
  • huguenots (calvinistes/réformés)
  • zone contestée
  • catholiques
  • luthériens (Alsace et Moselle)

Apparues dès la Réforme du XVIe siècle, les Églises réformées s'organiserent dans une semi-clandestinité : premier synode national en 1559, confession de foi dite de La Rochelle en 1571. Reconnues et limitées par l'Édit de Nantes en 1598, leur dernier synode officiel fut réuni en 1659, et elles furent officiellement supprimées par l'Édit de Fontainebleau révoquant celui de Nantes en 1685.

Poursuivant une existence difficile sous les persécutions (période du Désert, de l'émigration vers les pays du Refuge et des conversions forcées), les Églises réformées, autorisées à nouveau grâce à l'édit de tolérance de Versailles (1787) promulgué par le roi Louis XVI, puis interdites sous la Terreur, furent organisées en 1802 par les articles organiques qui ont organisé le régime concordataire voulu par Napoléon Bonaparte. Pourtant, les articles organiques n'autorisaient qu'une organisation locale et non pas nationale, sans respecter leur organisation traditionnelle (réunion de synodes et participation des laïcs au gouvernement spirituel de l'Église notamment).

Le , le temple protestant du Saint-Esprit de Paris accueille le synode général des Églises réformées de France, présidé par François Guizot. C'est le premier synode national autorisé officiellement depuis 1659. Il révèle une fracture entre les protestants libéraux "progressistes" et les « évangéliques », ou « orthodoxes » , plus conservateurs et proches du Réveil protestant. Ces derniers réclament une profession de foi adaptée des Cinq solae et veulent maintenir la Confession de foi de La Rochelle de 1571, tandis que les libéraux s'opposent à tout dogmatisme[1] et veulent donc s'affranchir des confessions de foi traditionnelles. Il apparaît différentes scissions et de nouvelles Églises sont créées.

L'union de 1938

Lors de la séparation des Églises et de l'État en 1905, il y avait quatre Unions nationales, issues de l'ancienne Église réformée nationale : les Églises réformées évangéliques (de tradition « orthodoxe »), les Églises réformées unies (de tradition « libérale »), les Églises évangéliques libres et l'Église méthodiste.

À la suite de pourparlers engagés dès le début des années 1930, sous l'impulsion notamment du pasteur Marc Boegner, et, probablement, d'un rapprochement vécu au niveau de l'aumônerie aux armées pendant la Grande Guerre, ainsi que du développement de la théologie barthienne dans les quatre Unions, le processus de « restauration de l'unité réformée » aboutit à la création de l'Église réformée de France, dont le premier synode s'est tenu à Lyon en 1938, entre :

  • la majorité des Églises membres de l'Union des Églises réformées évangéliques[2] ;
  • toute l'Union des Églises réformées ;
  • une minorité des Églises évangéliques libres (indépendantes de l'État avant 1905), mais représentant une majorité de leurs fidèles ;
  • la majorité de l'Église méthodiste (16 paroisses sur 22).

Du point de vue des orthodoxes (ceux qui sont fidèles à la déclaration de 1872), le pari est que l’on réussira à gagner les libéraux à l’orthodoxie. C'est ainsi que le formule Auguste Lecerf :

Animés de la force spirituelle et scientifique de leur cause ils viseront à la conquête pacifique et fraternelle, par persuasion, des positions occupées par des frères qui ne partagent pas encore entièrement toutes leurs croyances mais dont ces chrétiens sentent qu'ils sont en marche vers des lumières et une compréhension plus complète[3].

En 1927, ils sont majoritaires : il y a 356 Églises orthodoxes et 176 Églises libérales. Afin de convaincre les libéraux de rejoindre l'union réformée, il fut voté au synode d'Agen (1935) qu'ils n'auraient pas à confesser la naissance virginale ou la résurrection du Christ. De plus on adapte la formule de confession suivante : tout en exigeant toujours l’adhésion à la confession de la Rochelle, on dit aussi :

Vous lui donnerez votre adhésion joyeusement comme une libre et personnelle affirmation. Sans vous attacher à la lettre de ces formules, vous proclamerez le message de salut qu’elles expriment.

Cette formule souffre les critiques des extrémistes des deux bords :

Le libéral P. Teissonière fit paraître deux fascicules intitulés Église Réformée de France, où vas tu? dans lesquels on peut lire les phrases suivantes: “Grâce à cette restriction mentale, tous les dogmes étant acceptables, le martyr devient superflu… Avec de semblables procédés, un beau jour nous éveillant, nous risquons de trouver au fronton de notre établissement : Église catholique romaine […]. Grâce aux formules d’interprétation, le monde eut fait l’économie de la Réforme et même du christianisme.” De leur côté, les orthodoxes du Midi, constitué en comité d’Entente évangélique, publièrent une série de brochures pour alerter les fidèles. De l’une d’elles, Les Raisons de notre résistance aux projets actuels de fusion des Églises, extrayons ces lignes du pasteur A. Lamorte : “L’union de ceux qui croient aux grands faits chrétiens avec ceux qui les nient serait le triomphe de l’anarchie des idées doctrinales […] ; le résultat pratique c’est de la casuistique […] ; la masse est surtout mûre pour aller grossir les rangs de l’indifférence”[4].

Ces mêmes orthodoxes du midi choisiront de refuser l'union, et constitueront l'union des Églises Réformées Evangéliques Indépendantes (EREI) devenues plus tard l'Union nationale des Églises protestantes réformées évangéliques de France. Au sujet de cette union, l'historien Emile-Guillaume Léonard dit :

Tout au long du XIXe siècle, le protestantisme français pâtit d’une constitution si contraire à son esprit, et qui contribua grandement à répandre dans le corps pastoral un cléricalisme et un fonctionnarisme responsable de bien des difficultés, parmi les fidèles de l’habitude de se reposer en toutes choses sur leur pasteur. La Séparation rendit bien au protestantisme son organisation primitive, mais sans que les fidèles, déshabitués de la direction de leurs communautés, en assumassent vraiment les responsabilités. Les paroisses furent désormais aux soins de leurs pasteurs et de notables fortunés. Les possibilités financières de ces derniers ayant considérablement diminué entre les deux guerres, ce qu’ils représentaient encore de direction laïque de l’Église en a été fort atteint, au bénéfice d’une organisation cléricale et centralisée. La fatigue générale de l’auto-gouvernement y concourant, la masse des fidèles accepta sans difficulté, ni beaucoup d’intérêt que l’unité réformée donnât à l’Église un régime fort proche de celui qu’avaient souhaités avant la Révolution les Rabaut-Saint-Étienne, les Jean-bon-Saint-André et autres “pasteurs distingués” [et maçonniques]. Contre les stipulations de la Discipline réformée et contre l’effort tenace des générations du Désert, une hiérarchie et une bureaucratie ont été créées […] qui limitent le rôle et l’importance des synodes, mis en présence de résolution très préparées, et les prérogatives des Églises locales […]. Il semble que, aujourd’hui, de nombreux réformés s’aperçoivent du péril[5].

La libéralisation de l'Église Réformée de France

François Gonin, historien orthodoxe, résume les débuts de cette union :

L'espoir formulé par Auguste Lecerf s'accomplit dans une large mesure durant les 15 ou 20 années qui s'écoulèrent ensuite.

Incontestablement, le remembrement de l'Église réformée de France, même acquis dans des conditions contestables était une grande idée. Elle fit sortit bien des protestants français d'un congrégationalisme un peu mesquin. Un courant de vie circula, apportant une théologie renouvelée, balayant çà et là un piétisme ou un rationalisme également surannés. Le retour à la Bible, sous l'influence du barthisme et du néo-calvinisme, l'action de puissantes personnalités telles que Marc Boegner, Pierre Maury, Jean Bosc (pour ne citer que les disparus), l'appui de certains cercles internationaux où ils étaient écoutés, de mouvements comme la Fédération des Étudiants chrétiens dont ils étaient d'anciens dirigeants, l'apparition du journal Réforme, la diffusion des idées œcuméniques, etc. donnèrent à la nouvelle institution un lustre et une autorité, rehaussée par la dignité avec laquelle les représentants de l'église surent parler pendant l'occupation allemande (positions prises en faveur des juifs par exemple).

L'individualisme hérité du XIXe siècle recula au profit d'une doctrine objective, enracinée dans la tradition apostolique. Le sens de l'Église, du culte, des sacrements, de la direction spirituelle se réveillait dans une communauté protestante qui, plus assurée, se sentait mûre pour prendre sa place dans le grand dialogue engagé entre les confessions chrétiennes.

Les craintes exprimées par les adversaires de la réunification de 1938 paraissaient de plus en plus dénuées de fondement; l'osmose jouait en faveur de la fidélité évangélique, et des paroisses "dissidentes" rejoignaient les rangs de l'ERF dont elles s'étaient écartées en 1938[6].

Il attribue la fin de cet équilibre à la crise de la théologie de Karl Barth, qui proposait une théologie dépassant les clivages entre orthodoxes et libéraux. L'avènement de la théologie de Rudolph Bultmann fit jouer l'osmose en sens inverse: les orthodoxes étaient influencés par la théologie néo-libérale de Bultmann.

Parallèlement à ce changement de vent théologique, l'Église Réformée de France a connu un mouvement de centralisation et d'affranchissement de toute contrainte confessionnelle.

L'abolition de la notion de "membre responsable" (1958)

Un "membre responsable" est un membre de l'église confessant personnellement la confession de foi de la Rochelle, et qui est seul habilité à siéger dans les synodes. Avant le synode de Poitiers, Roger Mehl écrit en guise de préparation:

Il ne saurait être question de faire la ratification d'un Credo, d'une confession de foi la condition de la réception dans l'Église. Nous devons nous en tenir à la déclaration -au surplus incontrôlable- de l'homme qui par son adhésion déclare que le Christ est pour lui l'autorité souveraine. L'Église de multitude doit, pour rester l'Église, confesser sa foi; elle ne peut exiger de ses membres aucune déclaration préalable[7].

Et le synode de Poitiers supprimera cette disposition, adoptée en 1938 destinée à sauvegarder l'aspect confessant de l'Église Réformée. Un autre délégué synodal, le pasteur P. Lecomte dira que l'ERF est passé d'un "multitudinisme contrôlé" à un "multitudinisme sans limites"[8].

Centralisation de l'ERF dans les années 1960

Au cours des années 1960, beaucoup de critiques fusent contre la centralisation et une forme d'épiscopalisme qui se répand dans l'ERF, contre la Discipline fondatrice.

  • J.G.H Hoffmann, professeur de théologie à Paris, dit en 1959 : "Tant l'épiscopalisme que le principe de centralisation par hiérarchie de comités et fonctionnariat gagnent du terrain dans notre protestantisme où, fait symbolique, l'Église réformée de France a été substituée aux Églises réformées de France"[9].
  • Pierre Vallotton, en 1963 : "Nous disons notre inquiétude face à l'optique adoptée ; tout l'accent est mis sur le ministère du président régional.. C'est une gageure de prétendre rédiger "une discipline" avant d'avoir le courage de confesser clairement la foi"[10].
  • Pierre Courthial, en 1963 : "Le danger effroyable que nous fait courir le nouveau cléricalisme éclate en ceci que l'église-institution tend à s'occuper de moins en moins (ou de moins en moins bien) de sa tâche spécifique du service de la Parole et des Sacrements de Dieu et à s'occuper de plus en plus, d'ailleurs pas de mieux en mieux, des problèmes (comme on dit) qui ne la regardent pas L'évolution de la vie synodale des Églises réformées de France illustre fort bien, hélas, les progrès navrants du nouveau cléricalisme"[11].

C'est ainsi que Paul Guiraud est nommé président du conseil régional de Normandie par le Conseil national, et non par le synode régional en 1965, renversant ainsi le droit des églises régionales. Un article du Monde du titre : « L'église réformée de France va-t-elle instituer des épiscopes ? ». Malgré l'opposition qui tâcha de s'organiser, le synode national de Saint-Jean-du-Gard (1964) entérina le passage du gouvernement de l'Église des assemblées locales vers le conseil régional, dont le président était nommé par le Conseil National.

La centralisation fut aggravée par la modification des cartes régionales votée lors du synode d'Avignon en 1969. On passa de 15 circonscriptions suffisamment restreintes pour que les délégués synodaux se connaissent et s'organisent à 8 grandes régions plus facilement contrôlées par en haut.

Un pasteur du Nord exprimera son sentiment ainsi :

Je me demande parfois si l'orientation prise après-guerre dans l'ERF ne nous a pas égarés. L'unité du plus grand nombre des réformés réalisés en 1938 nous disposait peut-être à cette fin... Nous avons assisté peu à peu, sans oser jamais le reconnaître, à une centralisation des pouvoirs. Les hommes proposent et les structures disposent... Le résultat est contraire aux élans du cœur. Nos conseils et nos synodes, tels qu'ils sont conçus, et à cause de cette démission que nous appelons charité, favorisent les groupes de pression... Les communautés ont souvent le sentiment d'être méprisées[12].

Abandon de l'orthodoxie réformée

Au synode national de Valence (1961), il est proclamé que l'adhésion de l'ERF à la base trinitaire du Concile œcuménique mondial n'engage pas individuellement ses membres en vertu du caractère pluraliste des communautés qu'elle représente.

C'est ce qu'expriment divers témoignages des années 1960 que relaie François Gonin :

D'abord limitée à des cercles restreints (hostiles aux contacts œcuméniques et d'une ecclésiologie étroite), l'inquiétude au sujet de l'orientation de leur Église paraît se répandre parmi un nombre croissant de fidèles.

Un titre de l'hebdomadaire Le Christianisme au 20e siècle est caractéristique: "N'exagérons rien". Avec cette phrase qu'il veut rassurante, le rédacteur essaye d'apaiser une correspondante qui se plaint de ne plus trouver de nourriture spirituelle dans sa paroisse, de constater une évolution catholicisante et entrevoit un nouveau schisme (14/10/1965). Mais les lettres de lecteurs se font de plus en plus nombreuses et finissent par se faire prendre au sérieux. Citons quelques fragments révélateurs d'un malaise grandissant : "A la suite de l'émission télévisée, Présence Protestante du 13/11/1966 je me demande : le protestantisme s'est-il détourné des vérités fondamentales (par exemple, Jésus-Christ ne serait pas ressuscité corporellement) et dans ce cas nombre de "parapaillots" comme moi n'hésiteraient pas à quitter cette Église." - "Je me pose la question depuis deux ou trois ans: certains de nos pasteurs croient-ils encore à Jésus christ et même à Dieu ?" - "si nous continuons à "bultmanniser", nous pourrons fermer la porte de nos temples" (18/5/1968)

Le numéro 1964/3 de la Revue Réformée contient une série de lettres analogues sous le titre Inquiétudes partagées. De nombreux pasteurs ou fidèles expriment leur angoisse. Des mots reviennent : confusionnisme, désorientation des âmes. Un correspondant n'hésite pas à écrire : "le Barthisme est en train de produire des fruits terriblement véreux. Son progressisme, ses sympathies pour le communisme et l'existentialisme, sa frénésie d'adaptation au monde moderne, au prix d'une déformation, parfois d'une totale subversion de l'Évangile, sont des plus inquiétants."

Les observateurs les mieux disposés se font pessimistes. Un aumônier militaire écrit au Christianisme au 20e siècle : "L'immense majorité des jeunes protestants ne savent rien de l'Évangile, du Christ vivant, de la Bible et n'ont aucune habitude pratique religieuse, de culte personnel" (12/1/1967)[13].

Bibliographie

Pierre-Yves Kirschleger, Anne Dollfus, L'église Réformée de France (1938-2013) une présence au monde, Editions Garnier, 2021

L'Église protestante unie de France (2013)

Depuis 2013, à l'issue d'un processus commencé en 2007 et marqué par des synodes communs luthéro-réformés, l'Église réformée de France et l'EELF ont fusionné dans l'Église protestante unie de France.

Convictions

Après 213 années sans aucun synode national, le XXXe synode général de 1872-1873 a élaboré une nouvelle déclaration de foi, dont le principe même a été refusé par une importante minorité (mais validée par 61 votes contre 45)[14]. Après deux tiers de siècle riches en innovations théologiques et spirituelles, l'expression officielle de la foi réformée a pris ses distances d'avec un strict calvinisme : l'Église réformée actuelle, outre cet héritage, bénéficie aussi de celui de courants libéraux, piétistes, néo-luthériens, méthodistes, du christianisme social, etc.

La possibilité, le contenu et les limites d'un pluralisme théologique sont posés par la Déclaration de foi de l'Église réformée de France de 1938, lue à l'ouverture des synodes, critère de la prédication de ses pasteurs et de l'engagement de ses fidèles. Elle n'a pas pour autant le projet d'unifier les convictions doctrinales de ses membres.

La « Déclaration de foi » fut rédigée par le pasteur Paul Vergara. « Il n'est pas question de donner une autorité excessive à la Déclaration de foi... en sachant que le message évangélique déborde et dépasse toutes les formules, que dans des situations différentes la foi devra se dire autrement… ».

Fonctionnement

Elle est dirigée, selon le système presbytérien synodal, par un Synode national annuel, constitué principalement de représentants des huit régions (à parité pasteurs - laïcs), le dernier président de son Conseil national (élu par le Synode pour trois ans) a été le pasteur Laurent Schlumberger, qui est devenu, le , le premier président de l'Église Protestante Unie de France.

Elle forme ses pasteurs et ministres dans l'Institut protestant de théologie, constitué des facultés de théologie protestante de Paris et de Montpellier. En 2007, 30 % des pasteurs de l'Église réformée sont des femmes[15]. Elle anime un service de formation à distance pour les laïcs : Théovie.

Elle soutient l'action du Service protestant de mission, le Défap, qui entretient le lien de solidarité et de mission commune avec d'autres Églises, notamment africaines et océaniennes, principalement issues de l'ancienne Société des missions évangéliques de Paris.

Ses membres sont engagés avec ceux des autres Églises protestantes au sein de mouvements, œuvres et associations, membres de la Fédération protestante de France.

Signes de reconnaissance

La croix huguenote n'a jamais été un symbole officiel de l'Église réformée, mais un signe de reconnaissance, parfois sans lien avec une conviction spirituelle. Le logo officiel des anciennes Églises réformées représentait le « buisson ardent » d'où Dieu parla à Moïse (Livre de l'Exode », chapitre 3, verset 2). Le nouveau logo de l'ÉRF, adopté en l'an 2000, représenté au début de cet article, a stylisé le buisson par l'adjonction d'une croix huguenote).

Sources

Notes et références

  1. André Encrevé, « 1872-1882 : Synode et création des paroisses », sur Oratoire du Louvre, (consulté le )
  2. Le mot « évangélique » n'a pas alors le sens d'Églises affirmant l'inerrance verbale de la Bible, mais désigne un courant conservateur réuni autour de la déclaration de foi de 1872 (ce que dit mieux le mot « orthodoxe »). Depuis 1938, il se retrouve en partie dans l'Union nationale des Églises réformées évangéliques indépendantes.
  3. Auguste Lecerf, Introduction à la dogmatique réformée, tome II, , p. 218
  4. Gonin François, L’Évolution de l’Eglise Réformée de France: 1938-1975, Aix-en-Provence, La pensée universitaire, , 64 p., p. 12
  5. Gonin François, L’évolution de l’Église Réformée de France: 1938-1975, p. 13-14
  6. Gonin, François, L’Évolution de l'Église Réformée de France, p. 15
  7. La Bonne Semence, décembre 1957
  8. Le christianisme au 20e siècle, 8/01/1959
  9. J.G.H Hoffmann, Église et théologie, mars 1959, p. 20
  10. Pierre Valloton, Le Christianisme au 20e siècle, 14/11/1963
  11. Pierre Courthial,Tant qu'il fait jour, 1963/1
  12. F. Teulon, Le Christianisme au 20e siècle, 14/11/1972
  13. Gonin François, L'évolution de l'Église Réformée de France: 1938-1975, p. 28-30
  14. François Gonin, L'Evolution de l'Église réformée de France, p.10
  15. Femmes et protestantisme sur le site de l'Église réformée d'Albi
  16. Notice du fonds en salle des inventaires virtuelle des Archives nationales

Articles connexes

Liens externes

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